Tales of Salva

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Pourrais-je un jour rêver à nouveau ? ♦ LOUKA
Louka Hosk
Louka Hosk
Pas de compétences
Pourrais-je un jour rêver à nouveau ? ♦ LOUKA Miniature_059_XYPourrais-je un jour rêver à nouveau ? ♦ LOUKA Miniature_628_XYPourrais-je un jour rêver à nouveau ? ♦ LOUKA Miniature_479_XY
Pourrais-je un jour rêver à nouveau ? ♦ LOUKA Nympha10
Pokédollars : 148
Pourrais-je un jour rêver à nouveau ? ♦ LOUKA Miniature_Badge_Roche_RFVF
Inventaire : - 2 Potions
- 1 Total Soin
- 1 Pokeball
- 1 Masterball
– 1 Jeton Chance
- 8 Dés d'Or
- 10 Repousses
Pourrais-je un jour rêver à nouveau ? ♦ LOUKA Miniature_Badge_Roche_RFVF
Louka Hosk
Taxi Volant
Sam 4 Avr - 21:06   



Identité de Louka Hosk

Nom :
Hosk

Prénom :
Louka

Age :
22 ans

Orientation :
Demi

Région natale :
Salva

Origines :
Septrion

Activité :
Taxi volant, ex-jockey

Lieu actuel :
Mésoé

Avatar :
Kokonose "Konoha" Haruka – Kagerou Project

Équipe Pokémon :

Pourrais-je un jour rêver à nouveau ? ♦ LOUKA Miniature_059_XY VESTA - niv. 40 En soi, l'histoire de Vesta n'a rien de farfelu ou d'étonnant. Une vieille dame, éleveuse de Caninos et d'Arcanin, lui a offert la jeune Vesta pour le féliciter après une course particulièrement suivie dans le Septrion. Si Louka ne s'y attendait pas, il a accepté la jeune créature avec joie. Caninos n'est pas un Pokémon commun dans le Nord mais le garçon n'a éprouvé aucun mal à se familiariser avec elle. Lorsqu'il a eu l'occasion de mettre la main sur une Pierre Feu, il l'a présenté à Vesta pour la faire évoluer. Suite à cela, il a apprit à la monter avec l'aide de la petite fille de l'éleveuse - des souvenirs que Louka chérie énormément.
Malgré sa corpulence pour le moins impressionnante, Vesta n'est rien d'autre qu'une grosse boule d'amour. Très câline et affectueuse, elle apprécie dormir aux pieds de son dresseur et lui faire profiter de sa chaleur naturelle pour le réconforter. Bien que maladroite avec ses énormes pattes, Vesta est très douce et prend toujours garde à ne jamais bousculer Louka. Elle veille d'ailleurs sur lui comme un mère surveillerait ses petits et est capable de détecter tout changement d'humeur chez le jeune homme. Souvent, pour le consoler, elle se couche devant lui, les quatre pattes en l'air, lui présentant son ventre afin d'y recevoir des gratouilles bienvenues. Louka l'avoue volontier : Vesta, elle est sa grosse peluche réconfortante et sa bouillotte favorite !
+ Vitesse Extrême ; Lance-Flammes ; Câlinerie ; Hurlement

Pourrais-je un jour rêver à nouveau ? ♦ LOUKA Miniature_628_XY ASES - niv. 56 La rencontre de Louka et Asès ne peut être le fruit seul du hasard. Du moins, le garçon a un peu du mal à le croire tant ils semblaient destiné à se rencontrer. Le garçon avait prit la fâcheuse habitude de s'enfuir en pleine nuit avec Stardust, afin de s'éloigner un coup des champs de course et de pouvoir profiter davantage l'un de l'autre. La Chaîne des Milles Sommets était devenu leur lieu de promenade favori et, dans l'obscurité, sous le couvert des étoiles, ils leur arrivaient de croiser la route de quelques espèces du coin. Et un jour, c'est un râle de douleur qui a retentit dans la nuit. En suivant les gémissements, Louka et Stardust ont découvert un Guériaigle à l'aile blessé. Le bon coeur du garçon l'a poussé à ramener le grand oiseau au centre pokémon pour qu'il y recoive les soins nécessaires. Et une fois parfaitement rétabli, il a refusé de repartir. Le Guériaigle est tombé sous le charme du garçon, au point de ne plus jamais vouloir le quitter. Louka a apprit à le monter avant son accident - une aubaine, parce qu'il a pu en faire son compagnon au sein de sa compagnie de taxi volant, maintenant qu'il ne peut plus faire de courses.
Asès est un grand oiseau foncièrement gentil. Contraitrement à la plupart des Guériaigle, il n'est ni violent, ni agressif. Peut-être l'a-t-il été, jadis, avant de rejoindre l'équipe de Louka ... Mais jamais le garçon n'a été témoin de la moindre démonstration de brutalité de sa part. Bien sûr, Asès reste très fier : il a toujours un élégant port de tête et veille à avoir un plumage impeccable en toutes circonstances. Il est également doté d'un courage sans faille - sûrement même est-il un peu imprudent, parfois. Il a tendance à se mettre dans des situations compliquées mais, heureusement, rien qui ne puisse pas s'arranger. Néanmoins, lorsqu'il a Louka sur son dos, Asès prend mille et une précautions, et s'assure de toujours faire attention. La sécurité de son jeune propriétaire est importante à ses yeux, d'autant plus depuis son accident. Asès compte veiller sur lui aussi longtemps que possible ...
+ Rapace ; Retour ; Aeropique ; Furie

Pourrais-je un jour rêver à nouveau ? ♦ LOUKA Miniature_479_XY MU'YE - niv. 13 Mu'Ye est la toute dernière recrue dans la petite équipe de Louka. C'est l'un de ses clients, sous le sou, qui lui a proposé un œuf en échange de ses services de Taxi Volant. Le pilote a accepté un peu par dépit, doutant pouvoir convenablement s'occuper d'un œuf dans sa situation …. Pourtant, tout s'est bien passé et c'est sans la moindre complication que l'oeuf éclot moins d'un mois après son obtention. Louka devient ainsi l'heureux propriétaire d'un jeune Motisma plein de vie qui passe les premiers jours de son existence à jouer avec ses appareils électroménagers. Finalement, Mu'Ye investi son fauteuil roulant par pur hasard et permet à Louka de se déplacer sans jouer des bras - celui se révèle être un véritable confort pour le jeune homme. Heureux de se sentir aussi utile auprès de son Dresseur, le Motisma prend plaisir à rentrer dans son fauteuil dès que Louka le lui demande. Il est donc devenu un partenaire idéal pour le jeune handicapé.
Mu'Ye est un jeune Pokémon plein de vie aux tendances farceuses. Il adore investir tous les appareils qu'il croise et effrayer les passants. Motisma n'est pas méchant, mais il adore s'amuser et enquiquiner son petit monde. S'il est docile et affectueux avec Louka, Mu'Ye témoigne peu de confiance aux autres humains. Il considère sa tâche auprès de son Dresseur comme essentielle et apprécie peu qu'on prenne sa relève en poussant le fauteuil de Louka...
+ Eclair ; Etonnement ; Ball'Ombre ; Brouhaha

Pourrais-je un jour rêver à nouveau ? ♦ LOUKA Miniature_078_Galar_EB STARDUST (✞) - niv. 42 Stardust, elle était tout pour Louka. Son premier Pokémon, sa meilleure amie, sa confidente, celle qui était toujours là pour lui. Louka se souvient de leur rencontre comme si c'était hier, et quand il s'en rappelle, il ne peut s'empêcher d'avoir les larmes aux yeux. Un Galarien de passage à Isslot venait vendre ses jeunes Pokémon en toute illégalité, profitant de la crédulité des habitants. Louka est passé par hasard devant son stand sur le marché d'Isslot et dès lors que son regard a croisé celui du Ponyta, ça a été un coup de foudre réciproque. C'est donc en piochant dans ses très faibles économies, accumulées après quelques mois de travail auprès de ses parents, qu'il a acheté le poney qu'il nomma Stardust.
Malgré la réticence première des parents de Louka, ils finirent par adopter Stardust, lui trouvant une utilité certaine dans leurs activités. Hors des heures de travail, Louka prend un plaisir certain à s'entraîner avec sa ponette, osant même s'aventurer aux abords de la maison hantée pour défier des Pokemon Spectres.
Lorsque Stardust évolue, Louka prend plaisir à la monter et à se balader loin de Isslot, juché sur son dos. Lorsque l'occasion se présente, ils s'autorisent des galops endiablés dans la neige et Louka prend goût à cette sensation de liberté. C'est ainsi qu'ils se font repérés par un amateur de course hippique qui les recrute dans le milieu. Les premières courses se révèlent aussi plaisantes que lucratives. Bientôt, il est repéré par un entraîneur qui désire lui faire signer un contrat. Stardust et Louka se lancent alors dans la compétition en tant que professionnels et les deux amis y prennent un plaisir incommensurable. Néanmoins, ce bonheur prend fin lors d'une course très attendue dans le Septrion : l'un des jockey est désarçonné et prise de panique, Stardust se cabre tant qu'elle bascule vers l'arrière. La Galopa se rompt le cou dans sa chute, la tuant sur le coup …
Sa perte est un véritable crève-cœur pour Louka, qui pense souvent à elle et regrette leur jeunesse dans la campagne d'Isslot. Il conserve une photographie d'elle sur sa table de chevet et brûle fréquemment des bougies en sa mémoire.
+ Psycho ; Vent Féérique ; Vive Attaque ; Voeu Soin

