Un nouveau matin sur Mésoé. Le soleil commençait tout juste à illuminer la chambre dans laquelle séjournaient les Galariens et leurs monstres. Certains diraient qu'il était trop tôt pour se lever et se seraient précipités vers la fenêtre pour fermer les rideaux et dire adieu à la lumière du jour le temps de se replonger dans un sommeil salvateur. Notre Lumière ne l'entendait pas de cette oreille. Le plus souvent, c'était elle qui se prélassait au lit avec un Sirius qui devait presque la tirer par la peau du cou pour la réveiller. En revanche, cette fois, elle avait trop hâte de la journée à venir pour se recoucher.
Son premier réflexe fut de saluer ses deux monstres, auxquels elle accorda une caresse sur la tête. Cela satisfit Julio mais ne suffit pas à faire réagir le Skitty qui dormait à pattes fermées, comme tout chat qui se respecte. Le second fut d'aller s'assurer que son gardien se lève avec elle.

Debout, Sirius, nous avons une grande journée devant nous !

Bien qu'elle l'ait trouvé sous les draps, elle le soupçonna d'avoir été éveillé depuis un bon moment déjà, puisqu'il se mit debout sans difficulté ni bâillement. De plus, il avait toujours été plus matinal qu'elle. Mais aujourd'hui, l'avenir appartiendrait à sa protégée !

Il n'y eut point de bataille quant à qui ferait sa toilette en premier - Lumière avait revendiqué la salle d'eau pour elle, clamant que ces terres appartenaient aux femmes avant les hommes. Cela ne l'empêcha pas, évidemment, de presser le jeune homme une fois prête et pomponnée, quand bien même il y passa deux fois moins de temps qu'elle, si ce n'était trois.
Pour la suite, direction cafétéria pour un bon petit déjeuner équilibré. La nourriture de l'hôtel en soi n'était pas mauvaise, mais il n'était pas question que les héritiers touchent à leur eau chaude insipide et encore moins cette monstruosité du nom de café. S'il était une chose que la blonde ne pouvait reprocher à son compère, c'était son talent pour le service du thé. Et dire qu'elle avait pensé pouvoir s'en passer...
La coordinatrice, bien maigrelette et pas bien haute, fut vite repue, plus vite que le grand gaillard assis en face d'elle. Pour combler son impatience, elle démarra la conversation (car une personne bien élevée de parle pas avant la fin du repas).

Alors, où comptes-tu m'emmener m'entraîner ? C'est ce que l'on doit faire aujourd'hui, tu n'as pas oublié j'espère, car tu avais promis !

Son regard se posa sur celui de son interlocuteur, perçant et insistant.

Sa nuit fut agitée, son sommeil chamboulé. Sirius le devina dés le début. Ca arrivait souvent, pour ne pas dire toujours, quand il s'endormait aussi vite. Ces songes piquants vif et profond, comme des aiguilles, enfoncées à des endroits peu plaisants, comme sous les ongles, dans les oreilles, sous les pieds.

De bien sombres pensées et une humeur massacrante s’emparèrent de l'esprit du gardien, à peine son esprit fut-il tiré du royaume onirique. Un cauchemar récurrent, celui de son échec et de son incapacité à protéger les êtres proches. Son frère, son Dante, et Lumière. Le premier mourrait sans qu'il, Sirius, ne puisse rien faire. Le second aussi. Quant à la dernière... qu'importait l'effort qu'il fournissait, elle finissait par mourir de façon violente et brutale. Pourtant Sirius ne croyait ni au destin, ni à toutes ces choses futiles. Il savait bien qu'il y avait une probabilité plus qu'infime que Lumière ne finisse décapitée, éviscérée ou empalée de bas en haut ou de haut en bas, alors pourquoi rêvait-il ainsi ?

Les yeux grands ouverts depuis plusieurs heures, Sirius était agacé et d'une humeur massacrante. Mais son visage ne laisserait rien transparaître, comme à son habitude. Dévoiler ses faiblesses ne l'intéressait guère et faire subir ses péripéties irréelles nocturnes à sa protégée s'avérait aller à l'encontre de ses devoirs, pire encore, ce serait un affront à son intelligence. Il attendait, impatiemment, que sa protégée se réveille afin qu'ils vaquent à leurs occupations. Qu'importe ce dont il s'agirait, ça lui permettrait de bouger et de moins penser.

Un éclat de voix traversa la chambre. Un timbre que le gardien reconnaîtrait parmi une myriade d'autres. La protégée solaire venait enfin de quitter le monde des songes, prête à affronter la réalité. Leur routine matinale s'effectua, sans que rien d'assez important ne survienne pour que je prenne la peine de le décrire. A moins que le fait que la miss Solano n'ait décidé de prendre l'initiative ne vous intéresse ? Bah, Sirius n'en avait que cure, il n'était pas à quelques minutes prêts, bien que les temps de Lumière avoisinaient plus énormément de minutes que seulement quelques.

