Depuis le début du mois de mars, la vie de Doyel avait tout d'une constante fuite en avant. Elle avait fui son propre pokémon, et maintenant, c'est sa propre famille qu'elle fuyait. Son départ retardé avait envenimé l'ambiance familiale, son père lui en voulait presque de ne pas être partie plus tôt. Comme si c'est dernier mois étaient une véritable perte de temps.
Elle ne cherchait plus à discuter avec son père, à essayer de lui faire entendre raison. Son départ pour Venyys serait dans à la Mi-Avril dans une semaine ou deux. Mais elle fuyait la maison à la moindre occasion. Toujours au même endroit. La plage cendrée. Là où elle avait pris sa décision il y a de cela trois mois, quasiment jours pour jour. Ses pokémons étaient sortie de leurs pokéball. Fang le carvanha regardait sa dresseuse l'air maussade depuis la mer, elle n'avait pas encore complètement réussis à apprivoisé ce pokémon. Il avait même essayé de la mordre plusieurs fois. Doyel en avait fait des crises de paniques, se retrouvant face à un pokémon encore plus violent que son nidorino. Et les conflits entre les deux bêtes étaient constants. Mais elle n'abandonnerait pas. Elle avait eu raison de la peur des combat pokémons, elle avait gagnée en confiance, et même si les pokémon étaient toujours pour elle une source importante d'angoisse. Ce carvanha, c'était qu'un autre défi à relever. Enfin, c'est ce qu'elle essayait de se convaincre depuis qu'elle avait sauvé l'animal.
Seul Shield était agréable à vivre en ce moment. Le petit pokémon comme à son habitude était en train de somnoler dans le porte-bébé qu'elle portait sur son torse, enturbanné dans une couverture. Tout rouge, et blanc, l'insecte était bien plus mignon que Doyel ne s'y attendait. Elle qui détestait l'apparence des dardargnants et autres pokémon insecte, le gros cafard qu'elle tenait contre son cœur avait su la charmer.
Elle caressa doucement du doigt sa carapace dorsale. Les antennes du petit bambin, tremblaient un peu de plaisir avant qu'un énorme bâillement ne vienne lui décrocher la mâchoire et que deux petits yeux jaunes ne se fixent sur elle.
Doyel détacha alors le porte-bébé de son torse et laissa son pokémon se détendre sur le sable. Il semblait lorgné du regard les détritus qui avaient conquis la plage ses derniers temps. Heureusement, ces derniers n'étaient pas empoisonnés. Les tadmorvs attiré par les poubelles ayant migré plus au sud de la plage. Plus loin, sous les falaises. Elle ne le laissa tout de même pas s'approcher. Le laissant plutôt grignoter des baies coupées en petits morceaux... Bientôt, les babines couvertes de jus, il se laissa aller dans ses bras, ses petits sifflements habituels de contentement.
La crique était devenue plus où moins l'endroit où je passais le plus de temps ces temps-ci. D'une part, parce que les primes pour le ramassage des ordures m'offrait un petit salaire et de l'autre, car l'endroit devenu sale était déserté et donc idéal pour une sortie tranquille avec mes Pokémons. Enfin déserté... Disons plutôt qu'il y avait bien moins de personne qu'en ville.
Autrefois je n'avais jamais été apeuré par la foule mais aujourd'hui, je surveillais chaque visage en me demandant si il n'y avait pas, dans le lot, des sortes de mercenaires envoyés par mon fiancé pour me ramener de force dans mon futur chez moi. Cela aurait pu être un bon début de roman à vrai dire si il n'y avait pas ces monstrueuses rumeurs sur lui et si je ne me faisais pas, petit à petit, à cette vie de liberté loin des prisons dorés où je ne suis qu'une plante d'intérieur. Certes une vie bien plus sales et bien moins confortable mais avec des rencontres merveilleuses, autant humaines que Pokémons!
Pour la énième fois, j'avais commencé un nettoyage sur la plage, tenant le sac alors que Paillette et Lancelot allait chercher les détritus pour me les ramener. Alcatraz, lui, restait à mes côtés, encore et toujours vigilant de tout ce qui pourrait m'arriver. Je crois que même avec tout l'or du monde - ou toutes les baies du monde? -, je ne lui ferrais pas oublier sa mission de protection et pourtant, d'un coup, je lui laissais le sac de détritus pour fuir à toute jambe.
Mes trois Pokémons me regardèrent, surpris, alors que je m'approchais d'une jeune fille à toute allure pour attraper avec douceur son Sovkipou et le relever devant moi.
"Un Sovkipou rougeoyant! C'est la première fois que j'en vois un ! C'est un gêne chromatique vous savez qui lui donne cette couleur si peu commune ? C'est si magnifique ! Adorable ! Holalala, j'aurais jamais cru possible d'en voir un un jour!"
