Tales of Salva

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Ooh, you shouldn't have ~ ▬ JAMIE
James Arrow
James Arrow
Pas de compétences
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Pokédollars : 151
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Inventaire : - 1 Pokéball
- 2 Potions
- 1 Total-Soin
Ooh, you shouldn't have ~ ▬ JAMIE Miniature_Badge_Roche_RFVF
James Arrow
Queen Contrebandier
Jeu 2 Juil - 18:54   

JAMES ARROW

Identité

NOM Arrow
PRÉNOM James (dit Jamie)
ÂGE 25 ans
ORIENTATION SEXUELLE Pansexuel

ORIGINES Salva - Thacie
VILLE NATALE Euranie
DOMICILE ACTUEL Euranie

ACTIVITÉ/MÉTIER Membre des Queen Lapras
VOTRE RANG Contrebandier

NOM DE L'AVATAR Loki Laevatin - Kamigami no Asobi

ton image
imageGrace
32 - Femelle - Lougaroc - +4

Grace, c'est la tête froide de leur petite bande de bras cassés. Louve calme, sereine et intelligente, elle impose le respect et personne n'ose aller à l'encontre de ses décisions. Personne qu'elle ne correspond mieux à l'adage "méfie-toi de l'eau qui dort". Car derrière son apparente sérénité, Grace est dotée d'un caractère de feu qui ferait pâlir les plus courageux. Néanmoins, il lui en faut avant qu'elle ne sorte de ses gonds et généralement, lorsque cela arrive ... ce n'est pas bien beau à voir.
Elle entretient avec Jamie une relation assez particulière. De prime abord, elle ne semble rien éprouver pour lui. Ce n'est pas la louve qui se couche à ses pieds et réclame des caresses au ventre, loin de là. D'ailleurs, elle refuse tout contact physique et se tient toujours à une distance raisonnable de lui. Pourtant, elle éprouve énormément d'affection pour cet humain qui lui a sauvé la vie. Si ses marques d'affections sont rares, elles ne sont pas inexistantes et Jamie sait les considérer à leur juste valeur.

Morsure Jet-Pierres Gros Yeux Hurlement
imageCallum
35 - Mâle - Lougaroc - +3

Il n'existe pas plus tête brûlée que Callum. En tant que digne Lougaroc Nocturne, il semble avoir constamment le diable au corps. La provocation est sa manière d'être et dès qu'il a l'occasion de se bagarrer, il la saisit sans hésiter. Il ne brille absolument pas par son intelligence ou son obéissance, mais demeure fidèle et parfaitement conscient des limites. Grace et lui forment un couple soudé et puissant, qui sèment parfois le trouble auprès des autres Pokémon des membres des Queen Lapras.
Avec Jamie, Callum est très têtu. Il aime se donner des airs de loup solitaire sans coeur, ce n'est vraiment pas le cas et monsieur est un grand adepte des grattouilles sous le menton. Son Dresseur sait exactement comment faire pour le mener par le bout du nez, et le Lougaroc ne semble pas vraiment s'en incommoder. Souvent, ils se bagarrent comme deux gamins et s'attirent les foudres de Grace, qui les remet en place comme des chiots trop turbulents. S'il ne l'avouera jamais, Callum est très dévoué à Jamie et le suivrait jusqu'au bout du monde.

Provoc Tomberoche Eboulement Jet de Sable
imageGannet
25 - Mâle - Lougaroc - +5

Dernier arrivé dans la meute, Gannet est le fils de Grace et Callum. Très joueur et maladroit, c'est un grand loup encore pataud qui n'est pas encore prêt à devenir un adulte. Malgré sa corpulence, il se prend encore pour un louveteau et ne semble pas avoir conscience de sa propre évolution. Indiscipliné mais adorable, il est perpétuellement en quête de jeu et de nouvelles aventures, ce qui a tendance à vite agacer sa mère. D'ailleurs, cette dernière le remet fréquemment à sa place et Gannet commençant petit à petit à s'affirmer ne semble pas forcément apprécié. Son caractère se développe encore, mais il tient davantage du gentil toutou que du grand méchant loup.
Gannet considère Jamie comme sa deuxième maman. Puisqu'il le connaît depuis son éclosion, il ressent envers lui une forte affection, qu'il manifeste par des câlins tendres et des fêtes monumentales. D'ailleurs, Gannet déteste être séparé de lui trop longtemps et hurle à la mort lorsque c'est le cas. Il apprécie tout particulièrement quand Jamie le gratte sur le ventre ou lui donne des bains, le Lougaroc étant de nature assez précieuse et délicate. Pour Jamie, il ferait absolument tout - sauf arrêter de grignoter ses chaussures parce que franchement, il n'y a rien de mieux qu'une bonne vieille basket pour se faire les dents !

Vif Roc Morsure Mania Jet Pierres

Caractère

Toute personne connaissant Jamie vous dira la même chose à son sujet : « quand même, c’est un sacré numéro ! » Et c’est peu de le dire. Ce n’est pas dans les habitudes de James d’être sérieux, quelle que soit la situation. Si ses professeurs l’ont toujours qualifier de clown ou même de bouffon, ses amis le considère plutôt comme un joyeux luron, un parfait plaisantin. Avec lui en général, il est bien difficile de s’ennuyer et il faut bien avouer que James apprécie avoir son petit public. Plus l’attention lui est destiné, plus il s’amuse. Se retrouver sous le feu des projecteurs ne l’a jamais dérangé, bien au contraire. Tout humoriste se doit d’avoir son public, et Jamie s’assure de ne jamais le laisser se lasser. Comique de ridicule, jeu de mot bien placé et farces inopinées sont ses mots d’ordres et il ne se passe pas un jour sans qu’il ne se laisse tenter par un petit numéro d’extravagance. La plupart du temps, il aime faire son numéro dans les bars ou même au beau milieu de la rue. Il y a toujours quelques passants curieux qui finissent par lui accorder leur attention puis à le gâter de leur rire – parfois même, les plus généreux lui glissent même quelques pièces.

Mais ne vous fiez pas à son air de tout ingénu. James n’a absolument rien d’innocent, il ne faut pas se laisser amadouer par son caractère jovial et, en apparence … gentil. Car derrière ce sourire se cache un véritable fripon, un garçon mesquin et menteur qui ne pense qu’à lui. Pourtant, il a connu une enfance heureuse, où il ne manquait jamais de rien. Ses parents adoptifs se sont toujours pliés en quatre pour satisfaire le moindre de ses désirs, et leur situation financière était vraiment très correct. Sûrement est-ce là tout le problème, d’ailleurs : Jamie est habitué à demander, puis recevoir. Il ne connaît pas le mérite, il ne connaît pas la frustration, il ne connaît pas l’attente. Ainsi, lorsque ses parents ont commencé à serrer les vis dans son adolescence, Jamie n’a pas compris. Et de ce fait, ce qu’on refusait de lui donner … il se le procurait lui-même. Et pas de la meilleure des manières. Chiper est devenu un réflexe : que ce soit les stylos de ses camarades à l’école ou les bonbons à l’épicerie, rien n’y échappait. Pourquoi payer lorsque l’on peut voler, hmm ?

