J'avais un peu abusé sur le tabac ces dernier temps, je le reconnais, mais je dois avouer qu'il avait cette tendance à me faire sérieusement plané de cette façon que j'aime tant. Certes, après avoir vu la vidéo du premier essai, j'ai eue bien des doutes vu l'état plus "déprimé" que j'avais eue alors mais après d'autre tentative, j'étais arrivé à la conclusion que ce qui m'avait démoralisé avait était mon compagnon d'infortune. Pas de Garance, pas de questions, pas de réponses, pas de déprime ! Seulement du concrets, du sérieux, un peu de divagation et beaucoup de théorie apparemment fumantes qui valaient pourtant qu'on s'y attarde.
Bref, à l'user, j'en avais manqué. J'avais alors envoyé Membrane comme courrier pour lui transmettre une lettre comme quoi je lui rendrais visite ce samedi. Certes, je sais que l'animal n'est ni très motivée, ni très heureuse de faire cette tâche et qu'elle est donc surement arrivé à peine un ou deux jour avant le-dit Samedi mais soit. J'avais donné un jour et j'avais prévenu alors qu'il soit prêt ou non ne me regardait pas. En bon commerçant, de toute façon, n'était-il pas censé l'être tout le temps ?!
Un endroit apaisant, des bestioles faciles à flamber, trop de vert et de fleurs partout... J'avais laissé trainer mon regard rapidement avant d'entré dans le vif du sujet pour ignorer volontairement le fait que la première chose sur laquelle s'était porté mon regard avait été sa crinière de neige éternel. Étrangement je me souvenais encore parfaitement bien de sa douceur au touché et à son délicat parfum qui m'avait fait pensé à un Ponyta de Galar. Enfin, soit, le laissant toujours papoter comme une vieille en manque de visite, j'avais passé ma commande, récupérer ce que je voulais, payé ce que je devais. Je répondais par des phrases courtes parfois à certaines de ces questions quand elles ne me semblaient pas inutiles, idiotes où trop personnel, cherchant tout de même à ne pas trop m'éterniser. C'est que l'odeur, surement, me donner l'envie de dormir et me reposer dans ses bras. Chose encore plus inutile quand l'on sait que ce type là a besoin de soit-disant sentiments pour passer l'étape d'au dessus des simples caresses.
Alors pourquoi on se retrouve là, au somment Émeraude, tout les deux, Torche sur mes talons, Surprise à califourchon sur son dos et Membrane planant plus en avant ? Parce qu'il m'avait proposer de le visiter et que j'avais lu, sur le journal, que la migration avait fait venir certains pokémons intéressants tel que les Métamorph. Alors oui, je supportais son blabla, matait parfois ces fesses caressé par sa tignasse quand il prenait les devant, et même je répondais à quelques questions malgré moi. Pour le faire taire ou couper le silence de l'endroit ? Depuis quand, d'ailleurs, le silence me dérange-t-il ? Je fut pourtant flatté quand il avoua avoir acheter de quoi préparer mon repas que je lui avait décrit. J'aurais pourtant parié à 79% qu'il aurait oublié et à 15% qu'il se serait trompé....
"Je n'avais pas écrit que je resterais diner... Mais si vous avez fait l'effort, je le ferrais aussi. Vous avez beau être un moulin à parole, vous n'avez pas un ton irritant et vos paroles sont parfois censé alors il y a des chances que ce ne soit pas une si mauvaise soirée qui se profile. Parlant de mauvaise soirée, êtes vous rester campé sur votre idée qu'il faut absolument des sentiments pour un acte charnel ? Comment peut-on croire ainsi que quelque chose de si peu scientifique existe... Vous appréciant, cela m’ennuie de vous laisser croire en ces choses-là. Ce serait comme vous laisser penser que la terre est plate."
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Garance Chesnel
Jeu 28 Mai - 23:29
Parle, mais avance ~ thacie - sommet émeraude
ft. Orkas
J'attendrai avec impatience votre courrier. Quel idiot. On peut dire que j'ai bien ri en me rappelant cette phrase une fois rentré au refuge. Vraiment… Je me suis dit qu'il était temps que je me trouve quelqu'un. Léa et moi nous sommes quittés il y a un peu plus d'un an… Depuis, ça a été calme plat. Enfin, non. Je suis mauvaise langue. Deux, trois aventures sans importance ? Une femme, deux hommes… Plus pour le plaisir charnel qu'autre chose. J'ai eu l'occasion de me lancer dans une relation avec un bon ami, aussi. Soann. Mignon, drôle, gentil… Mais pas mon truc. Et puis… Après Léa, que j'ai bien cru perdre définitivement, je ne veux plus me risquer à ce genre de jeu. Les amis sont les amis, les amants les amants. J'ai décidé de ne plus confondre les deux. Soann l'a mal pris. Je pense… Que j'ai été un peu trop catégorique dans mon refus. Peut-être trop insensible, indifférent. Ça m'arrive de faire ce genre de gaffe… J'oublie que les autres accordent beaucoup d'importance à l'amour. Ce… N'est pas vraiment mon cas. J'aime avoir des aventures, encore plus entretenir une relation sérieuse, mais un "non" catégorique ne m'a jamais tué. Je ne m'arrête pas à ce genre de chose. Chacun ses choix, chacun ses désirs. Si ça ne marche pas avec elle, ça marchera bien avec lui ou avec un autre. Peu importe. Si je dois rester célibataire toute ma vie, alors soit. Je ne m'en plaindrai pas.
J'aurais peut-être dû accepter, avec lui. C'est ce que j'ai pensé en repiquant mes baies le lendemain matin. Prise était étonnée de me voir si distrait et m'a rappelé à l'ordre plusieurs fois… Mais impossible de me défaire de cette impression d'avoir raté quelque chose. Moi et mes préceptes… Ce besoin de connaître la personne avant, je l'ai toujours eu. C'est sans doute ce qui me permet de me laisser complètement aller. Être à l'aise au lit n'a pas toujours été une mince affaire. Il fut un temps où je n'aimais pas mon corps… Trop singulier, trop blanc, trop plat. Je n'ai jamais eu un physique de rêve et c'est quelque chose qui a pu me complexer à l'époque. Aujourd'hui, bien sûr, je me suis fait une raison. Je peux plaire. J'en ai eu la preuve… Mais il y a toujours cette pudeur, qui se reflète même dans ma façon de m'habiller. Je pourrais porter plusieurs couches de vêtements pour protéger ma peu tout en étant provocateur. Cacher pour mieux révéler, c'est une règle d'or du styliste. Mais je préfère fondre les formes. Le noir, trop moulant, je l'évite. Des couleurs claires, qui effacent, me conviennent mieux. Plus qu'une obsession psychotique, c'est devenu une habitude. Mon corps n'appartient qu'à ceux qui le désirent au point d'accepter plusieurs rendez-vous avec moi. La nuit de liesse n'en est que plus réussie.
Mais… j'aurais peut-être dû faire une impasse, avec lui. C'est la première fois qu'on me le propose aussi directement… Et plutôt que m'offusquer, j'ai apprécié cette franchise. Cet homme a quelque chose de particulier. Une personnalité unique, peut-être pathologique mais non moins intéressante. Et puis… Il faut dire ce qui est : tout à fait mon style.
Je n'y ai pas cru, à cette lettre. Je ne sais pas… Je me suis dit qu'il trouverait sans doute meilleur fournisseur ailleurs. Puis, un matin, son Scorplane est venu taper au carreau de la fenêtre. Quelle bonne surprise… Un peu moins quand j'ai compris que j'aurais l'honneur de le voir arriver le lendemain… C'est à dire aujourd'hui. Bon. Je me suis organisé. Après avoir donné tout ce dont le pokémon de mon client avait besoin après son long voyage (qui a dû par ailleurs connaître quelques détours), je suis parti à Mésoé pour acheter de quoi préparer le repas… J'ai mis un peu de temps à me souvenir de tout ce qu'il m'avait demandé, mais j'ai quand même retrouvé les ingrédients. En achetant le tout à un petit commerçant thacien, je me suis demandé pourquoi je me donnais autant de mal pour un type que je connaissais à peine… Hmm. Ça dénote quelque chose… Mais quoi ? Un petit faible, sans doute. Je me souviens avoir agi de la même façon avec Tobias, à l'époque. Quand on sait comment ça s'est fini… Enfin ! Prine était bien étonnée de me voir acheter autant de choses sur un marché. En général je dépend de mes propres récoltes. Pas besoin de me procurer des légumes d'autres agriculteurs.
J'ai finalement pensé qu'un petit tour de l'île s'imposait. Il ne me semblait pas connaître Thacie… Ou du moins avoir pris le temps de la visiter. Les plateaux ou le sommet… Peu importait. Les deux étaient magnifiques. Finalement, après avoir pris le temps de défaire ses valises dans la chambre d'ami et de discuter un peu, nous avons décidé de nous aventurer sur l'antique volcan éteint de ma petite région. Voilà comment nous nous sommes retrouvés à escalader ce petit mont recouvert d'herbe tendre, Kiwan à nos trousses, derrière Truffe, Surprise et Membrane. Comme à son habitude, Orkas m'écoute à peine et répond à demi à mes questions. Je m'y habitue et ne m'en offusque plus. Peu importe après tout, non ? Je ne vais pas m'arrêter de parler pour autant.
Le soleil est déjà haut dans le ciel. J'ai prévu de cuisiner ce soir… Pour ce midi, j'ai emporté quelques sandwich et baies fraîches. Bref. On joue sur la simplicité du moment. C'est peut-être mieux comme ça. Avant de partir, je me suis couvert de crème solaire : on n'est jamais trop prudent. Oran, qui déteste l'odeur, a fui lorsque je lui ai proposé de nous accompagner. Il préfère le petit bois qu'il y a derrière le refuge, et la présence d'autres êtres humains le rend nerveux… Je ne peux pas vraiment lui en vouloir. C'est donc couvert de ma traditionnelle cape, la capuche rabattue sur ma tête que je m'arrête de temps à autres pour admirer le paysage de mes yeux à moitié aveugles. La lumière m'éblouit, j'ai été obligé de mettre mes lunettes de soleil… Bref, le train-train habituel. Mon cher client semble être conscient des inconvénients de ma condition génétique particulière, alors je ne m'en prive pas :
C'est vraiment magnifique, vous ne trouvez pas ? Je lui fais un petit sourire alors qu'il arrive à ma hauteur. Bien sûr, il est toujours aussi expressif et loquace, mais ce n'est pas bien grave. Je pense que lorsqu'on aura fini de faire le tour, il sera déjà tard. Vous allez avoir faim, ce soir… J'ai trouvé les ingrédients pour préparer le plat que vous aimez. Normalement, c'est tout bon.
Triturant mes méninges, je récite la liste pour m'assurer que je ne me suis pas trompé. Kiwan, qui vient se frotter contre mes jambes sous l'œil attentif de Prine a l'air fatigué. Doucement, je le prends dans mes bras et le berce en écoutant ce qu'Orkas a à me répondre. Je suis… Surpris. Il faut le dire. Je ne pensais pas qu'il resterait accroché à cette idée… Je ne pensais pas l'intéresser autant. C'est vrai : mise à part ma peau claire, mes yeux violines, je reste assez banal comme garçon, non ? Pas de quoi susciter des fantasmes. Prine roucoule alors que je me mets à rire, le rose colorant discrètement mes pommettes. Ce sont bien des compliments qu'il me fait, n'est-ce pas ? Sous couvert de remontrances légères et de leçon existentielle. Pourquoi est-ce que ses mots me touchent autant ? Je ne sais pas. Je trouve sa façon de s'exprimer assez attendrissante, en fin de compte. Il me rappelle mon père. Toujours à dire de jolies choses sous couvert de paroles sérieuses. Une sorte de pudeur ou de timidité.
Je soupire pourtant. Encore un qui ne croit pas aux sentiments et à l'amour, n'est-ce pas ? Sans répondre tout de suite, je reprends notre petite ascension non sans réajuster ma capuche qui glisse sur mes cheveux. Ces derniers, avec la légère bise qui souffle sur la lande, flottent dans l'air et passent de temps à autre devant mes yeux. Alors, je les enroule autour de mes doigts, distraitement, et les repousse sur mes épaules. Mon traditionnel bâton, que je tiens fermement de ma main droite, m'aide dans cette montée délicate, physique pour un homme aussi fragile que moi.
Après avoir fait quelques mètres, je m'arrête de nouveau pour dévisager mon invité. Je ne sais pas trop quoi répondre à tout ça. Je me dis que… Que si je veux qu'il se passe quelque chose, c'est le moment. Est-ce que ça me manque ? Est-ce que j'en ai envie ? La réponse est oui. Les bras des hommes me manquent. Leur chaleur apaisante, leur douceur au lit. Hmm. Il faut que je fasse attention à ma réponse. Je refuse de m'offrir à lui sans autre contrepartie… Mais je décide d'éclaircir un peu les modalités, histoire des les rendre plus accessibles :
Si vous n'y croyez pas, c'est que vous n'avez pas encore rencontré la bonne personne, vous ne pensez pas ? J'esquisse une petite moue perplexe, caressant du bout des doigts le petit Germignon qui se prélasse dans mes bras. Écoutez, je… Sincèrement, je ne suis pas contre. Mais vous accepteriez d'attendre encore un peu ? Je suis plus à l'aise après quelques rendez-vous. Cinq, six… Je sais pas. Le temps de mieux connaître mon partenaire, vous comprenez ?
Un peu embarrassé, je fais tourner mon bâton dans ma main, plantant mes ongles dans l'écorce sèche. Que dire de plus ? Je pense être assez clair. Je ferme pas les portes… Je les ouvre même en grand, mais à certains conditions.
Vous me plaisez. C'est déjà bien, j'imagine. Un petit haussement d'épaules et je m'assois dans l'herbe, me laissant aller à la contemplation du joli panorama qui s'offre à nous. Mais moi, vous savez, je n'ai rien d'un Apollon. Et les fétichistes, très peu pour moi. Si vous voulez seulement coucher pour explorer mon albinisme, passez votre chemin. De toute façon, il n'y a rien à voir. Je ris à nouveau, d'un rire un peu plus léger cette fois-ci. Je ne veux pas être un vulgaire coup d'un soir. Ça ne m'intéresse pas… Du moins, pas pour l'instant. Je cherche… Quelque chose d'un peu plus sérieux, je crois. Mais ne pensez-vous pas qu'il faudrait déjà se tutoyer ? Ce serait un excellent début.
