Tales of Salva

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Andrea Saadauri
Andrea Saadauri
Pas de compétences
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Pokédollars : 61
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Inventaire : - 1 Pokéball
- 2 Potions
- 1 Total Soin
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Andrea Saadauri
Étudiant en Astrophysique
Jeu 17 Sep - 2:50   

Please, notice me senpai

austrée - solem
ft. Lucie ♥
Dernier contrôle devant le miroir.
Andrea ne regrettait pas le moins du monde d'avoir utilisé le peu d'espace qui lui restait dans sa chambre pour placer ce grand psyché aux bordures de bronze, fines et lisses, sans aucune aspérité. De plein pied, il offrait au garçon un reflet net, sans déformation. Comme une source d'eau claire sur laquelle il se serait penché tel un Narcisse pour y apercevoir son image… À une différence près : l'étudiant n'y trouvait aucune figure aimable, désirable. Seulement un visage, un corps imparfaits. Tout laissait clairement à désirer… Et pourtant. Pourtant, il prenait grand soin de cette apparence que beaucoup jugeaient futile. Superficiel. C'était le mot qu'on lui jetait le plus souvent à la figure. Artificiel, superficiel. Inutile. Se maquiller ? Pourquoi donc, surtout lorsqu'on est un homme…? Et puis, ces vêtements, ces breloques dans les cheveux… Non, ce n'était pas primordial. Ça frôlait même le ridicule.

Andrea poussa un petit soupir, fronçant les sourcils et scrutant l'effet durcissant que cette mimique apportait à son visage. Une peau sombre, très sombre comparée aux carnations austréennes… Elle ne semblait pas gorgée du soleil du sud. Gardait cette teinte froide, presque lunaire, où glissaient si bien les premières ombres de la nuit… 
Figure fine, allongée. Pommettes saillantes, légèrement rosies par un stress qui ne souhaitait pas quitter ce corps et cet esprit à deux heures d'un rendez-vous très important. Une couche particulièrement épaisse de fond de teint jaunissait un peu ce minois aux traits fins. Ses cernes étaient dissimulées sous cet apparat ; de longs cils, collés par du mascara d'un noir profond, papillonnaient sur deux grands yeux en amande, d'un brun profond. Il y en avait un plus foncé que l'autre. L'iris était taché, comme si on y avait laissé couler par mégarde une goutte d'encre indélébile… 
Regard glaçant, celui d'une gorgone amère qui n'aimait pas le spectacle qu'elle offrait.

Il passa une main méticuleuse, perfectionniste dans sa chevelure de jais, traquant les mèches rebelles et autres petites imperfections qui avaient l'art de le rendre fou. Non, ça n'allait pas. Rien n'allait dans cette stupide coiffure…! Les tresses plaquées du côté gauche étaient en train de se desserrer… Sa longue mèche, qui avait tendance à revenir devant ses yeux, rideau impénétrable, n'était pas tout à fait lisse et droite. Il tira doucement dessus à plusieurs reprises, la recoiffa avec ses doigts.
Un nouveau soupir franchit la barrière de ses lèvres pulpeuses, crispées : décidément, il n'y avait rien à faire. C'était sans espoir.
Au moins, la tenue, elle, convenait. Du moins, c'était ce qu'il pensait.
Il ne pouvait pas faire plus simple, plus doux. Un jean bleu délavé, ample, taille haute, troué, resserré sur le haut de ses hanches par une ceinture en cuir. Boucle d'argent. Un top noir, tout ce qu'il y avait de plus simple, qui laissait néanmoins apparaître un bout de peau : fin de ventre ou début de poitrine… L'habit dissimulait ses côtes recouvertes d'une fine couche de graisse qui lui donnait cet air de bonne santé… Une veste, pour finir. Légère ; blanche ; courte. L'ensemble était agréable à l'œil. Faisait étrangement penser à ces stars unysiennes qu'on voyait dans les films.
Il parcourut son front du bout des ongles, grattant doucement, délicatement cet épiderme poudré, puis ses paupières fardés d'un noir mystérieux, énigmatique, qui approfondissait le puits de ses yeux…