Jamie n’a de ce fait aucun sens des responsabilités. Il ne réfléchi jamais à l’impact de ses actes et se contente de faire ce qu’il a envie de faire, qu’importe ce que les autres en pense. S’ils ne sont pas contents, c’est leur problème et pas le sien. James ne compte pas ramasser ses pots cassés, loin de lui cette sordide idée. D’ailleurs, la plupart du temps, il s’arrange toujours pour ne pas être tenu responsable de quoi que ce soit. Il arrive à faire porter le chapeau aux autres et à se tirer des pires manigances. Jamie est malin – trop malin. Il sait parfaitement amadouer son monde et obtenir gain de cause. Certains diront qu’il n’est qu’un connard et, quelque part … ils n’auront pas tout à fait tord. James est bien gentil, mais il peut vous planter un couteau dans le dos à tout moment. Si c’est pour se sauver les miches, il n’hésitera pas. Bien sûr, il y a quelques personnes auxquelles il tient trop pour leur faire cela mais les autres … dites-vous bien qu’il en faut, pour que Jamie vous considère vraiment comme un ami. Ne lui faites jamais confiance : il n’en est pas digne.

Il faut bien avouer que, dressez ainsi, son portrait paraît bien négatif. Mais en soi, Jamie n’est pas vraiment un mauvais garçon. Seulement, il a une conception de la vie assez … originale. C’est un électron libre qui se laisse porter par ses envies et qui ne laisse personne lui dicter sa conduite. Profiteur, cupide et avare, le rouquin aime l’argent et ne rate pas une occasion de se faire quelques dollars supplémentaires. S’il faut faire du charme à quelques gars attablés au bar, il n’hésitera pas une seule seconde. D’ailleurs, homme, femme … peu lui importe. Jamie n’est pas difficile : tous les profils ont du potentiel à ses yeux, et un rien suffit à le charmer. Néanmoins, il ne souhaite s’engager dans aucune relation. Il aime vadrouiller à droite, à gauche, se jeter dans n’importe quels bras et se réveiller dans des lits différents. Une façon de vivre bien irresponsable mais … ainsi est Jamie.

Physique

“Mais enfin, ce gamin n’a absolument rien de thacien !!”
Combien de fois Jamie a-t-il entendu ce genre de phrase, en flânant dans les rues d’Euranie ? Plus de fois qu’il ne peut en compter, en tout cas. Mais est-ce que cela le dérange-t-il vraiment ? Pas tant que ça. Après tout, ces gens n’ont pas tort : James est né à Thacie, mais ses origines sont toutes autres. Une peau si blanche, si pâle ne peut venir que du Septrion - de sa mère en l'occurrence. Une demoiselle toute jeunette qui, en formation sur l’île paradisiaque, est tombée sous le charme d’un Kalosien plus âgé, plus mûr - mais pas plus responsable. Leur amour, aussi passionné que bref, n’a duré que le temps d’un été. Puis monsieur s’en est allé retrouver la Tour Prismatique, non sans laisser une bombe à retardement dans les entrailles de mademoiselle. Une bombe prête à éclater dans neuf mois et à foutre sa vie en l’air. Impossible de la désamorcer : le temps qu’elle s’en rende compte, il était déjà trop tard. Elle allait devoir donner naissance à cet enfant, qu’elle le veuille ou non.

C’est pour cela que James n’a absolument rien d’un natif des îles. Ni la peau sombre, ni les cheveux crépus, ni même les yeux noisettes. Impossible de lui trouver des ressemblances avec ses parents biologiques, impossible de ne pas deviner dès le premier regard qu’il a été adopté. Mais James s’en fiche bien, de tout cela. Il aime sa peau blanche qui ne dénote jamais tant que cela dans la foule de Thacie, où se mêle mille et un horizons. Sa peau qui ne bronze pas, qui se contente de rougir sous le soleil redoutable du Sud. Pour s’épargner toute incommodité, Jamie ne s’expose jamais, et préfère se couvrir de vêtements à manches longues. Une bien drôle d’idée sur une île ensoleillée, mais qui ne le dérange guère. Le jeune adulte n’a aucune sensibilité à la chaleur, et porter un pull en plein mois d’Août lui arrive assez fréquemment. Il préfère cela à des couches épaisses de crème solaire - de toute façon, le farniente sur les plages de sable chaud, ce n’est absolument pas dans ses hobbies.

Oh, d’ailleurs, petite enquête. Quel âge donneriez-vous à monsieur Arrow ? Seize ans ? Dix-huit ? Allez, une petite vingtaine. C’est vrai qu’avec ses allures friponnes, son visage poupon et ses fringues trop grandes, il est évident de l’identifier comme un ingénu, un petit gars encore jeunot qui entre à peine dans l’âge adulte. Et pourtant, sieur Jamie a récemment soufflé ses vingt-cinq bougies. Ce gaillard irresponsable qui fait des grimaces aux enfants, il a fêté son quart de siècle il y a quelques jours à peine. Difficile à croire, certes - et c’est pourtant vrai. D’ailleurs, les méprises sur son âge l’agace. Impossible pour lui de s’attabler à un bar ou de se procurer un paquet de cigarettes en toute légalité sans avoir à présenter sa carte d’identité. Et comme monsieur adore passer pour un petit sans-papier, il ne l’a jamais sur lui. Sa solution ? Voler. Le larcin ne nécessite aucun âge, seulement une ingéniosité dont tout le monde n’a pas la chance d’être doté. Sûrement faut-il aussi un attrait certain pour le danger, certes. N’est pas voleur celui qui tremble à l’idée de se faire prendre - mais celui qui rit au nez de ses victimes et disparaît sans laisser de trace. Après tout, il est bien plus amusant de faire tourner les autres en bourrique !