Inventaire :

Vous ne trouverez vraiment rien d'intéressant dans les poches de Louka. Disons qu'il ne s'embarrasse pas d'objets inutiles dans son quotidien. Pour autant, il a toujours quelques pièces de monnaie au fond de sa poche et sa carte d'invalidité, bien qu'elle ne vale pas grand chose sur Salva. Dans la poche avant de son vieux sac à dos se trouve une trousse de médicaments, qu'il fait exprès d'oublier par moment - Louka prend ses comprimés un jour sur deux, voire un jour sur trois tant il déteste les avaler. Dans son vieux porte-feuille en cuir abîmé, il garde une photographie en noir et blanc de Stardust et lui, découpée dans un vieux journal datant d'il y a quelques années. Il ne va jamais nulle part sans - c'est sûrement ce qu'il n'égare jamais, en plus de ses clés.
Louka possède également un holokit, version plutôt récente de couleur bleue foncée. Néanmoins, il s'en sert très peu et le laisse souvent traîner sur sa table de chevet. Il loupe très régulièrement des appels à cause de cette mauvaise habitude ... Pensez d'ailleurs à lui laisser un message sur son répondeur si vous voulez être sûr qu'il vous rappelle plus tard !

Qui es-tu ?

CARACTÈRE - Fut un temps où Louka était un garçon joyeux. De beaux sourires étiraient ses lèvres et des rires sincères secouaient ses épaules. Il lui suffisait d’un rien pour exprimer sa joie, pour partager sa bonne humeur au monde entier. Les choses simples de la vie suffisaient toujours à le satisfaire : une chute de neige silencieuse, un rayon de soleil à travers une mer de nuage, une délicieuse odeur sortant du four, un bourgeon qui évolue en fleur. Cela paraît cliché, peut-être même un peu niais mais … ainsi a grandi Louka. Dans une simplicité toute Septrionnienne, digne des modestes habitants d’Isslot. Il devait son caractère léger et candide à cette éducation sans chichi, sans exagération. Pour ses parents, il était important que Louka grandisse sous ces valeurs, afin qu’il ne souffre jamais du manque d’une chose qu’il le possédera jamais. La vie de cordonnier, sans être particulièrement difficile, demeurait modeste. Il fallait travailler dur pour gagner sa croûte … alors les petits plaisirs simples de la vie étaient essentiels pour garder la tête hors de l’eau et éviter de tomber dans un monotonie morose.

Tout a changé après son accident. Se réveiller handicapé et privé à jamais de sa meilleure amie a plongé Louka dans une profonde tristesse, une abîme sans fond dans laquelle il s’enfonce toujours plus chaque jour. Jamais auparavant son humeur n’a connu autant de fluctuation. Un jour ça va, un jour ça ne va pas. Même s’il a davantage de mauvais jours que de bon. Rien qu’ouvrir les yeux chaque matin et se confronter au bas de son corps abîmé suffit à lui mettre les larmes aux yeux. Louka pleure énormément, d’ailleurs - il n’y a pas un jour sans sanglot. Pas un jour sans que des idées noires envahissent son esprit. Plus d’une fois, il a songé à mettre fin à tout cela. A mettre un terme définitif à sa vie, puisqu’il ne valait plus rien. Mais Louka s’est découvert lâche : chacune de ses tentatives s’est échouée dans les choux, la peur le prenant aux tripes et l’empêchant d’aller plus loin. Certains diront “tant mieux” … Louka, lui, se dit “dommage”.

L’espoir, il s’est enfui par la fenêtre depuis longtemps. Certes, à force d’exercices, ses jambes ont regagné en force et en sensibilité, lui permettant de se tenir debout, à faire quelques pas. Et sûrement les améliorations seraient plus probantes encores s’il se pliait aux ordonnances des médecins. Il lui faudrait faire des exercices de kinésithérapie tous les jours pour continuer à muscler ses jambes mais … pour Louka, tout cela ne sert à rien. Il n’a plus la force, plus le courage de continuer. Il se plie à ce qu’il estime être la fatalité et attend simplement son heure. Qu’importe qu’on l’encourage. Qu’importe qu’on lui répète encore et encore que tout est possible à son âge, que les technologies médicales sont très avancées ailleurs. Il refuse de mettre ses fesses dans le moindre avion en direction d’ailleurs. Quitter son Septrion chéri a déjà été une déchirure - partir de Salva, rien que pour quelques moins, n’est donc absolument pas  envisageable. 

Et pourtant … pourtant, derrière ce masque de Pierrot se cache un garçon sincèrement gentil. Un jeune adulte humble, généreux, travailleur. Il a commencé à travailler très tôt pour aider ses parents dans leur atelier de cordonnerie. Cela a d’ailleurs fait de lui une personne très habile de ses mains, et imaginatif. S’il ne possède aucun talent en dessins, ses schémas sont toujours très précis et compréhensibles. Même un néophyte saurait les lire avec facilité. D’ailleurs, mettre la main à la pâte si tôt lui a également appris la valeur de l’argent, et l’importance de faire des économies. S’il ne l’avait pas appris, sûrement aurait-il dilapidé la fortune gagnée lors de ses courses aux quatre vents. L’argent et la célébrité ne lui sont jamais montés à la tête, d’ailleurs. Il avait beau briller sur la piste, jamais il n’a fait preuve de suffisance, de supériorité. Louka n’a jamais été comme ça - il ne le sera jamais.

Louka demeure néanmoins un fier fils du Nord. Il porte les valeurs du Septrion dans son coeur et s’est conformé très tôt à la pensée générale. Peut-être même un peu plus que d’autres : le garçon tient aux valeurs de son pays et rejette toutes idées de modernités. Il tient à ce que le Septrion demeure cette terre bâtie par ses ancêtres et imprégnées de leurs idées, de leurs valeurs. De ce fait, il embrasse les opinions de Valys depuis le début. S’il ne fait pas parti des extrémistes violents, il participe depuis quelques années maintenant à l’aide à la population, versant régulièrement des sommes coquettes à des associations diverses. Le Septrion doit garder sa grandeur, certes, mais sans laisser sa population s’affamer. Il estime ainsi que c’est aux grandes fortunes de veiller sur le peuple et s’assurer qu’il ne manque de rien … pas comme ces jumeaux utopistes ne voyant pas plus loin que le bout de leur nez.

Au fond … Louka n’est qu’un garçon brisé. Un garçon cassé, qui a peur de mal se réparer. Un pantin désarticulé qui n’a plus coeur à se laisser manipuler. De toute façon, aucune bonne fée ne viendra lui rendre ses jambes, n’est-ce pas …?
PHYSIQUE - Louka, il est le portrait craché de son père. Les mêmes cheveux corbeaux, les mêmes yeux sombres, le même visage ovale, le même menton pointu. Si Svenn et Gustave sont des versions masculines de leur mère, Louka est bien le seul à avoir dérogé à la règle. Et le moins que l’on puisse dire, c’est bien que Johan a toujours été fier d’avoir son propre mini-lui. Les pères - et surtout les pères du Nord - aiment savoir que leur progéniture leur ressemblent, autant sur le plan moral que physique. Sûrement espèrent-ils qu’ils deviendront comme eux, histoire que leur nom soit perpétué de la meilleure des façons ? Combien de fois Louka a-t-il entendu “Tu ressembles vraiment à ton papa. Tu vas devenir un grand gaillard comme lui, hein ? Quelle chance tu as !”. De toute évidence, ressembler à Johan avait tout d’un véritable honneur.

Et pourtant … Louka a absolument tout de banal. Ses cheveux noirs, longues mèches indisciplinées qui lui retombent devant les yeux, ne sont pas si rares dans le Septrion. Peut-être seraient-ils plus lisses dans un lieu moins humide - il est certain que les quelques frisottis qui lui mènent la vie dure disparaîtraient dans un climat sec. Néanmoins, ce n’est si dans les espaces enneigées du Septrion, ni dans l’air iodé de Thacie qu’il peut le vérifier. Pour autant, Louka a depuis bien longtemps abandonné l’idée de lutter. Il a bien confié ses cheveux rebelles à quelques coiffeurs, mais personne n’a jamais réussi à les dompter. Alors le garçon les laisse vivre leur vie, se contentant de quelques coups de peignes pour se débarrasser des rares noeuds que créaient ses nuits difficiles.  