Nettoyé et habillé, le petit groupe se dirigeait vers le restaurant de l'hôtel. C'est là que Lumière serait plus rapide que Sirius, pour cause, la bougresse ne mangeait rien. Tout en conservant son calme, sa prestance et son élégance, Sirius ingurgita une quantité ahurissante de nourriture. Le gardien avait besoin de forces et son estomac semblait être un réservoir sans fond. Des oeufs, du pain, des légumes, l'homme faisait du premier repas de la journée un vrai repas. Après tout, il venait de Galar, point de Kalos. Une fois repus, il s'appliqua et se concentra sur une autre tâche Ô combien importante, qu'il incombait à un gardien de bien faire: le thé. Avec l'adresse acquise au fil des années et le savoir transmis pas les Wimessire, l'aîné Noctis prépara du thé pour sa protégée et lui. Il connaissait ses préférences sur le bout des doigts, qu'il s'agisse de la température, du degré d'infusion et du type de thé qu'elle préférait le matin. Le thé était un art, surtout à Galar. Une fois le divin breuvage préparé, Sirius servit sa blondinette favorite.Il prit la peine de proposer aux pokémons un peu de cette boisson qu'eux, Sirius et Lumière, adoraient. Jupiter accepta, adepte de l'infusion, lui aussi et Earl, qui hésita, hocha positivement la tête afin de faire comme modèle et acolyte. Sirius se servit en dernier. Il vint saisir sa tasse, humant la délicate et succulente odeur qui s’échappait de sa tasse, en même temps que la vapeur. Sa voix s'eleva ensuite:

-Bien entendu, je n'oublie jamais rien et je ne romps jamais mes promesses. L'endroit sera une surprise, mais avant que nous allions sur le terrain, n'as-tu pas oublié un détail important ?

Il porta la tasse à ses lèvres fit entrer une légère dose de thé dans sa bouche. Ce à quoi il pensait, c'était le matériel. Chaque expédition se devait d'être au moins préparée sur ce point, car quelle frustration plus grande que de rencontrer une brave bête et de ne point avoir de quoi la guérir ou la capturer ? Sirius savait tout ça, il comptait, bien entendu, passer au magasin avant d'aller s'entraîner avec la demoiselle, mais il fallait qu'il lui inculque ces bonnes habitudes, elle devait penser par elle-même. Après tout, si ses rêves récurrents s'avéraient vrais un jour, elle serait bien plus apte à survivre seule qu'avec lui. Non, ce n'étaient que des rêves qui reflétaient ses craintes et ses humeurs négatives, le destin et l'oniromancie n'existaient pas. Il ne pouvait admettre l'existence de telle fadaise, pas avec son cerveau si rationnel et son pragmatisme.

Intérieurement, Lumière fulmina. Elle aurait dû se douter qu'il lui manquerait quelque chose, que Sirius ne préparerait pas tout pour elle. Après tout, ils n'étaient plus à Galar, puis son indépendance signifiait aussi prise de responsabilité. Non. Non, elle n'avais pas pensé à tout le matériel que lui demanderait une telle expédition. Elle avait bien dans son sac de quoi soigner ses Pokémon pendant un combat, des friandises pour les satisfaire, mais même pas de quoi capturer un monstre pour lequel elle aurait un coup de cœur. Autrement dit, un incontournable du b.a.-ba de tout dresseur qui se respecte. La jeune fille regarda le sol en rougissant, un peu honteuse, en voulant presque à son ami qu'elle jugeait responsable de ce sentiment de gêne.

Non, je n'ai même pas de Pokéball... et j'aurais bien besoin de quelques potions en avance, il est vrai... n'avais-tu pas besoin d'une Pierre Plante pour Earl aussi ? J'ai repéré une boutique Pokémon non loin d'ici, on y passera en sortant, alors ?

Et pendant que les mots sortaient, la blonde reprit de l'entrain. Elle n'était jamais entrée dans un tel magasin auparavant : son matériel actuel lui avait été offert à son arrivée dans la région. Cela serait l'occasion de dépenser son argent d'une autre manière que vestimentaire, faire un peu de lèche-vitrine aussi, pourquoi pas ! Peut-être y trouverait-elle également une Pierre Lune pour sa Skitty. Elle n'avait pas été témoin de l'évolution d'un Pokémon depuis des années, lorsque Jupiter s'était transformé en Luxio, elle avait si hâte d'être à nouveau témoin de ce spectacle.

Bien, dès que tu auras fini ton repas, nous partirons, je n'attends plus que toi !

Lumière trépignait. Bonnes manière exige, elle refoulait cette joie, qui ne se manifestait plus que par son pied droit battant la mesure comme à l'entente d'un bon rock'n'roll. Julio l'observait d'un œil amusé : comment ne pas sourire de l'excitation de sa propriétaire pour si peu aux yeux du commun des mortels ?

