Steinford Camille

Histoire

Les belles histoires proviennent uniquement de contes de fées. Elles sont mensongères car jamais, dans la vie, tout peut bien se passer. Il n'existe, dans la réalité, de "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants". Ici, ce n'est pas le cas. Enfin, principalement pour la noble famille Steinford qui eurent toutefois un beau mariage, une belle relation. Avant que tout cela ne se dégrade. Un enfant fût désiré, même plusieurs car déjà, Mme Steinford s'imaginait avec beaucoup de petits chérubins, courant le domicile familial, embrassant grands-parents, oncles et tantes. Mais comme dit, tout ne se passe jamais comme on le désire.

Une grossesse vint, le pure bonheur à l'idée de devenir de futurs parents mais bientôt, le rêve se brise. Le tout se complique, vomissements à longueur de journée pour la mère - c'est normal me diriez vous - mais beaucoup trop. Et vinrent des pertes de sang, des complications. Alors, Mme Steinford accoucha d'un petit bébé prématuré de six mois, à peine si on savait qu'il allait survivre, tellement il était petit et frêle, si fragile enfant. Mais aussi, la stérilisation de sa mère. Alors bien sûr, elle pleura beaucoup car son rêve s'était envolé pour de bon et personne ne savait si la petite créature rose allait réussir à grandir, vivre.

Pourtant, le destin réserve bien des surprises puisque, désormais vivait Camille, de ses un an. Quelques problèmes de santé que l'enfant gardera à jamais, peau si pâle qu'on devine une maladie génétique. Et pourtant, ce chérubin, miraculé, voulait vivre, à tout prix. Mais derrière tout ça, les parents de l'enfant n'étaient pas d'accord sur un point ; le sexe du bambin. Ils n'auront plus jamais d'enfants, alors, Mme Steinford proposa l'éducation féminine alors que Mr. Steinford jura de le faire grandir en tant que gentleman.

Et c'est sûrement ainsi que Camille ne fût, ni garçon, ni fille, dès son plus jeune âge.

- Et tu es quoi au juste, Camille ? Une fille ou un garçon ?
- Les deux ! Répond le petit enfant, emmitouflé dans un kimono fait de blanc et d'or alors qu'il faisait danser alégrement son ombrelle au dessus de sa tête.

Alors, les rires vinrent, se moquant facilement de Camille, puisqu'iel n'était ni l'un, ni l'autre. Pour des petits, il était facile de se moquer de la différence de quelqu'un qui ne rentrait juste pas dans les normes de la société. Pourtant, le genderfluid se fichait guère qu'on se moque de lui, ou d'elle. Iel ne s'était jamais posé la question de pourquoi iel était ainsi et cachait secrètement son réel sexe.

- Pourquoi vous vous moquez ? Le plus important, c'est que je respire, non ?

De nouveau des rires, des moqueries. Bien sûr, ça le blessait un peu, Camille, mais pourquoi s'attarder sur des petits détails ? Pourtant, il avait mal mais continuait de sourire, parce qu'il ne faut pas montrer aux autres sa faiblesse. Heureusement, il y a toujours quelqu'un qui est de notre côté, qui est prêt à faire n'importe quoi pour nous aider. Et Aurora, une magnifique macronium, blessée de sentir son jeune protégé se faire insulter ainsi, lança alors une attaque fouet liane sur le séant de ces vilains enfants avant d'embrasser tendrement de son visage celui de l'enfant.

Camille continua à grandir, ignorant les moqueries de ceux de son âge et souvent, trop éloigné de l'école pour ses problèmes de santé. Le soleil lui brûlait continuellement la peau, elle pelait, s'abîmait si on ne lui mettait pas plusieurs couches de crème solaire. Et pourtant, iel ne pouvait rester plus de deux heures en plein soleil. De plus, iel coûtait cher, en soin et ses parents ne cessaient de se disputer, déchirant au fur à mesure la famille en deux. Camille le savait, iel les entendait la nuit, s'accrochant à sa couette alors qu'iel écoutait Mme et Mr. Steinford s'insulter, et des verres brisés. Pourtant, lorsque le soleil se lève, on reprend un rythme normal, on fait comme si de rien n'était, pour ne pas briser la fragile santé de Camille.

Alors forcément, l'enfant fût surpris lorsque ses parents décidèrent de lui offrir son tout premier pokémon, un bébé togépi. Jamais ses géniteurs ne se mettaient d'accord concernant leur héritier, parce qu'iel n'était ni une fille, ni un garçon au yeux de chaque. Mais malgré ce présent, on pouvait ressentir une certaine tention, entre les deux adultes, et cela, ça brisait encore un peu plus Camille qui ne savait se confier qu'à sa grand-mère et son pokémon Aurora.