Son Holokit sonna, négligemment jeté sur son lit d'adolescent. Il détacha enfin son regard du miroir, de ce reflet peu satisfaisant, et le prit pour le faire taire. C'était l'alarme, celle qui lui indiquait qu'il était l'heure de partir. Il la fit taire d'un glissement de doigts expert sur l'écran sale, vicié d'empreintes digitales grasses et épaisses.
Le train partait de Woestan à quatorze heures piles. Il arriverait sans doute pour Solem vers quinze heures trente. À seize heures, Andrea devrait avoir trouvé le fameux café dans lequel lui et son rendez-vous du jour avaient prévu de se rencontrer.
Il enfila rapidement une paire de baskets presque neuves, d'un blanc éclatant, seulement rayées sur les côtés, et prit son sac à bandoulière qu'il plaça gracieusement sur son épaule. Dernières vérifications : demande de stage, ok. Bulletins scolaires, ok. Carte de visite totalement artisanale, avec e-mail, numéro d'holokit, adresse, ok. Pokéball, en place.
Le piaillement inquisiteur d'Asra se fit entendre. Andrea se retourna vers la créature et lui adressa un petit sourire entendu :
▬ Tu montes, ma belle ? On va partir. Tu sais que c'est loin, Solem. On va avoir un peu de route… Il va falloir te tenir tranquille.
La Psystigri ne réagit pas à ces conseils, se contentant de monter sur l'épaule de son dresseur, dégageant de quelques coups de pattes ennuyés les mèches de cheveux qui venaient troubler sa tranquillité. Andrea les avait noué en une longue queue de cheval basse, qu'il fit basculer sur son autre épaule pour ne plus l'importuner.

En moins de temps qu'il ne fallut pour dire "ouf", ils furent à la gare et trouvèrent leur wagon parmi les nombreux quais et destinations qui se présentèrent à eux… Andrea s'assit dans un siège en solitaire, non loin des toilettes, ses meilleures amies en cas de gros stress. Il frotta ses paumes entre elles, se lamentant en silence : ses mains étaient terriblement moites. À mesure que l'heure du rendez-vous approchait, le jeune homme perdait ses moyens. Serait-il convaincant ?
Asra ne tarda pas à descendre sur ses genoux après que le train ait démarré. Il sortit ses fiches de révision et plongea ses doigts dans la fourrure soyeuse de la créature. Alors que les notions se succédaient sous ses yeux fatigués, son esprit était ailleurs. Il divaguait sur des sujets divers, dont un qui revenait souvent : le sujet de sa visite à Solem.
L'année qui suivrait, il entrerait enfin en master première année de sciences physiques, option astrophysique. C'était confirmé ; son vœu avait été accepté, à son grand bonheur – et surtout à celui de ses parents. Déménagement pour la capitale à planifier… Il devait récupérer des papiers à la mairie. Mais, aussi, sa nouvelle université lui demandait de trouver quelques idées de stage pour l'année d'étude qui s'annonçait. On était en avril ; il s'y prenait relativement tôt.
Le but était de pouvoir écrire un mémoire sur un sujet insolite, mêlant sciences physiques, astrophysique si possible, et un autre thème sans rapport direct avec ses études. Soyez original. Oui, c'était bien ce qui était indiqué sur la notice d'explication…
Mener une recherche personnelle, s'intéresser à un domaine hors de ses champs de compétences, de sa zone de confort… Réellement passionnant. Mais difficile.
Andrea avait longtemps cherché. Il s'était creusé les méninges, des semaines entières. Un million d'idées s'étaient pressées dans sa petite caboche et, le moment venu des premières démarches, l'embarras et le désespoir lui étaient tombés dessus sans prévenir.
Difficile de trouver un maître de stage par ces temps troublés. Manifestations de Belagora, agressions dans l'Austrée, piraterie en Thacie… Oui, très difficile. Mauvais timing.
Alors, sur la bonne vingtaine de lettres de motivation personnalisées que le jeune homme avait pu envoyer, une seule d'entre elles avait reçu une réponse. Un courriel, découvert au petit matin, avant d'aller en cours. Une réponse affirmative, ou du moins intéressée.
Rendez-vous fixé le vingt-sept avril, en plein cœur de Solem, dans un café très fréquenté et connu des autres villes de Salva. Un des plus populaires…
Soit. Andrea avait tout de suite reconnu la scientifique. Une femme mure, établie à Edelsten et qui s'était spécialisée dans l'étude des baies et leur culture. Complètement hors-sujet… Idéal pour tisser des liens, lancer une investigation approfondie. Ne dit-on pas que le calendrier lunaire a une influence sur la pousse des plantes…? Info ou intox ? C'était tout ce qu'il lui restait à dire. Une véritable petite enquête, des recherches très intéressantes qui lui permettraient, par la même occasion, de se familiariser avec le nord, mais aussi avec ces plantes que beaucoup négligeaient à grand tort.