Sirius termina sa tasse, feignant d'être plus absorbé par son contenu que par sa protégée. Ce serait la première fois pour elle, dans une boutique. Il faudrait probablement lui expliquer les bases du commerce afin que certains ne profitent pas de sa naïveté pour la berner. Sirius vint poser le contenant à thé sur la table avant de se lever, les yeux rivés sur Lumière, il n'avait pas manqué d'observer son impatience, appuyée par ses mots.

-Pour une fois que c'est toi qui as à m'attendre.

Sirius se leva et regroupa la vaisselle utilisée afin de faciliter le débarras par les domestiques du restaurant de l'hôtel. Ici, on appelait les domestiques "Serveurs". Il rangea ses propres affaires pour le thé dans son sac et observa brièvement ses deux pokémons et Lumière. Leurs yeux irradiaient la vie. Parfait, ils étaient en forme. Le grand gardien ne remit pas sa veste sur les épaules, il vint la fourrer dans son sac. Désormais coutumier du soleil, il comprit qu'il était vain de tenter de la porter. La fameuse boutique que venait d'évoquer Lumière se trouvait non loin de leur hôtel et l'endroit que Sirius avait sélectionné pour leur entraînement si trouvait en empruntant cette route. A vrai dire, il avait choisi de façon à gagner du temps, c'était son devoir, après tout, de prévoir ce genre de choses.

-Effectivement. Ce petit a choisi de devenir un Phylali. Tu as bien appris tes leçons Lulu, je suis fier de toi.

Sa sale humeur un peu effacée par l'entrain de la lumineuse, Sirius décida de se montrer taquin à sa façon. Il vint se tenir droit devant Lumière et lui offrit son bras pour qu'elle s'y attache, à la façon des nobles de Galar. Bien entendu, derrière cette infini politesse, le gardien ne put s'empêcher de venir piquer un peu sa protégée:

-Mademoiselle, si vous voulez bien me faire l'honneur de me laisser vous escorter. J'imposerai le rythme de la marche, je me vois mal vous courir pour vous empêcher de laisser exploser votre entrain.

Elle mordit à l'hameçon, même si sa mine exprimait plus l’agacement que la joie et le petit groupe parti vers la fameuse boutique. Il avait repéré la boutique depuis leur premier passage dans la ville solaire à vrai dire, mais il n'en avait rien dit car ils n'avaient, jusqu'à là, pas eu à faire des emplettes. Lorsque Lumière, toute contente, vint lui annoncer qu'elle connaissait un endroit où se rapprovisionner, le gardien éprouva de la fierté. Sa protégée commençait enfin à prendre des initiatives et à grandir, leurs efforts commençaient à payer.

Ils arrivèrent devant le magasin. Des boîtes débordaient de jouets, de vêtements et d'autres inepties pour la plage. Posée sur des tables et là où il y avait de la place, certaines faisaient presque office d'obstacle. Sirius soupira à la vue de ce désordre. Il se fraya un chemin, décalant du pied une boîte envahissante et vint ouvrir la porte avant de signifier à Lumière de passer. Il entra à sa suite et fut soulagé de remarquer que l'intérieur se montrait bien mieux rangé que l’extérieur. Les rayons se présentaient dans cet ordre: d'abord les médicaments, ensuite les pokéballs et pour finir les objets évolutifs. Sirius décida de se séparer momentanément de sa protégée pour faire ses emplettes de son côté, ils se retrouveraient à la caisse. Il prit ce dont il avait besoin, à savoir un lot de cinq pokéballs et la fameuse pierre plante évoquée par Lumière puis il se dirigea vers le caissier, un insulaire typique, à la mode de Mésoé. D'un signe de tête, il salua l'autochtone aux allures de vacanciers puis il se retourna, attendant sa précieuse lumière avant de payer.

Après ce qui parut à la jeune fille une éternité, Sirius mit fin à son repas. Il posa non sans délicatesse la tasse sur la table, tout ça pour la ressaisir une seconde plus tard afin de la confier au personnel de l'hôtel pour la vaisselle. Lumière leva les yeux au ciel : elle avait bien tenté de raisonner son ami, lui expliquant en long et en large que c'était le travail des serveurs et que ce n'était pas la peine de leur couper l'herbe sous le pied. Le bougre de Tiboudet ne voulait rien entendre, une question de politesse, apparemment. La blonde était sortie de cet argument vexée qu'on lui reproche de manquer de savoir vivre. Depuis, malgré son agacement, elle évitait de réaborder ce sujet.
Se voulant chevaleresque, l'homme aux cheveux gris s'approcha de sa protégée le bras en avant, l'invitant à le suivre. Elle fit mine d'hésiter avant d'accepter son invitation. Elle avait le droit d'apprécier de la galanterie, même venant d'un compagnon de route agaçant. Il l'énervait parfois mais de là à le détester... Il tenta de l'irriter davantage en se moquant de son entrain, mais la bave du vil Cradopaud n'atteint pas le Colombeau. Elle se contenta de l'ignorer. Lui ne pouvait pas comprendre son impatience de faire des tâches du quotidien telles que le shopping d'un dresseur, pourquoi donner de l'importance à ses moqueries ?

