Tales of Salva

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Jamais le Soleil ne voit l'Ombre ▬ Andrea
Andrea Saadauri
Andrea Saadauri
Pas de compétences
Jamais le Soleil ne voit l'Ombre ▬ Andrea Miniature_677_XYJamais le Soleil ne voit l'Ombre ▬ Andrea Miniature_774_Orange_SL
Pokédollars : 61
Jamais le Soleil ne voit l'Ombre ▬ Andrea Miniature_Badge_Roche_RFVF
Inventaire : - 1 Pokéball
- 2 Potions
- 1 Total Soin
Jamais le Soleil ne voit l'Ombre ▬ Andrea Miniature_Badge_Roche_RFVF
Andrea Saadauri
Étudiant en Astrophysique
Jeu 6 Aoû - 1:33   

Andrea Saadauri

Identité

NOM Saadauri
PRÉNOM Andrea
ÂGE 21 ans
ORIENTATION SEXUELLE Homosexuel

ORIGINES Salva - Austrée
VILLE NATALE Woestan
DOMICILE ACTUEL Solem

ACTIVITÉ/MÉTIER Étudiant en Sciences Physiques (obtention de sa L3 ; passage en M1 avec astrophysique en option)
VOTRE RANG Civil - Étudiant

NOM DE L'AVATAR Jamil Viper - Twisted Wonderland

ton image
imageAsra
Niveau 14 ♀ Psystigri +5


Rêverie fugitive ▬ Ah, Asra. Toujours ce même regard vide, perdu dans l'immensité de l'espace, dans ses rêveries inconscientes et profondes… À peine sortie de l'œuf semblait-elle déjà plongée dans une attente éternelle, une inattention intrigante, une réflexion sans fin qui la laissait immobile, au bout milieu de ce studio déjà trop exigu pour être encombré par un Pokémon rêveur.
Andrea avait toujours trouvé cette petite adorable. C'était la lumière de ses jours, la seule présence chaleureuse dans ce lit froid, le seul sourire qui égayait son quotidien morne et répétitif. Le jeune homme à l'époque adolescent, anxieux à l'idée d'entrer au lycée, avait chéri cet œuf offert par ses parents pour tromper sa solitude et ses angoisses répétées. Dès le début, il avait associé à ce petit être encore enfermé dans son carcan de coquille la présence amicale, l'affection dont il aurait besoin pour survivre tout au long de ses études… 
Évidemment, Asra n'avait pas failli à ses attentes. Ressentant ce besoin impérieux de compagnie, la petite avait aussitôt comblé tout le vide qui blessait le cœur de son maître et s'était imposée dans sa vie comme une bonne étoile un tant soit peu trop éblouissante pour être tout à fait agréable.
C'était ainsi que la Psystigri, couverte d'une affection débordante, d'un amour presque désespéré, s'était repliée dans ce cocon de douceur pour devenir une créature farouche et très sauvage avec les inconnus. Seul Andrea pouvait l'approcher, la caresser, la chérir… C'était bien connu. Asra était un Pokémon terrible, hurlant et sanglotant à la moindre tentative d'approche extérieure à son maître. Une véritable petite harpie, jouant la corde sensible pour être dorlotée et choyée par ce dernier. Évidemment, c'était une stratégie payante. Elle avait déjà fait ses preuves de nombreuses fois, et était toujours aussi concluante.

Fichée dans les bras ou sur les épaules de l'Austréen, la petite Psystigri vivait donc une existence de princesse. S'en suivait évidemment un comportement de Pokémon pourri gâté et une extrême délicatesse la poussant à gémir au moindre effort demandé.

Petite peste capricieuse…!

Griffe Implore Choc Mental Mur Lumière
imageNour
Niveau 5 ⚥ Météno +4


Petite lumière dans les ténèbres ▬ Ce fut au détour d'un voyage à l'observatoire de Thacie qu'Andrea fit la rencontre de cette petite étoile taquine et malicieuse… Ce fut le coup de foudre instantané. Une jeune scientifique, qui en faisait un élevage tout à fait remarquable pour mieux les observer, céda cette jeune boule d'énergie au jeune homme bien embarrassé. En effet, dès le premier coup d'œil, la créature avait jeté son dévolu sur lui, le suivant tout au long de cette après-midi de visite. C'était donc avec une Asra toute jalouse et un Météno ravi qu'était reparti Andrea, un petit sourire gêné pendu aux lèvres.
Évidemment, l'adoption éclair de Nour le combla de joie par la suite. Météno était en effet un pokémon rare et passionnant que, lui-même, ne se lassa pas d'étudier consciencieusement. Être vivant venu du ciel… Quel âge avait-il donc ? Était-il millénaire…? Ou encore tout jeune…? Les piaillements et rires cristallins de la créature n'apportaient bien évidemment aucune réponse mais illuminaient ses journées de travail difficiles.
Nour, très vite attaché à son nouveau dresseur, refusa bien évidemment la pokéball proposé par ce dernier et tint à le suivre partout où il mettait les pieds… Cela valut au garçon quelques déboires avec l'administration très stricte de son université… Ce fut pour cette raison que Météno se glissa dans son sac à chaque cours pour pouvoir tout de même accompagner le jeune homme dans ses activités quotidiennes…

Vous l'aurez sans doute compris : Nour était incontestablement un Pokémon très agréable, doté d'une joie de vivre peu commune. Sa douceur et sa gentillesse étaient inégalables… Sans parler de sa curiosité insatiable et tout bonnement adorable.