Et en parlant de cela … James est un semeur de doute professionnel. Sa silhouette fine et gracile pourrait aisément être celle d’une femme - ou plutôt, d’une demoiselle pas encore tout à fait formée. Ses épaules sont assez étroites, ses hanches délicatement marquées, ses cuisses galbées, ses fesses rebondies. Même son visage, légèrement en triangle, n’a rien de vraiment masculin. Vous ne trouverez chez lui ni mâchoire carrée, ni bras musclés. Jamie tient davantage du gringalet que du colosse, et cela se remarque également avec son mètre soixante douze. Certains diraient qu’il s’agit-là d’une taille plutôt acceptable mais parmi les gaillards flottant sur le Queen Lapras, rares sont ceux qui ne dépassent pas le mètre soixante quinze. James est donc régulièrement surnommé “le Bombydou” ou bien “le Statitik” par ses camarades de galère. Il n’essaie pas de les raisonner, cependant - si ça les amuse, grand bien leur face ! De toute façon, la plupart d’entre eux a déjà mater son derrière en pensant se rincer l’oeil sur une belle fleur du Septrion.

Pourtant, à le regarder de plus prêt … il est possible de lui trouver un petit aspect animal. Notamment par le biais de ses oreilles légèrement plus pointues que le commun des mortels, ou bien ses yeux fendus comme ceux d’un Abo. S’ils sont d’une belle couleur à cheval entre le lilas et le gris, ils n’en restent pas moins assez déroutants pour qui ne le connaît pas. D’autant qu’ils sont fournis de cils noirs et épais, comme si Jamie portait en permanence une grossière couche de mascara. Heureusement, à contrario, ses sourcils sont très fins, à peine perceptibles sous sa frange déstructurées. Dernier point concernant son visage, et pas des moindres, James possède trois grains de beauté particulièrement voyants. Notamment les trois qui s’alignent sur son oeil droit, comme une constellation incomplète. Quant au dernier, il se loge au niveau de sa bouche, sur sa lèvre inférieure, à gauche. Une disposition pour le moins originale, d’autant qu’il s’agit là de ses seuls et uniques grains de beauté. Certains pensent qu’il s’agit de tatouage, mais que nenni. Ces petits points sur son faciès sont bel et bien l’oeuvre de dame nature.

Et l’originalité de Jamie ne s’arrête pas là, non non non. De son cher papa inconnu au bataillon, il a hérité d’une chevelure carmine qu’il n’a jamais jugé bon de couper. De ce fait, elle descend plus bas encore que les fesses et renforce son allure assez féminine. Généralement, James les attache en une longue tresse, même si deux mèches rebelles encadrent systématiquement son visage fin. Le jeune homme n’étant pas quelqu’un de particulièrement soigné, il n’entretient absolument pas cette chevelure autrement que par des shampoings simples. De ce fait, ses pointes sont fourchues et ses cheveux cassent régulièrement. N’importe quel coiffeur digne de ce nom rêverait sûrement d’y mettre un bon coup de ciseaux, mais hors de question pour Jamie de renoncer à sa longueur. Il n’apprécie que trop les méprises que cela engendre concernant son sexe et, de toute façon, il est trop habitué à sa coupe habituelle pour passer à autre chose. Jamais de sa vie, si ce n’est dans sa prime enfance, il n’a porté les cheveux courts et ce n’est pas maintenant que cela commencera.

Pour le reste, James a sa petite dégaine bien à lui. Il apprécie les fringues longues et trop grandes pour lui, dans lesquelles il se sent comme un Remoraid dans l’eau. C’est un amateur de vieilles breloques et collectionne toutes sortes de bijoux, de la pure toque jusqu’à la pièce de valeur. C’est d’ailleurs ce qu’il préfère voler, sûrement pour le côté très précieux et parfois intime de ce genre d’objet. Seules les boucles d’oreilles ne l’intéresse pas, parce qu’il refuse de se faire percer les siennes afin de les porter. Alors n’ayez crainte si vous possédez une belle collection de boucle : Jamie ne les touchera pas ! Enfin … peut-être que si, mais en tout cas, il ne les portera pas lui-même. C’est déjà bien, non ? ~

Histoire



Printemps 2011

- Allez dépêche Jamie ! Vite, vite !
Des murmures impatients s’élèvent dans une Euranie endormie. La lune, pleine, jette un reflet blafard sur les pavés multicolores et permet à toute une bande d’adolescents d’avancer en file indienne le long d’un parking vide de tout véhicule. Sac à dos sur l’épaule, l’un après l’autre, les gamins disparaissent dans une ruelle étroite où se dégage une forte odeur de détritus. Bon dernier, James jette un dernier coup d’oeil aux environs avant de s’engager à son tour dans l’avenue sombre, apercevant à peine le faible faisceau de lumière projeté par la vieille lampe torche de Leo. Un à un, tous ses amis passent à travers une porte à la dérobée. Alors qu’il s’y glisse à son tour, Jamie aperçoit le verrou forcé : Anu a encore fait un excellent travail, comme d’habitude !
Les voilà désormais qui traversent les couloirs de service sur la pointe des pieds et déboulent finalement dans les rayons de la supérette. Privée de son éclairage habituelle, elle dégage une atmosphère étrange, mystérieuse – presque glauque. Pourtant, en moins de trois secondes, les adolescents se séparent pour fureter dans les allées, piochant par-ci par-là les denrées présentées sur les étagères. Tandis que certains remplissent leur sac de chips et de bonbons, d’autres chipent des bouteilles d’alcool ou de soda. James, pour sa part, s’intéresse plutôt à la caisse. Si elle semble fermée à clé, ce n’est rien qui le dérange vraiment. Habilement, il farfouille sur le comptoir, veillant à ne trop rien déplacer. Rapidement, il met la main sur une petite clé qui rentre parfaitement dans le verrou. Vraiment, ces gens n’ont peur de rien ! Ils craignent les voleurs mais laissent tout à portée … ils doivent penser leurs cachettes efficaces, mais Jamie n’est pas né de la dernière pluie. La caisse déverrouillé, il se sert dans les billets et les pièces, en fourrant dans les poches de son pantalon autant que dans son sac à dos. Il cède bien vite la place à ses potes qui se servent à leur tour, alors que le rouquin se laisse tenter par des biscuits au chocolat. Ils ne valent rien, seulement quelques pokédollars mais … tout produit est plus délicieux encore quand il est gratuit ! James s’apprête d’ailleurs à faire une razzia sur les bières lorsqu’une alarme retenti soudain dans la supérette.
Les voleurs ne perdent pas une seconde : comme un même homme, ils convergent vers la porte par laquelle ils sont arrivés et galopent en direction de la sortie. L’adrénaline leur donne des ailes, si bien qu’ils éclatent de rire en traversant le parking vide, semblant ignorer la sirène de police retentissant quelques rues plus loin. Le temps que les agents arrivent dans la supérette, le petit groupe de pillard est déjà loin. Installés dans leur squatte favori – l’atelier de la mère de James – ils partagent leur butin en se félicitant de leur œuvre, fiers d’avoir une fois encore échappé à la police. Affalé sur la banquette bordeaux, James rit à gorge déployée en partageant une bière avec Leo.
- Elle était où leur alarme d’ailleurs ? J’ai eu le temps de faire la caisse avant qu’elle ne sonne.
- Aucune idée. C’est Lara qui l’a déclenché.
- Bah bien sûr, c’est ma faute ! s’exclame l’intéressée en ouvrant un paquet de chips. N’empêche Jamie … t’as peut-être que seize ans, mais t’es un sacré petit malin.
- Je sais, je sais. Je dois avoir ça dans le sang.
- Non, mais sérieux. Quand Leo nous a parlé de toi, je t’ai pris pour un petit bourge un peu trop téméraire. Mais je suis loin du compte. Tu reviendras avec nous, hein ?
- Évidemment ! Hors de question de débourser une pièce pour ces bières dégueulasses. C’est plus rentable de les voler.
Un éclat de rire résonne dans l’atelier, bientôt remplacé par des discussions vives et des chocs de bouteilles. La soirée est loin d’être terminée – quelques cours seront séchés, demain matin.