Rester aux côtés du Noctis fut difficile, il est vrai. Si elle avait été tentée de partir devant et de le laisser en plan, montrant ainsi sa capacité à avancer seule, ce n'était pas digne d'une fille de bonne famille, ni d'une Galarienne, qui se devait polie en toute circonstance, pas comme les Kalosiens qu'on disait vulgaires malgré leur sens de la mode et de la gastronomie indiscutable. Certes, tous les habitants de la région à la Tour Prismatique n'étaient pas de ce genre : Lumière avait même rencontrée l'une d'elle qui s'était montrée aussi soutenue qu'elle. C'était juste ce qu'elle avait entendu dans la famille.
Heureusement, le duo et leurs monstres finirent par arriver à bon port. La blondine put enfin explorer à son goût l'intérieur, qui, comme sa vitrine ne le laissait pas penser, regorgeait d'autant de matériel indispensable de dresseur Pokémon que de jouets de plage et de souvenirs pour touristes. Sirius savait déjà ce qu'il cherchait : il s'approcha immédiatement d'une pierre de couleur verte, un peu moussue, où la forme d'une feuille semblait être gravée. L'Evoli observa son maître la manipuler avec grande curiosité, se demandant sûrement quand il aurait l'occasion de l'utiliser.
La Solano avait fini par trouver le nécessaire le temps que Sirius ne finalise son achat. Une seule Pokéball suffirait pour la journée, et un repousse pourrait peut-être faire fuir un adversaire trop violent, sans avoir à faire combattre Julio. Intriguée, elle s'approcha de l'étagère où le dresseur avait trouvé l'objet d'évolution. La plupart lui étaient inconnue. Oui, avec un peu de bon sens, elle pouvait déduire que certaines avaient une affinité pour les type Électrique, Eau, Feu ou Ténèbres, rien qu'à leur forme, leur teinte ou leurs motifs, mais les Pokémon associés lui échappaient.

Sirius, s'il te plaît, est-ce que tu pourrais m'expliquer ce que sont toutes ces pierres ? demanda la jeune fille, confuse et un peu honteuse d'avoir à faire recours à son gardien pour une question si triviale.

Pourtant, l'intéressé ne se moqua pas, se contentant de lui donner quelques exemples. Ainsi, elle apprit qu'en plus d'Earl, la Pierre Plante pouvait faire évoluer un Pifeuil ou un Ortide, pour ne citer que des Pokémon originaires de Galar. L'une des roches qui semblait la plus insignifiantes, avec sa couleur grise ordinaire, s'avéra être une Pierre Lune, clé de l'évolution de Skitty. Bien que tentée, la coordinatrice se tourna d'abord vers le Pokémon concerné. La minette lui renvoya son regard désapprobateur, baissant même la tête.

Je comprends ma belle, je ne vais pas te forcer si tu n'as pas envie d'évoluer...

Dommage, mais la jeune fille était sincère. Peut-être qu'un jour la féline souhaiterait gagner en puissance. Pour l'instant, elle était encore toute jeune, il était normal qu'elle ait peur de changer. La Solano ne partit néanmoins pas les poches vides de l'étalage. L'un des cailloux l'avait particulièrement intriguée : presque transparent, couvert d'une fine couche blanche d'opacité très faible, on pouvait presque distinguer de motif d'un flocon à l'intérieur. Au toucher, elle était légèrement plus froide que ses semblables. Même si Lumière n'avait encore aucune créature capable de tirer profit d'une Pierre Glace, elle comptait bien en trouver une. Au pire, elle serait jolie en soi.

Bien, si nous sommes tous prêts, nous pouvons y aller, je vous suis Sire Noctis. se surprit à jouer la Galarienne, requinquée après ces achats de son petit moment de doute. Elle salua et remercia chaudement le vendeur avant de prendre la porte, surpris d'autant de joie pour un banal achat, mais sûrement content d'avoir un peu de reconnaissance.
À partir d'ici, plus le choix de partir devant Sirius, Lumière devrait attendre qu'il la guide.

Après quelques minutes d'attente et un bref cours sur les pierres évolutives et leurs spécificités, le duo Galariens conclut son passage à la boutique. Leurs achats en sac et leur motivation en eux, ils pouvaient désormais se diriger vers le lieu d'entraînement. Lumière ne connaissait pas l'endroit choisi par son gardien, c'est pourquoi ce serait lui, cette fois, qui imposerait le rythme et guiderait la troupe.