Le blanc de sa peau est typiquement Septrionnien. Un épiderme privé de soleil, naturellement laiteux. Un teint blafard, maladif - son accident n’a rien aidé. Désormais, les gros cernes noirs sous ses yeux lui donnent un aspect de mort-vivant. Le grain de beauté niché au dessus de sa pommette gauche ressort comme une tache de peinture noire sur une toile blanche. Peut-être le soleil insulaire de Thacie parviendra à lui donner quelques couleurs ? Un peu de chaleur sur ce visage froid lui donnerait sûrement un air plus vivant. Même ses pommettes parfois rosies ne parviennent pas à lui donner bonne mine. Au mieux, il a l’air d’une poupée en porcelaine. Au pire, à un clown grotesque, effrayant - une vision de cauchemar, sans aucun doute.

Ses yeux sont profondément noirs : c’est à peine si l’on peut discerner sa pupille de son iris. Parfois, quelques reflets flatteurs font ressortir des teintes noisettes ou des petites taches vertes. Info ou intox ? Louka ne saurait le dire, il n’a jamais constaté ces couleurs-ci par lui-même. Lorsqu’il se regarde dans le miroir, il ne voit que du noir. Pour autant, ses paupières sont fournies de longs cils sombres qui offrent à son regard une profondeur abyssale - peut-être même un peu féminin, aussi. S’il avait été une fille, Louka n’aurait pas eu à user du mascara, c’est une certitude. Au dessus de ses yeux, au niveau de ses arcades, se nichent ses sourcils qui eux, au contraire de ses cils, sont très fins, éparses même. Louka ne les épile pas, ne s’en occupe pas et ils ne s’en portent pas plus mal : de toute façon, ils ne semblent pas vouloir pousser au delà d’une certaine limite imaginaire.

Ce qui fait toute la différence entre Louka et son père … c’est bel et bien sa corpulence. Le garçon n’a en effet absolument rien du grand gaillard du Nord. Sa croissance a décidé de ne pas coopérer avec lui et Louka atteint à peine le mètre soixante. Un petit gabarit, surtout pour un garçon, mais qui lui a permit de devenir jockey. Dans ce métier, il est important d’être une demi-portion, un petit gars pas trop grand, pas trop lourd. Et pour preuve, Louka pèse une cinquantaine de kilogrammes à peine. S’il n’a jamais été trop épais, son accident et la fonte de ses muscles ne l’ont pas aidé. D’ailleurs, ses jambes sont maigres à faire peur, semblables à des bâtonnets de bois. Et Louka en a tellement honte qu’il les cache systématique dans des pantalons trop épais pour lui. Il serait bien que le jeune homme regagne quelques kilogrammes mais … ses troubles du comportement alimentaire ne l’aide pas dans cette démarche.

Vestimentairement parlant, Louka est d’une banalité affligeante. Pantalon droit, chemise sombre, chaussures en cuir. Aucune frivolité, aucun accessoires, aucune couleur. La plupart de ses vêtements sont bien trop grands pour lui, d’ailleurs. Il a hérité des vieilles fripes de son aîné, Gustave, qui se payait le luxe d’avoir une haute stature et des épaules carrées. Sûrement lui faudrait-il refaire sa garde-robe mais … c’est bien là le cadet de ses soucis. D’autant plus que tous les commerces ne sont pas facilement accessibles pour des types au fauteuil roulant. Pouvons-nous par ailleurs considérer son assise comme une extension de lui-même … ? Sûrement. Néanmoins, même son fauteuil n’a rien de bien unique. Il est entièrement noir, son cuir est un peu rongé par endroit et la manette de son moteur fonctionne une fois sur deux. A croire que le fauteuil est à l’image de son possesseur … terne et abîmé.

HISTOIRE -
Il fait froid à Isslot, en cette nuit de printemps. De la neige est tombée drue sur le petit village, recouvrant les toits et les routes d’un manteau blanc. Des volutes grisâtres s’élèvent des cheminées - bien du bois a été consumé pendant la soirée, afin de réchauffer les foyers et cuire les repas. Dans les rues, les vieux lampadaires aux ampoules grésillantes sont éteints depuis plus d’une heure maintenant. Isslot s’endort sereinement, dans un silence que la neige tombante est incapable de troubler.
Pourtant, au beau milieu du village, dans la maison des cordonniers, toutes les lumières sont encore allumées, toutes les âmes bien éveillés. Astrid a su au moment même où elle a ouvert les yeux à l’aube que le grand jour était arrivé. Son ventre bien rond, secoué de contractions depuis quelques jours maintenant, semblait lui peser une tonne. Son petit corps frêle de femme du Nord ployait presque sous ce poids considérable - elle n’a pas arrêté de travailler pour autant. Toute la matinée durant, Astrid a travaillé le cuir au côté de son époux, Johan et son fils, Gustave. Si ce dernier n’est pas le fils de son époux, monsieur Hosk a eu la bonté de l’accueillir sous son toit et de s’en occuper comme son propre rejeton. Fruit d’une idylle de jeunesse, Gustave n’en reste pas moins un bon garçon, que Astrid aime de tout son coeur.
C’est alors qu’elle préparait le repas que madame Hosk a senti l’éclatement de sa poche des eaux. Johan s’est hâté de la conduire dans leur lit, l’installant confortablement en vue de la nuit pénible qui l’attendait. Ici, à Isslot, plupart des femmes accouchent à leur domicile, sans assistance aucune. Ce n’est pas donné à tout le monde de s’offrir les services d’un médecin - et surtout d’en trouver un honnête, et pas un charlatan en quête du moindre sou. Préventive, Astrid s’était assurée de rassembler le nécessaire pour son accouchement, afin que son mari n’ait plus qu’à se saisir de leur enfant au moment fatidique.
Voilà bien trois heures que Astrid est en travail, et la pauvre cordonnière semble éreintée. Le front ruisselant, le teint blafard, elle étouffe ses gémissements de douleur dans son oreiller en plumes, poussant de toute ses forces à la moindre contraction. Dans sa chambre, effrayé, hébété, Gustave se dissimule sous sa couverture et essaie du mieux qu’il peut d’ignorer les râles de douleur qui résonnent entre les murs de leur petite maison. Sa mère est-elle en train de mourir ? Donner la vie est donc si difficile ? Du haut de ses sept ans, Gustave n’est pas sûr de vouloir connaître les réponses à ces questions. Le monde des adultes, il est sincèrement effrayant.
Le carillon de la ville bat trois coups lorsque Johan extrait finalement son fils du ventre de sa femme, ému de l’entendre crier pour la toute première fois de sa vie. Sans hésiter, il allonge le nouveau-né sur la poitrine dénudée d’Astrid, qui couvre son enfant de baisers et de caresses. Alerté par tout ce remue-ménage, Gustave a enfin le courage de quitter sa chambre pour aller voir ce qu’il se passe dans la pièce d’à côté. Son regard tombe aussitôt sur la petite chose ballotée dans des langes blancs, accrochée au sein de sa mère. C’est donc à ça que ça ressemble, un bébé ?

Tu peux venir, Gustave.
Oui, approche-toi mon ange. Viens faire la rencontre de ton petit-frère.

Louka naît ainsi au beau milieu de la nuit, sous la neige du Septrion, dans la modeste maison de sa famille. Un bébé d’apparence très frêle, mais tout aussi robuste : il n’a aucun mal à prendre du poids dans les premiers jours de sa vie et s’adonne fréquemment à des vocalises qui ne ravissent guère Gustave. Parfois, le petit garçon de sept ans se penche sur le berceau de son demi-frère et l’observe des minutes entières, en silence, en se demandant bien comment cette demi-portion allait un jour devenir un homme. Pour autant, il ne déteste pas ce bébé pourtant si bruyant - disons qu’il est une curiosité plus qu’un indésirable. S’il se complaît à l’observer, il est hors de question de le toucher. Gustave préfère toujours savoir Louka à une distance raisonnable de lui, d’autant plus depuis que le bébé lui a vomit sur les chaussures. Il préfère savoir Louka dans les bras des adultes et loin de son espace vitale : de toute façon, ce sont les filles qui aiment les bébés. Pas les futurs grands gaillards du Nord tel que lui.
Au fil des mois, Gustave constate l’évolution de son petit frère. Louka passe de la crevette toute rose à un bébé capable de s’asseoir, puis de se lever. Bientôt, le bambin se dresse sur ses jambes et voyage d’un meuble à l’autre, s’accrochant tantôt à une chaise, tantôt à un pied de table pour se déplacer. S’il est encore hésitant sur ses jambes, Louka tombe que rarement, parvenant toujours à se rattraper in-extremis. Lorsqu’il navigue dans l’atelier de cordonnerie de ses parents, il s’amuse à attraper quelques outils ou à empiler des boîtes de chaussures. Naturellement curieux et touche à tout, il pose les mains sur chaque surface, chaque matière, chaque objet qui croise sa route. Astrid se voit d’ailleurs vite dans l’obligation de sécuriser l’atelier tant son enfant s’intéresse d’un tout et d’un rien. Elle ne s’en offusque jamais, cependant : savoir Louka curieux et éveillé est une excellente chose, d’autant plus qu’elle tient à ce qu’il prenne en autonomie le plus tôt possible. Ainsi n’hésite-t-elle pas à laisser son fils s’occuper seul, lui mettant quelques jouets en bois ou objets du quotidien à sa disposition. Plus vite Louka saura se débrouiller tout seul, mieux ce sera pour tout le monde.