Automne 2013

La Chaîne Australe a toujours captivé Jamie. Ces hautes montagnes, aux sommets perdus au milieu des nuages, offrent une vue d’ensemble sur l’Austrée toute entière. S’il n’est pas aisé de parvenir jusqu’au point le plus haut de la montagne, la récompense qui attend ces alpinistes téméraires vaut plus que mille trésors. Mais la valeur des choses n’est pas la même pour chacun. De ce fait, lorsque James a entendu parlé de ce butin quasiment légendaire, il n’a pas hésité une seule seconde à enfiler ses chaussures de randonnée et se lancer dans l’ascension de la Chaîne Australe. Ce qu’il ignorait, c’est que tous les trésors ne sont pas fait de pièces et de bijoux …
Tout d’abord, le jeune homme a essayé de convaincre son meilleur ami, Leo, de l’accompagner. Qui, si ce n’est lui, n’allait pas répondre à l’appât du gain ? Et pourtant, le garçon a décliné, prétextant une après-midi cinéma avec sa petite-amie. Une excuse que James, célibataire accompli, a trouvé fort ridicule. Mais qu’à cela ne tienne ! S’il devait gravir la montagne en solo, ainsi soit-il. Au moins, pas besoin de partager le trésor – il en serait le seul bénéficiaire, et il rentrerait en homme riche ! Et Leo s’en mordra les doigts, pour sûr.
Néanmoins, James n’est pas vraiment un pro de la grimpette et la Chaîne Australe n’est pas la plus accueillante avec les néophytes. Le jeune homme manque trois fois de se fouler la cheville sur les deux premiers kilomètres. Pour ne rien aider, l’épaisse brume recouvrant le flanc de la montagne l’empêche de voir à plus de deux mètres devant lui. Chaque nouveau pas est une nouvelle occasion de se prendre les pieds dans un buisson d’épineux ou, pire, de glisser dans un ravin. Pourtant, James ne se rend pas compte de tout cela : des flammes déterminées brûlent au fond de ses pupilles grises et rien ne peut le détourner de son objectif. En gravissant la montagne, il imagine des coffres débordant d’or et de bijoux brillants. Peut-être même trouvera-t-il une couronne ou un diadème, qu’il compte bien porter fièrement en revenant de son périple. Ah, Leo va tellement le regretter ! Les femmes ne valent pas l’or – rien ne vaut plus que l’or, sur cette planète.
C’est alors qu’il prend une petite pause, installé à même le sol, qu’il entend des gémissements dans la brume. S’il commence par les ignorer, sa curiosité maladive finit par avoir raison de lui. Le voilà qui suit tant bien que mal les râles dans le brouillard, certain qu’il s’agit-là d’un Pokémon en souffrance. A mesure qu’il avance, il lui semble également entendre des couinements paniqués. Les créatures doivent être deux et, de toute évidence, elles ne sont plus très loin. Jamie accélère un peu, inconscient quant aux dangers qui pourrait le guetter, et tombe finalement nez à nez avec deux Rocabot. L’un d’eux est allongé sur le flanc, une patte coincée dans un piège à loup. Le deuxième est blotti à ses côtés, la mine inquiète, ses couinements résonnant encore et encore dans le brouillard. Néanmoins, lorsqu’il avise le rouquin à quelques pas de là, le Pokémon bondit sur ses pattes et montre les crocs, menaçant. Des grognements agressifs montent de sa gorge et dissuadent James de faire un pas de plus. La créature blessée pousse alors une légère plainte, comme un appel à l’aide. Le jeune garçon tente un nouveau pas dans sa direction, mais le Rocabot agressif n’en démord pas et couche ses oreilles sur son crâne, son allure de plus en plus terrifiante.
- Hey, relax petite tête. Je vais vous aider. Si tu me laisses pas faire, ton amie mourra.
Le Rocabot paraît hésiter et ce n’est qu’après un échange de regard avec sa congénère qu’il accepte de se pousser et de laisser Jamie s’approcher. Ce dernier s’accroupit aussitôt auprès du Pokémon blessé et étudie savamment le piège. C’est un classique drôlement efficace, la pauvre petite doit souffrir le martyr. Ni une ni deux, le rouquin désamorce le piège à loup et libère la patte de la blessée. Sa blessure n’est vraiment pas belle à voir, elle nécessite des soins d’urgence. Au lieu de quoi, la plaie risque de s’infecter et Jamie ne donne pas cher de la peau de cette pauvre Rocabot.
Pourtant, James paraît hésiter. Il est encore loin du sommet, il s’en doute bien, mais … doit-il choisir de tout abandonner pour sauver la vie de ce Pokémon qu’il ne connaît même pas ? Après tout, s’il n’était pas passé par là, le Rocabot aurait fini par mourir … C’est triste, mais c’est la dure loi de la nature. C’est déjà une bonne chose de l’avoir libéré, mais pour le reste … est-ce vraiment à lui de s’en occuper ?
Il lui suffit s’aviser le regard implorant du mâle pour prendre sa décision. Doucement, il attrape la femelle blessée dans ses bras et se hâte de regagner le bras de la montagne. L’autre Rocabot le suit à la trace, déterminé à ne pas quitter son amie d’une semelle. Sur le chemin, James tente quelques appels à la compagnie de taxi volant de Woestan, la ville la plus proche. Bien évidemment, le réseau ne coopère pas tout de suite et ce n’est qu’une fois parvenue dans la Clairière Brumeuse qu’il parvient à obtenir une course. Dans la cabine du taxi, la petite femelle frissonne de douleur et de froid, forçant Jamie à l’enrouler dans son pull pour lui tenir chaud. Couché à ses pieds, la mine triste, le jeune mâle semble totalement désemparé, comme persuadé d’une fin tragique. Pourtant, le trio parvient au Centre Pokémon avant que la Rocabot ne rende l’âme. Elle est aussitôt confiée aux bons soins du personnel soignant, Jamie et le mâle contraint d’attendre dans la salle d’attente. Alors que le rouquin feuillette un magasine, le Rocabot fait les cent pas autour de la table basse, sursautant au moindre battement de portes, au moindre écho de talons sur le sol. Finalement, un infirmier se présente à eux, porteur de bonnes nouvelles. La jeune chienne est hors de danger, même si son cas nécessite quelques jours d’hospitalisation puis une surveillance accrue pendant tout le processus de cicatrisation.
Ce n’est que suite à ces déclarations que Jamie réalise dans quel pétrin il s’est fourré. Avec tout ça,
il n’est pas prêt de se débarrasser de ces deux Rocabot ... !
Tu parles de trésors !