Un rire aux joues rougissantes, un soupire et le voilà qui fait demi-tour pour continuer de monter. Je le fixe, attends, mais pas un mot. Ais-je taris son flot de parole ? J'attends encore un peu pour vérifier ma théorie avant de sourire dans son dos. Je suis un as, j'ai trouver le bouton marche/arrêt du volume du commerçant. L'albinos était-il en fait programmer comme une machine ? En y réfléchissant le corps, déjà, l'est plus ou moins. Son "âme" le serait-elle aussi ? Cela demande de l'étudier !
J'étais parti dans toute une réflexion de test à effectué pour vérifier les conséquences et réactions de l'esprit de Garance quand il se stoppa pour m'observer. Je lui rendis son regard, attendant de voir si le bouton arrêt n'avait qu'un temps limité. Ce fut le cas, en effet, quand il recommença à papoter personne et croyance. Je mis un petit moment pour relier ça à mes dernières paroles et non pas les expériences que je me faisais déjà dans la tête.
Bon, une chose à noté déjà, c'est que il ne retient pas les choses. La preuve, il veut encore connaitre les gens avant de se laisser aller au plaisir charnelle. Peut-être n'était-il pas un être doué pour retenir ce qu'on lui dit ? Peut-être l'apprentissage était-il plus développer sur un autre sens que l'ouïe ? La vue peut-être ? Ou le toucher ? Voilà un défis intéressant de faire comprendre tout un système sans mot... Enfin, soit, il a dit cinq ou six rendez-vous ? Reste plus que trois vu que nous en avons eue deux et que je préfère, dans se cas, prendre le chiffre le plus bas.
Mais quand même, si je lui plait, comme il dit, pourquoi attendre, c'est une perte de temps... Je le suis du regards, silencieux, quand il s'assoit et reprends d'autre exigence. Ce petit côté, en plus de sa longue chevelure et son manque de confiance en son apparence, titille la pointe de la jauge humaine vers la stupidité féminine un instant malgré ma certitude que non, c'est bien un homme. Je ne vois pas l’intérêt non plus de la parenthèse sur les fétichistes qui de toute façon ne comprennent même pas le véritable attrait de l'albinisme mais je comprends, il me semble, le reste. En fait c'est simplement un possessif ou le genre de personne qui pense qu'on ne peut se concentrer que sur une seule chose à la fois. Il est vrai qu'on est meilleur quand on ne s'éparpille pas... Il n'est pas bête, j'aime ça.
"Tutoyer, vouvoyer, siffler même, je m'en fiche."
Tant qu'on reconnait à qui l'on parle, le reste n'est que fioriture. Truffe s'assoit, Tarsal s'amusant à glousser en nous observant alors que Membrane alla se poser contre le tronc d'un arbre. Si il s'est assis, je suppose qu'il est fatigué ? Mais c'est pas ainsi que je vais trouver mon Métamorphe moi. Je m'approche sur le côté avant de le prendre, tel une marié, pour le porter et continuer l’ascension. Bon, okey, il est pas hyper léger, mais pas gros non plus. Un peu en dessous de la moyenne qu'il devrait peser je dirais... Ouai, en synchronisant ma respiration à mes foulés je devrais pourvoir le porter un moment.
"Certes, je sais faire plusieurs choses à la fois mais je sais aussi me concentrer sur une seule chose si cela en vaut la peine quand à vos fétichistes, ce seraient du gâchis. N'avoir qu'une seule vision d’intérêt c'est manqué cruellement de curiosité et la curiosité c'est le savoir. Être le sujet de cela serait écœurant. Tellement de temps perdus à ne pas servir d'autre ambitions et projets.... Pouvez-vous enlacer un peu plus mon cou ? Votre corps balancerait moins et donc nous aurions moins de chance de perdre l'équilibre. Serez-vous mieux que ça aussi ou je vais devoir descendre les mains vers gluteus maximus avant le cinquième rendez-vous. "
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Garance Chesnel
Dim 31 Mai - 17:43
Parle, mais avance ~ thacie - sommet émeraude
ft. Orkas
Vrai que nous nous vouvoyons depuis le début. Je ne sais pas ce qui m'a incité à rester sur le "vous", cette terrible deuxième personne du pluriel qui interdit tant de choses. Ça a toujours été un sujet de longs et terribles moments de réflexion, pour moi. Le vous. C'est fou comme un si petit mot peut instaurer une telle distance. Je veux dire… Je ne me sens pas de tenir la main de quelqu'un que je vouvoie encore. L'embrasser, alors, me serait presque impossible. Je crois que c'est mon père qui m'a habitué à voir le monde de cette façon. Le passage au singulier marque un pas psychologique. Je te tutoie, alors je t'accorde ma confiance. Alors je me rapproche de toi et j'accepte qu'on fasse un bout de chemin ensemble. C'est important, ces choses-là. Et pourtant, Arceus sait que je suis un homme libre, qui n'attache que très peu d'importance au normes de notre divine société. Je suis le premier à ne pas vouloir être remisé dans une case, à déchirer toute étiquette qu'on colle sur mon front… Mais, d'un autre côté, je fais tout de même partie d'un groupe, même sans le vouloir. C'était tout le paradoxe des gens qui cherchent à s'en échapper : ils ne se conforment que plus dans l'image que l'on a d'eux. Aah… Que la vie peut être complexe, parfois. C'est ce qui fait sa beauté. J'en joue, j'en ris. Je la subis un peu, beaucoup, et même dans les moments difficiles j'essaie d'en tirer un enseignement profitable. Je préfère apprendre de mes expériences plutôt que de celles que me racontent les autres. Le cerveau humain déforme toujours la réalité.
Je ponctue mes paroles, qui passent plutôt pour des conditions ou une sorte de mode d'emploi – comment sortir avec moi ? Vaste question… Y a-t-il vraiment des règles à respecter ? – par un petit sourire amical. Alors, décidant de me taire pour laisser la place à ses réponses, je me repose de cette terrible ascension, posant mon bâton qui roule sur quelques centimètres de dénivelé et que Prine finit par prendre dans sa gueule. L'herbe est vaguement douce et chatouille mes cuisses par-dessus mon pantalon. Je me suis habillé assez simple ; des vêtements relativement larges, légers, qui cachent néanmoins ma peau délicate. Je ne veux pas rentrer avec des brûlures sur tout le corps : premièrement, c'est douloureux. Deuxièmement, il y a plus sexy, il faut bien l'avoue. Déjà que je ne pars pas très avantagé, autant ne pas plus dégrader le tableau.
Kiwan, que je tenais toujours dans mes bras, s'étire doucement et demande à ce que je le libère. La créature a bien grandi depuis que je l'ai recueillie. L'appendice, sur son crâne, qui ressemble à s'y méprendre à une grande feuille exotique, s'est considérablement développée. L'évolution est proche. Je me demande quand est-ce que cela va arriver. Dans une, deux semaines ? Le petit Pokémon a aussi gagné en assurance et maturité. Mais en grossissant, il devient maladroit. Sa métamorphose en Macronium risque de lui poser quelques problèmes. Je vais devoir l'encourager à reprendre ses marques, trouver ses repères. Changer de corps, de stature, de morphologie ne doit pas être évident. Il s'en va finalement gambader derrière Prine qui semble vouloir s'amuser avec la Démolosse du scientifique…
Quant à moi, je bâille à m'en décrocher la mâchoire. J'ai passé… Une très mauvaise nuit. Peut-être à cause de cette vilaine migraine dont je ne suis pas arrivé à me débarrasser ? Hmm, sans doute. J'ai passé trop de temps exposé à la lumière blanche de mes lampes pour décortiquer les pépins d'un tas de baies Papaya. Une catastrophe… Non sans une légère appréhension, j'enlève mes lunettes de soleil et essuie doucement le coin de mes yeux larmoyants. Aah… La nature ne m'aura pas avantagé, avec ces "globes oculaires" – comme dirait un certain Orkas – de Rototaupe. Une véritable catastrophe.
▬Tutoyer, vouvoyer, siffler même, je m'en fiche.
Je ris un peu. Ah ? Ce n'est pas quelque chose qui l'obsède ? J'aurais pu parier dessus, pourtant. Son comportement est parfois un peu maniaque… À tel point que j'aurais pensé que c'était une chose qui l'embêterait. Enfin, soit. Si cela lui est égal, alors je le tutoierai. Il n'a pas l'air non plus d'accorder une trop grande importance à notre différence d'âge : la voie est libre. Agacé d'avoir toujours une monture sur le nez, je garde mes lunettes repliées dans ma main et observe nos Pokémon qui batifolent autour de nous. Truffe et Prine se font face, semblant profiter de la douce brise qui souffle sur le flanc du Sommet Émeraude. Membrane, que j'ai bien évidemment rendu à son maître, s'est envolée pour s'accrocher à l'écorce d'un arbre. Le coin a l'air de lui plaire. Quant à Kiwan, délaissant son modèle de toujours, il semble s'intéresser à Surprise qui n'en finit pas de glousser et de nous dévisager avec un drôle d'air. Parfois, j'ai comme l'impression qu'elle traduit en quelques mimiques notre relation. À la voir en ce moment, il n'est pas difficile de deviner que nous flirtons. Et ça a l'air de beaucoup l'amuser, d'ailleurs. Un petit sourire gagne mes lèvres : plan drague. Ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé. C'est plutôt rafraîchissant en fin de compte.
Absorbé par mon observation silencieuse des créatures qui s'épanouissent autour de nous, je ne prête pas attention à Orkas qui s'approche dangereusement de moi. Je ne le dévisage avec étonnement que lorsque je sens son bras passer dans mon dos et sous mes genoux. Après avoir poussé un petit cri de surprise, j'éclate de rire. En deux temps trois mouvements, j'ai quitté le bon vieux plancher des Écrémeuh pour me retrouver dans ce qui semble être les bras d'un prince charmant tatoué jusqu'au cou. Dans le même temps, il répond à l'une de mes règles d'or. S'est-il senti visé, lorsque j'ai parlé de fétichisme ? Oh. Ce n'était pourtant pas forcément à lui que je pensais… Mais à d'autres. J'ai rencontré beaucoup d'hommes et de femmes dans ma courte vie, et certains avaient une curiosité mal placée. Quelque chose de malsain dont je me suis vite extirpé. Je n'aime pas qu'on me définisse par ma condition génétique… C'est vraiment réducteur.
Le regardant avec de grands yeux étonnés, je ne me fais pas répéter deux fois son conseil et m'accroche à son cou. Prine a rappelé Kiwan à l'ordre et nous suit fièrement, tenant toujours mon bâton. Je crois que je ne comprends pas tout ce que mon cher scientifique me raconte… Mais ce terme scientifique juxtaposé aux fameux rendez-vous… Je devine son sens assez aisément, et je ris à nouveau, trouvant la situation particulièrement cocasse.
▬ Je crois qu'il vaut mieux attendre pour ça, oui ~ Mais je suis agréablement surpris. Je ne pensais pas avoir affaire à un si beau Prince Charmant. Je tente de me redresser mais je ne fais que glisser. Je suis un peu lourd, non…? Désolé. Tu peux me reposer, si tu veux… Je veux dire… Je devrai pouvoir finir l'ascension tout seul… Hum. Mes cheveux se sont plus ou moins coincés entre mon dos et son bras. Non sans une petite grimace, j'essaie de les dégager de ce piège douloureux. Du coup… Je te tutoie, d'accord ? De toute façon, au point où on en est…
Si je lui propose de mettre fin à ce gracieux porté, je n'en ai pourtant pas plus envie que ça. Il se débrouille bien, et malgré le poids que je dois faire, la montée ne semble pas lui poser beaucoup de problème. Aurais-je affaire à un homme particulièrement sportif…? Ceci expliquerait cela. J'imagine qu'on n'obtient pas une musculature aussi fine et bien dessinée que la sienne sans un peu d'exercice… Eh bien. Décidément, nous sommes bien différents. Un peu trop…? Je ne sais pas. Je dois avoir l'air d'un insolourdo, à ses yeux. Une créature peu élégante, un peu pataude. Franchement, j'en aurais presque honte, mais la situation me fait plus rire qu'autre chose, actuellement. C'est bien la première fois qu'on me propose de me porter comme une princesse. Oh. Qu'ai-je dit ? "Propose" ? Tout compte fait, il a pris l'initiative tout seul, et j'ai failli faire une crise cardiaque. Je lui dirai bien "plus jamais ça", mais ce serait dommage.
▬ Je suis trop lent, pardon. J'ai toujours un peu de mal sur les terrains accidentés… Je m'accroche du mieux que je peux à son cou tout en faisant attention de ne pas trop l'étreindre. C'est bien assez bizarre comme ça. Tu cherches un Métamorph, donc ? J'ai entendu qu'il y en avait dans le coin, ces derniers temps. Il paraît qu'ils ont repeuplé la zone, ahah. Ils sont fascinants, ces Pokémon. J'hésite à en capturer un, moi aussi… Mais je ne sais pas trop si je saurai m'en occuper. Comme tu as pu le voir, je n'élève que des créatures de type plante… Les autres, c'est un peu un mystère, pour moi. Mais il faudrait que je m'y essaie.
Je sais que je suis en train de l'abrutir à force de parler… Mais si je me tais, le malaise va prendre le dessus, et je risque de passer un mauvais moment. Alors autant briser la glace, faire semblant d'être tout à fait à mon aise dans ses bras de semi-inconnu. C'est vrai : je ne le connais pas encore. Pas beaucoup, du moins. Et je ne suis pas sûr qu'il est du genre à accorder sa confiance au premier venu. Plus cachotier qu'autre chose, à ne confier des choses personnelles et importantes qu'à ceux qu'il aime vraiment. Si je veux essayer quelque chose avec lui, il va falloir que je me rende à l'évidence : le début sera plus charnel que sentimental… Mais bon. Il me plaît, alors tant mieux…? Je ne sais pas. Je crois que je me pose trop de questions.
▬ Tu dis que tu t'en fiches, des formules de politesse… Mais pourquoi tu continues de me vouvoyer alors ? Le tutoiement est un véritable gain de temps, pourtant. On économise quelques lettres…
Truffe piqua la bâton à Prine pour l'aider, étant plus grande que le pokémon végétal, alors que Surprise trottait juste derrière nous. Membrane, égal à elle même, ne nous rattrapait que quand elle se sentait trop loin.