L’école primaire d’Isslot est loin d’être le bâtiment le plus accueillant du village. Avec ses murs de briques grises délavées et ses hautes grilles noires, elle s’apparente davantage à une prison. Et pourtant, lorsque Louka y met les pieds pour la première fois, c’est avec un sourire ravi. Du haut de ses trois ans, le petit garçon ne semble absolument pas impressionné par la foule d’enfants déjà rassemblée au milieu de la cours de récréation. Il presse plutôt le pas pour les rejoindre, impatient d’aller faire la connaissance de tout ce petit monde. Marchant dans les pas de son fils, ralenti par son ventre protubérant, Astrid est accueillie chaleureusement par quelques mamans rassemblées non loin. Certaines d’entre elles sont si jeunes que leurs visages de porcelaines sont encore tout ronds. Rien de vraiment étonnant, dans le Nord. Astrid elle-même n’avait que dix-sept ans lorsque Gustave est venu au monde. Et d’ailleurs, tout le monde par ici sait que madame Hosk a eu un enfant hors mariage, et qu’elle n’a même pas épousé le père. L’on dit dans les rues que Johan a eu pitié d’elle, et qu’il a été bien magnanime de prendre pour épouse une femme d’aussi petite vertue. Et toutes ces femmes qui lui cassent fréquemment du sucre dans le dos l’accueillent désormais avec un sourire hypocrite, faussement ravi, alors que Louka disparaît déjà dans la foule d’enfants.
Déséquilibré par son sac à dos presque aussi grand que lui, Louka salue tout ce petit monde à la cantonade, un sourire jusqu’aux oreilles. Si certains enfants le dévisagent avec une certaine méfiance, d’autres lui répondent avec enthousiasme, l’invitant à rejoindre leur partie de Chacripan Perché. En voyant Louka partir à la poursuite de ses petits camarades, Astrid est rassurée - son fils est suffisamment sociable et débrouillard pour commencer l’école sous les meilleures auspices. Si elle assiste à la réunion d’accueil, elle s’éclipse dès le début des classes, certaine que tout se passera bien pour Louka.
Et c’est effectivement le cas. Si l’apprentissage de la lecture et de l’écriture ne semble pas l’intéresser plus que cela, Louka demeure un élève sage et poli, qui exécute ce qu’on lui demande sans faire d’histoire. Son comportement est irréprochable et son enseignante ne tarie pas d’éloges à son sujet. Certes, le petit garçon n’est pas toujours le plus impliqué ni le plus intéressé, mais il ne perturbe personne et ne rechigne pas à mettre la main à la pâte lorsque cela est nécessaire. D’ailleurs, il accorde bien plus d’intérêt aux activités manuelles qu’à ses leçons d’écritures ou de mathématiques. Lorsqu’il est question de coloriage, de collage, d’assemblage, Louka est plus motivé que personne et met du coeur à l’ouvrage. Il faut dire que le petit garçon voit fréquemment ses parents travailler dans leur atelier, et qu’il prend plaisir à les imiter dès que l’occasion se présente. A chaque fois qu’il ramène ses oeuvres à la maison, il crie à qui veut l’entendre que, plus tard, il fera “comme papa et maman” - ce qui enchante bien ces derniers, qui espère le voir reprendre l’atelier dès qu’il atteindra l’âge de raison.
Son petit-frère Svenn naît au beau milieu de l’hiver et, dissimulé sous la couette avec Gustave dans la petite chambre qu’ils partagent, Louka garde ses petites mains sur ses oreilles tout le long de l’accouchement. Cette fois-ci, Astrid a la chance d’être assistée par sa soeur aînée, de visite à Isslot pour les fêtes de fin d’année. Si Svenn vient au monde plus facilement et rapidement que Louka, ce dernier n’apprécie vraiment pas l’expérience et fond en larme en avisant pour la première fois le visage tout rouge de son petit-frère. Affaiblie par l’accouchement et accaparée par ce nouveau bébé particulièrement demandeur, Astrid ne peut assumer ses tâches dans l’atelier. C’est ainsi que Gustave fait ses premiers pas dans la cordonnerie, à son plus grand damn.
Louka, lui, a six ans lorsqu’il participe à sa première conception de chaussure. Suivant les patrons de ses parents, il découpe plusieurs formes dans le cuir afin de composer les plusieurs morceaux composant le haut de la chaussure. Sérieux et assidu, c’est la figure concentrée et les geste appliqués qu’il joue du scalpel sous la surveillance de sa mère. Si ses premières découpes ne sont pas régulières et relativement brouillonnes, Louka est tellement fier qu’il ne ménage pas ses efforts. Découper le cuir lui plaît bien plus qu’il ne l’aurait cru et c’est avec un engouement certain qu’il rejoint l’atelier chaque jour après l’école. Si ses devoirs ne l’intéressent pas le moins du monde, confectionner des chaussures est tellement plus amusant. Après le patronage et le découpage, Louka apprend le piquage et semelage et bientôt, le voilà tout à fait capable de confectionner une chaussure de A à Z. Bien évidemment, ses parents l’aident dans les différentes étapes, reprenant quelques petites erreurs et lui fournissant des patrons à son niveau. Fier d’apporter ainsi son concours, le petit garçon ne rechigne jamais à délaisser ses jouets en bois pour ses outils de cordonnier. L’aide de Gustave et Louka au sein de l’atelier est un véritable soulagement pour Astrid qui a fait à fort avec Svenn - du haut de ses trois ans, le petit dernier de la famille est si fragile qu’il passe son temps à tomber malade, causant bien des soucis à la famille de cordonniers … Pourtant, Johan et Astrid prennent à coeur de récompenser leurs fils pour le travail qu’ils fournissent : ainsi, plutôt que mettre quelques pièces de côté, ils les offrent à Gustave et Louka. Ce ne sont là que quelques dollars, mais cela suffit largement à les contenter. Alors que l’aîné les dépense fréquemment à l’épicerie du coin afin de mettre la main sur quelques sucreries, le cadet préfère les conserver à l’abri de sa tirelire Gruikui. Parfois, il cède devant la luisance d’une pomme rouge ou l’odeur délicieuse d’un pain au chocolat, mais Louka n’en demeure pas moins un maigre dépensier. S’il ne saisit pas encore la véritable valeur de l’argent, il imite sa mère qui conserve toujours sa monnaie dans une vieille boîte de conserve.

Nous gardons ces pièces pour les grandes occasions, lui a-t-il expliqué en ajoutant un dollar dans la tirelire improvisée. Si un jour nous voulons vraiment quelque chose … alors nous pourrons piocher dans ces petites économies.