Malgré ses airs impassible, il se trouvait que Sirius avait lui aussi hâte de procéder à cette session d'entraînement. Jupiter semblait déborder d'énergie et d'envie de devenir plus fort, peut être grâce au renouveau apporté par cette nouvelle région, et le petit Earl avait bien progressé grâce aux tâches que lui confiaient Sirius. Les muscles de la boule de poil semblaient bien plus robustes et endurants qu'au début. Ces heures de course sur la plage et sur les plateaux entourant Mésoé ne furent pas vain. Abordant une fière allure, Earl gambadait aux côtés de Jupiter. Le petit Evoli semblait essayer d'imiter la prestance et l'élegance du lion de foudre. Le résultat n'était pas si mauvais et le petit se débrouillait bien. Bientôt, ce petit deviendrait plus grand et évoluerait. Après s'être concerté ensemble, le dresseur et son petit protégé choisirent quelle forme adopterait cet Evoli.

Sirius refusa de forcer Earl à évoluer en ce que lui désirait c'est pourquoi il avait préféré demander à l'ancien roublard quelle forme l'intéressait. Connaisseur et documenté, Sirius lui avait montré et expliqué les différentes formes qu'il pouvait avoir. Et, sans grande hésitation, le choix de Earl se porta sur Phylali, le pokémon plante. Une aubaine que ce choix, car en plus du type et de l'élegance qu'aurait Phylali, ce dernier pourrait peut être avoir un autre usage. Un usage que Sirius avait hâte d'essayer, mais qu'il préférait garder pour lui pour le moment.

Leur route s'acheva, ils venaient d'arriver à l'endroit prévu par Sirius. Une grande plage isolée, assez vaste et calme pour que personne ne vienne les déranger. L'eau venait régulièrement mordre les couches sableuses et les alourdir. L'endroit comportait donc du sable sec, de l'eau et du sable mouillé, de quoi s'entraîner de plusieurs façons différentes. Puis, il fallait l'admettre, le cadre était beau. Sirius retira ses chaussures et vint les poser à coté de son sac, qu'il venait d'amener au sol. Les grains de sable noir chauffaient un peu, mais point assez pour le brûler. Il se tourna ensuite vers sa protégée avant de lâcher, le plus sérieux du monde:

-As-tu pris ton maillot de bain, Miss Solano ? Nos pokémons ne seront pas les seuls à s'entraîner. Nous devons aussi renforcer nos capacités pour être dignes de leur puissance.

Il marqua un court arrêt et reprit, anticipant l'excuse de la demoiselle:

-Coordinatrice ou pas, tu n'y couperas point. Le mental et la force sont tout aussi importants pour vous autres que pour les dresseurs.

Cependant, leur entraînement à eux allait devoir attendre. Des bruits attirérent l'attention du gardien, sûrement des pokémons sauvages. Il fallait s'en douter, un lieu désert faisait un bon habitat pour ces bêtes. Mais c'était là l'occasion rêvée pour se battre, s'il le fallait, et entraîner leurs pokémons.

La marche qu'empruntèrent Lumière et son gardien pour aller à leur lieu d'entraînement la surprit. Il avait voulu garder le secret, que ce soit dans l'espoir de lui faire plaisir ou pour qu'elle ne fuie pas, ça, elle l'ignorait. Ils s'éloignaient des rues et de la civilisation, s'approchant du littoral. Puis, après les boutiques de souvenir, les restaurants spécialisés dans le poisson qui embaumaient autant qu'ils refoulaient et enfin le front-de-mer, ce fut la plage. A moins que l'homme n'ait souhaité que sa protégée n'aille se noyer, ça serait là qu'ils s'arrêteraient. En effet, là, sur du sable noir, il posa ses affaires, invitant la blonde à faire de même.
Elle avait déjà posé les pieds sur ce genre de banc de terre, cependant, la comparaison avec la crique isolée près des falaises s'arrêtait à la couleur du sol : ici, il faisait bien plus froid, malgré la température ambiante. C'était l'absence totale de constructions humaines ou de digues qui permettait au vent marin, glacial, puissant et qui rend les cheveux gras, de souffler sur le duo. Duo, car ils étaient seuls. Il n'y avait pas de fous pour venir jouer ou se baigner par ce temps. Quoique, après un second regard, il apparut qu'un couple se promenait un peu plus loin, main dans la main. Eux au moins devaient avoir moins froid que la Galarienne, qui avait souffert du brusque changement dans ke mercure. Dire que d'habitude, dans sa région natale, elle sortait en robe légère sans aucun problème pour plus froid que ça...

Le Noctis arracha son amie à ses pensées. Sa question la fit paniquer autant que balbutier.

Que... Comment ? Mon maillot de bain ? Avec ce vent ? Aurais-tu perdu la tête ? Pourquoi ne pas m'avoir dit de prendre des vêtements chauds au lieu de me tirer aussi sans rien me dire ? Je vais juste attraper la mort et... la coordinatrice se força à ralentir le débit de parole. Aussi désireuse qu'elle était de se plaindre des agissements de son compère, elle savait qu'elle n'y couperait pas. Elle leva les yeux aux ciels, résignée. Mais bon, j'ai dit que je t'écouterais... mais crois-moi, si je tombe malade, tu ne t'en sortiras pas comme ça. Et bien sûr que non, je n'ai pas mon maillot, je sais très bien que tu l'as pris à ma place pour me narguer d'y avoir pensé à ma place, donne-le moi, que j'aille me changer.