Je le laisse divagué sur les princes charmants. De l'une, je ne possède pas ce titre pompeux et de deux, le charme peut envelopper tout un tas de caractéristique que je ne suis pas sur de posséder. Quand j'y pense, je ne sais pas vraiment comment le prendre : Parfois il sort des choses censés et intéressantes, et d'autre fois des idioties ou des choses inutiles. Pourtant, j'ai l'impression à me faire à ce va et viens de parole qui me font un peu penser à la marée. Il faut juste être là au bon moment, quand dans sa cascade de mots, on voit se déverser la sagesse et nom pas l'imbécilité.
Je suis obligé de le retenir davantage quand il tente de se redresser mais n'en finit que par glisser davantage. J'en retiens un grognement mais l'en fusille du regard : N'a-t-il donc appris à rester tranquille pour éviter tout problème d'équilibre et de centre de gravité ?! Quand à finir l’ascension, nous savons lui et moi que ça lui prendrait bien trop de temps, qu'il assume donc ce qu'il est et les inconvénients qui vont avec. Après tout, on ne peux pas être tous parfait comme moi.
Ah, le voilà qui part dans un sujet bien plus intéressant : Les Métamorphs ! Avant de retomber sur des conneries : Mon je-m’en-foutisme du tutoiement. Quel fausse joie j'ai eue un instant. Bon, je suppose que pour répondre à l'une, je dois faire de même à l'autre ? J'en lâche un petit soupire tout en le serrant un peu plus pour pas qu'il glisse, comme si ma réponse était si logique que je ne devrais même pas la dire:
"Il faut différentier le temps de la parole de celui du reste. A l'écrit, en effet, le gain de lettre est un gain de temps mais ce n'est pas le cas à l'oral. Le "tu" et le "vous" n'ont tout les deux qu'une seule syllabe donc use le même nombre de seconde. A la limite, le tutoiement serait vraiment plus utile dans le cas de la conjugaison où le "tu cours" et plus court en terme de syllabe que le "vous courrez" mais si on n'a aucunement l'attention de faire de long discourt, c'est totalement inutile. Personnellement je laisse l'instinct dicter ce genre de chose dont je me contrefiche. Si le tutoiement viens, il viens, si il ne vient pas, il ne vient pas et comme je ne parle de toute façon qu'à peu de monde, on ne m'agace pas en général avec ce genre de remarque."
Je dardais mon regard sur lui pour bien lui faire comprendre qu'on pourrait parlait de bien des chose plus importante que des formules de politesse ! Comme, justement, notre chasse.
"Je préfère largement vos remarques sur les Métamorphs! Si vous êtes experts en végétaux, n'allez pas commettre des idioties dans d'autres catégories, vous perdrez votre temps. Laissez cela à ceux qui s'y connaissent, ce serait un gain pour tout le monde. J'ai déjà eue l'occasion de disséquer ce genre d'animal, leur structure est tout à fait fascinante. Ils arrivent à fusionner de nombreux talents d'autres organisme, que ce soit l'élasticité, le changement de couleur, de matière où même la création temporaire d'organe qu'ils n'ont pas, pour copier totalement leur cible ! Certes, je n'ai pu avoir qu'une créature morte mais j'imagine déjà aisément le bon de mes recherches face à cet animal en vie ! J'aurais pu en avoir un mais mes employeurs n'avaient, soit-disant, pas les moyens de me le payer... Je ne comprendrais jamais pourquoi ils n'ont pas été jusqu'à ce mettre sur la paille pour que ce soit possible. Toute avancé demande des sacrifices et nous sommes dans un monde, de toute façon, où ils auront toujours pu trouver à boire, à manger, et un carton pour s'abriter du mauvais temps ! J'ai bien essayé de le faire à leur place mais même tout ce que j'avais n'était pas suffisant. Dire que je perds du temps à devoir le chercher moi-même à cause de cela ! Peut-être que ce temps perdu que je ne retrouverais pas m'aurait permis de faire une première fusion ! Peut-être aurais-je déjà fait des avancés digne d'être relayé dans les journaux du monde entier ! Qui sait si du coup je ne serais pas mort avant d'avoir réussi alors que si je l'avais eue avant, si ! Mais non, voyons, il fallait qu'ils gardent leurs petits conforts ! Quels gens égoïstes ! Le futur de notre monde valait bien cet effort ! Et après on est surpris que notre monde parte en vrille ?! Ah! C'est fort agaçant ! "
Ah, voilà, j'étais énervé maintenant ! J'en fronçais les sourcils, fâché, l'en serrant encore plus, faisant moins attention au chemin du coup. Que je haïssais ces gens qui ne comprenaient pas que sans la science, sans les avancés de celles-ci, nous sommes riiiiiiieennnnn !
Et ba voilà, c'était à parier, comme j'étais parti dans une rage intérieur, je n'avais pas fait attention à la racine qui dépassait du sol. J'avais d'abords penché en avant sous la surprise avant de me cambrer fortement en arrière pour tenter de nous redresser... Et tomber du coup à la renverse tenant fermement l'albinos contre moi. Ma tête en heurta le sol brutalement...
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Garance Chesnel
Mer 3 Juin - 18:05
Parle, mais avance ~ thacie - sommet émeraude
ft. Orkas
Le regard sombre qu'il laisse peser sur moi me donnerait presque la chair de Poussifeu. Mais il n'y a rien de méchant, là-dedans. Juste un petit quelque chose de très ennuyé. Ne me demandez pas quoi, je ne saurai le dire. Tout ce que je sais, c'est que je me tais, comme un enfant qu'on a rabroué. Il a cette autorité naturelle, cette lueur dans ses yeux noisettes qui appellent au sérieux, et la situation fait que je ne suis pas en position de force. Bien au contre, même. Je n'ai jamais trop aimé qu'on me porte de la sorte. J'ai toujours l'impression d'être un poids, un boulet qu'on traîne derrière soi. C'est peut-être là aussi ma fierté qui parle : de façon générale, j'éprouve un certain agacement à toujours avoir besoin d'une aide extérieure dans mes déplacements. J'aime trop accomplir les choses par moi-même pour me laisser porter sans rien dire. Mais ça, je n'ose pas lui en faire part. Je sais qu'il se moquerait. Pas que ça me vexerait, mais je ne veux pas lui paraître trop compliqué, trop pénible. Peu importe après tout… Si ça lui va de se casser le dos, alors tant mieux pour moi. Ça économisera un peu de mon attention et de mon énergie. Toujours est-il qu'il ne m'a encore jamais regardé comme ça. Un échange frontal, sans tricherie, sans fuite. Droit dans les yeux, droit dans le cœur. Ne dit-on pas qu'ils sont le reflet de l'âme ? Ceux d'Orkas sont dotés de ce charme typiquement austréen. Des cils épais, fournis, sombres, et cette prunelle plus claire qui rappelle les strates des massifs rocheux du désert. De loin, on pourrait dire qu'ils sont vert. De ce vert un peu sali, un peu jauni, mais terriblement envoûtant. Mais de près, à bien y regarder, on découvre deux couleurs, distinctes, que l'œil – petit malin – s'amuse à mélanger, à synthétiser. Du bleu en dedans, un gris-vert à l'extérieur. Le tout forme un motif que je trouve franchement joli, original. Avec sa peau sombre, les teintes ressortent mieux, donnent une intensité, une profondeur toute particulière à son regard. Chaud, mais froid en même temps. Un peu comme sa personnalité, sans doute ? Une distance de sécurité mais un cœur plus mou qu'on ne le pense. Sous ce regard incendier, je finis par sourire ; je soutiens un moment cet échange, ce bras de fer silencieux, avant de cligner des yeux, ces derniers commençant à me brûler désagréablement. Me concentrer trop longtemps sur quelque chose m'est compliqué. Vouloir y voir net, encore plus. Alors, je baisse la tête, et je l'écoute me répondre, m'accrochant du mieux que je peux à ce cou qu'il m'offre galamment.
J'hausse les épaules sur la fin. Soit : s'il ne veut pas me tutoyer – pas encore du moins – c'est son choix. Je n'ai rien à y redire. Mais il pourrait me l'avouer plus simplement… Inutile de me prouver par A plus B que j'ai dit une idiotie :
▬ Tu peux le dire, tu sais ? Que tu préfères qu'on reste sur un rapport assez distant pour le moment. C'est pas grave, ça changera.
Encore ce regard froid ? Je pince mes lèvres en un rictus agacé. D'accord, d'accord. On arrête avec ce sujet. Ça aussi, il pourrait me le dire. Que je l'ennuie. Je retiens un léger soupir en comprenant que sa première phrase signifie à peu près la même chose. Je crois… Qu'il ne sait pas s'il doit me trouver censé ou complètement con. Il a raison d'hésiter : je suis un bon mélange des deux. Je parle vite, je réfléchis pas toujours à ce que je pense. Je dis ce qui me passe par la tête, et quelque part, ces pensées là ne doivent pas être plus mauvaises que les autres. Je ne sais pas… Je trouve ça ennuyant de toujours devoir mastiquer et digérer ses mots avant de les donner au monde : il n'est plus un oisillon. Il peut bien prendre tout ce que je lui donne, que ce soit du haché menu ou des morceaux relativement durs. À lui de trier comme ça lui chante.
Le voilà donc parti sur les Métamorph. Et comme il l'a dit lui-même, le sujet lui sied nettement mieux. En peu de temps, il sait me conforter dans ma décision de ne pas me risquer à élever un Métamorph… D'autant que ces créatures comptent sans doute parmi les plus complexes qu'abrite ce bas-monde. Puis, il me fait un petit compte rendu de son expérience avec l'espèce et de ses recherches à son propos. Une condition génétique particulière, hmm ? Métamorph module son ADN. C'est bien connu. Mais personne n'a encore percé tous les mystères de ses transformations quasi parfaites. D'ailleurs… Pourquoi n'arrive-t-il pas à copier les yeux des pokémon et des gens ? Pourquoi la voix lui est-elle encore inaccessible ? Pleins de questions qui me passent par la tête alors qu'il me dit avoir déjà disséqué une créature. Est-il donc possible de commander des cadavres pour s'adonner à ce genre d'étude…? C'est étonnant. J'avais entendu qu'Orkas n'était pas effrayé quand il s'agissait d'aller au-delà des usages habituels. Il explore la vie animale même dans leur mort… Et c'est ce qui lui vaut cette réputation pour le moins… Mauvaise. C'est idiot. Tous les jours des milliers de pokémon sont tués pour notre consommation, qu'elle soit alimentaire, esthétique… Alors qui sommes-nous pour condamner les travaux d'un scientifique ? Vaste question. De la pure hypocrisie. Il parle tellement vite, d'ailleurs, que j'ai perdu le fil de sa tirade. On n'a pas voulu lui donner un Métamorph vivant…? C'est de ça, qu'il se plaint ? Il n'est donc pas indépendant. Je pensais. Plutôt étonnant de voir un type tel que lui au service d'une organisation… Quel genre d'organisation, d'ailleurs ? Bonne question. En tout cas, il s'énerve. Je ne comprends pas vraiment ce qui le met dans une fureur pareille, mais ce doit sans doute être sa passion scientifique, cette flamme qui brûle en lui et le pousse à aller toujours plus loin dans ses recherches… Il est plutôt du genre tout dévoué à son métier, ses études. Je ne le comprends que trop bien : quand on aime sa profession, on ne compte pas. Si on doit y passer des heures, des jours, des semaines entières sans s'arrêter, alors soit. Mais il y a toujours de gens pour se plaindre, pour vous mettre des bâtons dans les roues, pour vous traiter de fou ou d'asocial. C'est idiot, vraiment idiot.
Néanmoins, les gens ont raison sur un point : à trop s'enfermer dans son travail, on en perd la notion du temps et même de la vie. On perd la boule. Il faut savoir s'aérer l'esprit, de temps en temps, offrir autre chose à son corps, à son cœur. Une vie épanouie est une vie diverse, variée. Pavée d'expériences hétérogènes.
Son visage se crispe, son regard s'assombrit, et je le sens resserrer son étreinte sur moi. Je n'ose pas trop bouger et je lui lance seulement un regard inquiet.
▬ Tu devrais me poser, vraiment. Tu… Vas peut-être trop vite…? Fais attention, le terrain est quand même assez accident… TÉ ?!
Pas le temps de crier, ni de rattraper le coup. Nous voilà pris dans ce terrible phénomène de gravité. Mon poids n'arrange rien, et plutôt que de me lâcher – ce qui aurait été sans doute préférable pour lui –, il me serre encore plus fort contre sa poitrine et tombe à la renverse. Par réflexe, je m'accroche désespérément à son cou, ferme les yeux, serre les dents… BOUM. Tout mon corps s'est crispé contre le sien. Je mets une bonne seconde à me redresser, complètement désorienté, sous les piaillements inquiets de nos Pokémon qui se massent autour de nous. C'est en sentant son étreinte faiblir d'un seul coup que mon cœur commence à battre plus vite :
▬ Orkas…? T-Tout va bien…?
Les couinements de la Démolosse qui a accouru vers son maître m'imprègnent d'une terreur profonde. Il ne bouge plus… Ne dis plus rien… Et semble plongé dans un sommeil profond. Hâtivement, je colle mon oreille contre sa poitrine tandis que la mienne se gonfle d'affolement et se trouve violentée par les battements effrénés de mon cœur… La sentir se soulever sous ma joue fait pourtant retomber l'anxiété qui montait en flèche. Je ne peux retenir plus longtemps un long soupir de soulagement et me relève, rouillé par cette peur panique qui met du temps à s'en aller. Je tremble comme une feuille.
Prine, qui était un peu restée à l'écart avec Kiwan, saisis par mon angoisse apparente, se rapproche à pas de velours. Elle roucoule pour évacuer la pression et sent la main d'Orques avec inquiétude, imitant ainsi Truffe qui couine toujours en me lançant des regards désespérés. Je passe une main fébrile dans mes cheveux que je rejette en arrière et passe une main sur sa joue :
▬ O-Orkas. I-Il faut vous réveiller, maintenant. A-Allez…! Ouvrez les yeux, f-faites quelque chose… Ma voix se fait toute discrète, toute douce… Je bute sur les mots, comme un idiot.