Charge Boule-Armure

Caractère

Voir un psychologue avait toujours été la hantise d’Andrea. C’était peut-être la crainte d’avoir à se confronter à sa propre image… Évidemment, pour lui, l’explication de cette peur irrationnelle était toute autre.  Après tout ce temps passé à contrôler ses propres émotions, il pensait bien se connaître.  Son état psychologique n’était plus un secret pour lui. C’était ce qu’il pensait, sans avoir entièrement raison.
Il était vrai qu’Andrea faisait toujours preuve d’un self-contrôle incroyable… Mais, malheureusement, son entourage ne s’en rendait pas vraiment compte… Un affront pour ce garçon qui déployait tant d’efforts à masquer ses troubles et tout garder pour lui… 
Alors, lorsque la psychologue, grande femme au visage inaltérable, lui demanda de se décrire au terme d’une rencontre pudique et étonnamment agréable, Andrea ouvrit un instant la bouche, sûr de lui, puis la referma tout aussitôt. Ce n’était pas si simple. « Songez-y pour le prochain rendez-vous », dit-elle. Le jeune homme acquiesça. Oui, il essaierait de résumer tout le sac de nœud qu’était sa personnalité. Exercice difficile auquel il mit un peu de temps à s’adonner… 
Qui était-il donc ? Lui-même avait une image particulièrement médiocre de sa personne. Fragile, possessif, un peu coincé, un peu dingue. Bien sûr, c’était un amalgame de réflexions extérieures ; ces qualificatifs ne lui étaient pas venus d’un claquement de doigts ; il avait fallu qu’on les lui apporte, qu’on les lui jette en pleine figure et qu’il les ingère pour les faire siens. Agglomérats d’impressions, souvent tronquées par un ressentiment ou une colère fugitive… Pourtant, chacun de ces reproches, chacune de ces insultes, il les avait prises dans ses bras, les avait absorbées sans l’ombre d’une réflexion personnelle, sans l’ombre d’une remise en question des pensées d'autrui…

Appréhender un être vivant, autre que soi, ne lui parut jamais anodin. Chaque parole, chaque interaction lui demandait un effort exigeant… Bien sûr, avec le temps, il avait adopté quelques automatismes ; des formules toutes faites, des regards vides mais expressifs, masques d’un trouble intérieur intense. On aurait pu parler de malaise social, sans que ce ne fut une phobie à part entière. L’impression d’être toujours à côté de la plaque, en décalage avec les autres, en décalage avec son interlocuteur. Et lorsque le parti adverse semblait se rendre compte du subterfuge, l’austréen riait un peu, embarrassé, et baissait les yeux pour rompre tout contact physique et pouvoir se ressaisir, reprendre des forces avant de continuer… La communication n’était pas donnée à tout le monde.

Évidemment, il était moins évident pour les autres de connaître l’origine de ce trouble. Alors, d’un point de vue strictement extérieur, Andrea avait toujours été ce garçon un peu bizarre, un peu fermé… Et puis, il fallait bien avouer qu’il avait une drôle de tête celui-là. Il n’avait pas l’air très sympathique.
Mais c’était surtout le manque de confiance en soi qui poussait Andrea à adopter un tel comportement. Les conversations, c’était supporter ses propres réflexions, sa propre voix… Une épreuve désagréable qu’il préférait éviter autant que possible… 
Pourtant, et c’était une partie de lui-même qu’il niait parfaitement, le jeune homme avait un esprit vif et savait se montrer intéressant. Les adultes, tout particulièrement, le disaient réactif, lucide et intelligent. L’étudiant savait se distinguer par son champ de connaissance étendu, ses répliques piquantes, sa réparti cinglante… Évidemment, c’était des réactions naturelles, inconscientes qui, en écho, n'apparaissaient au garçon que comme un balbutiement ridicule et maladroit.
Andrea se traitait avec une rigueur peu commune. Rigueur qui le détruisait et le forçait petit à petit à se replier sur lui-même…

Pourtant, malgré cette haine autodestructrice, il était assez aisé de rencontrer le véritable Andrea. Un garçon agréable, gentil, généreux, avec un humour unique, très agréable. Bien sûr, certains points noircissaient le tableau… Mais c’était là des défauts communs qui ne prenaient pas le pas sur sa personnalité toute plaisante.
Malgré quelques périodes de morosité, le jeune homme savait se montrer présent auprès de ses amis. Ils n'étaient pas nombreux, mais Andrea en prenait toujours grand soin. Les fêtes, les soirées, il y participait avec plaisir… Cependant, il lui arrivait de refuser une opportunité de sortie pour rester avec ses livres et ses cahiers. Être sérieux et studieux n’était jamais une très grande aide dans la vie sociale. Avoir de bons résultats, c’était quelque part avouer être une personne absorbée par ses études et centrée sur elle-même. Un jugement évidemment absurde qui avait malheureusement suivi Andrea tout au long de sa scolarité.  
Pour contrebalancer cette image dégradante, il s’était attaché à développer son propre style. Se donner une apparence originale, différente de celles des autres était sa façon à lui d’exister en tant qu’individu unique, et non en tant que petit intello coincé.
Évidemment, dans le cadre scolaire, un tel subterfuge ne fonctionnait pas. Mais, avec ses amis, c’était mission accompli. Cette réalisation emplissait chaque fois tout son être d’une satisfaction intense. Pouvoir se montrer et être appréhendé tel qu’il était n’était pas habituel pour lui, mais terriblement agréable.
Les couleurs qu’il arborait, ce maquillage tapageur qui faisait se retourner les passants, tranchait avec son apparence sage et peu avenante. Passé cette barrière, il suffisait de s’intéresser à lui pour se rendre compte de la finesse de ses propos, de sa douceur, de son esprit taquin et aventurier.
Andrea avait toujours été doté d’un esprit d’analyse remarquable. Très ouvert, il était rare de le voir se fermer au contact extérieur lorsqu’on l’abordait avec tout le respect qu’il méritait. Évidemment, les réflexions, les quolibets lui laissaient toujours un arrière-goût amer. Il n’était pas facile de s’assumer tel qu’il était, d’afficher son amour des belles choses, des beaux maquillages aux yeux des autres… Difficile dans une société qui associait encore ce comportement à celui d’une folle… Mais soit. Ça aussi, il avait fini par s’y faire. Masquer sa sexualité n’était plus vraiment à l’ordre du jour… À vrai dire, cette part de lui-même constituait une fierté évidente. Il la défendait coûte que coûte. C’était là sa lutte, son engagement… Celui qu’il n’abandonnerait pour rien au monde et que pas même le travail ne ferait passer au second plan.
C’était aussi un milieu où il se sentait fort, confiant. Des impressions qui lui étaient peu communes et le connectaient à une partie de lui-même qui était restée jusqu’ici dissimulée sous un amas de sentiments négatifs… Malheureusement, cette sensation de toute-puissance le quittait aussitôt qu’il revenait dans son quotidien morne et répétitif. Son manque de confiance en lui le poussait à un stress absolument insupportable. À peine soutenable pour lui comme pour son entourage.
Les crises de panique étaient fréquentes ; les flots de larmes et le désespoir face à ses copies faisaient partie de son quotidien. Andrea avait ce besoin d’extérioriser. Il avait toujours refusé de s'infliger la moindre souffrance physique… Alors il pleurait. Un bon moyen de décompresser, de retrouver ses esprits et de se remettre au travail.
Parfois malheureusement, ce stress qui pouvait être une aide, un coup de pouce, ce shot d’adrénaline nécessaire à sa réussite, l’entraînait dans un échec cinglant qui le détruisait complètement… Il fallait alors se reconstruire. Lentement, sûrement. Si Andrea était capable de se décomposer, de se briser en mille morceaux, il avait aussi la force de se relever, de recoller chacun de ses fragments jusqu’à la prochaine chute. Bien sûr, chaque échec était une leçon qu’il absorbait en bon élève qu’il était… 