Deux ans plus tard, Camille fêta ses douze ans, toujours frêle enfant qui en faisait à peine huit ans d'apparence. On lui demanda ce qu'il voudrait, comme merveilleux cadeau. Mais le genderfluid ne voulait rien recevoir, il avait juste un souhait ; participer à un concours.

- Pourquoi, Camille ? Tu es si frêle, si fragile... Tu risquerais de te briser les os en trébuchant ! S'effraya la jeune mère.
- Pffft, de la coordination ? Mais c'est pour les filles, ça. Toi, t'es un bonhomme, un vrai ! Marmonna le père.
- Un homme ? T'entends-tu dire ? Camille est une demoiselle fragile, elle doit faire attention à sa santé ! S'indigna sa femme.

Forcément, ça blessait un peu Camille, que ses parents ne se décident sur son genre mais iel avait toujours vécu ainsi, alors, être une fille ou jour, et un garçon de l'autre, ça ne l'avait guère déranger. Mais aucun de ses parents ne voulurent l'accompagner à un concours de coordination, ne restant plus que la grand-mère maternelle. Celle-ci fût charmer par le rêve de son petit-enfant, ignorant la guerre entre sa fille et son beau-fils, accepta d'aider le pré-adolescent pour son premier concours, lui prêtant même son amie de toujours, Aurora.

Depuis ce jour, Camille prit goût à la coordination, endroit où iel se sentait lui-même, nullement gêné d'être habillé comme une demoiselle ou un gentleman, un jour suivant. Alors, sa grand-mère lui promit de prendre soin de Aurora, que ce sera ce macronium qui l'aidera à atteindre son rêve. C'est sûrement ainsi qu'iel commença ses premiers concours, en compagnie de deux pokémons.

Atteignant l'âge adulte, ses pokémons ayant évolué à leur tour, Camille n'avait toujours pas quitté le domicile familial, sentant l'hostilité grandissante de ses parents. Iel savait pourtant qu'iel était aimé, qu'importe la façon dont iel avait été élevé. Mais voir sa famille se déchirer à cause de sa naissance lui déchira le coeur. Ainsi, Camille décida de quitter pour de bon ceux qui l'avaient aimer.

" Chère Mère, cher père,

Je m'excuse auprès de vous, de mes grands-parents, oncles, tantes et cousins. Mais cela ne peut plus durer. Je ne supporte plus de vous voir vous disputer. Je sais que je suis votre seul enfant, fille ou fils, qu'importe, je serai toujours les deux à vos yeux. Mais ma naissance vous a fait plus de mal qu'autre chose. Je vous entends, depuis des années, vous déchirez l'un et l'autre et cela ne peut plus durer.

Me voilà désormais adulte, prêt.e à m'envoler de mes propres ailes. C'est pour cela que je décide de partir de la maison familiale, afin de vous enlever le poids mort que je suis. Nullement que je me dénigre, loin de là. Mais je suis la source de tout vos problèmes.

Prenez du temps entre vous, aimez-vous à nouveau avant ma naissance, retrouvez-vous. Car moi, voyez-vous, j'aurai voulu avoir des parents aimants, qui s'aiment l'un et l'autre. Pas des parents qui ont le devoir de rendre leur enfant heureux alors qu'ils se blessent au fond d'eux.

N'ayez pas de crainte pour moi. Je sais que je suis fragile, je ferai bien attention à ma santé. Joyeuse et Danseur seront à mes côtés, ils me protégeront quoiqu'il arrive et j'en ferai de même pour eux. De plus, je compte bien devenir un champion de la coordination et je m'en excuse auprès de Père. Je sais que ce rêve ne tient pas à celui d'un garçon mais je compte bien montrer au monde que la beauté est partout, même dans ce qui est hors norme, comme moi.

Je ne sais pas où j'irai, mes pas me mèneront et je continuerai à vous écrire, à espérer qu'un jour, entre Mère et Père, tout redevienne comme avant.

Je vous aime fort,
Votre fille et fils, Camille. "

Fût la lettre qu'on retrouva sur le chevet de la chambre de Camille.

Ainsi, iel se retrouva sur la région de Salva, nouvelle terre et dites plein de promesses. Il était sûr que iel aura du mal à trouver sa place mais la persévérance devait être de mise. C'est d'ailleurs après quelques jours arrivé sur ces terres que iel découvrit Courage, son tout premier pokémon attrapé. Bien que leur rencontre fût hasardeuse, Camille vit en cette créature un immense potentiel.

- Bonjour toi. Je me présente, Camille Steinford. Voudrais-tu m'accompagner dans les concours, afin de montrer que chaque personne est unique, aussi belle qu'une étoile ?

Murmura le jeune genderfluid, attrapant doucement la main de son nouvel ami.