Hiver 2017

Il est toujours quelque peu étrange de flâner sur le port de Thacie en plein hiver. Même si le temps reste relativement doux, l’activité n’est pas la même qu’en plein été. La plupart des restaurants sont fermés pour la saison, les petites boutiques ont rangé leurs articles estivaux et les bateaux restent à quai, rangés les uns à côté des autres sur plusieurs kilomètres.
Les mains dans les poches, James file le long des docks en regardant droit devant lui. Sur ses talons, Grace et Callum trottinent tout en gardant un œil sur Gannet, leur nouveau-né. Le jeune chiot épie les environs avec une curiosité toute naturelle pour son âge, mais s’abstient bien de faire la moindre bêtise. S’il a parfois du mal à tenir le rythme, il refuse de s’en plaindre et garde la tête bien haute. Hors de question de faire du tord à Jamie en se laissant distancer !
Finalement, Jamie s’engage dans une artère entre les bateaux. Chacun d’entre eux portent un nom différent, lui permettant de repérer aisément celui qu’il recherche. « Le Poissoroy » lui a-t-on discrètement chuchoter à l’oreille, pas plus tard que la veille au soir. Un nom terriblement commun – beaucoup trop, en fait. Les noms peints sur les coques sont généralement plus recherchés, comme si les propriétaires cherchaient à briller par une quelconque originalité. James dépasse plusieurs voiliers, mais aucun le nom qu’il recherche. Déjà, ils arrivent aux abords de yachts beaucoup trop grands pour être ce qu’il recherche. Songeur, il épie le port pendant que ses Lougaroc et son Rocabot reniflent l’air iodé. Finalement, c’est Grace qui repère un petit bateau à l’écart, flottant misérablement entre deux immenses bâtiments. Il n’a pas l’air en bon état, et James se demande même comment il peut encore flotter. Pour autant, il enjambe la coque et toque à la porte menant à la cabine. L’instant d’après, un homme apparaît et l’invite à le suivre. Le rouquin se glisse donc dans la cabine, suivi de près par ses Pokémon. En bas, il se retrouve face à face avec une belle brune à la peau halée qui l’accueille avec un sourire narquois, presque moqueur. Mais Jamie ne se démonte pas, se laissant tomber dans un fauteuil avant même qu’on ne lui donne la permission. Aussitôt, Gannet saute sur ses genoux pour s’y coucher, sa petite queue recourbée battant l’air.
- James, hmm ?
- Jamie, je préfère.
- Jamie, donc. Si Ioio nous a parlé de toi, c’est parce que tu sembles avoir un don naturel pour, hmm… la piraterie ?
- Je préfère le terme fripouillerie ! En soi, à l’heure actuelle, je n’ai rien d’un pirate. C’est même la première fois que je mets les pieds sur un bateau.
- D’après ce que je sais de toi, tu me sembles plus prédestiné aux missions sur la terre ferme. Autrement dit, du travail de contrebande. Tu te doutes bien qu’à l’heure actuelle, nous ne pouvons t’en dire plus … sauf si tu t’engages.
- Et qu’aurais-je à y gagner ? Quels sont les privilèges ?
La pirate se fend d’un grand sourire alors, d’un mouvement de la main, elle ordonne à l’autre homme de lui rapporter quelque chose. Ce dernier semble farfouiller dans une malle, avant de venir déposer un petit coffre brun sur les genoux de la belle dame. En soulevant doucement le couvercle, elle dévoile tout un amas de pièces brillantes. A cette vue si juteuse, James se redresse dans son fauteuil. Voilà une très coquette somme …
- Tu auras bien sûr un pourcentage sur tes ventes. Tu vois, ce coffre … ce n’est qu’une partie du butin qu’amasse Ioio en une semaine. Salva est une terre parfaite pour la contrebande. La drogue se vend comme des petits pains : il suffit de savoir auprès de qui démarcher.
Jamie hoche lentement la tête en croisant les jambes. En effet, certaines personnes sont prêtes à débourser des millions pour mettre la main sur quelques substances illicites. Le rouquin connaît bien le marché noir : il se considère même comme un réel habitué. Et en vérité, une clientèle, il en a déjà une. Ce que la pirate lui propose, ce sont des nouveaux produits à proposer à ces riches idiots. En soi, c’est une réelle affaire.
- Où est-ce que je signe ?