Je me rendis compte en regardant l'animal que je m'étais laisser emporté au point d'ignorer toute les bonnes règles de savoir vivre! Rougissant de ma faute, je reposais l'animal avant de m'écarter d'un pas pour leur laisser de l'espace et montrer que je ne voulais pas de mal, Alcatraz m'ayant vite rattraper pour garder son office de garde du corps devant ces inconnus au cas où qu'ils m'agressent. Pourtant, c'était plutôt moi, l'agresseuse, à cet instant... Je me frottais la nuque, gênée un instant, avant de faire une petite révérence.
"Excusez moi cet engouement... Je suis Marguerite. Et je trouve vraiment trop choupi votre Sovkipou! Vous savez que de nature fuyante mais pourtant maligne, quand ils se sentent en danger, ils fuient en nettoyant leurs traces avec leur queue?! Ils avalent tout et n'importe quoi aussi ce qui en fait une concurrence aux Tadmorvs et un ennemi des Miaouss et Cornèbres car ils ne font pas la différence entre pièce, bijoux, et déchets. Ce sont des Pokémons qui ont également besoin de vivre en groupe en général, la solitude les effraient encore plus que les prédateurs!"
Paillette s'accrocha à mon épaule pour observer nos nouvelles connaissances alors que Lancelot qui s'était caché entre mes jambes observait son comparse étrangement. Lui non plus ne devait jamais en avoir vu un de cette couleur et cela l'intriguait autant que ça l'angoissait.
Quelle ne fut pas la surprise de Doyel quand son pokémon lui échappa des bras pour atterrir entre les mains d'une jeune femme. Mais Doyel n'y fit pas attention. Elle voyait soudainement rouge. Elle imaginait déjà son nidoran disparaître une nouvelle fois, volé par l'inconnue. Comme si le perdre sous les dents des braconniers n'avait pas été un traumatisme suffisant. Il la regardait l'air ahuris et son corps était parsemé de blessures, il tremblait de douleurs, près à s'évanouir. Le souffle de Doyel se bloqua dans sa gorge. Elle ne pouvait plus respirer, et son regard se faisait trouble, ses yeux se brouillaient de larmes et une colère sourde l'emplit « Spikes ! » Parvint-elle à dire dans un souffle, croyant son pokémon de nouveau envolé. Doyel voulut sauter sur la femme pour reprendre son pokémon, quand ce dernier fut soudainement remis sur ses genoux. Le petit sovkipou avait l'air complètement ahuris et déboussolé, apeuré, il se faufila dans le porte-bébé, se cachant parmi les plis de la couverture.
Un sovkipou, Shield... Ce n'était pas Spikes. Ce n'était pas son nidoran. Le souffle un peu cours, elle pris son pokémon dans le porte-bébé et le serra contre elle. Le bébé pokémon surpris par le mouvement soudain sortit sa tête et siffla l'air inquisiteur. Doyel fut alors assaillit par un flot de paroles.
"Excusez moi cet engouement... Je suis Marguerite. Et je trouve vraiment trop choupi votre Sovkipou! Vous savez que de nature fuyante mais pourtant maligne, quand ils se sentent en danger, ils fuient en nettoyant leurs traces avec leur queue?! Ils avalent tout et n'importe quoi aussi ce qui en fait une concurrence aux Tadmorvs et un ennemi des Miaouss et Cornèbres car ils ne font pas la différence entre pièce, bijoux, et déchets. Ce sont des Pokémons qui ont également besoin de vivre en groupe en général, la solitude les effraient encore plus que les prédateurs!"
Doyel dévisagea son interlocutrice. Grande, brune avec de longs cheveux soyeux, elle semblait tout droit sorti d'un conte de fée. Exception faîte de l'odeur putride qui semblait lui collé à la peau. Marguerite était entourée de trois pokémons. Un insecateur regardant par-dessus l'épaule de sa dresseuse, le regard suspicieux. Un Prismillon, pokémon rarement vu en Thacie se trouvait sur son épaule. Doyel n'en avait jamais vu vivant jusqu'alors. Un spécimen empaillé se trouvait tout de même au musée d'histoire naturelle d'Euranie. Finalement un sovkipou de couleur plus classique se cachait derrière elle. Doyel le souffle un peu plus calme, et le cœur ne battant plus la chamade, déglutie et prit à son tour la parole « Vous m'a- » quand un grognement sourd se fit entendre derrière elle.
Ho... ho non... Posant soudainement son pokémon par terre. Doyel se tourna d'un bond pour voir la silhouette massive de son Nidorino. Lui qui semblait si calme depuis son évolution avait à cet instant dans son regard tout le danger, toute la colère que l'on pouvait normalement attendre d'un nidorino. Doyel s'était leurrer par son faux calme, son apparence douce cachait une bête aussi agressive et bien plus effrayante que précédemment sous les traits d'une bestiole de 50 centimètres de haut.
Son ouïe fine avait dû entendre l'appel de sa dresseuse. Lui agrippant le cou, elle serra la tête du pokémon contre elle et lui caressa frénétiquement le flanc. Les pics se retroussaient sous sa main, Spikes ne comptant pas l’empoisonnée. Doyel priait de tout cœur pour que son pokémon ne lui échappe pas des bras. Elle lui plaquait sa tête fermement entre sa clavicule et son cou. Elle pouvait sentir le souffle chaud contre sa nuque. Finalement voyant tous les pics se résorber, Doyel lâcha son pokémon. Ce dernier n'avait pas cessé de regarder l'inconnu, l'air toujours mauvais mais bien moins agressif. Il s'installa à ses côtés près à intervenir en cas de conflit.