Louka conserve ainsi ses pièces pendant plusieurs années. Parfois, Gustave venait se servir dans le dos de son petit-frère, lui volant quelques dollars pour s’acheter des friandises ou, depuis ses quinze ans, des cigarettes. Il a bien essayé de se cacher, de fumer en cachette à l’arrière de l’atelier mais Johan l’a prit la main dans le sac, le rabrouant pendant plusieurs jours, déçu de le voir tourner ainsi. Gustave n’a pas cessé pour autant, poussant le vice jusqu’à fumer dans sa chambre, dérangeant le pauvre Louka qui toussait sans cesse en aspirant les effluves âcres du tabac. En pleine crise d’adolescence, Gustave était la source de bien des soucis au sein du foyer, rendant l’atmosphère lourde et pénible. Au coeur de ces conflits, Louka souffrait sincèrement du changement de comportement de son aîné et des incessantes disputes éclatants entre l’adolescent et ses parents.
C’est pour fuir une énième prise de bec que Louka s’est retrouvé sur le marché d’Isslot, se perdant au milieu des badauds aux paniers d’osiers remplis de diverses victuailles. Peu intéressé par les étalages garnis de nourritures, le garçon avance en observant ses pieds, serrant fort les dents pour contenir ses larmes. L’ambiance à la maison est si difficile à supporter pour lui : voir Gustave prendre un si mauvais chemin, ça lui fait tellement de peine. Louka aime son frère et regrette l’époque où ils jouaient ensembles, se lançant des boules de neige ou partageant leurs petites voitures en bois. Depuis qu’il fréquente sa nouvelle bande d’amis, Gustave n’est plus le même et Louka se sent plus seul que jamais.
Des hennissements tout proches le sortent cependant de ses tristes pensées : surpris, le garçon avise un stand un peu à l’écart, tenu par un homme emmitouflé dans une épaisse parka sombre. Autour de lui, accrochés à des piquets, de jolis Pokémon à la fourrure blanche et aux crins violets broutent le peu d’herbe jaillissant de la neige. N’ayant jamais vu pareille créature, Louka s’approche des Pokémon qui le dévisage en silence, pointant leurs naseaux dans sa direction. Un peu intimidé, le garçon flatte doucement les museaux duveteux, riant un peu lorsque l’un d’eux vient fouiller dans ses poches vides. Lorsque la petite créature recule la tête, un peu déçue, elle plonge son regard dans celui de Louka - et l’intensité de ses prunelles lilas le touche en plein coeur.
Il ne saurait dire ce qu’il se passa entre eux ce jour-là, mais une chose est sûre : il y a eu un réel coup de foudre.
Jamais auparavant Louka n'a émit le souhait d’avoir un Pokémon. Lorsque Gustave en a réclamé un, quelques années auparavant, leurs parents ont refusé : leurs moyens de leur permettent pas d’assumer une bouche supplémentaire, et il est déjà difficile pour eux de s’occuper convenablement du vieux Tauros hérité du père de Johan. A la fin de sa vie, le Tauros n’est même plus capable de tirer la vieille charrette permettant aux cordonniers de transporter leurs marchandises dans les marchés voisins - il est donc devenu un véritable poids mort pour la famille, qui ne peut cependant se décider à s’en séparer. Ainsi, Louka s’est vite fait à l’idée qu’il n’aurait pas son propre Pokémon avant plusieurs années.
Mais en caressant tendrement les naseaux du petit cheval blanc, Louka s’est senti comme frappé par l'évidence.

Si t’en veux un faut payer gamin, maugréé le vendeur en écartant sa pipe d’entre ses lèvres.
Et c’est combien ?

En vidant sa tirelire sur son lit, Louka constate pour la première fois depuis longtemps à quel point elle était remplie. Les petites pièces forment un tas informe au milieu de ses draps bleus et quand il passe ses doigts dedans, elle produisent des cliquetis par centaine. A l’oeil nu, il doit y avoir au moins deux cents pièces, de un ou deux dollars. Louka se mord la lèvre inférieure : en a-t-il assez pour le Ponyta … ? Il lui en faut cent cinquante pour acquérir la ponette aux crins violets et aux yeux implorants. Alors ni une ni deux, le voilà qui commence à trier ses pièces, formant des petits tas de dix dollars pour faciliter ses calculs. Les mathématiques n’ont jamais été son fort, il lui faut donc utiliser des petites techniques pour ne pas perdre le fil. Lorsque Gustave rentre dans la chambre en trombe, Louka se hâte de cacher son pécule sous son oreiller - si son frère le voit, il essaiera forcément de lui en voler une poignée. Or, chaque dollar compte ! Heureusement, l’aîné ne s’attarde pas, attrapant juste sa veste sur le dossier de sa chaise avant de repartir.
Cent soixante seize. Voilà le montant actuel de ses économies. Louka sent son coeur qui bat la chamade de hâte - il peut s’offrir la Ponyta. Il peut remplir ses poches de pièces, filer au marché et ramener la ponette à la maison ! Néanmoins … qu’en penserait ses parents ? Et Gustave ? Ce dernier risque de lui en vouloir si Louka s’achète un Pokémon alors qu’on lui a toujours refusé d’en posséder un. Cela dit … Louka compte se l’acheter lui-même. Et s’il faut qu’il travaille d’autant plus à l’atelier pour couvrir ses frais de nourriture, alors ainsi soit-il ! Animé d’une détermination nouvelle, répétant en boucle son plaidoyer, le garçon rejoint l’atelier de ses parents, décidant de ne pas y aller par quatre chemins. Il leur parle alors de ce vendeur au marché, des Pokémon étrangers à Salva qu’il propose à la vente, son coup de foudre pour une ponette et, surtout, sa détermination à assumer lui-même le Pokémon. En gage de sa bonne volonté, il vide ses poches sur le plan de travail - si Astrid et Johan sont impressionnés, ils ne sont pas étonnés pour autant. Il leur est souvent arrivé de soupeser la tirelire de Louka et de constater à quel point le garçon gérait ses économies. Contrairement à Gustave qui jette son argent dans tout et n’importe quoi, Louka est sérieux et malin. Et mieux encore, malgré son jeune âge, il est très convainquant - il expose la situation comme s’il l’avait mûrement préparé, préparant par avance les contre-arguments au cas où ses parents tentent le débat. S’il n’était pas né Isslot, Louka aurait peut-être pu suivre de bonnes études de négociateur …
S’ils ne répondent pas à la demande de Louka dans un premier temps, Astrid et Johan demandent tout de même à voir le Pokémon en question. Le garçon les emmène donc sans tarder jusqu’au stad, où trois Ponyta ont déjà été vendu depuis son passage le matin-même. Heureusement, sa ponette est encore là, hennissant de plaisir en le voyant approcher. Aussitôt, Louka vient flatter ses naseaux tout doux, dirigeant vers ses parents un regard implorant. Ces derniers se décident finalement à poser quelques questions au vendeur - de toute évidence, il tient là un stand en toute illégalité. En théorie, la vente de Pokémon étrangers à Salva est interdite dans la région entière … mais s’il s’est établi à Isslot, ce n’est pas pour rien. Sans police efficace, il est aisé d’arnaquer les habitants crédules. Astrid et Johan s’apprêtent donc à refuser la requête de Louka lorsqu’ils l’avisent à la hauteur de la Ponyta, passant ses doigts dans ses crins duveteux, l’air profondément triste. Un regard échangé, un soupir en choeur et voilà que monsieur et madame Hosk cèdent, autorisant Louka à ramener sa ponette à la maison.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’arrivée de Stardust n’a pas été bien accueilli par Gustave. Lorsqu’il aperçoit Louka revenir du marché en tenant la Ponyta en longe, l’adolescent crie aussitôt à l’injustice. Si Astrid et Johan essaient tant bien que mal d’arrondir les angles, Gustave décide malgré tout de quitter le foyer, ne laissant derrière lui qu’un lit vide et une armoire dépouillée de vêtements. L’aîné de la famille quitte donc le foyer à l’aube de ses dix-huit ans, disparaissant sans se retourner. D’après les rumeurs, il aurait rejoint sa bande d’amis à Belagora, et se serait mit à travailler dans une petite boutique de menuiserie. Louka s’est longtemps senti responsable du départ de son frère et ses parents l’ont souvent retrouvé en pleurs dans la petite étable à l’arrière de la boutique, partageant ses chagrins à sa Ponyta. Au fil des mois, il s’est habitué à l’absence de Gustave et, bientôt, la douleur s’est amenuisée, se réduisant à un pincement chronique dans son coeur.

La nuit vient tout juste de tomber sur Isslot, baignant les alentours du Manoir Hanté d’une obscurité terrifiante - et pourtant, deux silhouettes se faufilent dans les ténèbres. D’un pas léger et discret, amorti par la neige recouvrant le sol, un adolescent et son Pokémon poussent le portail en fer forgé, dont les gongs semblent éclater d’un rire sinistre sur leur passage, comme un avertissement d’outre-tombe. Ce n’est cependant rien qui effraie le duo qui remonte le chemin en direction de la haute bâtisse, à peine éclairé par les rayons blafards de la lune. Les oreilles dressées, Stardust observe les alentours, grattant du sabot sur le sol, impatiente. A ses côtés, Louka lui caresse tendrement les naseaux.

Ne sois pas si impatiente ! Ils nous tomberont dessus bien assez tôt.