Je commence à tapoter son visage, puis, l'angoisse me reprenant à la gorge, je jure dans ma barbe inexistante et me met à secouer son épaule. Surprise, qui observe la scène avec étonnement, mime quelque chose que je n'arrive pas à comprendre et à laquelle je ne fais pas attention.
▬ M-Merde…! Mais putain, ça n'arrive bien qu'à moi, ces conneries ! Allez, réveille-toi…! Rien n'y fait. Paniquant de nouveau, mon regard plus flou que jamais – je sens mes yeux trembler comme des fous sous l'émotion – se fixe sur la Démolosse qui a posé ses pattes sur la poitrine de son maître. ▬ T-Truffe ! Aide-moi, s'il-te-plaît. Lèche son visage, pour voir.
La langue râpeuse du Pokémon devrait faire son effet, non…? Pourtant, lorsque la Démolisse met mon ordre à exécution, Orkas n'émet aucun grognement, ne bouge pas d'un millimètre. Alors, pressant mon front entre mes deux mains, je laisse échapper un petit cri paniqué avant de penser à quelque chose. Quelque chose de très saugrenu, qui ne peut me venir à l'esprit que dans des moments d'urgence comme celui-ci. Mes yeux, devenus humides de larmes d'affolement, parcourent les alentours frénétiquement. Il est où, ce foutu sac…?! Kiwan semble comprendre ce que je cherche et court vers mon bagage, qui a roulé plus loin. Le Scorplane du scientifique fond sur l'objet et l'agrippe entre ses serres pour me l'apporter. Les remerciant d'un signe de tête, je me mets à fouiller à l'intérieur : j'étais sûr d'avoir pris quelques baies très fortes pour Truffe. Pokémon de type feu, elle apprécie tout particulièrement les fruits qui lui apportent cette sensation de chaleur extrême… Je finis par mettre la main sur une petite boîte en plastique où je les ai rangées. Je repousse le sac, enlève et jette le couvercle. L'odeur qui s'élève me pique tellement les yeux que je recule un peu la tête :
▬ S'il ne se réveille pas avec ça, je suis vraiment dans la merde.
Les baies Tomato sont connues pour être les baies les plus épicées qui existent. En manger une entière, sans accompagnement, serait un suicide… Ou une volonté de se faire beaucoup de mal. Tellement piquante que ses effluves, une fois coupée, écrasée, ouverte, semblent toxiques. Elles brûlent les yeux, les voies respiratoires… J'ai souvent pleuré en les récoltant ou les préparant. Alors, sans hésiter, j'en écrase une dans la paume de ma main. Si Prine plisse la truffe et couine de dégoût, la Démolosse, elle, semble apprécier l'odeur. Quant à moi, je tousse un peu : yerk. C'est vraiment super fort, ce truc. Je n'attends donc pas plus longtemps pour lui mettre cette décoction sous le nez… Normalement, en respirant ça, il va se réveiller… Sinon, je peux appeler les secours. Tout en écrasant toujours plus la baie entre mes doigts, je le couve d'un regard inquiet : il ne manquait plus que ça, vraiment.
Hum... ce silence... Cette obscurité... J'adore ça. Il fait un peu frais mais tant pis, je me sens bien là, sans rien, ni personne. Hum ya un peu d'humidité un moment, et un bruit lointain, mais je ne fais pas attention. Non, je profite juste du vide qui m'entoure.
Hum... Il ne fait pas un peu plus chaud ? Je me gratte le nez. Hum... ça pique un peu. Je me lèche les lèvres. Un goût bizarre... C'est chaud... très chaud.... trop chaud....
Si l'odeur de la Tomato me pique le nez, une goûte a fuit la main de Garance pour glisser jusqu'à mes lèvres. Quelques secondes plus tard, il peut me voir froncer les sourcils, remué le nez, grimacer, alors que les ténèbres dans ma tête se transforment en brasier de l'enfer.
Je tire la langue, ça pique, ça arrache ! J'ouvre les yeux et me redresse d'un coup, repoussant ce truc infernal dans la main du marchant de façon brutal, les yeux exorbités, la langue rouge vif sortit.
"chachéchochuhin!"
De mes doigts je tente d'enlever cette sensation infernale de ma langue avant de me rendre compte non seulement que ça fait rien mais quand plus j'ai mis de la terre dessus en passant ! Rha! ça m’énerve ! Je cherche à tâtons dans ma besace ma bouteille d'eau, les larmes aux yeux, avant de boire en en laissant la moitié arrosé mon haut, collant ma chemise à ma peau. Putain, j'ai l'impression que ça sert à rien ! Je grimace et sers les dents avant d'aviser un os que je réservé pour Truffe et l'en mordre encore et encore pour patienté le temps que la chaleur se calme un peu. Quand je sens que ça passe, ça me calme un peu, et observe ce qui m'entoure, les Pokémons inquiets et Garance. GARANCE !
Relâchant l'os que je jette à Truffe, je me redresse vite pour choper l'albinos par le col et le secouer.
"Non mais ça va pas! Tu veux me tuer ou quoi ! ça arrache ce machin! Imagine si j'avais été allergique en plus ! "
Je l'en relâche tout aussi vite avant d'aviser son propre état et soupirer. Pas la peine de faire tout un baratin, finalement, je suis quand même en vie et ce serait une perte de temps que de se taper dessus pour ça.
"Enfin, on réglera ça plus tard. Tu es blessé ?"
Il me semble qu'on était tombé tout les deux non ? Peut-être avait-il lui aussi des séquelles ? Ce serait bien embêtant si c'était le cas, coupant net notre recherche de Métamorph. Certes, je pourrais l'abandonner là si c'était le cas mais il connaissait mieux l'endroit que moi, j'avais plus de chance avec lui. Sans compter que si il s'est blessé, c'était un peu de ma faute. Beaucoup de la sienne de ne pas s'être tenu à moi mais un peu de la mienne de ne pas avoir avoir été plus attentif.
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Garance Chesnel
Lun 8 Juin - 19:02
Parle, mais avance ~ thacie - sommet émeraude
ft. Orkas
Truffe gémit de plus belle alors que Prine vient se frotter contre moi pour me rassurer. Ma main tremble et je n'arrive pas à me calmer. Pourtant, Orkas ne tarde pas à témoigner des signes de réveil. C'est d'abord un léger froncement de sourcil, puis un plissement du nez. La Démolosse, soulagée, aboie pour le ramener à la réalité. Surprise, qui s'était mise elle aussi à frissonner, reprend une certain contenance et s'approche de son maître. Ce n'est pas pour autant que je retire la baie de dessous son nez ; non : je la rapproche un peu plus, pour être bien sûr qu'il se remettra sur pied. Et c'est une terrible erreur : je ne remarque pas la pulpe qui tombe sur sa lèvre inférieure et enflamme sa bouche. Ce n'est donc que lorsque je le vois tousser, dérangé par la force de l'aliment, que je songe à le jeter. Mais le scientifique est plus rapide que moi et sa violence me surprend ; me voilà poussé loin de lui, pourtant à l'aveugle. Je vacille et manque de tomber moi aussi face contre terre. Bien qu'étonné, je n'exprime aucune réprobation et demeure silencieux, me redressant bien vite pour vérifier que tout va bien.
Paniqué, Orkas s'est réveillé en sursaut et tente désormais de se débarrasser du terrible piquant de la baie. Ce n'est pas une mince affaire, et sans doute n'y arrivera-t-il pas tout de suite. J'affiche une moue désolée et m'apprête à lui présenter mes excuses lorsqu'il est pris d'une quinte de toux particulièrement violente qui secoue toute sa poitrine. Alors, je m'écarte un peu, saisi par cette scène qui aurait pu être hilarante mais qui me fait plus peur qu'autre chose dans le contexte actuel : ai-je fait une énorme bêtise…? Je ne savais plus comment réagir… C'était ma dernière alternative. Kiwan est lui aussi revenu vers moi et se cache derrière mon dos, très inquiet de l'état du scientifique. La phyllali, quant à elle, dévisage ce dernier avec perplexité. Elle se demande ce qui lui arrive… Quoi que… Habituée à subir l'odeur agressive de la baie tomato lorsque je la récolte, elle doit bien s'en douter un peu.
Les yeux larmoyants, Orkas se met à chercher quelque chose dans l'herbe. Hâtivement, je lui tends sa besace qui a roulé de mon côté. Peut-être n'aurais-je pas dû ? Le voilà qui s'empare de sa bouteille d'eau et boit à gros goulots. Mais quel idiot ! Je n'ai pourtant que le temps de laisser entendre une petite protestation qui n'a pour effet que de se perdre dans ses terribles grognements :
▬ N-Non ! Surtout pas d'eau…! Ça va raviver la douleur…!
Les paroles fondent dans l'agitation, mais l'effet, lui, a bel et bien lieu. Complètement paniqué, Orkas en vient à chercher tout ce qu'il peut se mettre sous la dent pour éteindre le brasier. De mon côté, je fouille dans mon sac en toute urgence pour trouver les sandwich : il est bien connu que le pain adouci la souffrance des épices fortes comme la baie tomato. Malheureusement, je tremble tellement qu'ouvrir ne serait-ce que la poche principale de mon bagage est une épreuve. Je laisse échapper un petit soupir désespéré et fouille finalement à l'intérieur, sans rien trouver à mon grand désarroi : il faut vraiment que je range mes affaires !
Pas le temps de mettre la main sur le moindre bout de pain que je sens déjà qu'on me tire par le col de mon manteau. Faiblement, je relâche ma prise et me laisse secouer comme un Prinier par un Orkas enragé aux yeux révulsés. Je deviens livide et tremble de plus belle, fixant difficilement mes prunelles vacillantes dans les siennes, noires de colère. Dans ma poitrine, mon cœur bat à toute vitesse. J'en viens même à craindre qu'il ne s'arrête d'un seul coup, après un effort trop intense… Et lorsqu'il me relâche, je me dérobe comme un tas de chiffon, tout mou, tout fébrile.
Les mots me manquent et plutôt que me défendre, lui répondre, soutenir ma décision qui a néanmoins bien fonctionné, je porte une main défaillante à mon cou qui s'est soudainement vu serré un peu trop fort. La question qui suit me décroche un petit rire nerveux et je secoue vivement la tête. Tout le stress retombe, d'un seul coup. La tension fait place à un soulagement tel que je ne sens plus mes jambes, que mon cœur ne parvient pas à retrouver un rythme normal. Coincé dans ce tourbillon d'émotions fugaces et particulièrement intenses, mes yeux, mi-effrayés, mi-désolés, sous l'emprise d'une angoisse qui ne veut pas partir comme le reste, s'embuent de quelques larmes salées. J'évite bien évidemment de me les frotter pour ne pas me blesser avec mes lentilles et me contente de détourner la tête, à la recherche d'un simple paquet de mouchoir dans la petite poche de mon sac :
▬ D-Désolé. J'ai seulement eu… Très peur.
Je presse délicatement les coins du mouchoirs au bord de mes paupières pour absorber les larmes que je refuse de laisser couler devant lui. Je ne pleure quasiment jamais, si ce n'est d'angoisse ou de colère. Mais avec le stress, ces petites coquines montent vite, et on peut dire que j'ai eu ma dose, aujourd'hui. Un instant, j'ai eu l'impression de me retrouver six ans plus tôt, le jour du décès de mon père. Arrêt cardiaque… Des minutes infinies, éprouvantes passées à le réanimer… Je n'ai pas réussi. C'est une image qui restera à tout jamais gravée dans ma mémoire. Je laisse retomber mes mains plus que jamais tremblantes, stigmates d'une peur atroce, sur mes genoux et courbe l'échine. Je tente alors de me justifier après un petit silence, mais je bredouille, les mots se pressant en désordre contre mes lèvres pâles et frissonnantes :
▬ Je… J-J'ai complètement p-paniqué… C-C'était… C'était comme… Je n'avais vraiment rien de mieux à faire…! Ex…Excusez-moi.
Bien qu'il secoue la tête, non, il n'est pas en bonne forme : Tremblement, larmes à l'œil, bégaiement... Je m'accroupis pour me mettre à sa hauteur, vérifiant ses pupilles, sa température, puis son poul. Bon, ça va, comme il l'a exprimer, cela ne semble être qu'un instant de panique. Je vois pas pourquoi d'ailleurs, ce n'est pas lui qui s'est retrouvé dans les pommes, ni qui à ingurgité une baie Tomato.
"Je ne suis pas médecin, mais il me semble qu'avec un peu de repos, tu vas y survivre."
Je me relève pour le contourner seulement et m'assoir dérrière lui, venant l'enlacer, son dos contre mon torse, en faisant attention à sa tignasse.
"Là... là.... ça va aller...."
Il me semble que c'est plus ou moins comme ça qu'on calme les gens non ? Pourquoi je perds mon temps à le faire au lieu de la laisser ici et poursuivre ma quête du Métamorph ? Toujours pour cette question de facilité ? Parce que ces connaissances de l'endroits sont meilleurs que les miennes ? Non, sur le coup, je n'ai pas penser à ça, simplement à le calmer même si c'est maladroitement.
Truffe reste assise à nous observer, Membrane s'étant de nouveau caler dans un arbre. Juste Surprise s'approche pour enlacer aussi Garance, mais par devant, coinçant le commerçant entre nous deux.
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Garance Chesnel
Mer 17 Juin - 18:25
Parle, mais avance ~ thacie - sommet émeraude
ft. Orkas
Être confronté à la mort, ou même à l'inconscience d'un proche m'a toujours mis dans un état terrible. Je ne saurai expliquer pourquoi, mais une chose est sûre : je ne suis pas le seul à être dans ce cas. Pourtant, j'aurais dû m'y habituer. Ces deux ans passés à m'occuper de mon père malade m'ont appris que la vie n'était qu'un souffle momentané, fragile, dont il fallait prendre soin. Nous n'avons qu'une seule chance… Le moindre faux pas peut mettre notre existence en péril. Les derniers mois, ce n'était plus une vie, pour lui. Tout au plus, il survivait. C'est dans ces moments que des questions qu'on dit existentielles nous viennent à l'esprit : à quoi bon survivre quand chaque jour devient une souffrance ? J'avais de la peine pour lui. Ses phrases, autrefois si fluides et pleine de sagesse, étaient altérées par des quintes de toux déchirantes qui remuaient son corps devenu faible, rachitique, en un douloureux spasme morbide. On sentait déjà la fin, lui comme moi. Lui encore plus. Il m'a à plusieurs reprises demandé d'abréger ses souffrances. J'aurais pu le faire… J'aurais peut-être dû. Pépiniériste, mais aussi pharmacien à ses heures perdues, mon père avait accumulé toute sorte de plantes qui séchées dans ses tiroirs de chêne. Je me souviens encore de ces soirs passés à refaire les stocks et noter les nouveaux noms sur une petite étiquette. Ricin… Laurier, Belladone. J'avais tout sous la main. Je ne sais pas s'il m'en a voulu. Après tout, je n'ai pas écouté son désir de partir… Pour autant, je ne pense pas qu'il m'ait détesté… Il a seulement dû me trouver bien faible, bien idiot de tenir à une pauvre vie sur le point de s'éteindre comme la sienne. Je suis comme ça. Attaché aux êtres vivants, désireux de les avoir toujours à mes côtés ou, au moins, de les savoir en bonne santé.