Hiver 2020

Il n’y a pas à Euranie plus célèbre bar que le Nénupiot Bleu. A l’angle de la rue principale, serré entre un coiffeur de luxe et une maroquinerie, cet établissement est le refuge des soûlards depuis de longues années maintenant. Malgré la devanture rustique et l’enseigne abîmée par le temps, le mobilier est soigné, presque un peu trop luxueux. Les tables en bois sont savamment astiquées à toutes heures du jour et de la nuit, alors que les fauteuils à l’assise bordeaux profitent d’un rembourrage annuel. Le long bar s’étirant sur l’intégralité de la largeur de la pièce accueille sur ses tabourets les badauds en mal d’amour, les pères de famille au bout du rouleau, ainsi que quelques curieux. Qui ne serait pas intéressé de faire la rencontre du barman, ce beau métis aux yeux bleus et au sourire charmeur ? Alec a tout entendu, au cours de sa carrière. Des problèmes de cœur, des soucis d’argent, des rancœurs injustifiées, des plans d’avenir bancals. Et pourtant, il accueille ses clients avec le même sourire, les mêmes mots, répétés inlassablement, comme un automate réglé sur le même programme depuis des années maintenant.
De ce fait, lorsque Jamie pousse la vieille porte du bar – qui grince en guise de bienvenue – il n’est pas surpris de retrouver son vieil ami en pleine conversation avec un sdf du coin. Le pauvre type écoule les quelques pièces récoltées au cours de la journée en shot de vodka, désirant probablement noyer sa peine dans la boisson. Il aurait pu s’acheter du pain, avec ses pokédollars. Ou alors, un peu de charcuterie. Mais il est bien connu que l’alcool est le meilleur ami des pauvres âmes en peine. Et des petits fêtards de la vingtaine, bien entendu. Malgré l’odeur nauséabonde s’échappant du sdf, James vient s’asseoir à ses côtés, le saluant d’une vive poignée de main. Le vieil homme le gratifie d’un sourire édenté, avant de reprendre un énième shot de vodka. Hmm. Celui-là, s’il ne vomit pas ses tripes dans un coin de la rue, c’est qu’il a l’estomac drôlement solide !
- Hey, salut Alec. Ca faisait un bail hein ? Un mois, deux ?
- Tu es venu la semaine dernière, Jamie.
- Ah mais oui, tu as raison ! Quelle mémoire de Magicarpe !
Jamie se fend d’un grand rire avant de subtiliser le verre du soûlard pour en avaler vivement le contenu. Le vieil alcoolique ne se rend compte de rien, les yeux perdus dans le vide, la respiration sifflante. De toute évidence, il s’est endormi. Là, assit au tabouret du bar, à moitié avachi sur le bois brut. Décidément, il est gratiné celui-là. Mais au moins, il a gâté Jamie d’un shot gratuit. Et pour cela, il mérite bien que le rouquin abaisse son bonnet sur ses yeux pour rendre son sommeil plus confortable. Aah, son bon cœur le perdra.
- Alors ? Que me vaut ta visite ?
- Je passais seulement dans le coin. Je reviens tout juste de Solem. C’est qu’ils sont coincés, les gens de la capitale. Ils s’énervent pour un rien.
- Si tu trouves l’Austrée difficile, ne ramène jamais tes fesses dans le Septrion. Là-bas, les voleurs tels que toi, on leur coupe les doigts.
- Naaan ? Sérieux ? Tu me fais marcher Alec. Prends-moi pour un idiot.
Le barman se contente de hausser les épaules en attrapant doucement un verre qu’il enroule dans son torchon. D’un geste vif et professionnel, il fait disparaître les gouttes luisant sur la surface transparente du verre et dépose ce dernier à côté des autres, en une ligne parfaitement droite et ordonnée. Ce type est décidément plein de tics – l’ordre, c’est maladif chez lui. Alors que Jamie, de son côté, rêverait de mettre un peu de chaos dans cette parfaite organisation. Juste un petit coup dans quelques verres, histoire d’en déplacer quelques uns, d’en casser d’autres – bref, un peu de piment, quoi.
- Tu as des nouvelles de Naia ? J’ai entendu dire qu’elle avait trouvé un petit boulot de serveuse, au restaurant de son oncle.
- Ouaip, je l’ai vu hier avec la peutiote. Ça pousse drôlement vite, ces trucs-là. Hier encore, elle tenait presque dans la paume de ma main. Et là, elle faisait un caprice pour une glace à l’eau. Une plaie, ces gosses.
- Tu aurais du y penser avant d’avoir des rapports non protégés. Fallait bien que ça arrive. Et si tu veux mon avis, il y a plein de mini James partout où tu es passé. T’es vraiment pas responsable.
- Arrêêêête, parle pas de malheur ! Si elles essaient toutes de me retrouver et de me réclamer une pension comme Naia, je vais crever. Et puis d’abord, pourquoi ce serait ma faute ? Je suis pour l’égalité homme-femme, alors je les considère toutes aussi responsables que moi !
Alec soupire, mais ne réplique pas. James en profite pour tapoter l’épaule du sdf, qui ne bouge pas d’un iota. Ses ronflements résonnent dans le bar et couvrent presque la petite musique d’ambiance s’échappant du poste radio. Quelques regards courroucés de clients attablés convergent dans sa direction, et Jamie se fait une joie de tous les saluer de ridicules mouvements de la main. Bah, qui ne s’est jamais endormi, ivre mort, dans un bar, hein ? Ils doivent savoir ce que c’est, non ? Et à en juger par leurs têtes de vainqueurs, ce sont tous des accros de la bibine – et sûrement des motos. Souvent, la bière n’est jamais loin des deux roues.
- Booon … un Blue Lagoon, comme d’habitude ?
- Hmmm fais-moi plutôt un TGV. Je rentre d’un voyage en mer d’une semaine et j’ai besoin d’un petit remontant.
- Tu vis dangereusement James. On te l’a déjà dit ?
- Mille fois. Mais que veux-tu ? Je crois que j’aime ça.~