Il n’y avait décidément qu’en amour et amitié qu’il se laissait toujours avoir. La solitude qui pesait toujours désagréablement sur ses épaules le poussait dans les bras d’inconnus auxquels il s’attachait rapidement avant de le regretter amèrement. D’un naturel optimiste et naïf, on l’avait de nombreuses fois roulé dans la farine, nourrissant ainsi sa méfiance… Mais, malgré les précautions qu'il prenait à chaque nouvelle histoire, rien n’y faisait. Il se laissait toujours avoir et se retrouvait avec une blessure béante qui prenait un temps fou à guérir. Tromperies, arnaques, maltraitance, manipulations…
À vingt-et un ans, tout y était passé. Le cœur couvert de cicatrices, Andrea décidait pourtant d’avancer, encore et toujours, animé de rêves qui lui tenaient à cœur, solides comme un roc. Chaque nouvelle épreuve lui forgeait une personnalité d’acier.
Il n’avait pas tort en avouant bien se connaître. Peu de gens se corrigeaient aussi bien que lui, bien qu’une aide extérieure devienne parfois essentielle pour sa santé mentale. Andrea était en constante évolution, en constant apprentissage.
Comme l’affirmait la célèbre loi scientifique, rien ne se créait, rien ne se perdait, tout se transformait.

Physique

"Quand est-ce que tu coupes tes cheveux…? Ils sont bien trop longs, maintenant."
"Mais il faut maquiller les autres, pas toi. Tu es un garçon ; ce sont les filles qui se maquillent."
"Tu ne penses pas que ton haut est un peu trop court ?"
"Du vernis à ongle ? Franchement, on atteint des sommets."


Toutes ces remarques, elles faisaient mal à chaque fois. Des balles lancées à pleine vitesse qui se fichaient dans la peau d'Andrea et n'en ressortaient plus. Ça saignait un peu, sans plus. Passé le temps des hémorragies ; la peau était devenue dure, comme un gilet pare-balles. Ou peut-être molle, prête à accueillir les critiques, prête à les loger sans se fendre et sans trop souffrir. Se construire avec.

Andrea n'avait que très rarement reçu de réactions positive vis à vis de son apparence physique. Une chose était sûre : peu importe ce qu'il pouvait mettre, comment il se tenait, quel air il affichait, il y avait toujours quelque chose qui n'allait pas.
Enfant ou même adolescent, les remarques étaient comme des lames de rasoirs. La douleur était vive, insupportable ; les plaies mettaient un temps fou à guérir.
L'origine du problème était en réalité diverse.
Pour des raisons que le garçon avait toujours ignorées, son visage faisait fuir les autres. Non pas qu'il était laid ou monstrueux… Andrea avait toujours eu ces traits fins, réguliers, presque parfaits. Cette peau lisse, mate, gorgée de soleil. Ce petit nez retroussé, ce front haut, légèrement bombé, ces sourcils fins, droits et extrêmement expressifs. Cette bouche idéale, admirablement bien dessinée, pulpeuse comme il fallait… Ce menton pointu, ces pommettes légèrement saillantes, sculptant un visage digne d'un mannequin…
Oui, tout portait à croire que le garçon ne serait jamais embêté pour un physique soit-disant disgracieux, pour une figure insoutenable. On aurait même pu dire qu'il était plutôt beau, bien fait, atypique.
Mais tout le problème résidait dans son regard. De grands yeux en amande, surmontés de cils épais, dignes d'un Austréen pure souche. Des pupilles sombres, profondes, froides. Deux puits sans fin qui, lorqu'ils vous fixaient intensément, insinuaient en vous un malaise inexplicable. Un petit embarras d'abord discret qui grossissait et vous figeait ensuite dans un état de gêne tout particulièrement incommodant. À cela, il y avait plusieurs explications. Les iris d'Andrea avaient une couleur étrange, des motifs peu communs. Des taches plus sombres maculaient cette surface d'un gris sombre, légèrement bleuté. Le centre de l'œil, autour de la pupille, se teintait de noisette… Le tout donnait un mélange assez inattendu et même un peu déconcertant. On avait vaguement l'impression que les deux yeux n'étaient pas exactement pareil… Et c'était en effet le cas ; l'œil droit, la faute à une tâche plus sombre maculant la partie inférieure de l'iris, absorbait moins la lumière et donnait une nuance plus orageuse, plus terne, aussi. Cette différence discrète devenait, après une observation plus poussée, immanquable et particulièrement troublante.
Au-delà de ce regard vairon, l'expressivité de ces yeux toujours humides pouvait parfois désarçonner l'interlocuteur. Ils étaient le reflet nuancé d'une âme toute en contraste. Tant qu'il était parfois difficile de soutenir ce regard où l'affection pouvait se boire à la petite cuillère, où la rage était exacerbée, où la haine était assassine, où l'amour était dévorant.
L'impassibilité, quant à elle, était un sentiment froid et habituel qui couvrait ce minois d'un masque de plomb peu avenant au quotidien. Sans doute l'expression inconsciente d'une morosité intérieure et d'une peur de l'autre viscérale.
Ces caractéristiques avaient toujours valu à Andrea un accueil peu chaleureux. Au premier abord, il était aisé de le juger hautain et glacial avec tous ceux qui essaieraient de l'approcher. Évidemment, il n'en était rien. Le jeune homme ne connaissait pas l'orgueil et était bien souvent celui qui se laissait écraser par autrui au terme d'une conversation. Cependant, la première idée que l'on se fait d'une personne est toujours celle qui reste ancrée en nous, du moins si on ne prend pas le temps de la connaître. Une peine pour ce garçon que les relations sociales n'avaient jamais vraiment épargné, au point même de les craindre.