Ignorant le perron se présentant à eux, Louka et Stardust se glissent sur la droite du manoir, rejoignant plutôt l’ancien patio aux vitres fendues. Le garçon y aperçoit aussitôt un Spectrum occupé à fouiller dans un vieux coffre en bois. Les pupilles de sa Ponyta semblent s’illuminer d’une détermination farouche et l’instant d’après, elle attire l’attention du Pokémon Spectre en poussant un hennissement strident. Si Spectrum sursaute de surprise, il ne fuit pas pour autant, se jetant plutôt sur Stardust pour lui faire payer cet affront. Prête à en découdre, la Ponyta secoue sa belle crinière violine et attend les ordres de Louka.
S’en suit un combat musclé entre Stardust et le Spectrum, rythmé par les ordres de Louka. Depuis quelques semaines maintenant, l’adolescent et son Pokémon viennent ici en cachette au moins trois fois dans la semaine. Louka ne s’imagine absolument pas embrasser une carrière de Dresseur, mais il doit bien avouer qu’il est plaisant de combattre aux côtés de Stardust. La Ponyta est motivée et volontaire, toujours ravie de jouer de ses capacités pour contenter son jeune propriétaire. Le combat est un jeu plus qu’autre chose pour elle et s’y tremper n’est en rien une corvée, bien au contraire. Sentir sa puissance qui augmente au fil des combats, de même que sa technique, c’est très gratifiant pour elle. Ainsi suit-elle toujours Louka dans ses petites escapades nocturnes, prenant un malin plaisir à bouter du Pokémon Spectre …
D’ailleurs, voilà que le Spectrum s’enfuit, la larme à l’oeil. Triomphante, Stardust piaffe de plaisir, venant réclamer des caresses à Louka qui s’y résout de bon coeur. Il est tellement heureux de constater que leur duo fonctionne si bien … ces combats nocturnes est une véritable bouffée d’oxygène pour lui. Entre ses journées de cours et son travail à l’atelier de cordonnerie, Louka a très peu de temps pour lui. Alors il est obligé d’attendre la nuit tombée et de faire le mur pour partir s’aérer l’esprit avec Stardust, qui le gâte de ses talents de combattante. Qui sait, peut-être se risqueront-ils à affronter champion d’Isslot, un de ces jours ? Pourquoi pas même usurper sa place ? Louka rit de ses propres pensées - voyons, un gamin d’Isslot tel que lui ne peut s’imaginer un avenir si brillant. D’ici quelques années, ses parents lui céderont l’atelier et dès lors, il passera sa vie à confectionner des chaussures. Néanmoins, qu’importe ce que le futur lui réserve - tant que Stardust demeure à ses côtés, il restera le garçon le plus heureux du monde.
Le ciel se peint délicatement de rose lorsque Louka se glisse dans sa chambre en enjambant sa fenêtre, la figure sale et les yeux fatigués. Il espère se faufiler discrètement dans son lit et dormir une petite heure avant de rejoindre l’atelier mais c’est sans compter sur Astrid qui l’attend de pied ferme. Si Louka se fait remonter les bretelles, ce n’est rien qui l’empêche de réitérer ses sessions de combats nocturnes, encore et encore …
Et c’est au terme d’un énième combat mené aux abords du manoir que Stardust évolue. Soudain enveloppée d’une lueur aveuglante, la Ponyta voit ses jambes s’allonger, son corps s’affiner et une corne lui pousser au sommet du crâne. En découvrant la toute nouvelle apparence de sa meilleure amie, Louka en pleure presque de joie. Stardust est encore plus belle qu’avant, élégante et fière, et même plus haute que lui. Elle n’a plus rien d’une ponette - elle est devenue un magnifique jument. L’adolescent se plaît à flatter son encolure, ses flancs, sa croupe : si son pelage est toujours aussi doux, ses muscles semblent s’être développés pendant son évolution. En faisant courir ses doigts le long de sa colonne vertébrale, une pensée soudaine traverse l’esprit de Louka. Et si … et s’il essayait de la monter ? Si Stardust était bien trop petite avant, elle a désormais la force nécessaire pour le supporter sur son dos. D’autant que Louka n’est pas très gros - il trempe plus dans la demi-portion que dans le grand gaillard. Prenant appuie sur l’une des vieilles marches du perron, Louka fait passer sa jambe par-dessus le dos de Stardust, s’installant entre son garrot et ses reins. La Galopa se laisse faire sans rechigner, observant sagement son dresseur chercher une position agréable. Le dos de Stardust est un peu dur, mais le garçon le trouve malgré tout étonnamment confortable. D’une voix douce, il intime à la jument de se mettre à marcher. Sentir ses muscles rouler sous lui est une sensation pour le moins étrange, et Louka manque de glisser plusieurs fois. Aussi préfère-t-il ne pas risquer quoi que ce soit, jugeant plus judicieux de mettre pied à terre pour rentrer. L’adolescent ne s’arrête cependant pas sur cette défaite : les jours qui suivent, il consulte quelques livres à la petite bibliothèque communale, afin d’apprendre les rudiments de l’équitation. Ainsi apprend-t-il l’importance de l’assiette et du jeu de jambes pour son équilibre. Le soir-même, il met en pratique ce qu’il apprend, trouvant petit à petit une vraie stabilité sur le dos de Stardust. Celle-ci se prête au jeu avec grand plaisir, appréciant sentir Louka se percher sur son dos. Au fil des jours, le duo passe du pas au trot, puis du trot au galop. Si leurs premières tentatives ne sont pas très fructueuses, Louka apprend à varier les positions selon les allures. Néanmoins, il a conscience de ce qu’il leur manque pour un confort optimal : une selle. Néanmoins, pareil équipement coûte une petite fortune dans le coin.
C’est en découpant du cuir pour confectionner une nouvelle paire de chaussures que Louka est prit d’une idée folle. Et s’il essayait de créer sa propre selle ? Il se doute que la confection ne sera pas aussi aisée qu’une chaussure mais en soi … il possède les outils pour. Le tout est de trouver un livre expliquant les étapes de A à Z. Louka écume ainsi la bibliothèque d’Isslot pendant une après-midi entière et manque d’hurler de joie lorsqu’il met finalement la main sur un ouvrage spécialisé. De toute évidence, il appartenait à un vieil artisan, parce que la marge du livre est remplie de notes diverses. Une véritable aubaine pour l’adolescent qui se hâte de le ramener chez lui afin de se mettre au travail …
Le plus dur est de créer l’arçon, qui constitue la base de la selle. Faite de bois, cette structure est un véritable casse-tête. Louka n’est pas habitué à travailler le bois et aux termes de nombreux essaies infructueux, il est obligé de solliciter le menuisier du coin, qui accepte de lui créer la pièce pour peu cher. Il confie également la confection des parties métalliques au forgeron du village. Pendant ce temps, l’adolescent s’attaque aux sangles - qui formeront le siège une fois fixées sur l’arçon - puis à la découpe des peaux pour créer les différents morceaux de la selle -  soit le siège, les quartiers, les faux-quartiers et petits quartiers, mais aussi les matelassures et les taquets. Le tout constitue un travail monstrueux, d’autant plus que Louka ne peut ne focaliser que sur sa selle. A côté, il doit continuer à fabriquer des chaussures et, surtout, suivre ses cours … même si cela ne l’intéresse pas vraiment.
Il lui faut ainsi un mois entier pour confectionner sa selle et si le résultat n’est pas parfait, Louka est réellement satisfait. A peine terminée qu’il se hâte de la faire essayer à Stardust. Si la Galopa est dans un premier temps dérangée par la sangle passant sous son ventre, mais aussi par le poids de la selle, elle finit par s’y habituer. Malgré ses piètres compétences en couture, Louka lui fabrique également un tapis, histoire d’améliorer son confort. Leurs premiers essaies montés avec la selle ne sont pas des plus glorieux. L’adolescent a du mal à garder ses étriers et manque de chuter à plusieurs reprises. Il se voit également obligé de reprendre la selle afin de renforcer des coutures ou ajuster des sangles. Ce n’est cependant pas là un travail qui le dérange - au contraire, le garçon y prend un réel plaisir. Bientôt, la selle s’adapte parfaitement à la monture et à son cavalier, permettant à Louka de se sentir bien plus à l’aise. Il ne s’arrête cependant pas en si bon chemin et se lance dans la confection d’un filet. Pas qu’il en ait vraiment besoin pour diriger Stardust mais après la selle, le filet constitue un nouveau défi dans lequel il plonge sans hésitation.
Et c’est ainsi équipé sur le duo s’offre des balades interminables aux abords d’Isslot, appréciant ces moments de calme où ils n’ont plus à penser à rien. Perché sur le dos de Stardust, plus libre que jamais, Louka laisse son esprit vagabonder tout en admirant le paysage du Septrion. Le Nord n’est peut-être pas des plus accueillants mais … il est doté d’un charme que jamais rien ne pourra égaler. L’air frais qui caresse ses joues, la neige qui tombe silencieusement tout le long de l’année, ce sont là des petits bonheurs quotidiens. Et tout est encore plus beau lorsqu’il observe le monde en compagnie de Stardust.
Néanmoins, leur véritable plaisir, ce sont leurs galops endiablés qu’ils se permettent une fois loin d’Isslot. Dès que les habitations se raréfient et que le chemin se dégage, Louka laisse Stardust partir au triple galop. La sensation que cela leur procure dépasse tout ce que l’adolescent n’a jamais pu connaître. Le sentiment de liberté qui agite son coeur, l’air glacial qui remplit ses poumons, le vent qui fouette ses joues rosies par le froid … c’est le bonheur, le vrai, à l’état pur. Sentir Stardust se laisser aller à toute sa puissance, toute sa vitesse est tout aussi galvanisant que s’il courrait lui-même. Et ce n’est qu’après avoir avalé un bol entier d’adrénaline que les deux amis reprennent le chemin d’Isslot, ainsi que leur quotidien bien plus placide …

Eh bien, gamin. Il a une belle foulée, ton Pokémon. Pourquoi tu ne viendrais pas à la course des Plaines Cristal le week-end prochain ? Pas b’soin de t’inscrire, c’est une compét’ amateure. Mais je sens que vous avez du potentiel.