Été 2020

Il s’élève de la cellule de garde à vue de Mésoé une désagréable odeur d’urine, mêlée au parfum âcre du tabac. Avachi sur la banquette, un grand homme à la peau noire ronfle à en faire trembler les murs. Assit à même le dos, James grimace en se bouchant les oreilles. Mais c’est pas possible, ce type est croisé avec un Ronflex ! Il ne sait pas où les flics l’on trouvé celui-là, mais c’est un sacré numéro. Le rouquin l’a vu se pisser dessus dans son sommeil, d’où cette odeur qui lui donne des nausées. Il est certainement tellement ivre qu’il ne s’en rend même pas compte. Un soupir ennuyé échappe au jeune pirate alors qu’il laisse glisser ses doigts sur les barreaux. S’il avait su que les policiers allait le cueillir si vite, peut-être aurait-il choisi de courir. Mais pour James, rien n’est plus suspect qu’une personne qui fuit une scène de crime en galopant comme un Ponyta. Booon, il y a pire comme crime qu’un vol à l’étalage, mais quand même ! Il a parié sur l’allure décontractée, et ça a loupé. Tant pis, ce n’est pas comme s’il allait s’attarder ici. De toute façon, il n’a absolument aucun bijou sur lui. C’est Gannet, son Lougaroc Crépusculaire, qui est parti avec. Personne ne soupçonnerait un Pokémon après tout, et surtout pas un brave louveteau tel que Gannet. Tout le monde le connaît et l’apprécie, par ici. Ca en fait un excellent coéquipier, c’est clair et net. A l’heure qu’il est, il doit gentiment attendre James près du port, avec Grace et Callum. Quel petit trio de filous, ceux-là. Jamie a de quoi être fier !
Le soûlard paraît remuer et James lui lance un petit regard désabusé. Avec sa barbe mal taillée et ses vêtements sales, il n’a pas du mettre les pieds dans une salle de bain depuis une éternité. Ou alors, c’est juste un style qu’il se donne. Après tout, si le rouquin se fie à son profil, il semble venir tout droit d’Austrée. Sûrement un pauvre gars qui n’a pas réussi à briller, là-bas. L’égalité des chances, c’est une douce utopie à Salva. Seuls les plus riches peuvent s’offrir un train de vie confortable. Les autres sont condamnés à trimer … ou à devenir fou, au point de se pisser dessus dans une cellule de garde à vous.
L’Austréen s’éveille finalement, et pousse un long bâillement qu’il ne prend pas la peine de dissimuler derrière sa main – James a de ce fait l’occasion de constater qu’il lui manque quelques dents. Le soûlard prend quelques instants à se reconnecter avec le monde des vivants, après une étude lente mais nécessaire de son environnement. Il lance finalement un regard à James, puis le salut d’un simple mouvement de la tête. De toute évidence, il est pas encore tout à fait sobre …
- Salut, gars. Ca baigne ?
- Hmm si tu m’avais épargné de ton odeur de pisse et de tes ronflements, ça irait plutôt pas mal.
Le concerné semble réaliser la triste réalité, et regarde d’un air absent la tâche sombre dans son pantalon. Ah bah génial, il a vraiment une case en moins, celui-là ! Néanmoins, James hausse les épaules et se redresse pour venir s’asseoir à côté de l’Austréen. Il pue plus que le port de Mésoé le jour du marché aux poissons mais … il va essayer de faire abstraction. Au moins le temps que son père arrive et le tire de cette cellule puante.
- Moi c’est Jamie, et toi ? Qu’est-ce que tu fous là ?
- Oh … moi c’est Honoré. J’crois que … j’me suis battu au bar, hier. En fait, j’m’en souviens plus trop.
- Ah, un classique ! T’inquiète, tu seras libéré en moins de deux. Une fois totalement dessoûlé.
Honoré hausse un peu les épaules, l’air désabusé. Décidément, ce n’est pas vraiment une flèche. Enfin, James n’est pas vraiment étonné de son histoire. Les bagarres dans les bars, c’est un bon vieux classique et la police de Mésoé doit très souvent en avoir sur le dos. Il suffit que quelques gars rentrent après un voyage en mer et hop, ça finit en altercation pour une histoire de bouteille. James sait très bien de quoi il parle : il a lui-même participé à une bagarre pas plus tard que la semaine dernière. A la différence qu’il est parvenu à s’éclipser avant que qui que ce soit ne lui mette la main dessus.
- Et toi … ? ose Honoré, les yeux bas. T’as fais quoi, pour arriver ici ?
- Oh, moi, rien du tout. Une simple erreur de jugement. Au mauvais endroit au moment moment, tu vois ? J’ai le chic pour m’attirer des ennuis !
- Aaaah … pas cool ça. C’est mal d’enfermer des innocents.
- Je suis bien d’accord avec toi, Honoré.
James bat un instant des jambes dans le vide, le regard fixé sur une toile d’araignée particulièrement poussiéreuse à l’angle de la cellule. Le ménage laisse sincèrement à désirer, ici. Il espère qu’après la libération d’Honoré, ils feront au moins l’effort de donner un petit coup de serpillière parce que franchement … ça ne sent pas la rose !
- Et sinon, t’fais quoi dans la vie ?
Décidément, Honoré est bavard. Il doit vouloir passer le temps en papotant, ce que Jamie comprend parfaitement. Lui-même désire que le temps s’écoule plus vite – il a des bijoux à revendre, après tout.
- Je suis dans le commerce. Je me procure des produits que je revends ensuite aux plus offrants.
- Ah, ça a l’air cool. Moi, j’suis au chômage. J’bossais dans les champs à Rykaarde, puis ma femme m’a quitté. Elle est parti avec les peutiots. C’était son meilleur pote qui m’embauchait alors … il m’a foutu dehors, comme un vieux sac poubelle.
- Oh, tu as des enfants ? J’adore les enfants. J’ai une petite fille, moi. Elle s’appelle Eva.
- Ouai, j’en ai trois … que des p’tits gars. Mais j’ai pas obtenu la garde alors j’les vois presque plus. Ils me manquent.
Sur ces mots, Honoré se met à pleurer à grosses larmes. Levant les yeux au ciel d’ennui, James vient malgré tout tapoter son épaule. Pourquoi pleurer pour des mioches ? A part coûter cher, ils ne servent pas vraiment à grand-chose. Si seulement Naia ne l’avait pas retrouvé, il n’aurait pas à lui payer une pension pour Eva. En soit, elle est bien mignonne la peutiote mais … franchement, s’il avait voulu devenir père, il aurait épousé une femme et se serait lancer dans un train de vie parfaitement sain et stable. Mais ce n’est absolument pas ainsi que Jamie considère son futur. Il se voit éternel célibataire, se contentant d’aller là où le vent l’emporte. Sûrement ses parents espéraient-ils mieux pour lui – malheureusement pour eux, James n’a rien de sage. Heureusement, ils pensent l’un comme l’autre que leur petit garçon chéri travaille pour une société parfaitement honnête de revente. S’ils savaient qu’en vérité, il n’est qu’un vilain contrebandier travaillant pour les pirates qui sévissent sur les eaux de Thacie … ils se feraient des cheveux blancs. Du moins, plus qu’ils n’en ont déjà !
- Allez Honoré, sèche-moi ces gros yeux plein de larmes. Tu les reverras, tes garçons. Pour ça, tu dois te reprendre en main et trouver un vrai boulot. Il n’y aura plus aucune raison pour qu’on te refuse tes fils, ensuite.
- T’as raison p’tit. J’dois pas m’laisser abattre. T’es un chic type, tu sais ? Qu’Arceus te garde.
Si James sourit, c’est seulement pour camoufler sa mine ennuyée. Ah, les pleurnichards comme ça, ce sont vraiment les pires. Toujours à se plaindre, mais jamais à agir. Forcément, si l’Austréen préfère se battre au bar plutôt que trouver un job, il ne risque pas d’obtenir gain de cause auprès de son ex-femme. Cela dit, ce n’est pas comme si sa situation touchait vraiment Jamie. En réalité, il s’en fiche carrément. Mais autant passer pour le bon samaritain auprès de cette âme en peine. C’est toujours plaisant, quelques bons compliments. En tout cas, James ne s’en lasse pas.
C’est alors qu’une porte s’ouvre et qu’un grand homme à la peau caramel apparaît près des grilles. James saute aussitôt sur ses jambes et le rejoint en souriant largement. Le nouveau venu soupire, et passe une main ennuyée dans ses yeux poivre et sel. Entre ses doigts pendent les clés de la cellule – leurs cliquetis sonnent comme une promesse de liberté.
- Salut papa.
- Sérieusement James … Que fais-tu ici ?
- Je te juuure que c’est une méprise. Je n’ai rien fait. La preuve, ils m’ont fouillé et ils n’ont rien trouvé ! Si jamais volé quoi que ce soit, ils l’auraient su direct. J’étais juste au moins endroit au mauvais moment.
- Ça fait quand même trois fois en deux mois … alors oui, tu n’as jamais rien sur toi qui puisse t’incriminer, mais nous ne retrouvons toujours pas loin des lieux braqués.
- Tu sais bien que je suis poisseux. Tu ne penses quand même pas ton fils capable de vol, n’est-ce pas ?
Les yeux de Ponchiot de James ont rapidement raison de l’officier, qui soupire une fois encore avant de hocher la tête et disparaître dans un bureau adjacent. Un sourire fripon aux lèvres, le rouquin revient s’asseoir aux côtés d’Honoré, qui le dévisage.
- C’était ton père … ? Tu ne lui ressembles pas.
- Normal, j’ai été adopté.
- O-Oh j’suis vraiment navré … j’voulais pas…
- Relaaaax mon gars, c’est pas grave. De toute façon, c’est cramé à trois kilomètres. Je le sais depuis que je suis tout petit, ils ne me l’ont jamais caché.
- Il est arrivé quoi à … tes vrais parents ?
- Aucuuune idée. Visiblement, ma mère était du Septrion et elle est tombée amoureuse d’un gars de passage. Ils ont eu une aventure et neuf mois plus tard, surprise ! Me voilà. Elle a pas assumé, alors elle m’a laissé. Puis un couple m’a adopté. Tout simplement.
- C’est triste, comme histoire.
- Tu trouves ? Moi ça m’est bien égal.
Finalement, le père de James revient pour ouvrir la grille. Le rouquin se hâte de se lever pour le rejoindre, bien content de quitter cette cellule. Mais avant que la porte ne se referme, il adresse un large mouvement de la main à Honoré.
- Courage, mec ! Tu vas t’en sortir. Pense à tes mômes. Finalement, il se tourne à son père et sourit. Merci p’pa. Je peux manger à la maison, ce soir ?