Alors, pour casser cette image froide, figée dans un carcan de glace et de sérieux, Andrea avait décidé d'employer les grands moyens. Il avait néanmoins attendu son entrée au lycée pour oser se lancer dans un tel changement… Les regards extérieurs, celui qu'il se portait lui-même avaient malheureusement rendu cette entreprise difficile auparavant.
Il fallait bien avouer que la puberté avait joué un mauvais tour au garçon. Si la mue et l'apparition des premiers signes physiques étaient venus tôt, par la suite, le phénomène s'était enrayé. Les médecins avaient même soupçonné Andrea d'être intersexe et lui avait proposé un traitement hormonal pour booster sa croissance et le rapprocher de ce qu'était un "homme" dans l'imaginaire collectif. Le garçon, malgré les protestations de ses parents, avait décidé de refuser catégoriquement cette alternative.
Désormais adulte, le jeune homme ne mesurait donc qu'un petit mètre soixante-cinq. Respectable néanmoins ; il ne s'en plaignait pas. Sa voix, quant à elle, avait pris un peu de grave, sans pour autant devenir celle d'un ténor. Elle était plus claire et plus aigüe que les tonalités classiques et normatives. Si cette spécificité l'avait un temps gêné, il s'y était finalement habitué… 
Laisser pousser ses cheveux avait été une lubie d'adolescence. À la fin du collège, Andrea avait vu cette idée comme une révélation. Ses parents, évidemment, avaient d'abord cru à un caprice, mais leur fils s'était tenu sur cette voie et n'en déviait plus, faisant de sa longue chevelure de jais un atout charme qui le différenciait grandement des autres hommes.

Il ne décora sa tignasse toujours bien démêlée que sur le tard. Des plumes, des bijoux, des perles… Tout pour attirer l'œil, tout pour se distinguer. Ce fut à cette même période qu'il céda à son désir de se lancer dans des maquillages simples mais tout de même voyants. Un peu de fard à paupière coloré, dans des tons chauds ou froids – plus rarement –. Le mascara vint noircir et allonger ses cils, l'eye-liner adoucir son regard. Le fond de teint couvrit son acné, ses petites imperfections… Bientôt, se parer devint une habitude, et même une nécessité pour se présenter en société. Créature androgyne, Andrea étonnait, choquait, scandalisait. Par ce biais, il affichait aussi sa nature, ses désirs, ses préférences ; il levait le tabou sur un domaine naturel que les salviens préféraient pour la plupart garder caché. Démonstration de force ou de courage. Provocation. Inconscience. Insolence. C'était un peu tout en même temps, mais une fois qu'Andrea eut goûté à cet élixir de jouvence, il ne put plus s'en passer.
Aussi, étudiant dans un milieu très masculin, où la testostérone était en position de force, il apporta un brin de fraîcheur et de scandale. Les premiers temps furent évidemment difficile, mais son excellence, son esprit vif parvinrent à faire oublier les apparences pour faire briller l'homme qu'il était devenu.

Évidemment, si de nombreuses remarques venaient de l'extérieur, la plupart étaient néanmoins proférées par son entourage proche. Ses parents n'avaient jamais accepté ce besoin de se démarquer et de se parer d'attributs normalement féminins. Ils firent d'ailleurs promettre à Andrea de s'habiller convenablement lorsque celui-ci leur rendrait visite. Une lubie qui était finalement bien plus absurde que les goûts de leur fils… Alors, à chaque repas de famille, Andrea troquait ses crop-tops, ses jeans criblés de trous, ses gants résilles, ses boots cloutées pour des vêtements passe-partout, dignes d'un homme, un vrai. Petite concession d'enfant respectueux qui aimait ses parents et ne voulait pas leur faire de tort.

Histoire

Allongé sur son lit flambant neuf, Andrea s’efforçait de prendre de longues inspirations et de rejeter l’air qui gonflait ses poumons très lentement. Il ne fallait pas commencer à paniquer. Ce n’était ni le moment, ni l’endroit. Après tout, à quoi cela servirait-il ? Il était seul. Personne ne pourrait l’aider à se calmer.
Cette pensée lui donna un léger haut le cœur. Il entrouvrit ses paupières, fixa quelques instants son plafond d’un blanc terne, sinistre et sentit quelques larmes se précipiter contre ses cils. Seul. C’était bien ce qui l’inquiétait.
Soufflant pour évacuer ses émotions négatives, il passa une main lasse dans ses cheveux et les démêla distraitement. Il s’essaya finalement en tailleur sur le matelas trop dur que ses parents et lui avaient acheté en toute urgence.
Andrea ne s’était à aucun moment attendu à être pris dans une école aussi prestigieuse que l’université scientifique de Solem. Tout le monde autour de lui avait bien évidemment affirmé que c’était chose faite, dès le moment où il avait envoyé sa candidature, mais il n’avait pas voulu y croire. Pourquoi lui, après tout…? Nombreux étaient ceux qui étaient bien plus doués que lui pour suivre un tel cursus. Alors, il avait postulé sans nourrir de grands espoirs… Juste pour effleurer ce rêve du bout des doigts. Bien sûr, une part de lui voulait que ce souhait se réalise et était convaincue que tout était possible… Mais cette petite voix était bien souvent bâillonnée par un esprit autodestructeur et médisant. C’était ça, la vie d’Andrea. Toujours se déprécier, se sous-estimer, et terminer à chaque fois dans les dix premiers.
D’ailleurs, n’avait-il pas été major de sa promotion en dernière année de licence ? C’était bien pour cela qu’on avait maintenu sa bourse du mérite, décrochée lors de sa première année d’université.