L'air circonspect, la bouche en coeur, Louka dévisage un moment le vieil homme assit sur un arbre abattu. Sa pipe au bec, le vieillard lui tend un morceau de papier froissé que l’adolescent se hâte de déplier. Le flyer fait la pub d’une course hippique amateure dans les Plaines Cristal, invitant toute personne intéressée à se rendre sur place le week-end prochain, en début d’après-midi. Organisée par des passionnés, cette course n’a absolument rien d’officiel et aucune récompense n’est promis au vainqueur - et pourtant, Louka est aussitôt charmé par l’idée. Voilà des mois que Stardust et lui galopent régulièrement aux abords d’Isslot mais c’est bien la première fois que quelqu’un s’intéresse à eux. D’ailleurs, Louka n’avait pas vu ce vieillard jusqu’à ce qu’il les aborde sur la route du retour. Si une telle proposition l’étonne, il la considère cependant très intéressante. Stardust et lui aiment tellement courir … ça peut être intéressant de se confronter à d’autres passionnés ! L’adolescent range le flyer dans sa poche, tout sourire.

Nous y serons.

Jamais auparavant Louka n’a vu autant de Pokémon rassemblés au même endroit. Partout autour de lui, des cavaliers juchés sur des Galopa, des Bourrinos et des Zeblitz vont et viennent dans un brouhaha incessant. Stardust le suivant de près, le garçon slalome entre les gens, cherchant le bureau des inscriptions. Finalement, c’est un petit monsieur au crâne chauve qui le dirige au bon endroit. Le formulaire de participation ne s’embarrasse d’aucun détail : il faut seulement renseigner son nom et celui de sa monture, ainsi que l’espèce de cette dernière. En avisant la Galopa de Galar, l’organisateur semble surpris. Il est vrai qu’il n’y a aucun autre Pokémon comme Stardust parmi les participants - de ce fait, elle est la curiosité de la compétition. Heureusement cependant, personne ne vient trop les enquiquiner et Louka enfile son dossard sans attendre.
Lorsque le premier appel retentis, Louka et Stardust rejoignent la piste sans attendre. Cette dernière est balisée par des piquets en bois et des cordes tendues - une méthode un peu archaïque, mais suffisante pour que les participants se visualisent le trajet. En soi, la piste forme un losange assez serré avec des virages qui peuvent vite devenir dangereux. Sûrement faudra-t-il ralentir pour éviter toute chute … mais Louka fait confiance en Stardust pour gérer son équilibre. Et puis, ce n’est pas grave s’ils ne terminent pas premiers : le but est de s’essayer à la discipline, pas de prouver quoi que ce soit. Ainsi le duo s’aligne-t-il sur la ligne des départs, quelque peu impressionné mais pas moins déterminé. Si Stardust piaffe d’impatience, elle reste concentrée, prête à décoller dès le signal. Autour d’eux, quelques montures sont agitées et les cavaliers peinent à les garder calmes et en ligne. De toute évidence, Louka et sa Galopa ne sont pas les seuls nouveaux venus - et certains sont bien plus stressés que d’autres … à croire qu’ils viennent jouer leur vie ! Les Pokémon turbulents sont finalement apaisés à renfort de caresses et de mots rassurants, permettant aux arbitres de lancer le décompte. Lorsqu’une trompette retenti soudain dans le silence, les montures décollent en choeur. Si Stardust prend aussitôt la première position, elle est rapidement dépassée par un Zéblitz qui file à la vitesse de l’éclair. Puisque la Galopa prend cela comme un défi et accélère, Louka se hâte de la canaliser : si elle s’épuise dès le début, il est certain que tout le monde finira par les dépasser. Il essaie donc de lui imposer un rythme certes plus lent, mais plus prompt à durer sur la longueur. Stardust n’apprécie pas se faire dépasser par les autres concurrents mais elle fait confiance à Louka et ne se laisse pas emporter par la rivalité. Le premier visage se présente rapidement et le peloton deccélère progressivement comme prévu. Louka a repéré les coureurs qui semblent être des habitués et essaie de les imiter, s’imprégnant de leur expérience pour agir au mieux. Ainsi invite-t-il Stardust à se rapprocher de la barrière de fortune, rentrant dans l’oval pour voler une ou deux places. A la sortie du virage, Stardust trébuche un peu, mais ne perd pas l’équilibre pour autant. Déterminée, elle accélère sur la ligne droite, raflant encore une place et se rapprochant rapidement du peloton de tête. Elle ne parvient cependant pas à les rattraper avant de franchir la ligne d’arrivée, mais cela importe peu aux yeux de Louka. Encore sous le coup de l’adrénaline, il s’allonge sur l’encolure de sa jument et la couvre de baisers et de caresses, la félicitant chaleureusement. Cette course … il l’a tellement apprécié. Cette sensation qui a secoué ses entrailles, jamais il ne l’a ressenti auparavant, même pendant leurs galops sur les plaines. Louka a déjà envie de recommencer. Encore et encore, pour se droguer à ce sentiment sans nulle autre pareil. Il lui suffit de croiser le regard de Stardust pour comprendre que, pour elle aussi, le jeu ne fait que commencer.
Se rendre aux Plaines Cristal pour disputer des courses d’amateurs devient comme un petit rituel pour Louka et Stardust. Dès qu’une nouvelle compétition est annoncée, il bloque sa journée et s’y rend en cachette - ses parents n’apprécieraient pas d’apprendre qu’il participe à ce genre de chose. Ils sont persuadés que Louka et Stardust partent seulement se promener … s’ils savaient ! L’adolescent n’a jamais vraiment menti à ses parents auparavant mais … il tient à garder ce petit secret pour lui. Les courses sont sa bulle d’oxygène. Et tant que Stardust et lui y prennent du plaisir, il n’est pas question d’arrêter. Alors ils enchaînent les courses, se fichant bien du podium. Seul le plaisir compte et Louka ne s’embarrasse jamais en rivalité. Bien sûr, il sait fêter ses victoires comme il le doit, mais ce n’est pas pour autant qu’il pleure sur ses défaites. Il se fait même quelques amis parmi les concurrents, bien que la plupart soient des hommes plus âgés que lui. Puisqu’ils se réunissent tous autour d’une passion commune, le contact passe bien et le respect mutuel est de mise. Bien sûr, il y a bien quelques gugusses trop fiers pour s’embarrasser en camaraderies mais … dans l’ensemble, l’ambiance est agréable et chaleureuse. Et Louka ne pouvait vraiment pas demander mieux !
Mais tout ceci prend une dimension différente du jour au lendemain. Louka et Stardust viennent de terminer une énième course, où ils se sont hissés deuxième, lorsqu’un homme les aborde. Si le garçon ne connaît pas son nom, il l’a déjà vu à plusieurs reprises. C’est un spectateur fidèle, il ne manque jamais la moindre course. Cependant, jamais encore il n’est venu parler aux concurrents : il vient, observe la course et repart aussitôt. Quelque peu impressionné par un tel personnage, Louka hésite à mettre pied à terre … mais s’y résout finalement, par politesse. Les deux hommes échangent alors une poignée de main solide, comme il est toujours question dans le nord. Et ce que cet homme vient lui proposer, Louka ne veut pas y croire.