Elle tendit la main pour recevoir le vêtement, mais rien ne se produisit. Elle ne s'en rendit pas compte, car elle aussi, comme son camarade, avait entendu le raffut qui venait vers eux. Deux flèches marrons courraient le long de la plage. De taille équivalente, un pied au garrot environ, grandes oreilles, queue touffue... ils ressemblaient en tout point à Earl. En revanche, l'un des deux Evoli étaient un peu plus grand, et le motif de sa queue était différent de celui de l'autre, mais aussi du monstre de Sirius. Une différence de genre, supposa Lumière, qui connaissait déjà celle qui opposait les Pikachu mâles des Pikachu femelles.
Les bolides s'approchèrent alors des étrangers, surpris. De loin, la blonde avait cru à un jeu, voire une parade nuptiale compte tenu des sexes des créatures, mais alors que leurs silhouettes se faisaient plus nettes, elle s'inquiéta davantage pour l'un des partenaires. Le mâle, poursuivi par la femelle, fonça entre ses jambes à la vitesse de l'éclair. Il se cacha derrière elle, espérant que son bouclier humain, bien que petit, dissuade sa commère de l'attaquer.
Cela ne suffit pas. L'Evoli, ignorant totalement la jeune fille, s'apprêtait même à lui boxer les tibias pour accéder à sa victime. Heureusement, avant que cela n'arrive, deux chevaliers virent venir en aide à leur demoiselle en détresse. Julio se plaça directement devant sa maîtresse pour intervenir en dernier recours, mais ce fut Earl qui surprit les spectateurs en se jetant directement sur la femelle de son espèce. Lumière savait que Sirius serait extrêmement fier de son renard. Pour cause, elle l'était aussi.

Mais aussi satisfaite était-elle du courage de Earl, son inquiétude pour le mammifère sauvage ne disparut pas. Une fois certaine d'être en sécurité, elle se retourna pour faire face à une mine terrifiée. Le pauvre... depuis quand se faisait-il frapper et poursuivre ainsi ? Au vu de sa taille, elle ne l'imaginait pas comme allant chercher des noises aux autres. Au contraire, il semblait plutôt soumis, il baissait les oreilles et tremblait à chaque coup du combat qu'il observait comme s'il les recevait.

Eh, petit Evoli, calme-toi, tu n'es plus en danger, murmura la jeune fille en s'accroupissant.

L'animal n'était que moyennement convaincu. Il osait à peine lever la tête, et s'il n'avait pas peur de la dresseuse, elle ne le rassurait pas énormément pour autant.

Regarde, mes amis combattent la méchante, ils sont très forts tu sais, je suis sûre qu'ils vont gagner, insista la blondine, nous avons même plein de renforts ! N'est-ce pas, Julio ? adressa-t-elle au canard.

Ce dernier répondit à l'affirmative, d'un gazouillement disgracieux, mais fier, saluant le rescapé à la manière d'un militaire. Il retourna vite son attention vers le combat afin d'éviter un débordement, non sans garder gonflées les plumes de sa poitrine, à la fois pour intimider l'ennemie et pour montrer sa force à la frêle créature.
Praline comptait bien se faire connaître aussi. Frustrée de ne pas avoir été nommée par sa dresseuse, elle miaula fortement pour se présenter et faire comprendre son soutien. Si le stress du fennec semblait descendre un peu, il restait méfiant de ce qu'il pourrait lui arriver par la suite. Il resta, prostré, près de la Solano, qui s'assit près de lui, espérant lui montrer qu'elle ne craignait aucune attaque en bonne compagnie. Elle aurait été tentée de lui caresser l'échine pour le calmer, mais dans son état, il n'aurait fait que sursauter, voire mordre au contact de la main. La Skitty, en revanche, se sacrifia volontiers pour prendre sa place.

Modération:

-Car il faut que tu commences à penser par toi-même. Prévoir l'imprévu et savoir s'adapter sont de bonnes bases pour s'en sortir convenablement lors que l'on voyage, surtout en région étrangère.

Sirius marqua une pause, les yeux happés par la scénette qui se déroulait un peu plus loin sur la plage. Il comprit bien rapidement qu'il ne s'agissait pas d'un jeu, qu'il eut été pour se divertir ou pour séduire. La mine du coursé renvoyait une grande détresse et, bientôt, ce serait au duo de Galar de s'occuper de ça.

-Tu ne tomberas pas malade pour si peu, tu es Galarienne.