Ce qui devait être une après-midi reposante se trouvait soudainement être une véritable montagne russe d'émotion. Ce qui avait le don de l'épuiser. Reprenant son Sovkipou qui était tout tremblant dans le porte-bébé. Doyel tenta de le calmer avant de finalement prendre la parole, un peu sonnée. « Désolé, mais vous m'avez vraiment fait peur. »
Et bien, honte à moi, je ne m'attendais pas à faire autant d'effet, autant de mauvais effet! L'insecte partit très vite se cacher une fois relâché alors que la jeune femme avait semblait sur le point de faire une crise de panique. Paillette, sur mon épaule, fit quelques petits bruits encourageant en agitant un peu ses ailes comme si cela allait pouvoir rassuré le jeune fille.
Un Nidorino sembla alors nous prendre en cible et Alcatraz, vif, se mit aussitôt devant moi, les lames prêtes à fendre l'air pour me protéger, mais la demoiselle l'avait arrêté et le câlinait frénétiquement pour le calmer. Cela sembla marché et je posais une main sur la patte du grand insecte pour lui faire signe de se détendre aussi. Tout allait bien, il n'y aurait pas de blessé, enfin, je l'espérais.
Se redressant, le jeune fille repris le porte-bébé contre elle et à ses paroles, je me sentis toute coupable.
"Excusez moi, vraiment, ce n'étais pas voulu... C'est juste la première fois que je vois ce genre de Pokémon chromatique.... Mais c'est vrai, j'aurais dût faire preuve de retenue, vraiment. Puis-je faire quelque chose pour faire pardonner mon manque de savoir-vivre?"
Je ne voulais vraiment pas que ni elle, ni ses Pokémons ne gardent un mauvais souvenir de notre rencontre. Au contraire même, j'espérais plutôt noué des liens et garder ainsi une potentiel amie avec qui partageais mes connaissances sur l'évolution et la croissance des Sovkipou? Mais les liens, ce n'est pas vraiment nous qui les choisissons et j'avais apparemment mal débuter notre rencontre... J'en étais toute désolé et ne sachant cacher mes émotions, c'était tout à fait visible sur mon visage.
Face au visage un peu contrariée et gênée de la demoiselle, Doyel s'en voulu un peu. Sa réaction était certainement disproportionnée. Malheureusement ce n'était pour l'instant pas quelque chose qu'elle pouvait contrôler. "Je suis désolée, on m'a volé mon nidorino il y a peu, donc je suis encore un peu sur les nerfs, vous n'y êtes pour rien, mademoiselle." S'expliqua rapidement Doyel.
Son nidorino regardait encore la jeune femme l'air mauvais mais la plus grande partie de son agressivité avait disparu. L'animal souffla par ses narines avant de piétiner le sol autour de Doyel et de s'installer lourdement à ses côtés. La cornes qui s'était réduite avait reprise sa taille initiale. Spikes semblait toiser l'insecateur, le jugeant de son regard perçant. Qui des lames du pokemon adverses ou des cornes de son animal étaient le plus fort, cela Doyel n'espérait pas le savoir. Surtout quand le petit Sovkipou nouveau-né s'était faufilée dans le porte-bébé et couinait de peur. Doyen, le repris dans ses eaux et le berçant contre son torse avant de lui donné une nouvelle baie orange et d'en proposer Madeleine et à ses Pokémons, espérant de cette manière enterrer la hache de guerre.
"Mais vous semblez en connaître un rayon sur les pokémons insectes, ce n'est pas un type de Pokémon populaire pourtant. Mon Sovkipou a éclos il y a peu, j'essaye de l'introduire peu à peu à l'extérieur, et comme avec les déchets récents qui jonchent la plage, j'espérais lui donner quelque chose qu'il aime, mais comme il est très jeune, je ne voulais pas lui donner des déchets à manger avant que son système immunitaire soit rodé. Mais je vois que vous en avez un aussi, comment s'appelle-t-il ou elle ?" finit par demander Doyel cherchant jusqu'alors à aussi habiller le silence gêné qui semblait vouloir s'installer entre elles.
Son Sovkipou avait entre-temps fini sa baie et curieux, il voulu se rapprocher de son congénère, Doyel le laissa faire, gardant cependant un œil sur lui. Le petit Pokémon glissa doucement sur le sable noir en sifflant avant de frotter ses antennes avec son miroir monochrome gris et argenté. Il sifflait l'air un peu curieux, mais tout semblait bien se passer, l'insecateur semblait plus occupé à protéger la demoiselle qu'à regarder les deux pokémons, et de même pour le nidorino de Doyel. "On dirait que nous avons toutes deux un garde du corps" ajouta finalement Doyel en souriant.
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