Me retrouver en face d'un homme évanoui, ce n'est pas la première fois. Pas non plus la deuxième… Et je m'affole toujours autant. Je ris un peu à sa réponse ; c'est sincère, il a raison. Je ne vais pas en mourir, et je n'ai jamais parlé d'une telle chose. Néanmoins, mon corps est lancé tel une machine infernale et ne veut plus s'arrêter de trembler. La pression retombe, c'est le contre-coup. Et autant dire que ça peut faire peur, chez moi. Les mains qui sursautent, moites, la voix chevrotante, les pupilles tressaillantes… Ça va passer. Ce n'est qu'une question de temps. Il suffit que je respire profondément, posément… Bien remplir mes poumons d'air frais… Expirer lentement…
Si les battements de mon cœur semblent se calmer en appliquant cette méthode simple, ils repartent de plus belle lorsque je sens Orkas se glisser dans mon dos et me prendre contre lui. Prine roucoule, un peu plus loin, penchant la tête sur le côté, très étonnée par tout ce manège, et Kiwan vient se lover dans mes bras. Il ne manque plus que la Tarsal du scientifique, qui me fait à son tour un gros câlin et je suis parfaitement bien entouré. Je finis par rire à nouveau, de bon cœur et passe une main encore tremblotante dans mes cheveux pour qu'ils ne me tombent plus devant les yeux :
▬ Ç-Ça va… Je vais bien. Faut pas t'inquiéter si je sur-réagis… C'est juste le contrecoup émotionnel… Je suis comme ça. Mon corps a souvent besoin de… D'extérioriser, tu vois ? Pour ce genre de chose, du moins.
Un petit vent s'est levé sur le sommet émeraude. Tiède, agréable… Il nous rafraichit sans pour autant nous donner froid. Quelque part, ça aide à ses détendre… Et alors que tout en moi me dit de me défaire de son étreinte pour continuer notre chemin – il faut dire qu'il nous reste encore un peu de marche –, je n'ai qu'une seule envie : rester dans ses bras. L'étreinte d'un homme ou d'une femme, c'est toujours quelque chose de particulièrement agréable. Alors, je cède à l'appel du corps et du cœur et me laisse doucement aller contre son torse, fermant presque les yeux pour calmer leur valse endiablée. Ça me donnerait vite mal à la tête…
Nous restons un petit moment, comme ça. Sans un mot ; juste le silence entre nous. Parfois ça fait du bien. Beaucoup de bien, même. Et peut-être… Qu'on communique quelque part mieux de cette façon ? Je ne sais pas. Prine s'est couchée dans l'herbe aux côtés de Truffe et profite du beau temps. Tout le monde semble avoir retrouvé une tranquillité habituelle, une paix intérieure qui n'est clairement pas de trop.
Finalement, j'esquisse un petit sourire par réflexe – je doute qu'il puisse le voir – et rompt le silence pour faire une petite remarque, légère, amusante à mes yeux :
▬ C'est drôle… Quand tu paniques, tu tutoies les gens… Et moi, c'est le contraire. Je crois que c'est moi, le plus bizarre des deux, finalement. Je pivote un peu la tête et lui adresse un regard doux, dénué de jugement. Juste de la bienveillance et une certaine reconnaissance. On peut repartir, si tu te sens bien… Ça m'a fait du bien de faire cette pause… À toi aussi, j'imagine ? Ce serait bien… De faire gaffe, maintenant. J-Je veux pas te revoir comme ça. C'était… Vraiment horrible.
ça va, ça va... ouai.... N'empêche qu'il continue de trembler alors malgré ses mots je le garde contre moi. Cela ira quand j'aurais décider que c'est le cas et pas quand lui fera genre que ça l'est. Je sais l'humain vil et rusé alors je ne compte pas me fier à ces mots mais à se que je déduis de l'attitude de son corps.
Le silence, la brise tiède, le décor agréable. J'aime bien. Certes, ça n'avance en rien mes recherches actuel mais ce n'est pas non plus irritant, agaçant ou dérangeant. Nous diront que c'est un moindre mal que de perdre quelques minutes ainsi ? Oui, ce genre de terme me convient bien.
Ah, je l'ai tutoyé ? Je ne m'en suis pas spécialement rendu compte, ni de son vouvoiement d'ailleurs. Ces politesses de tout façon ne sont pas des choses qui m’intéresse assez pour qu'un changement attire mon attention. En revanche, un mot dans ses phrases ne me plait pas. Je ne l'en dispute pas mais y répond comme un prof à son élève :
"Il n'existe rien de "Bizarre", cela reviendrait a dire qu'une normalité existe dans le caractère des gens. "Étrange" serait un mot bien plus acceptable, voir, "surprenant". Par ailleurs, je préfère simplement me qualifier d'unique, que ce soit par mon intelligence supérieur ou mon apparence plus agréable a regarder et à touché que le majorité des autres. On pourrait dire que tu l'es aussi mais l'albinisme est juste rare, pas unique et ton intelligence n'équivaut pas la mienne... Bizarre ne te convenant pas non plus pour les raisons que je t'ai listé, j'opterais pour le terme d'"intéressant" ou tout autre mots désignant un attrait psychique et mental pour ton apparence et tes pensées, certes, disparates mais dont certaines sont dignes d'êtres écoutés avec insistance."
Je quittais son corps pour me lever et épousseter mon pantalon. Truffe se leva aussi en me voyant faire, prête a reprendre la marche alors que Surprise en profite très vite pour prendre ma place dans le dos de Garance. Sans-doute aurait-elle eue envie de rester ainsi à ma place ? Je l'attrapais pas le petite corne rouge pour l'en éloigne et laisser au commerçant le moyen de se redresser en paix.
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Garance Chesnel
Lun 29 Juin - 18:57
Parle, mais avance ~ thacie - sommet émeraude
ft. Orkas
Un instant, je me dis que je pourrais rester une éternité comme ça… Dans les bras réconfortants de quelqu'un, sur cette jolie colline, sous cette bise douce et raffraîchissante. J'ai toujours eu ce besoin d'affection, bien que ce ne soit pas un désir permanent chez moi. Il me faut me sentir aimé pour que je puisse avancer… Que ce soit aimé par mes Pokémon, aimé par mes proches… Être épaulé, avoir une présence rassurante à ses côtés est une chose important, même quand on est aussi indépendant que moi. Car effectivement, je vis comme je suis. Je ne cherche pas à plaire aux autres ; je m'exprime comme je pense et comme j'ai envie. Peu importe si telle ou telle personne ne m'apprécie pas… Soit. Tant que je ne suis pas seul au monde, ça me va. L'amour a toujours été dans ma vie ce filet qui m'a empêché de sombrer. La dépression, à la perte de mon père, aurait pu me guetter… Mais Tobias, Léa étaient là pour moi. Lorsque cette dernière m'a quitté, j'ai cherché d'autres relations, j'ai vécu d'autres expériences… J'avoue aimer la chaleur qu'apporte l'amant dans le lit… Je m'y sens mieux, à ma place. Dans ces moments, je ne suis plus seul et perdu dans un monde où personne ne m'attend à la fin. C'est peut-être une impression vaine et fausse – ça l'a été de nombreuses fois –, mais elle est suffisante sur l'instant. Je n'ai pas besoin de plus. On pourrait peut-être parler de placebo… Après tout, cette façon de voir les choses, de considérer l'amour et l'affection, a quelque chose de maladif. Je le reconnais : ce n'est pas sain de penser comme cela… Mais je ne vais pas pour autant me corriger, car pour l'instant, je le vis plutôt bien. Et Orkas, aujourd'hui, pourrait être ce cœur qui battra un temps en harmonie avec le mien. Simple suggestion.
Ainsi, je m'autorise à apprécier notre légère étreinte… Le sourire que je lui adresse est sincère, pur, dénué de toute moquerie. D'aucun me dirait que je m'emballe trop vite. C'est sans doute le cas, mais au diable les convenances. J'ai envie de rêver un peu, et qui serais-je donc pour me l'interdire ? Si je veux le considérer comme le prince charmant venu à ma rencontre, alors soit. Il en sera ainsi. Je ne vois pas pourquoi je refuserai ces bras tendus, accueillants et plus tendres qu'à l'accoutumée. J'ai l'impression que le scientifique fait un effort qui ne lui est pas habituel… Et d'ailleurs, j'aurais dû me douter que cet état planant, qui tient plus de la rêverie que de notre réalité, ne durerait pas éternellement.
J'ai pourtant laissé entendre l'affection grandissante que je lui porte. Je me suis vraiment inquiété pour lui : je ne dis pas seulement ça pour lui faire plaisir ou le courtiser… Mais il ne semble pas avoir relevé cette partie de mon discours et préfère s'orienter sur un mot que j'ai visiblement mal choisi. Je lui tourne le dos et retient à peine un petit soupir exaspéré : pourquoi faut-il toujours qu'il gâche ces moments de grâce…? Kiwan, étonné de me voir exprimer une telle lassitude lève des yeux interrogateurs et un peu effrayé vers moi. Je secoue doucement la tête pour signifier qu'il n'y a rien de dramatique. Je suis seulement… Déçu de la tournure de notre conversation ? On aurait pu s'engager dans une discussion tendre, dénuée de toute prise de tête, et le voilà qui me raconte ô combien il est unique et intelligent.
D'ailleurs, pris dans sa tirade désespérée, il reprend ses distances et ne tarde pas à se lever pour épousseter distraitement son pantalon. Pour ma part je reste assis, l'écoutant finir son discours dans une lassitude et un énervement grandissant. Sincèrement… Je ne suis pas du genre à me formaliser devant ce genre de réponse faussement intellectuelle… Mais celle-ci me crispe plus que d'habitude. "Intelligence supérieure" ? Je ne suis pas un être unique ? Moins que lui ? Et… Mon intelligence n'équivaut pas à la sienne……?
Attendez…! Mais quelle est donc cette Madame Intelligence ? Cette chimère au nom de laquelle il se hisse d'office sur un piédestal doré ? Je laisse échapper un petit rire dépréciateur : aaah, l'intelligence. Quel concept vague qui n'a jamais voulu rien dire. Comme l'unicité. Qui donc est unique, dans ce monde immense ? Qui donc ne l'est pas…? C'est une vaste question philosophique, dont je me ferai un plaisir de lui toucher deux mots… Mais avant ça, il vaut mieux que je reprenne tranquillement pied sur cette colline verdoyante. Je place mon sac sur mon épaule après l'avoir refermé, essuie ma main salie par la baie dans un mouchoir, et repousse les cheveux qui viennent s'aventurer un peu trop en avant sur mon front. Bien ! Il veut jouer sur les mots ? Alors soit. Sincèrement, il m'a un peu vexé sur le coup. Pas que je déteste être traité d'idiot – j'ai l'habitude – mais nous passions un moment bien sympathique. Le retour à la réalité est déchirant. Lentement, alors que Prine accourt de nouveau vers moi avec mon bâton, je me plante à la hauteur d'Orkas et le dévisage sans aucun complexe, laissant peser un regard à la fois dur et moralisateur sur ses prunelles grises :
▬ Excuse-moi, mais… Tu parles souvent d'intelligence, avec un grand "I". Je ne comprends pas ce que tu entends par ce mot que tu t'attribues à tout bout de champ. Et d'ailleurs, je ne sais si on a un jour réussi à trouver une définition exacte à cet idéal.
Je laisse échapper un petit soupir. L'Intelligence. Un temps, on m'a reproché de n'être qu'une bête curieuse ; un idiot, un attardé. Le genre de gamin qui n'a pas la lumière à tous les étages. Puis, après une visite chez un psychologue, après avoir brandi quelques données sous le nez de mes professeurs, j'ai eu droit au divin titre de surdoué. Quel privilège ! J'étais dès lors considéré comme un génie… Et le jour où j'ai choisi de devenir éleveur, tous ont crié au scandale : je gâchais cette intellect extraordinaire donc j'avais été doté… Le problème, dans tout ça, réside dans le fait que je ne me suis jamais considéré comme plus intelligent que les autres. Un mirage dont je n'ai jamais réellement ressenti les effets.
Je déteste qu'on me parle d'Intelligence. Il n'y a rien de plus vide, de plus flou, de plus bête que ce mot, ce terme qu'on utilise aujourd'hui à tout bout de champ et qu'on brandit comme un étendard capable de vous hisser au-dessus des autres. Le regard que je laisse peser sur lui se voile d'amertume : non. Je ne peux pas le laisser se pavaner comme ça ; c'est insupportable. Je veux bien être gentil, mais il y a des limites à ma patience, d'autant plus quand on me rabaisse sur un domaine que je connais mieux que quiconque.
▬ Tu vois. À la limite, on pourrait dire que l'intelligence revient au Quotient Intellectuel de chacun, abrégé en Q.I., qui traduit en quelque sorte notre capacité d'adaptation au monde qui nous entoure et aux évènements qui surviennent dans notre vie. En adoptant cette définition, je me dois de te dire que tu es dans l'erreur. J'ai un Q.I. bien supérieur à la moyenne, contrairement à tout ce que tu peux penser.
J'attrape le bâton que me tend amicalement Prine et la remercie d'un signe de tête. Doucement, je m'approche d'Orkas, près, tout près… Si près que je peux sentir son souffle sur mon épaule. Si près que je peux détailler la belle couleur de ses yeux, les rauons aux teintes variées de ses iris. Je soutiens ce regard froid, qui semble m'analyser avec une curiosité que j'ai su éveiller.