Fallait-il maintenant convaincre Madame Helm de sa bonne foi. C'était toujours là le problème. Convaincre, se faire entendre, comprendre… Et autant dire ce n'était pas le fort d'Andrea. Si socialement le garçon avait fait des progrès, ses interactions avec autrui laissaient encore à désirer. Trop calculées, trop de formules inutiles, d'excuses illégitimes… Oui : il était un peu moins timide qu'auparavant, mais pas de quoi casser trois pattes à un couaneton. En témoignait cette anxiété qui prit complètement possession de lui, à un quart d'heure de la fin du trajet. Descendre, trouver le café, s'y installer… Tout cela le stressait bien assez pour l'instant. Alors la suite…

Sur son siège, recroquevillé, il battait du pied le sol en lino dur. Il sentait la sueur perler sur son front suintant, ses mains se réchauffer à une allure démentielle… Cet entretien ne serait sans doute pas de tout repos… Il espérait du fond du cœur que la scientifique serait sympathique…
Dans son mail, elle lui avait semblé correcte. Il réajusta sa veste, réveillant au passage Asra qui s'étira sur ses genoux : oui, respectueuse, abordable. Pas de quoi se faire un sang d'encre.

C'est ce qu'il tenta de se répéter de sa descente du train à l'arrivée au café. Les rues de Solem étaient bondées, comme toujours. Dans tout ce monde, Andrea se sentait facilement oppressé. Il accéléra le pas pour s'extirper de cet enfer le plus vite possible et ne mit pas longtemps à trouver le grand café qui servirait de lieu de rendez-vous.
Sortant son holokit de sa poche, il grimaça en apercevant l'heure. Seize heures cinq. Il était un peu en retard, faute aux portes du train qui n'avaient pas voulu s'ouvrir à temps. Sa gorge se serre douloureusement ; la crainte regagna chaque membre de son corps… Allait-il se faire corriger dès le début…?
Il prit une grande inspiration, son courage à deux mains, pénétra dans l'antre de la bête… Quelques regards se tournèrent vers lui. Il n'y fit pas attention, habitué à ces œillades parfois admiratives, souvent curieuses ou hostiles. Il était vrai que l'étudiant ne passait jamais inaperçu, autant par ses vêtements qui semblaient cultiver le couvert-découvert, que par sa longue chevelure, son visage fardé. Drôle de garçon, devaient-ils se dire tous. Andrea, avec le temps, avait appris à n'en avoir cure.

Il s'adressa au barman, demanda si une certaine Madame Helm s'était déjà installée. Le patron acquiesça et amena l'étudiant non loin de la table. Ses joues s'étaient parées d'une teinte rouge particulièrement criarde. Au comble de l'angoisse, il mordillait ses ongles pour faire passer le malaise…
Il aperçut une jeune femme, attendant tout seule en face d'une chaise vide. C'était bien elle, sans aucun doute. Respirant profondément, il s'avança à pas de Lougaroc et, une fois à sa hauteur, capta son attention par un léger raclement de gorge :
▬ Euh… Bonjour ! Vous êtes bien Lucie Helm…? C'est ça…? Euh…
Il essuya rapidement la paume moite de sa main sur son jean et la tendit à son interlocutrice, toute frissonnante :
▬ Je… Je suis Andrea. Enchanté. Je vous présente mes excuses pour le petit retard… Il se trouve que les portes du train sont restées bloquées, alors… Euh… Excusez-moi. J'espère ne pas vous avoir fait trop attendre… Il débita toutes ces paroles et ces excuses en très peu de temps et, à mesure que les mots sortaient de sa bouche, son visage s'empourprait, soit par manque d'air, soit à cause de la profonde gêne qu'il ressentait à cet instant précis. Finalement, il se tut pour désigner la chaise devant lui. Vous m'autorisez à m'asseoir…?
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