Le jeune homme avait un parcours rêvé, que de nombreux étudiants n'osaient pas même envisager… Et lui, tout angoissé qu’il était, ne se rendait pas même compte de sa réussite, ne retenant bien souvent que les évènements négatifs qui avaient jalonné sa scolarité.
Car Andrea avait toujours été un excellent élève. Et d’ailleurs, d’année en année, de niveaux en niveaux, il n’avait cessé d’améliorer ses résultats. Beaucoup de professeurs décrivaient une machine folle, lancée à pleine vitesse sur une route lisse, survolant les obstacles. Cette machine accélérait de plus en plus, incroyable, surprenante… Tant qu’un jour viendrait où le moteur risquerait de tomber en panne… Ça, bien sûr, Andrea préférait l’ignorer. Il prenait l’image comme un compliment, en rougissait un peu et en oubliait la moitié dans les moments difficiles. Ce n’était évidemment pas volontaire. Le garçon était d’une nature angoissée, et ne choisissait pas de se mettre dans des états déplorables avant chaque examen important. C'était purement accidentel. Une souffrance cyclique qui, d'une certaine façon, le boostait, l'obliger à travailler, à étudier toujours plus sans perdre haleine…
Et désormais, après une école élémentaire classique, un collège chaotique, un lycée où il s’était révélé, une licence où il avait brillé, il était arrivé là. Dans son petit studio de 9m2, idéalement situé au cœur de Solem, à deux pas de son université. Prêt pour un Master élitiste, où il rencontrerait sans doute les crèmes de la région. Prêt pour un Master connu pour être un des plus complexes, presque impossible à décrocher, peuplé d’élèves tous au moins cinq fois plus riches que lui.
Comment allait-il être vu, dans ces classes, dans ces amphithéâtres…? Comme la plèbe s’invitant dans un milieu aisé…? Comme une folle perdu sur les bancs de la plus prestigieuse faculté de Salva…? Toutes ces questions défilaient dans son esprit sans qu’il ne sache vraiment comment y mettre un terme. C’était tout autant de piques, de petites blessures, de terribles angoisses qui s’accumulaient et s’échappaient finalement par ses larmes de terreur qu’il essuyait vainement, attendant que la crise veuille bien passer.

Asra était au beau milieu de ce placard à balai, examinant de ses grands yeux ingénus son nouvel habitat. La petitesse du studio semblait lui plaire. C’était à sa taille ; elle s’y sentait comme chez elle. L’odeur n’était bien évidemment pas encore celle de son maître. Ça sentait le propre, le produit désinfectant, la peinture encore toute fraîche… En y mettant pour la troisième fois les pieds – cette fois-ci définitivement –, Andrea s’était empressé d’ouvrir la fenêtre. Il ne supportait pas ces odeurs fortes ; elles lui faisaient tourner la tête.
Une demie-heure plus tôt, tout le monde était encore là. Sa mère, son père, ses deux grandes sœur, sa meilleure amie. Six personnes dans un aussi petit appartement ; autant dire que tout le monde se marchait dessus. Faten éclatait de rire chaque fois que quelqu’un la bousculait ; il fallait avouer que sa grande taille ne lui facilitait pas la tâche. La demoiselle avait toujours dépassé Andrea de trois bonnes têtes, et sous ce plafond bas, elle avait presque été obligée de courber l’échine pour pouvoir entrer. En s’examinant dans le miroir de la salle de bain pour remettre en place ses cheveux bleu pétard, elle avait lancé un petit regard taquin à son meilleur ami et avait déclaré sur un ton gentiment acerbe : « Eh bien ! Au moins tu ne perdras pas, là-dedans ». L’austréen avait un peu ri et haussé les épaules, signe d’un embarras monstre qui ne pouvait s’exprimer simplement avec des mots. Ses parents, quant à eux, s’étaient inquiétés. Évidemment ; laisser leur fils chéri, leur petit dernier dans un espace aussi restreint, dans une ville aussi grande, c’était une épreuve. Monsieur et Madame Saadauri, malgré les nombreuses échauffourées qui avaient jalonné l’adolescence et l’éducation de ce garçon atypique, l’aimaient d’un amour irrationnel et le couvaient comme leur petit trésor. Andrea les avait bien évidemment rassuré, leur promettant de prendre soin de lui et de sa petite Asra, l’amour de sa vie depuis plus d’un an et demi : « Tant qu’elle est avec moi, je ne serai pas tout à fait seul, ne vous inquiétez pas. »
Foutaises. Bien sûr qu’il était seul. Le jeune homme descendit de l’échelle qui menait à son lit, perché tout près du plafond, et vint s’accroupir auprès de sa petite merveille pour lui donner quelques caresses réconfortantes. C’était plus pour lui-même que pour la petite Psystigri, pas perturbée pour deux sous. Il fit une tentative de sourire sincère, qui aboutit en une grimace pitoyable. Un nouveau soupir fit trembler son corps frêle et il prit finalement la créature dans ses bras, la serrant fort contre sa poitrine. Son nez se perdit un instant dans sa fourrure souple et douce et il respira son odeur à plein poumon. Asra se laissa faire, de bonne composition, appréciant les câlins et étreintes de son dresseur.

Andrea tira la chaise du bureau encastré sous le lit et s’y assit avec une certaine lassitude, contemplant d’un œil vide ce studio encore très impersonnel. Il avait bien évidemment apporté dans ses valises de nombreux cadres photos, des albums entiers de clichés qu’il trierait certainement pour afficher les meilleurs… Il y avait aussi de petits bibelots qui lui rappelaient ses vacances avec sa famille, avec ses amis de l’association Arc-en-Ciel de Woestan… Bref. De quoi décorer et rendre cet intérieur un peu plus chaleureux. Il ne lui manquait que le courage de s’y lancer.
Asra leva ses grands yeux ronds vers lui et piailla un peu en désignant son sac, abandonné dans l’entrée, sur un radiateur qui ne servirait sans doute jamais à rien dans une ville aussi chaude que Solem. Le jeune homme lui jeta un regard interrogateur et la Psystigri se trémoussa dans ses bras pour qu’il la libère. Dressée sur les genoux de garçons, ses iris violets se mirent à luire d’une lumière étrange et le sac, comme par magie, s’éleva pour atterrir dans les bras d’Andrea :