▬ Mais tu sais ce que je pense de tout ça ? Oh, je me doute que tu t'en moques, car ta modestie extraordinaire te pousse à prendre toutes mes paroles pour des idioties, mais… Peu importe, d'accord ? Je vais te le dire quand même. Je pense que toute cette affaire de QI, c'est des conneries. On ne peut pas rassembler la déesse Intelligence en un seul et même terme. L'intelligence est multiple… En fait, il y en a plusieurs formes. La mémoire, la compréhension, l'observation, la verbalisation, l'empathie, et j'en passe. Et figure-toi que ça m'étonnerait beaucoup que tu aies dix sur dix dans tous ces domaines… D'autant que ta petite mégalomanie intempestive est tout à fait détestable.
Provocateur, j'esquisse un grand sourire et réajuste doucement le col de sa chemise avant de lui tourner le dos pour reprendre doucement l'ascension de notre colline. Je fais un petit signe de tête à Prine et Kiwan pour qu'ils me suivent et m'immobilise après quelques secondes de silence en m'appuyant sur mon bâton pour conclure sur un ton faussement guilleret et conciliateur :
▬ Mais ne t'inquiètes pas. Même banal ou moins unique que tu le penses, tu me plais quand même. Je suis humaniste, et je pense sincèrement que chaque être humain a la possibilité d'ajouter une pierre au grand édifice qu'est l'histoire de l'humanité. Tu es… Unique à ta façon, on va dire ~ Bien ! Sur ce, reprenons notre marche. Tu ne voulais pas capturer un Métamorph ?
Je n'ai rien vu, ressenti, ni entendu quelque chose de spécial qui aurait pu provoquer ce changement en Garance et pourtant, d'un coup, voilà qu'après s'être préparer, il se se plante devant moi avec un regard dur. Si a sa première tirade, j'ouvre la bouche pour tenter de lui expliquer ce que c'est que l'intélligence, je la referme aussi vite quand il continu. Oh... là.... il m'intéresse.
Je me tends quand il s'approche, le regard posé sur ses lèvres qui bougent aux rythmes de ces paroles, plus encore quand il viens réajusté mon col. Pas tendu par irritation, colère, déception, surprise ou autre sentiment de ce genre, non, plutôt exciter. Le savoureux mélange entre sa voix sèche pour le coup, son regard froids, sa proximité mais surtout ses mots, sa logique, son interprétation de l’intelligence et sa façon de penser me plaisent. Plus que ça même. Je regrette presque qu'il se soit éloigné pour me tourner le dos car je me voyais bien le choper pour l'embrasser, comme si son flot de parole aurait pu ainsi couler en moi pour provoquer une jouissance psychique proche de celle physique que l'on peut avoir en un corps à corps.
Du coup.... Son éloignement est une véritable frustration.
Surprise, à côté de moi, mime de s'évanouir. Elle n'a pas tord, je tombe carrément sous son charme, je sombre dans l'envie de le posséder, je succombe au désir de l'avoir encore là, devant moi, avec ces grands mots. Je baisse le regard vers mon pantalon, bossé au devant, et jure mentalement. Je n’oublie malheureusement pas qu'il est du genre à prendre son temps - une mini chose idiote dans tout cet ensemble intéressant qu'il est! - et je sais très bien le gêne que provoque ce genre de chose si on le laisse comme ça. Ordinairement, j'aurais demandé qu'il m'arrange ce problème et en cas de refus, je ne me serais pas gêner pour sortir l'excroissance de mon pantalon pour me soulager manuellement, peu importe l'endroit ou nous sommes mais là... non. Pas que je sois pudique, ou gêné, ni quoi que ce soit de ce genre. Non, seulement, si je voulais me détendre l'organe reproducteur, je voulais que ce soit fait par lui, rien que par lui. Mais je ne suis pas idiot. Là, la possibilité qu'il le face, avoisine les 5%....
En science, je tente l'impossible, les quelques pourcentages, si léger soit-ils, je les tente quand même. Dans la vie courante, non. Je n'aime pas perdre mon temps pour un pourcentage inférieur à 75%, je trouve que c'est une perte de temps, surtout quand l'une des inconnus est l'être humain qui est, souvent, inutile. Là, pour la première fois depuis surement des années, peut-être première fois tout court, ces 5%.... J'aimerais bien les tenter.
Alors, tendu, inquiet autant qu'impatient de la réaction que mes actes et mes paroles vont produire sur Garance, je m'approche de lui pour venir murmurer à son oreille, à la fois proche de lui mais sans presser mon corps au sien bien qu'il lui suffirait d'un pas en arrière pour rencontrer mon corps.
"Tu as une façon de parler quand tu le souhaites.... Bien plus que plaisante."
Je m'inquiétais des réactions du sujet "Garance". Honte à moi, en tant que scientifique, de pas songer à mes propres réaction. Je n'ai pas su - ou pu ?- retenir ma voix qui s'est fait bien plus chaude que je le voulais et j'ai plongé mon nez dans sa chevelure, ma main glissant sur sa taille.
Rholala, je me sens comme un Caninos en rut. Je le veux là, maintenant, tout de suite.
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Garance Chesnel
Dim 5 Juil - 1:08
Parle, mais avance ~ thacie - sommet émeraude
ft. Orkas
Il y a eu une fraction de seconde au cours de laquelle j'ai hésité. Face à face, yeux dans les yeux, j'aurais pu ; il était tout à moi. Je suis joueur, je suis audacieux. J'aurais peut-être dû ? Qui sait comment il aurait réagi ? Qui sait comment ça aurait tourné ? Moi dans ses bras, lèvres contre lèvres, corps contre corps… Mais je ne l'ai pas fait. Il me plaît, pourtant ; je ne sais pas si c'est réciproque, mais physiquement, je le trouve tout à fait charmant. Propre sur lui, soigné… Sa peau est très belle, ses yeux sont de véritables petites pierres précieuses qui trahissent plus d'émotions qu'il ne le pense… Bref ; on pourrait le faire maintenant, sans attendre. Je ne trouverai pas ça grotesque. Pourtant, quelque chose me dit qu'il faut attendre. Que c'est mieux ainsi si je désire construire une relation un peu plus sérieuse. Je ne dis pas que ça va marcher, d'ailleurs. Comme j'ai pu déjà le mentionner, je suis joueur. Être joueur, c'est parfois tenter des choses inconsidérées. Parfois s'engager dans des affaires auxquelles personne ne croient… Je pense que celle-ci en fait partie. Je ne sais même pas si nous sommes compatibles. Je l'apprécie, c'est certain : depuis qu'il est arrivé, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde. Mais est-ce que ça pourrait marcher sur toute une relation…? Hmm. Je ne sais pas.
Orkas est un homme pour le moins… Particulier. J'ai d'abord pensé au simple fait qu'il soit étrange. Comme ces personnes que les gens ont pris l'habitude de qualifier de drôle ou de surprenant – contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce n'est pas forcément un compliment. Puis, à force de l'écouter parler, d'analyser son comportement, j'ai discerné quelques manies persistantes, des points de vue trop tranchés pour quelqu'un de tout à fait sain… Une condition psychologique particulière, peut-être ? Serait-ce une forme d'autisme ? Il ne me semble pas non plus des plus à l'aise sur le domaine social… Parfois, ses phrases ont ce petit quelque chose de décalé qui le rend unique et dévoile une façon de penser tout à fait intéressante. Je ne sais pas ce qu'il est, ce qu'il croit être… Mais il pique ma curiosité, je ne peux pas le nier.
Curiosité que j'essaie de réfréner. Je ne veux pas céder avec lui. Je pourrais, pour m'amuser. J'ai déjà couché le premier soir sans la moindre culpabilité. Du sexe, c'est du sexe. Certes, ce n'est peut-être pas le domaine où je suis le plus à l'aise et le plus calé, mais je m'en sors et une partie de jambe en l'air n'est jamais désagréable. Seulement, il me semble que ça n'a rien de bien sérieux. Si je veux construire une relation qui tient le coup… Il nous faut partir sur des bases saines, respectueuses, qui impliquent la patience de chacun et une connaissance d'abord psychologique mutelle. Je veux savoir qui est Orkas avant d'accepter de partager une nuit avec lui. Notre première fois n'en sera que plus belle.
Après cette dernière provocation, je lui lance donc un regard complice et reprend notre ascension. Nous sommes presque au sommet, et c'est sur la crête douce du sommet que vivent bien souvent les Métamorph. Ce sont des créatures discrètes, qui seront sans doute bien difficiles à approcher, mais j'espère de tout cœur qu'Orkas mettre la main sur l'une d'entre elles. Je serai heureux d'avoir pu l'aider. C'est aussi là une marque de l'affection naissante que j'éprouve à son égard. Ces sentiments, très agréables, me rendent heureux. Je me sens bien dans ma peau, mieux que ces derniers temps. Pourtant, je suis toujours quelqu'un de gai. Il en faut peu pour me donner un peu de joie… Et Orkas fait désormais partie des personnes que je suis heureux de voir. C'est un très bon début.
Prine est passée devant, Kiwan est sur mes talons. Après quelques secondes de marche, je me rends compte que je m'essouffle très vite. Il devient difficile pour moi d'aller jusqu'en haut. L'oxygène vient à manquer : c'est une véritable épreuve de force contre mon corps fragile, mon endurance inexistante. Je m'arrête un instant, reprenant mon souffle, faisant mine de profiter du paysage. Je ne veux surtout pas qu'il se rende compte de mes aptitudes sportives catastrophiques… Ce serait vraiment… Vraiment un tue-l'amour. Déjà que nos deux corps entrent en contraste, je ne veux pas accentuer cette différence flagrante. D'ailleurs, en pensant au vilain Lougaroc, on en verrait presque la qu… Oups. Si je sens d'abord son souffle dans mon cou, sur mon oreille, un long frisson parcourt mon échine lorsqu'il loge une main baladeuse sur ma taille. Sa voix s'est faite aguicheuse… Chaude, elle semble s'insinuer dans chaque recoin de mon corps qui l'accueille avec un plaisir que je dissimule à grande peine. Non. Je ne veux pas céder… Et d'ailleurs, ne lui avais-je pas dit que je voulais prendre mon temps ?
La chaleur mord mes joues avec cruauté. J'effectue quelques pas en avant, je fuis ce nez enfoui dans mes cheveux, cette main délicieusement posée sur mes hanches… Je lui lance à peine un regard, qui lui aussi, fuit aussitôt ses iris plein de désir. Est-ce… Mon raisonnement qui lui a plu…? À ce point…? Un petit rire nerveux s'échappe de ma gorge ; je fais en sorte qu'il soit cristallin, qu'il ne traduise pas mon embarras :
▬ Toi aussi… Q-Quand tu ne te lances pas des fleurs, j'aime discuter avec toi… Hrm… On y est presque, tu viens…?
Prine laisse échapper un roucoulement surpris en me voyant reprendre la montée d'un bon pas pour creuser l'écart entre mon invité et moi. Désormais, je ne fais même plus attention à ce souffle qui s'épuise : je veux atteindre le sommet, ignorer les réactions de cet homme qui ne me laisse décidément pas indifférent, trouver ce Métamorph et nous en aller.
Bientôt, j'atteins notre but. Mon cœur bat à la chamade alors que j'essaie de respirer profondément pour reprendre mon souffle devenu haché. Je jette un coup d'œil au magnifique panorama qui s'offre à moi : on peut discerner mésoé et euranie, d'ici. Et comme c'est le point le plus haut de thacie, il est même possible d'apercevoir au loin une ombre dans la mer qui a tout d'un grand continent… C'est Salva qui s'étend à quelques kilomètres, majestueuse, extraordinaire. Je fais exprès de ne porter aucune attention à Orkas qui nous a rejoint, mes pokémon et moi, et préfère donner quelques caresses à Prine et Kiwan qui en sont tout à fait ravis. Finalement, je laisse passer quelques secondes de pur silence, au cours desquelles je me remets de cette terrible ascension, puis pose un regard perplexe sur le scientifique, mélange de crainte et d'affection, de doute et de certitude. Je ne sais plus trop quoi dire après tout ça… Et il doit sentir qu'il est peut-être allé un peu trop loin. Je laisse donc entendre un petit soupir et essaie d'expliquer en partie mon embarras :
▬ Tu comprends… Je ne veux pas être ce vulgaire plan cul que tu as dû connaître des tonnes de fois. Je veux être… Important. Ou du moins mener une relation saine… Quelques temps. S'il-te-plaît, ne précipitons pas les choses… C'est une mauvaise idée. M-Mais c'est pas grave, hein…? Je ne t'en veux pas, je ne l'ai pas mal pris. Je peux comprendre que tu aies eu envie d'essayer.
Échec. Il fuit, loin de mon nez, ma voix, ma main. Résultat de la tentative ? Un rire nerveux et quelques mots pour me dire de continuer, non pas mon essai, mais notre route.
Fichu 5 %...
Truffe a récupéré Surprise sur son dos, la petite Tarsal s'épuisant rapidement, alors que Membrane continue à planer d'un arbre à l'autre en nous suivant. Contrairement à lui, j'ignore la beauté dans l'endroit, analysant plutôt du regard Garance, estimant approximativement ce qui pourrait augmenter mes chances actuelles avant que mon envie ne retombe aussi vite qu'elle ai monté. Peut-être en m'intéressant davantage à lui ? À son métier ? Ces Pokémons ? Son corps ? Non, j'ai compris que son albinisme ferait au contraire réduire mes chances...
L'avantage de son silence peut me permettre d'étudier, d'analyser, de calculer en paix, sans devoir perdre un peu de mon attention à devoir traîné mes oreilles pour écouter plus ou moins ce qu'on me dit. Je suis assez surpris du coup quand il reprend la parole. Ah, c'est donc ça les solutions au problème : le sérieux et la durée. Le savoir est utile, certes, mais comment dire.... Nous n'avons pas la même façon de voir les choses, rien que déjà sur le fait de m'en vouloir ou de le prendre mal :
"Toute tentative, qu'elle soit physique ou mentale, scientifique ou sociale, est liée à un risque d’échec et celle-ci était conséquente. Je ne vois pas en quoi je devrais me sentir coupable de tenter même l'impossible qui est le fils conducteur des scientifiques ni en quoi je le prendrais mal. Rien ne m'empêchera d'en tenter de nouveau en espérant atteindre le pourcentage requis à une réponse positive dans les temps qui suivent."