Le regard toujours rivé sur les deux Evolis qui approchaient, Sirius se prépara à attaquer. Le chassé, pitoyable et affaibli, vint se réfugier auprès de Lumière. La chasseuse, on pouvait distinguer son sexe grâce à la forme de sa queue, tenta de faire de même mais fut bloqué par l'autre représentant de son espèce. Et bien, le petit apprenait vite. Le gardien lança un regard à Jupiter afin de lui signifier de rester aux aguets mais de ne pas bouger puis, tout de même assez content du geste de son petit Earl, il décida de lui dire:

-Je te laisse faire, n'oublie pas ce que nous avons vu à l'entraînement. Et ne te ménage pas, ton adversaire mérite une bonne correction.

Remonté et motivé, mais toujours calme, le petit Evoli opina du chef avant de fondre sur son assaillant afin de limiter l'impact du jet de sable. La queue en avant, il encaissa la double-attaque grâce à son appendice caudal, durci par l'utilisation de Queue-de-fer. Ayant décidé de transformer l'épée en bouclier, Earl n'en avait pas pour autant oublié qu'une défense se devait d'être aussi vigoureuse qu'un assaut, ainsi, si l'adversaire ne bougeait pas, l'impact risquait de l'abattre. Le membre caudal fendit l'air. Earl profita de l'élan du mouvement pour se ruer sur l'adversaire grâce à Vive-attaque. Une fois rapproché, le petit combattant s'essaya même à tenter de montrer à l'ennemie comment Double Pied s'utilisait.  

Sirius observait les mouvements de son nouvel acolyte, notant mentalement ce qui s'avérait bon et ce qui devait être amélioré. Les muscles du petit avaient déjà bien évolué, ses ruées et ses attaques portaient bien plus loin et semblaient bien moins éprouvantes pour lui. On discernait même ces derniers effectuer une belle contraction quand le pokémon les utilisait. Le gardien décida de ne pas détourner le regard du premier combat de son nouveau collègue. Le maltraité était entre les mains de Lumière qui, même si elle peinait encore au combat, saurait probablement mieux le réconforter et le calmer que lui.

Actions de Earl:

Le combat allait bon train. Earl enchainait les attaques puis les parades avec agilité. On voyait bien là les fruits de l'entraînement intensif de Sirius. S'il n'était pas des plus doux et câlins avec ses Pokémon, ce que lui reprochait parfois Lumière, elle ne pouvait nier qu'il était douer pour les faire progresser. Elle reconnaissait à peine la pauvre créature qui avait cherché à leur voler leurs affaires avant de se faire remettre à sa place par Jupiter.

Dans le feu de l'action et la vitesse des deux opposants, il devenait difficile de les différencier. On ne pouvait plus vraiment distinguer les marquages sur le pelage qui permettait normalement d'identifier le mâle de la femelle. Le renardeau au pied de la blonde peinait aussi : incapable de savoir si son agresseur avait le dessus ou pas, il tremblait. Si la Galarienne ne pouvait pas s'avancer non plus sur l'issue du combat, elle faisait confiance à ses alliés. Elle le rassura :

Si tu voyais comme Earl s'entraine fort, tu n'aurais pas peur, crois-moi, c'est lui qui est en train de gagner ! mentit-elle de tout son cœur.

Sa sincérité sembla quand même toucher le Pokémon sauvage. Dans un soupir, il détendit ses muscles et s'assit au milieu du groupe. Ses yeux restaient rivés sur la bataille, mais il n'était plus à l'affût du moindre mouvement qui lui crierait de s'enfuir. L'humaine n'avait pas l'air vilaine, au contraire, il semblait peut-être plus sage de rester avec elle jusqu'à ce que son ennemie tombe KO ou fuie.

Enfin, après quelques minutes qui parurent une éternité au nouveau protégé, l'Evoli du gardien sortit victorieux, non sans mal. Il transpirait mais semblait fier. C'est qu'il prenait modèle sur son dresseur, à force ! Le Pokémon sauvage piailla de joie. Il se sentait enfin entièrement en sécurité. Quelle idée il avait eu d'essayer de faire la cour à une femelle si agressive ? Heureusement que le duo et leurs monstres s'étaient trouvés sur sa course, au final.

Tu vois, Evoli, je t'avais promis ! Tu es sain et sauf au final.

Le type Normal lui répondit d'un roucoulement, auquel un grondement de ventre fit écho, presque sans transition. Le visage de Lumière, d'abord satisfait et rassuré, se changea en une expression d'inquiétude. La pauvre bête devait être affamée ! Elle ne s'était pas attardé sur son état mais elle semblait bien maigrichonne : pas facile à voir sous toute cette fourrure ! De plus, avec toutes ces émotions, son corps devait supplier d'être rassasié.
Qu'à cela ne tienne ! Pour ce genre d'occasions, la Solano était toujours prête. Sirius avait beau se moquer de la taille du sac qu'elle prenait partout avec elle, c'était bien pratique pour elle de toujours avoir quelques friandises pour Pokémon, Praline était bien moins endurante que Jupiter et Earl. Le maître de ses derniers lui aurait justement reproché que la minette mangeait trop de sucreries, ce que l'héritière aurait fait semblant de ne pas entendre.