▬ Ah, j’ai compris, dit-il. Tu veux que je fasse sortir Nour de sa Pokéball, hmm…? Pour une fois qu’il a bien voulu y entrer…

Il avait dû lutter avec son Météno, lui expliquant de toutes les manières possibles et imaginables qu’il ne serait pas possible pour lui de le laisser vagabonder dans l’appartement alors que tout le monde finissait de défaire les cartons. La créature célestes en avait finalement convenu et avait accepté de rentrer dans cette pokéball qu'il ne connaissait encore ni d’Ève, ni d’Adam. Un petit pas pour Nour, un grand pas pour Andrea.  
Mais il était plus de temps de le libérer, Asra avait raison. Il ouvrit la fermeture éclair de son sac à bandoulière et saisit l'objet rond, décoré d'un petit sticker en forme d'étoile. À peine eut-il mis la main dessus que la pokéball se mit à vibrer. Il eut un petit sourire amusé et appuya sur le bouton central pour le laisser sortir. Aussitôt, une petite boule pleine de piques, d'un orange vif et brillant d'une lueur mystérieuse apparut dans la pièce principale, voletant dans tous les sens. Le Pokémon parut étonné, découvrant son nouveau chez-lui avec émerveillement. Il fit un petit tour, ne manquant pas de s'intéresser grandement à la fenêtre ouverte, et laissa échapper un petit rire cristallin à l'attention d'Andrea. Ce dernier lui rendit cet éclat de joie par un grand sourire attendri :

▬ Alors ? Qu'est-ce que tu en penses ? L'étoile fit un petit tour sur elle-même, comme si elle dansait de contentement. Moi aussi j'aime bien. C'est juste… Un peu exigu. Mais… Il y a un lit, un bureau, une petite cuisine… Et une salle de bain. Tout pour vivre. Alors je ne vais pas me plaindre.

Il se leva à nouveau, faisant attention à ne pas se cogner au lit, et posa la Psystigri sur le parquet pour aller ouvrir sa valise qui contenait ses vêtements ainsi que quelques albums photo plein à craquer de clichés retraçant une grande partie de son enfance et de son adolescence. Il était inutile de se morfondre… Maintenant, il lui fallait agir ! Aussi, après avoir pris une grande inspiration, il sortit tout ce qui l'intéressait de ce bagage plein à craquer et jeta le tout sur son lit où il remonta non sans râler un peu : cette échelle faisait vraiment mal aux pieds.
Nour le rejoignit, virevoltant silencieusement autour de lui avant de se poser sur son épaule, diffusant autour de lui une chaleur très agréable. Il était déjà tard ; le jour commençait à laisser place à la nuit… Andrea tira sur la petite ficelle qui allumait la lampe murale, accrochée au plafond.
Le but était de faire un mur de photos au-dessus de son lit et à côté de la porte d'entrée. Récapituler sa vie en quelques images débordant de joie et d'amour : voilà donc ce qu'il lu fallait pour se sentir mieux.
Il dégagea un tas de photos non triées dans les pochettes et les étala sur ses couvertures, l'air concentré, les sourcils froncés, le nez plissé. Nour désigna aussitôt une photo de son dresseur en compagnie de Faten, qui avait, à cette époque, les cheveux courts et d'un rouge flamboyant. Un sourire se dessina sur le visage attentif du garçon alors qu'il rejeta sa chevelure en arrière pour ne pas être gêné. Les perles qu'il y avait accrochées teintèrent doucement dans son dos. C'était une photo qui avait été prise deux ans et demi plus tôt, alors qu'il venait de rencontrer la jeune femme à la première gay pride de Woestan. Un souvenir qui demeurait gravé dans son esprit ; très coloré, très joyeux… Il se souvenait de beaucoup de détails, et sa rencontre avec cette grande fille chaleureuse et extravertie était sans doute l'un des évènements les plus marquants de sa vie.
Andrea, toute sa scolarité, avait été un garçon discret dont la vie sociale n'avait jamais été très chargée. D'abord par timidité au primaire et au collège, puis par manque de temps. Le travail avait toujours pris beaucoup de place dans sa vie privée et l'avait bien souvent empêché de s'intégrer dans les groupes qui s'étaient formés au cours de ses années de lycée. Bien sûr, il avait été bien souvent beaucoup apprécié par ses camarades. Un garçon excellent mais profondément gentil et généreux. Aider quelques élèves en difficulté ne lui avait jamais posé aucun problème et chacun le lui avait rendu par un respect et une bienveillance remarquables… Seulement, en quittant son école pour se lancer dans sa licence, les amis n'avaient pas suivi. Andrea s'était retrouvé seul, et c'était à cette époque qu'il avait fait la connaissance de Faten.
Cette même Faten qui, parfaitement inconnue, était venue l'aborder en plein défilé pour lui crier dans le brouhaha ambiant ô combien elle adorait son maquillage.
Andrea examina la photographie de plus près et se remémora le temps infini qu'il avait passé à se peindre le visage aux couleurs de l'arc-en-ciel. Ses yeux, d'un gris profonds, semblaient ressortir, ses cils, noircis de mascara, lui donnaient un air superbe. Effectivement, avec du recul, il admettait que le look qu'il avait adopté ce jour-là était des plus marquants… Un sentiment de fierté gonfla sa poitrine.
À la fin de la manifestation, Faten lui avait donc laissé son numéro. Les deux étudiants s'étaient bien entendus, et il aurait été dommage de ne pas se revoir… Aussi, après avoir un peu hésité, Andrea avait fini par la rappeler. De fil en aiguille, la jeune femme l'avait introduit dans son association de lutte et de prévention autour de la communauté LGBTQ et ils étaient devenus de très bons amis.
Aujourd'hui, l'étudiant en astrophysique considérait cette fille pétillante comme sa meilleure amie. Et c'était un sentiment réciproque… À vrai dire, c'était sans doute elle qu'il avait le plus eu de mal à quitter en venant s'installer à Solem…
Un petit soupir triste vida ses poumons. Il mit la photographie de côté et s'intéressa à la suivante.
Vacances à Mésoé avec les membres de l'association. Les seuls vrais amis d'Andrea, à n'en point douter. Faten au premier plan, plus excitée que jamais, en maillot de bain. Fabio, derrière, luttant contre une Pamela enragée, l'attaquant à coup de crème solaire et de jets d'eau… 
Il y avait même son ex de l'époque, sur cette photo. Elle commençait à dater… Un an ? Un an et demi ? Oui, dans ces eaux-là. Il avait quitté Rachid trois mois après. Une rupture difficile ; la dernière. Depuis, c'était calme plat – hormis quelques coups d'un soir qu'il tolérait encore pour se détendre et s'amuser. Après tout, en amour, Andrea n'avait jamais été très chanceux. Trahison, manipulations, tromperies, manque d'efforts, non-réciprocités, intérêt purement sexuel… Ses quatre précédentes relations s'étaient soldées en échecs cuisants. Tous avaient sans doute profité de sa naïveté évidente, de sa gentillesse inconsidérée. Le jeune homme aimait sans compter, s'attachait tant à son partenaire qu'il se laissait dévorer par ses propres sentiments et par l'autre qui prenait le dessus et abusait de sa confiance.
Un triste constat qu'il n'avait fait que quelques mois plus tôt, victime d'un blocage lorsqu'un garçon s'était déclaré et lui avait demandé de devenir son copain. Il avait refusé, par peur d'être une fois de plus roulé dans la farine.
Il avait besoin de temps pour se reconstruire.