Parce que oui, j'étais ce que l'on peut qualifier d'obstiné (têtu diront plutôt les mauvaises langues.) et je comptais bien réussir au moins une fois à l'avoir nu dans mes bras pour une alchimie corporel, certes qui n'offrira aucune descendance, mais qui aura au moins le bienfait de nous faire du bien physiquement et mentalement.
"En soit, tu es déjà important, car tu me fournis déjà le tabac nécessaire à l'apaisement et l'ouverture de mon esprit, mais je comprends, il me semble, ce que tu veux dire. Sache que je n'ai jamais eu de "plan cul", en revanche les relations que j'ai pu avoir, basé simplement sur le plaisir orgasmique, sont légions, car ils donnent une toute autre forme de jouissance et je suppose que c'est, par déduction, ce qui justement t'inquiète ? Je ferrais en sorte de ne pas simplement te considérer comme tel alors. J'ai bien du mal à définir le mot "saine" quand il sort de ta bouche par contre, ne trouvant pas ce qui peu être sale dans un type de relation quel qu'il soit mais je suppose que tu le lies à la fidélité comme la majorité des êtres de ce monde ? Si tel est le cas, sache que je suis un peu septique sur le fait que ce soit primordial. J'ai déjà eu une personne avec qui je me suis montré "sérieux" à ce point pour n'en finir que jeter comme un cobaye devenu inutile... J'ai donc véritablement un gros doute sur le fait que ce soit quelque chose d'indispensable pour une relation de longue durée."
Fichu Mitch qui m'avait rejeté à peine rentré.... Bon, certes, pendant mon voyage, si j'avais été fidèle dans mon intérêt mental en faisant aucunement attention aux autres, je ne l'avais pas vraiment été de niveau physique, mais la distance le permettait non ? Et qu'est-ce donc le corps comparé à l'esprit ?! Pourtant, j'avais été accueilli avec un point dans le nez... Voilà donc ce que l'on gagne à avoir une longue relation...
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Garance Chesnel
Mar 7 Juil - 12:40
Parle, mais avance ~ thacie - sommet émeraude
ft. Orkas
Une petite brise légère souffle sur le sommet émeraude. Je frissonne un peu, déjà réchauffé par les rayons du soleil qui tapent sur ma peau huilée de crème protectrice. Doucement, je rassemble mes cheveux en une longue queue de cheval que je tresse habilement sur mon épaule droite. Mes gestes sont rapides, précis, et marquent des années d'expérience. Une fois faite, j'attache cette longue natte avec un élastique noir que j'ai au poignet. Ma capuche, que je rabats sur mon crâne, tiendra décidément mieux de cette façon. Je me perds dans la contemplation du paysage qui s'étend sous nos yeux, le silence retombant quelques secondes entre nous. Thacie est une île très verte, parsemée de petits bois tropicaux et de points d'eau aux allures diverses. Quelques reliefs se détachent de cette étendue herbue ; au loin, on peut deviner les plateaux ; des massifs rocheux s'élèvent et disparaissent… Quelques passerelles sont encore visibles à l'œil nu. En contrebas, il y a Mésoé. C'est une grande ville balnéaire, aux couleurs chatoyantes. Elle borde la mer, qui scintille en cette quasi fin d'après midi. Si on se tourne, de l'autre côté, on peut apercevoir Euranie, plus petite, perchée dans les hauteurs de l'île. Nous sommes loin de tout, et je commence à me dire qu'il serait bon de nous activer un peu si on veut être rentré avant que la tombée de la nuit.
Kiwan bâille d'ailleurs à s'en décrocher la mâchoire. Je lui souris tendrement et vient le prendre dans mes bras : le Germignon commence à faire son poids ! L'évolution est proche… Il faut que je profite de nos derniers instants où je peux encore le porter et le couvrir de câlins. Prine vient se coller contre mes jambes et roucoule d'aise. Mon sourire est néanmoins absorbé par la réponse d'Orkas. Je laisse échapper un petit soupir en coinçant une mèche de cheveux rebelles derrière mon oreille.
Ne suis-je vraiment qu'un élément d'expérience, à ses yeux ? J'ai l'impression qu'il parle de moi comme d'un ingrédient particulièrement mystérieux qu'il apprend à utiliser. C'est… Assez désespérant. La suite, d'ailleurs, n'arrange pas les choses. J'ai tout à coup le sensation de ne pas être sur la même longueur d'onde que lui… Simple paranoïa ? Hmm, non, je crois pas. Il ne comprend pas ce que j'entends par relation "sérieuse". Ce n'est pas simplement une question de fidélité. La fidélité pour seulement une histoire charnelle ne m'intéresse pas tant que ça. En fait… J'aimerais être aimé. Être aimé pour la personne que je suis, partager autre chose que mon corps. Ce n'est pas une requête extraordinaire, mais étrangement, un partenaire pensant comme moi est assez difficile à trouver, surtout du côté des hommes.
Je secoue un peu la tête pour signifier mon désaccord et ouvre la bouche avant de la refermer aussitôt. Les mots restent coincées dans ma gorge ; j'ai quelque part peur de m'être fait des illusions pour pas grand chose… Pour la même finalité que d'habitude. La seule chose que j'arrive à lui dire répond à ses derniers mots :
▬ Je ne suis pas ton ex. Pas besoin d'en dire plus ; je crois que c'est assez clair comme ça.
La fatigue s'abat sur mes épaules et je bâille à m'en décrocher la mâchoire. Réfléchir à tout ça me stresse et me fatigue… Et je ne suis pas quelqu'un qui a l'habitude d'être dans cet état de doute et de questionnement. Alors… Remettons ce sujet à plus tard ? Ce soir, chez moi… Ou demain, avant de le voir partir ? Je pourrais aussi lui en parler dans ma prochaine lettre, c'est une possibilité… À l'écrit, nous sommes toujours plus patients et posés.
En attendant, le jour commence à décliner… Il est plus que temps pour nous de partir à la recherche de ce fameux Métamorph. Je sais qu'ils sont légions dans les environs, notamment dans ce petit bosquet, à une centaine de mètres, qui leur sert d'abri :
▬ Je n'ai plus envie de parler de tout ça… Tu veux bien qu'on passe à autre chose ? Les Métamorph se cachent dans ce coin, là-bas. On peut s'approcher, si tu veux.
Cela faisait peu de temps que Métamorph avait établi son territoire dans le coin. Il ne savait pas trop comment il était arrivé dans cette zone mais elle lui plaisait bien. Il n'y avait pas trop d'humains mais de nombreux Pokémon. Métamorph adorait imiter les Pokémon qu'il croisait, c'était amusant. Cependant, ces derniers jours, il croisait plus d'humains que de Pokémon. A croire qu'ils s'étaient donné le mot !
En général, Métamorph se transformait à rocher pour ne pas être dérangé, mais il était arrivé que des Dresseurs le surprennent. A chaque fois, ils avaient tenté de le capturer, envoyant leur Pokéball tout droit vers lui. Mais Métamorph n'avait pas l'intention de quitter son petit coin de paradis ! Et de ce fait, les Pokéball étaient à chaque fois retournées vers leur lanceur. Métamorph se transformait en des Pokémon qu'il avait croisé pour repousser la ball.
Aujourd'hui, la journée avait été tranquille. Pas d'humains de la journée ! Métamorph appréciait cette tranquillité. Mais il avait peut-être parlé un peu trop vite. Des voix se firent entendre tout près de lui et il n'en fallut pas plus à Métamorph pour comprendre que des humains s'approchait de son lieu de repos. Le Pokémon se mit à paniquer et tenta de se transformer en rocher mais le stress l'empêchait de réussir sa transformation.
Métamorph tenta de fuir le plus vite possible mais en jetant un coup d'oeil derrière lui, il vit que les deux humains le regardaient. Il était repéré ! Le Pokémon regarda les Pokémon présents et choisit alors celui qui semblait le plus fort : le Démolosse. Ni une, ni deux, voilà que Métamorph ressemblait maintenant à un Démolosse. Mais c'était un peu trop tard pour prétendre être un autre Pokémon...
Je le sais bien voyons qu'il n'est pas Mitch. Même les jumeaux bien que physiquement semblable ne le sont point de façon psychique. Bref, tout le monde est différent et donc, bien entendu, il n'est pas Mitch, ni aucun autre homme que j'ai rencontré dans mon lit. Pourquoi il le dit alors ? Aucune idée... Surtout si c'est pour bâiller et ne plus vouloir en parler. C'est un peu comme te dire que la terre est ronde avant de rajouter que tu n'as pas envie de parler des sphères situées dans l'univers et qui forme les nombreuses planètes qui existent.
Soit, je hoche la tête et prends avance vers l'endroit qu'il dont il parle. J'aurais pu repartir dans un silence salvateur, surtout que je préfère ça aux idioties, mais j'ai comme un étrange besoin de l'entendre... Comme s'il allait disparaître ou me fuir si le calme et la tranquillité reprennent leurs places à mes côtés. "Autre chose... Autre chose... "
Je cherche un sujet avec un faible pourcentage d'avis contraire pouvant mené à un débat houleux aux conséquences catastrophiques... "Parle-moi de ton travail... De tes plantes et tout ça."
Est-ce que ça m'intéresse vraiment ? Hum... Pas totalement, mais après tout ça ne me fait rien perdre non ? Même pas du temps puisque en même temps, on chasse. D'ailleurs, parlant de chasse, voilà que je vois le truc mou et rose que je cherche ! Truffe l'avait repéré aussi et ni un ni deux, elle s'élança vers lui, mais le temps que je prene ma masterball, c'est deux Démolosse que je voyais devant moi. J'en grondais de mécontentement avant de leur déclarer, dans le doute. "Truffe! 51654 / 6 x 8 - 68871 ?"
Les deux bêtes de feu m'observèrent avant que l'une d'elles aboyât une fois, j'en jetais alors sur l'autre la ball qui l'absorba. J'attendis qu'elle clique et s'éteigne avant de venir la mettre dans mon sac et offrir une caresse à Truffe.
"Tel Pokémon, tel maitre ~"
Même mon pokémon était plus intelligent que la majorité des humains ! Si peu auraient trouvé le résultat de l'opération si vite ! Les sceptique diront que c'est un coup de chance, mais je refuse cela. Truffe est juste devenue très intelligente à force de me côtoyer. Je me rends compte après un instant à sourire fière à l'animal que j'en ai oublié Garance et pose mon regard sur lui.
"Tout-mou est attrapé. Si tu veux rentrer pour te reposer, je suis d'accord."
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Garance Chesnel
Mer 15 Juil - 15:07
Parle, mais avance ~ thacie - sommet émeraude
ft. Orkas
J'ai toujours été un garçon aux idées fixes. Mon père disait que j'avais la tête dure, et c'est quelque chose qui n'a pas changé. Très vite, enfant maltraité par ses camarades peu habitués à la différence, j'ai construit une personnalité forte et inébranlable. Je me suis fait une opinion sur la vie, sur les autres… Et je n'en ai jamais vraiment changé. J'apprends en vieillissant, j'étoffe mes arguments… Mais mes idées restent sensiblement les même. On pourrait me dire buté ; je le reconnais. Obstiné, j'ai souvent mal pris le désaccord des autres. C'était quelque chose qui me blessait plus jeune… Aujourd'hui, j'ai appris à accepter les avis divergents. Ça n'a pas té facile, mais je m'en trouve beaucoup plus calme, posé. La frustration et la colère que je pouvais ressentir à l'époque lorsqu'on me donnait tort a disparu pour laisser place à une curiosité de l'autre. Du moins, la plupart du temps.
Face à Orkas, c'est assez différent. Il me semble retourner quelques années en arrière, avec cette boule de colère qui serre désagréablement ma gorge et me donne envie de lui dire ses quatre vérités. Réaction idiote qui n'est rien de plus qu'une manifestation enfantine de ma déception et de la peur que j'éprouve à me tromper. Il me semble… Que nous avons des visions de l'amour complètement opposées. C'est frustrant, terriblement rageant. C'est comme si nous nous engagions sur des chemins différents sans même le savoir alors que le but est de se retrouver à la fin. Dans ces moments, j'aimerais avoir le pouvoir de lui imposer ma vision des choses… Mais là est bien le problème : c'est impossible. Je dois prendre mon mal en patience, me résoudre à accepter son avis, prévoir de longues discussion qui termineront sans doute mal… Hmm. Chaque chose en son temps, n'est-ce pas ? Alors que j'aimerais tout, tout de suite. J'ai été habitué à réussir, ces dernières années. L'échec a désormais un goût amer.
Je garde donc le silence en le suivant jusqu'à l'endroit que j'ai pu lui indiquer. La chaleur qui pèse sur nos épaules retombe avec le jour qui décline. Peu à peu, une semi pénombre semble prête à s'installer. Il ne nous faut pas nous éterniser, sinon rentrer sera difficile pour moi. Heureusement, le scientifique ne semble pas vouloir perdre de temps. Sa question, d'ailleurs, me fait amèrement sourire : je déteste ceux qui font semblant de s'intéresser à moi pour combler le silence. Aurait-il pris goût à mes blabla intempestif ? Je laisse échapper un petit soupir et répond à demi-mot :
▬ Ce sont des baies, pas de simple plantes. Je te ferai voir les serres en rentrant… Je suis sûr que ça peut intéresser un scientifique comme toi…
A-t-il seulement écouté une seule seconde de ma réponse ? Je ne pense pas. En moins de temps qu'il ne m'aurait fallu pour dire zut et abdiquer, un Métamorph ou plutôt une copie presque parfaite de Truffe est apparue non loin de nous. Les journaux locaux avaient donc raison : il y a bien beaucoup de Pokémon de cette espèce dans le coin, ces temps-ci. Je reste à l'écart du petit groupe, m'asseyant sur un gros rocher que j'avais déjà repéré depuis quelques minutes et qui me faisait de l'œil. J'observe la scène avec un certain intérêt désabusé ; Orkas ne prend pas le temps de sympathiser avec la créature sauvage, qui semble pourtant calme. Après avoir posé un drôle de calcul mental à son Pokémon, le voilà qu'il lance déjà une ball pour attraper le Métamorph, surpris d'avoir été démasqué avec autant de facilité.
J'esquisse un pauvre sourire lorsqu'il se retourne vers moi, fier comme un paon, la ball en main :
▬ Tout-Mou ? Sérieusement…? Je n'ai jamais entendu pire surnom. Je pousse un petit soupir et hausse les épaules. Tu sais qu'attraper un Pokémon comme tu viens de le faire n'attirera pas ses bonnes faveurs…? Enfin, j'imagine que tu t'en moques. Tu es un drôle de type.