Elle trouva plutôt facilement son distributeur de Pokéblocs. A force, elle savait où le trouver sans même regarder à l'intérieur de la besace, au simple toucher. D'une pression, elle fit tomber le cube coloré dans sa main. Celui-ci était d'un magnifique bleu clair, semblable à celui du ciel.
Lorsqu'elle le tendit à l'Evoli, il hésita quelques instants à manger dans la main d'une inconnue. Il renifla quelques instants, mais sa méfiance ne dura que peu de temps tant il avait faim. Il ne fit qu'une bouchée du bonbon, avec lequel il manqua de s'étouffer.

Attention ! Ce n'est pas une façon de manger ! De quoi aurais-je l'air si tu te tuais avec un Pokébloc ? rouspéta-t-elle en tapotant le dos de la créature, qui ne sursauta même pas, déjà à moitié monté sur les genoux de l'humaine, agitant frénétiquement la patte pour demander plus. Oh là là, pauvre petit chat ! se lamenta la jeune fille en lui donnant un second Pokébloc. Elle avait rarement vu tant d'entrain pour se nourrir, même de la part de la Skitty, pourtant bien gourmande, mais plus distinguée et déjà habituée au luxe domestique. Je ne peux juste pas le laisser comme ça, Sirius, il a clairement besoin de soin, laisse-moi l'emmener dans un centre Pokémon et je promets de suivre ton entraînement une fois cela fait. affirma-t-elle, le regard dur, à l'égard de son ami qui, malgré ce qu'elle pouvait penser, n'y aurait sûrement aucune objection. Lui-même avait déjà eu deux Evoli dans sa vie, comment pourrait-il résister à un troisième ?

L'étendue des blessures semblait plus importante que ne l'avait d'abord suspecté la Galarienne. Lorsque l'Evoli, en s'asseyant, méfiant, poussa un couinement de douleur, elle cria intérieurement par empathie. Elle remarqua enfin une plaie, plus large et profonde que celles qu'elle avait déjà inspectées, bien camouflée sous la crinière du Pokémon. Peu visible quand on observait la créature d'en haut, mais bien plus une fois assis et le torse bombé. Il n'y avait pas de temps à perdre. Sans attendre la réponse de Sirius, Lumière enfila son sac et attrapa le monstre brun le plus doucement qu'elle le put. Il émit une plainte, mais ne se débattit pas. Lui-même devait comprendre qu'il n'avait pas vraiment le choix.

Intrigués, la Skitty et le Palarticho suivirent leur maîtresse. Heureusement, le groupe ne s'était pas trop éloigné de la ville. Ils ne tardèrent pas à trouver un centre Pokémon, coincé entre deux habitations, l'air de rien. La taille de la bâtisse n'avait que peu d'importance, tant qu'il y avait une infirmière.
D'ailleurs, même la soigneuse montra un visage inquiet quand elle vit l'animal blessé. Il n'était pas mourant et pouvait se tenir debout, mais il faisait peine à voir avec ses yeux de Ponchien battu.

Oh, le pauvre petit, comment est-ce qu'il s'est fait ça ? demanda avec attendrissement la femme qui commençait déjà à l'emmener dans une salle de consultation.
Il a été attaqué par un Pokémon sauvage et il n'a pas réussi à se défendre... pleurnicha presque la blonde, un tantinet trop sensible.

Son interlocutrice se pencha sur la boule de poils, cherchant toutes les blessures qui auraient pu échapper à son premier coup d’œil. Elle se saisit d'une pipette afin de toutes les désinfecter. L'Evoli n'était pas particulièrement ravi, grognant à chaque fois que l'antiseptique faisait effet. Heureusement, il n'étais pas agressif, sans quoi il se serait sûrement violemment débattu, griffes et crocs dehors.
Il pouvait s'estimer heureux, car les soins ne durèrent pas si longtemps. Il n'aurait pas besoin d'être recousu, le temps guérirait tout.

Je vous conseille de veiller sur lui, revenez nous voir s'il y a le moindre problème.
C'est à dire que... ce n'est pas mon Pokémon... murmura Lumière, un peu gênée.
Il n'est pas à votre ami non plus ? Ça serait dangereux de le laisser seul dans cet état, surtout s'il a tendance à se laisser marcher dessus. Ajouta-t-elle lorsqu'on lui répondit au négatif.

La Galarienne regardait fixement la créature, qui semblait vexée de ce qu'avait dit la dame en blanc. Pourtant, elle n'avait pas tord. S'il retombait sur la femelle qui l'avait blessée, il pourrait se blesser bien plus gravement.

Je veux bien le prendre avec moi alors, au moins le temps qu'il reprenne du poil de la bête. Enfin, si ça te va aussi, petit Evoli. Hésita-t-elle en rougissant un peu. Dans sa main, elle prit une Pokéball et la montra au monstre de poche pour le laisser renifler. Même si elle se doutait qu'il ne serait pas malheureux et qu'il était sûrement conscience de sa fragilité, elle le laisserait décider par lui-même.