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Votre pseudo – Moona Neko (ou Sysy la débrouille d'après Lelex)
Âge – 25 ans.
Comment avez-vous trouvé le forum ? – Par puuuur hasard 8D

Code du règlement – Je le valide moi-même eheh ((8


Andrea Saadauri
Andrea Saadauri
Pas de compétences
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Pokédollars : 61
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Andrea Saadauri
Étudiant en Astrophysique
Jeu 2 Juil - 19:01   
Salut mon bro fangirl Enfin, pas pour l'instant. Pour l'instant, ta sale tête me revient pas du tout.

Eheheh hâte de voir ce que tu vas nous faire avec ce beau gosse aux cheveux rouges qui me rend étrangement nostalgique ! Bien sûr, je connais déjà ton idée concernant le perso, mais je suis tout de même très curieuse heart

Les Lougaroc, grande classe blbl golden heart tant de style !
James Arrow
James Arrow
Pas de compétences
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Pokédollars : 151
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Inventaire : - 1 Pokéball
- 2 Potions
- 1 Total-Soin
Ooh, you shouldn't have ~ ▬ JAMIE Miniature_Badge_Roche_RFVF
James Arrow
Queen Contrebandier
Sam 25 Juil - 18:25   
ENFIIIIN.

Enfin, cette fiche est terminée ! Bon, comme d'habitude j'ai bâclé le caractère car je déteste ça (et de toute façon, comme d'hab, je vais cesser de le respecter dans 3 réponses) mais ce n'est pas grave, c'est finiii. Je suis liiibre. Victoire

Je te la laisse à ta bonne charge, ma petite Lelex. Le format de l'histoire n'est pas quelque chose que je fais habituellement mais ... j'espère que ça te plaira quand même. grin

Bonne lecture ! thanku
Victini
Victini
Pas de compétences
Ooh, you shouldn't have ~ ▬ JAMIE Miniature_494
Pokédollars : 3
Ooh, you shouldn't have ~ ▬ JAMIE Ykz2
Inventaire : //
Ooh, you shouldn't have ~ ▬ JAMIE Ykz2
Victini
Pokémon Légendaire
Dim 26 Juil - 0:48   

Félicitations !!

tu es validé(e) ~


C'est l'avant-dernière fois que t'auras droit à mes compliments, Sysyyyy  hee Profiiite ~

Je ne vais point tarir d'éloge, tu t'en doutes bien !  toimêmetusais  pervers Il fort infect ce jeune homme. J'ai eu envie de lui coller des baffes tout le long… N'est-ce pas signe que ta fiche est parfaitement réussie 8D ? C'est une mission accomplie, ma chère ~

Bon déjà, y'a sa sale gueule de beau gosse. J'adore sa petite bouille de fripon, ça lui va trop bien.
Ensuite, y'a cette équipe des plus adorables (et très étrangement je trouve qu'elle te correspond bien. Des chiens  cliclin) ; jusqu'aux noms que tu leur as donnés c'est trop mignon. J'ai bien évidemment un petite préférence pour la nocturne, tu t'en doutes. Je pense qu'il y en a une qui va venir te réclamer un chiot très bientôt.

Et un autre qui va te vendre sa drogue. HRM

Justement. Parlons du spécimen. Quelle saleté. Mais quelle raclure 8D Y'a pas pire je crois. Même quand il a l'air gentil, tu sens que c'est soit pas intérêt, soit par dépit, soit par mépris. Bref, il est ignoble et c'est ce qu'on aime !  bicycle Ta plume porte très bien ce format d'histoire d'ailleurs  romantic on saisit le personnage et sa noirceur. J'aime bien ces différents portraits qui font semblant d'offrir des facettes différentes mais dont tu ne retires toujours qu'une conclusion : c'est un connard.
Même quand il a secouru le Rocabot, j'ai trouvé qu'il était pas agréable 8D Nans va se régaler. Je crois que Jamie ne va pas survivre ce forum, je te préviens.

Bref ! Bravo  thanku  heart1 J'aime beaucoup ce petit gars. Du moins l'idée qu'il représente. Notamment cet emot :  aie confiaaaance
C'est encore un coup de maître Sysy et j'ai bien hâte de rp avec !

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Tu gagnes :
+ 1 Ooh, you shouldn't have ~ ▬ JAMIE Pok%C3%A9_Ball ; + 2 Ooh, you shouldn't have ~ ▬ JAMIE Potion ; + 1 Ooh, you shouldn't have ~ ▬ JAMIE Total_Soin

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