Doucement, je descend de ma pierre et appelle Kiwan ainsi que Prine pour qu'ils me suivent et prennent les devants. Il est effectivement plus que temps de rentrer. Maintenant qu'Orkas a attrapé l'espèce tant espérée, je n'ai plus aucune raison d'attendre. Sa proposition me fait néanmoins sourire : si j'avais voulu partir, je l'aurais fait, qu'il soit consentant ou non.
▬ Ne crois pas que j'ai attendu ton accord pour rentrer. Si je l'avais voulu, je l'aurais fait depuis bien longtemps… Et de nous deux, il me semble que c'est toi qui doit être le plus fatigué. Donc, effectivement : il est plus que temps d'y aller.
Quel est le problème avec le nom trouvé pour le Métamorphe ? Il est tout mou, tout flasque, tout rose... Aurait-il préféré que je le nomme "rose" justement ? Ou "tête d'abruti ?" Ah, non, je vois, il fait parti de ces gens qui donne un surnom qui n'a absolument rien à voir avec l'animal en question... Quel est l'intérêt ? Comment reconnaître la bestiole si elle porte un nom qui n'a absolument rien à voir avec son physique ou son mental ? Non, non, Tout-Mou lui va très bien ! Ou Expérience-004?... Mince, j'hésite du coup. C'est quand même plus long le second choix, mais aussi si facilement reconnaissable. En y réfléchissant, ma mère à le même problème que tous les autres avec le souci des noms et surnoms : certes, Orkas, je m'y suis habitué, mais, Parfait, ça aurait aussi été un prénom qui m'aurait parfaitement convenu.
Je ne prends pas la peine de répliquer sur le petit côté "Faveur du pokémon". Ce ne sont que des bêtes, des armes, des être dont on se sers, pourquoi donc faire preuve de tact avec eux ? Surtout que je n'en donne déjà pas à l'humanité qui est sensé être supérieur aux Pokémons. Bon, il y a peu être Truffe, avec qui c'est différent, mais disont que c'est les conséquences d'une habitude. De toute façon, elle, moi, les autres, on va tous mourir un jour alors autant ne pas perdre du temps à faire ami-ami.
Je le laisse se relever en rangeant la ball avant de secouer la tête à ses dires puis de le suivre. Les Pokémons nous suivirent sans la moindre difficulté, Truffe semblant d'ailleurs ne pas trop comprendre le genre de relation que j'avais avec l'énergumène blanc.... En tout cas, ce n'était pas de la haine comme bien souvent.
"Tu te fourvoies. Je suis adepte de l'adage d'un esprit saint dans un corps sain. Mon esprit étant supérieur, je me DOIT d'avoir aussi un corps tout aussi fort ! N'es-tu pas du genre observateur ? Tu aurais dû remarqué que j'ai de l'endurance, de la force, des muscles ? Je prends grand soin à garder un rythme d'entraînement régulier et me rattrape quand mes expériences prennent le dessus. Si tu penses à cela parce que je suis tombé, je te sômme de te rappeler que c'était majoritairement de ta faute. Je suis aisément capable de rentrer sans le moindre effort et je te rappelle que de nous deux, de par les nombreuses caractéristiques de ton albinisme, c'est toi qui est en position handicapante. Tu vas donc être épuisé bien avant moi. CQFD."
Non mais moi, épuisé, voyons donc.... Et pourquoi pas idiot tant qu'il y est ?! J'ai un esprit parfait dans un corps quasi parfait ! Le seul souci morphologique que j'ai, c'est cet unique grain de beauté riquiqui sur ma cuisse, mais qui casse l'uniformité rosé de ma pigmentation ! Rien à voir donc avec l'énergie dépensée !
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- Holokit
Garance Chesnel
Dim 16 Aoû - 17:31
Parle, mais avance ~ thacie - sommet émeraude
ft. Orkas
Savez-vous à quel moment on peut se dire "ça y est, je suis amoureux" ? Quand on ne se reconnaît plus. Et c'est bien ce qui est en train de m'arriver. J'ai comme l'impression de dérailler complètement. Pourquoi me vexer pour une explication aussi idiote de l'amour…? Pourquoi me sentir trompé alors que rien n'a encore commencé…? Certes, nous savons que nous nous désirons l'un l'autre… Mais rien n'est encore réellement lancé. Nous avons le temps d'apprendre à nous connaître, d'échanger… Il est bien inutile de se faire du mouron. C'est encore trop tôt. Bien trop tôt. Alors pourquoi je me tracasse comme un débutant…? On dirait que je n'ai encore jamais connu de relation, que c'est ma première fois et que je me comporte comme un adolescent. Je t'aime, moi non plus. Oui, c'est quelque chose du genre.
Une chose est sûre : je me pose beaucoup trop de questions. Si Orkas voit les choses comme ça… Eh bien nous commencerons par là. Ensuite, nous essaierons d'évoluer ensemble. Vers l'exclusivité, vers une relation qui nous conviendrait à tout les deux… Je suis plus souple que ça, d'habitude. Pas du genre à me prendre la tête avec des bêtises et des projets qui ne sont pas encore lancés… Pour l'instant, je devrais me contenter de cette phase drague, de cette séduction latente… C'est bien suffisant. Mais il semblerait que je sois à fleur de peau. Que l'affection que je ressens pour lui, mêlée à l'attirance, me fassent sauter quelques étapes essentielles. Laisse respirer l'autre, ne pas critiquer ses choix… Apprendre à se connaître dans le respect de l'autre, le calme et l'écoute… Ah, l'écoute. C'est peut-être ça qui fait défaut après tout : j'ai l'impression que lui ne fait pas autant d'efforts que moi… Pourtant, je suis sûr du contraire, même si je n'en ressens pas vraiment les effets…
Je laisse échapper un long soupir, croise les bras à la grande surprise de mes Pokémon, et l'attend, un peu plus bas sur la colline. Il me rejoint en maugréant, répondant à ma provocation… Au fond, il n'a pas tort. Je suis clairement plus fatigué que lui. Mes épaules me font souffrir, mes paupières sont lourdes, mon esprit n'est plus aussi alerte… Oui, c'est moi qui rêve de tomber dans les plumes de Cresselia. Pas le contraire… Je suis clairement moins résistant que lui. Je bâille de nouveau à m'en décrocher la mâchoire et lorsqu'il se trouve à ma hauteur, je tente un léger rapprochement, me collant à son épaule et lui lançant un petit regard désolé. Pas mon style ça non plus… Mais je n'ai pas envie de déjà gâcher notre relation… Surtout que, sur ce coup-ci, c'était lui qui avait raison… Je voulais juste qu'il comprenne que je ne suis pas à sa merci, et même ça, je me demande si c'est bien vrai ou si je nie l'évidence :
– C'est… Vrai. Je suis un peu fatigué, là. Il me tarde de rentrer…Ne dit-on pas que seuls les idiots ne savent pas reconnaître leurs erreurs ? Mettre de l'eau dans son vin n'a jamais tué personne. Doucement, je passe mon bras sous le sien, guettant sa réaction. Tu m'aides…? Il commence à faire sombre, et même si Prine est une bonne guide, elle ne vaudra jamais une voix et un bras sûrs. Je te fais confiance.
Je minaude, pour m'éviter un rejet trop violent. De toute façon, il n'a pas le choix. Je resterai accroché à lui… Je ne connais pas ce chemin ; j'ai besoin d'une aide extérieure. Prine et mon bâton ne suffiront pas, et lorsque j'ai déclaré pouvoir rentrer seul un peu plus tôt, j'ai honteusement menti. Ce serait m'exposer à plusieurs chutes, à une souffrance et une impuissance que je n'ai plus envie de connaître… Cela me ramène toujours à mon état, et même si je me compte souvent comme si je le vivais parfaitement bien, mon albinisme m'ennuie et m'handicape quotidiennement… Je ne vais pas dire que je suis heureux et chanceux d'être atteint de cette condition génétique rarissime. Elle ne me facilite pas la vie, loin de là, et je m'en passerais bien.
Au bout de quelques minutes de silence, au cours desquelles nous descendons tranquillement, moi contre lui, les Pokémon devant, il me semble apercevoir une lumière qui fend le crépuscule. Le refuge est encore loin, et quand nous serons rentrés, il fera nuit noire… C'est pour le retrouver que je laisse toujours les lumières allumées. Je jette un coup d'œil à mon guide et lui adresse un léger sourire que la fatigue et la hâte altèrent un peu. Je n'arrive pas à savoir si je l'ai vexé, s'il m'en veut, s'il est heureux d'être ici, avec moi, ou d'avoir attrapé son métamorph… Le visage d'Orkas reste toujours imperturbable, et il est difficile de lire quoi que ce soit dans la modulation délicate de ses traits. Frissonnant un peu à cause du froid qui tombe sur la montagne, je me blottit d'autant plus contre son corps chaud et serre son bras comme si ma vie en dépendait – ce qui n'est d'ailleurs pas tout à fait absurde. Ma voix s'élève alors, petite dans cette immensité ténébreuse, tentant de détendre l'atmosphère en le contredisant sur un point énoncé tantôt :
– Tu sais… Je suis certes un peu bigleux… Mais j'ai vu que tu as de l'endurance, des muscles, de la force ~ Tu as un beau corps, une belle gueule. Je ne devrais pas avoir besoin de te dire que j'ai été très attentif à tout ça. Ça semble… Logique. Je m'interromps un instant pour donner plus d'effet à mes paroles, et conclus sur un ton un peu plus clair, affirmé. Si je ne t'avais pas regardé, je ne te trouverais pas beau. Si je ne te trouvais pas beau, je ne serais pas avec toi en ce moment… Certes, le mental a aussi un place important, mais c'est beaucoup mieux si tu me plais, et c'est le cas. À toi de voir si tu me crois ou pas, maintenant. Et si cela t'est égal, alors… Alors tant pis. C'est dit. Tu me plais, et j'espère que c'est réciproque.
Je n'attends pas forcément de réponse. De toute façon, je doute que ce que je viens de lui dire ait un impact immédiat… Il doit penser que je jacasse pour pas grand chose, mais j'ose tout de même espérer qu'une part de lui va se trouver flattée… Quant au reste, j'espère un jour entendre quelque chose de similaire : "Tu me plais", "Tu es à mon goût", "Je te trouve mignon"… Mais j'ai comme l'impression que ce n'est pas le genre de la maison. Un petit pincement au cœur me rappelle à mes doutes et mes craintes, mais je les mets tout aussitôt au placard. Hors de question de s'en faire maintenant. Il faut que je prenne mon mal en patience… De toute façon, je lui ai bien que j'avais besoin de temps, non…? Et c'est le cas. Une façon de voir si nous sommes bel et bien compatibles, si nous ne nous dirigeons pas vers une relation inintéressante qui ne ferait que nous ennuyer. Je me dois donc d'être patient. Advienne que pourra… Au moins, ce soir, j'ai un bras sûr pour me guider.
Bien sûr que c'est vrai comme c'est moi qui le dis ! Puis, c'est tellement logique qu'en vérité, je n'aurais même pas dût le lui rappeler. Pour ce qui est de sa demande d'aide.... Pourquoi poser une question alors qu'il ne me laisse pas le choix en s'accrochant à mon bras comme un Tadmorv à ces déchets ? Il faudra qu'un jour, je lui fasse un cour sur le temps précieux qu'il perd chaque jour en posant des questions inutiles ou en oubliant des choses si habituels que son albinisme et ses conséquences...
C'est dans un silence que j'aime qu'on redescend, nos Pokémons devant nous. Ah, j'aime cette tranquillité et le fait qu'il ne me la casse pas. Enfin... Jusqu'à ce qu'il reprenne la parole. Cela aurait pu m'agacer en vérité s'il l'avait fait pour sortir des idioties, des banalités inutiles ou quelque chose du genre, mais au contraire, j'aime beaucoup ses mots. Ah, enfin quelqu'un qui dit tout haut que je suis parfait, autant dans mon physique qu'intellectuellement. Enfin une personne dont le regard n'est pas obscurci par la "normalité" et la "moralité" de ce monde. Les gens se disent sincères quand ils m'insultent, mais je sais que ce n'est que jalousie ! Garance, lui, a tout compris et j'aime particulièrement le fait qu'il me le dise à haute voix. Certes, c'est... Logique comme il le dit. Peut-être est-ce l'habitude de contrer les jalousies plutôt que l'honnêteté qui m'en a fait un peu douter... Mais après tout, si moi, j'ai été un moment vexé, c'est que tout le monde l'aurait été aussi, voir pire !
Quoi qu'il en soit, un furtif sourire de fierté se glissa sur mon visage (Avec une légère rougeur aux joues que je réfute ! C'est l'air frais !) avant que je hoche la tête à ses propos.
"Ah, Garance... J'ai ma fierté quand même, je ne couche pas avec n'importe qui. Il faut que la personne m'intéresse au moins à 75% physiquement pour que je l'accepte contre mon corps, sinon, cela se rapprocherai trop d'un dégoût, donc d'un actes trop longs et donc d'une pertes de plaisir et d'une perte de temps considérable. Après tout, il faut être attiré pour être excité et plus on l'est, plus la jouissance est rapide."
Et après tout n'étais-ce pas moi qui lui avais proposé un échange charnel lors de notre premier rendez-vous ? Sa demande de temps me fait perdre un foutu temps d'ailleurs, mais heureusement, il se trouve que le monde semble de son côté : même si on n'a rien fait à notre premier rendez-vous, j'ai obtenu ma drogue et maintenant que je suis là, même sans contact intime, j'ai pu obtenir un Metamorph. Oui, la perte de temps du a son besoin inutile de se rapprocher, j'ai sus finalement l'optimiser ! Ah, il n'y a vraiment que moi pour faire ça. Je suis vraiment parfait.
Je pose mon regard sur lui avant de souffler légèrement, comme si ce n'était pas facile pour moi de sortir ce genre de phrase, comme si c'était une nouvelle langue et qu'on n'est pas sûr que cela veut bien dire ce que l'on veut faire comprendre.
"J'attendrais notre prochain rendez-vous avec impatience. Je crois."
Surtout si c'est pour qu'il continue à être aussi honnête avec moi ! C'est presque une perle rare ce petit flocon de neige.... Presque.
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