Des clichés de boîte de nuit, dont certains pris et développés par ses amis… Lui, complètement torché, aux bras d'un inconnu… Le garçon se mit à rire et rougit un peu devant certaines photos un peu embarrassantes. Nour siffla d'étonnement et il le rabroua gentiment avant de remiser ces clichés au fond du paquet. Inutile d'afficher ça.

Il lui sembla ensuite remonter dans le temps. Son visage rajeunissait petit à petit… Le diplôme de fin de lycée, avec cette uniforme qui lui était trois fois trop grand – sa mère n'avait pas réussi à lui trouver la bonne taille –, les vacances à la mer avec sa petite famille… Jamila et Kamar avaient vingt-trois et vingt-six ans. Lui seulement dix-sept. Ces souvenirs avec ses deux grandes sœurs emplissaient son cœur de joie. La famille, c'était important, et malgré tous les déboires qu'il y avait eu à son sujet, personne ne l'avait abandonné. Son père et sa mère étaient restés soudés. Il avaient accepté l'homosexualité de leur fils, mais aussi son apparence si particulière. Parfois, bien sûr, les remarques fusaient encore… Mais il n'avait jamais renié ce garçon qui, au fond, leur avait apporté tant de bonheur et de fierté.
Un instant, Andrea pensa que s'il avait échoué dans ses études, leur comportement vis à vis de lui, de ses préférences, n'aurait pas été le même. C'était effectivement une éventualité… Un peu triste, mais qui se tenait, se justifiait. Il porta son index et son pouce à ses cils enduits de mascara et les décolla du bout des ongles. Peu importait, après tout. Le principal était d'être accepté dans sa réalité à lui. Certes, il revêtait toujours des vêtements moralement acceptables à leurs yeux pour aller les voir, mais il était fier de leur tolérance. Il les aimait plus que tout et leur était infiniment reconnaissant.
Sans ses parents, Andrea n'aurait jamais pu se lancer dans ses études à Solem. Ils avaient été toujours là pour l'encourager, lui remonter le moral, l'apaiser, le rassurer… Bien sûr, ses crises de panique, ses angoisses les avaient souvent dépassés, mais ils s'en étaient sortis, à trois. Parfois même à cinq, si on comptait ses deux grandes sœurs. Mais ces dernières étaient déjà mariées. Des vacances au complet, comme celles-ci, il n'y en avait pas eu beaucoup… Une peine pour ce garçon qui adulait ses sœurs. Elles aussi chérissaient leur petit frère, ignorant certains détails de sa vie privée qui auraient pu les incommoder. Andrea restait Andrea. Point final.

Et puis Andrea, avant tout, c'était une tête, comme disaient souvent les autres. Les photos qui suivaient révélaient une autre partie de sa vie privée. Celle-ci, il l'avait exacerbée pour en faire sa passion, pour accepter d'en faire un métier. Tout avait commencé avec ce voyage de fin d'élémentaire, dont il retrouvait une trace un peu abîmée avec cette vieille photo collante de poussière. Un petit Andrea souriait à pleines dents avec ses amies – bien plus nombreuses dans son entourage que les garçons –, devant une magnifique télescope dont l'œil de verre était fixé sur le ciel vaguement étoilé. C'était à une heure tardive… Le crépuscule. Tout le monde attendait pour découvrir les étoiles… C'était au cours de cette classe verte qu'Andrea s'était découvert une obsession pour le monde céleste. L'astronomie, la physique, les lois de l'univers… 
En revenant, il s'était armé d'ouvrages illustrés, d'encyclopédies relatant le nom et les caractéristiques de tous ces petites points lumineux dans le ciel… Il avait appris sur le tas, s'était gorgé de connaissances très pointues pour un jeune de son âge… Cela lui avait valu la sympathie de son professeur de physique-chimie, au collège… 
Ses parents, pour fêter son brevet, lui avaient même offert un télescope d'occasion, un peu approximatif, mais plus beau cadeau du monde pour l'adolescent fasciné par l'univers qu'il était…
Aujourd'hui, cette passion l'avait amené à faire des études en astrophysique, un domaine pointu, ardu, mais terriblement excitant. Il frissonnait d'impatience à l'idée de découvrir ses premiers cours, de se replonger dans ce monde complexe, énigmatique…
Andrea affichait alors un petit sourire satisfait, en redécouvrant ces photos qui retraçaient l'évolution de l'apprenti chercheur qu'il était devenu… Les sorties à la montagne pour observer les étoiles avec son père, ce voyage à effectif réduit, organisé par un de ses professeurs de licence… Il avait été le premier au courant de cette petite virée au sommet de Thacie, non loin de l'observatoire. L'homme, âgé de soixante ans, était celui qui avait encouragé Andrea à postuler pour l'université des sciences de Solem. Celui qui l'avait soutenu et rassuré jusqu'au bout. Un véritable lien d'amitié les connectait désormais… Il avait su reconnaître en son élève un potentiel aiguisé, une intelligence et une ambition rares qui le distinguaient des autres. Toujours en contact, Andrea ne cessait de le remercier pour ce voyage passionnant dont il retrouvait soudainement quelques clichés.
C'était dans cet observatoire, aux côtés de ce grand homme, qu'il avait rencontré Nour… 

Le Météno, toujours penché sur son épaule, piailla de contentement en reconnaissant la scientifique qui avait accepté de le lui céder.
Lui adressant un grand sourire, Andrea referma l'album pour le taquiner un peu, le chatouillant et se délectant de ses éclats de rire célestes…
Asra, sans doute lassée d'être seule, perdue dans ses pensées, plantée au beau milieu de la pièce, escalada à son tour l'échelle et vint se lover contre son maître pour piquer un petit somme.

Andrea avait déjà sélectionné une vingtaine de photos. Il ne restait plus qu'à les accrocher… Bientôt, son studio fourmillerait de visages connus et de souvenirs joyeux qui le motiveraient chaque matin.
Doucement, il se rallongea sur le matelas et examina le plafond éclairé par le halo de lumière produit par sa lampe murale… Il pensa que des étoiles fluorescentes seraient du plus bel effet collés à cette tenture laiteuse qui deviendrait, dans la nuit, une voûte céleste rassurante.
Un long bâillement découvrit ses dents bien alignées.

Les souvenirs, c'était bien. Mais désormais, il lui faudrait refaire sa vie dans cette ville. D'abord, il commencerait par rendre visite à l'association Arc-En-Ciel de Solem, comme le lui avait indiqué le directeur de celle de Woestan : "Tu seras un excellent élément", avait-il ajouté. Il était vrai qu'Andrea s'était beaucoup investi, acceptant même d'intervenir dans les collèges et les lycées pour faire un topo sur les infections sexuellement transmissibles et les orientations sexuelles… Hmm. Oui, il irait voir l'association de la capitale austréenne. Il s'y engagerait, même. C'était essentiel pour sa stabilité mentale, pour rencontrer du monde… Le jeune homme avait terriblement besoin de se faire des amis, par ici. Dans le cas contraire, il ne tiendrait pas. Pas avec les études qui l'attendaient… 

Mais pour l'instant, c'était l'été, les vacances. Il devait en profiter, se ressourcer pour redémarrer du bon pied, faire bonne impression dès le début, ne surtout pas perdre le fil.
Il soupira, sentant le stress revenir aussi vite qu'il s'était éclipsé.
Bientôt, la machine infernale se remettrait en route… Allait-elle s'en sortir ? Le moteur allait-il tenir…? Là était toute la question.

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Votre pseudo – Lelex (promis, c'est le bon, cette fois-ci ;; je mens paas…)
Âge – XIX
Comment avez-vous trouvé le forum ? – eh

Code du règlement – Paraît qu'c'est bon les mimigales grillées…


James Arrow
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Jamais le Soleil ne voit l'Ombre ▬ Andrea Miniature_745_Diurne_SLJamais le Soleil ne voit l'Ombre ▬ Andrea Miniature_745_Nocturne_SLJamais le Soleil ne voit l'Ombre ▬ Andrea Miniature_745_Cr%C3%A9pusculaire_USUL
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Inventaire : - 1 Pokéball
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James Arrow
Queen Contrebandier
Jeu 6 Aoû - 11:57   
Saluuuuut beau gosse. On se connaît ? Tu as un 06 ? pervers

Rebienvenue avec ce beau gosse que j'aime déjà d'amour. Ses petits Pokémon sont adorables, la petite Asra me fait trop craquer. blush et Nour est trop pipou, ça a été un coup de coeur pour Andy quasi immediat 8D

J'ai vraiment hâte d'en savoir plus, je t'attends au tournant joli coeur ~ toimêmetusais
Victini
Victini
Pas de compétences
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Jamais le Soleil ne voit l'Ombre ▬ Andrea Ykz2
Inventaire : //
Jamais le Soleil ne voit l'Ombre ▬ Andrea Ykz2
Victini
Pokémon Légendaire
Ven 7 Aoû - 21:59   

Félicitations !!

tu es validé(e) ~


Et j'enchaîne la deuxième validation de la soirée avec cet adorable petit Andrea. blush

Ai-je besoin de te dire à nouveau à quel point je l'aime ? Non ...? Eh ben je vais le faire quand même. Andrea est vraiment un petit ange : tout dans la timidité, dans la pudeur, dans l'humilité. Il semble tout fragile, comme si la moindre petite secousse pourrait suffire à le briser en deux. Il me touche énormément, et je me reconnais même un peu dans certains de ses aspects. eew Il promet d'être un personnage très doux, mais avec son petit caractère quand même. Il en faut bien, pour taner le cuir de certains ... ~ toimêmetusais

J'aime beaucoup l'histoire racontée comme cela. Comme quoi il n'est pas toujours utile de partir dans des romans ! En quelques paragraphes, tu nous dépeins la vie simple mais forte en émotions de ce jeune garçon particulier. Il a été bien entouré : des parents compréhensifs, des soeurs présentes, de bons amis ... même si maintenant il doit commencer une nouvelle vie à Solem. Mais il est entre de bonnes mains, avec Asra et Nour, c'est une certitude.~

Une fois encore tu me sors un personnage très marquant, toujours sous ta belle plume. Je te le répète sans cesse mais tu es super douée pour faire ressortir toutes les émotions, ce qui rend toujours les lectures de tes textes assez particulières. Je sais pas si ça le fait que sur moi, mais je me sens transportée à chaque fois. Bref, c'est toujours d'agréables moment que tu me fais passer. :blush.

Je te valide donc avec grand plaisir ! Et bien sûr, rendez-vous en RP grin

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Tu gagnes :
+ 1 Jamais le Soleil ne voit l'Ombre ▬ Andrea Pok%C3%A9_Ball ; + 2 Jamais le Soleil ne voit l'Ombre ▬ Andrea Potion ; + 1 Jamais le Soleil ne voit l'Ombre ▬ Andrea Total_Soin

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