Je suis un entraîneur et crois-moi, j’en ai vu passer des champions en herbe. Ta Galopa et toi, vous avez un sacré potentiel. Cessez de le gâcher ici, et rejoignez plutôt mon écurie. Ce que je te propose mon garçon … c’est un contrat, un vrai. Dorénavant, tu seras payé pour couri
Louka Hosk
Louka Hosk
Pas de compétences
Pourrais-je un jour rêver à nouveau ? ♦ LOUKA Miniature_059_XYPourrais-je un jour rêver à nouveau ? ♦ LOUKA Miniature_628_XYPourrais-je un jour rêver à nouveau ? ♦ LOUKA Miniature_479_XY
Pourrais-je un jour rêver à nouveau ? ♦ LOUKA Nympha10
Pokédollars : 148
Pourrais-je un jour rêver à nouveau ? ♦ LOUKA Miniature_Badge_Roche_RFVF
Inventaire : - 2 Potions
- 1 Total Soin
- 1 Pokeball
- 1 Masterball
– 1 Jeton Chance
- 8 Dés d'Or
- 10 Repousses
Pourrais-je un jour rêver à nouveau ? ♦ LOUKA Miniature_Badge_Roche_RFVF
Louka Hosk
Taxi Volant
Sam 4 Avr - 21:07   
Les courses n’ont toujours été qu’un loisir pour Louka et Stardust. Bien sûr, il leur est arrivé de repartir avec un petit pécule de leurs compétitions amateures et de s’en réjouir, mais jamais un seul instant la dimension professionnelle ne s’est imposée à leur esprit. Mais … l’offre est alléchante. Se professionnaliser, c’est se donner l’occasion de percer, de rencontrer des jockeys du monde entier … de s’enrichir, aussi. Parce que ce serait mentir que de dire que Louka n’y pense pas. S’il apprécie son travail à la cordonnerie, cette perspective d’avenir lui paraît bien plus alléchante, bien plus en adéquation avec ses désirs. Pouvoir courir dans un véritable hippodrome, posséder du véritable matériel de professionnel, recevoir des conseils avisés … De passion, la course peut devenir son travail. Sa seule et unique activité. Au revoir la cordonnerie et … bonjour les galops endiablés en compagnie de Stardust.
Cependant, il y a une ombre au tableau … Louka est mineur. Même si un garçon de dix-sept ans est considéré comme un homme dans le Septrion, ce n’est pas ça au niveau de la loi. Et il lui sera interdit de signer le moindre contrat sans l’autorisation de ses parents. Louka est ainsi obligé d’en avertir l’entraîneur, qui comprend parfaitement la situation. L’adolescent craint avoir perdu l’occasion de sa vie lorsque l’entraîneur lui donne rendez-vous la semaine suivante, pressé de le revoir courir.
Louka et Stardust se ruent à Isslot sans attendre une seconde de plus. Encore affublé de son dossard tout crotté, Louka se livre à coeur ouvert à ses parents. Il leur parle des courses, de leur potentiel, de cet entraîneur qui souhaite les recruter. D’abord trop surpris pour répondre, Astrid et Johan se confondent finalement en questions et Louka répond à chacune d’entre elles, patient mais tout autant surexcité. Néanmoins, ses parents ne semblent pas vraiment le prendre au sérieux, comme s’ils doutaient de sa bonne foi. Le garçon ne trouve finalement rien de mieux pour les convaincre que de les inviter à participer à sa prochaine course, afin de constater de tout cela par eux-mêmes. Et Louka compte bien les épater.
Juché sur Stardust, serrant fort ses rênes dans ses doigts, Louka regarde ce qui semble être ses parents, perdus au milieu d’une foule de parieurs. Cela n’a pas été une mince affaire de les convaincre mais l’adolescent y est parvenu : même Svenn est là, impressionné mais visiblement très intéressé. Louka aperçoit également l’entraîneur, son fidèle béret sur la tête, ses jumelles aux yeux. Il n’y a pas que ses parents qu’il doit convaincre pendant cette course … Louka tient à prouver à ce monsieur dont il ignore encore le nom de quel bois Stardust et lui font fait. Il ne sera pas déçu du voyage. Le premier coup de trompette résonne et le duo vient se placer sur la ligne de départ, parfaitement habitué à ces usages maintenant. La Galopa est concentrée, attentive. Ses oreilles restent bien droites, ses naseaux frémissent. Louka peut sentir son impatience comme si elle voyageait sous ses muscles. Au coup de départ, Stardust part comme une flèche. La foulée longue, contrôlée, elle dévore la distance sans que cela ne semble lui demander un réel effort. A l’approche du virage, elle rentre dans l’oval en ralentissant, comme elle a apprit à le faire depuis le début. Si quelques concurrents les dépassent, ce n’est que l’histoire de quelques minutes : à la sortie du tournant, certaines montures trébuchent, permettant à la Galopa de reprendre la tête du peloton. Le reste de la course ressemble à une promenade de santé : le deuxième virage ne pose aucun problème à Stardust qui franchit la ligne d’arrivée avec une avance remarquable. Une salve d’applaudissements accueille leur victoire et Louka se penche aussitôt sur l’encolure de sa jument pour la féliciter chaudement. C’est la plus belle course qu’ils n’aient jamais faite ! Son coeur tambourine encore dans sa poitrine tant l’adrénaline l’a prit aux tripes. En voyant Svenn accourir vers lui, talonné par Astrid et Johan, Louka met pied à terre et leur sourit largement, pas peu fier de leur performance. D’ailleurs, Stardust se tient bien droite, digne dans sa victoire. Lorsque Svenn lui offre un bonbon à la menthe, la jument redescend de son piédestal et accepte la friandise avec un plaisir certain. L’entraîneur au béret fend finalement la foule pour les rejoindre, s’adressant d’abord finalement aux parents de Louka, puis à Louka lui-même. Dans sa main, un contrat. L’adolescent sent son coeur battre jusque dans ses tempes, alors qu’il dévisage Astrid et Johan en silence. Finalement, son père lui destine un léger hochement de tête, sourire chaleureux à l’appui. La main tremblante d’émotion, Louka signe le contrat après l’avoir lu avec ses parents - le voilà devenu un vrai jockey.

T’as vu ça, Stardust ? C’est immense, ici. Et ce box… ! Tu es beaucoup moins à l’étroit qu’à l’étable. Et tu n’as pas vu ma chambre ! Elle fait la taille du salon, à la maison.

Assit sur un ballot de foin frais, Louka joue distraitement avec un fétu tout en parlant avec Stardust. Cette dernière l’écoute attentivement, le museau plongé dans sa ration. Depuis qu’ils ont emménagé à Belagora, ils jouissent d’un confort comme nulle autre pareil. En attendant de posséder son propre logement, l’adolescent s’est installé dans l’hôtel de la ville, tout frais payés par Iouri - Iouri Blinov, son entraîneur. Un luxe pour un garçon comme Louka, qui est né et a grandi dans une chaumière modeste, loin de toute opulence. Stardust quant à elle a eu droit à un magnifique box dans les écuries de Iouri, où elle possède tout le confort nécessaire ainsi que des granulés tous les jours au déjeuner. Voilà deux semaines maintenant qu’ils ont quitté Isslot pour s’installer à la capitale, et ce changement de vie radicale bouscule beaucoup Louka dans ses petites habitudes. S’il a visité la ville les premiers jours, il fuit désormais le monde dans les rues et se réfugie aux écuries, afin de profiter de la compagnie de son Pokémon. D’ailleurs, il saute de son ballot pour fouiller dans une caisse de pansage flambant neuve, elle aussi offerte par son entraîneur. Les étrilles et les bouchons sont d’une qualité exceptionnelle, rien de comparable avec les vieilles brosses de chez lui. Il lui suffit de quelques coups sur le pelage blanc de Stardust pour en chasser toute la poussière. Quant à ses crins, ils n’ont jamais été aussi démêlés et soyeux. La Galopa semble même briller de milles feux, par moment - une véritable petite étoile.
D’un geste souple, Louka fait glisser le loquet afin d’ouvrir le box de Stardust. Le duo se dirige vers la sellerie, où le garçon retrouve une selle spécialement conçue pour la course. Elle est plus petite, moins confortable aussi. Mais d’après Iouri, il est nécessaire de favoriser ce genre de selle qui lui offre une meilleure position tout en soulageant Stardust d’un peu de poids. Louka lui préfère évidemment celle qu’il a lui-même confectionné, mais il la garde pour leurs balades et leurs activités en dehors des courses. Même si, dorénavant, l’entraînement fait parti de leur quotidien, les privant de beaucoup d’instants plus légers. Louka jette d’ailleurs un regard à sa montre. Leur session de l’après-midi va bientôt commencer. Il se hâte donc de préparer Stardust et d’enfiler sa propre tenue. S’il se sent ridicule dans ces vêtements bariolés, il n’a pas d’autres choix, puisqu’ils représentent les écuries de Iouri. Enfin … ça aurait pu être pire ! Louka et Stardust rejoignent finalement la piste, où l’entraîneur les attend déjà. Après quelques mots échangés, l’adolescent grimpe sur sa jument et se dirige vers les stalles. Là se trouve la grande nouveauté pour eux : lors de leurs courses amateures, ils se contentaient de s’aligner sur une ligne de départ délimitée par un trait à la craie. Désormais, ils doivent s’habituer à cette petite cabine étroite, dans laquelle les concurrents patientent jusqu’au signal de départ. D’après Iouri, énormément de Pokémon sont stressés d’entrer dans les stalles : Stardust, elle, n’a pas eu ce souci. Néanmoins, c’est une toute autre approche et ses départs ne sont pas aussi efficaces qu’avant. Leurs entraînements se concentrent donc essentiellement sur cela, bien que leur entraîneur ne néglige pas la technique pour autant. Si tout cela est fatiguant, c’est également très intéressant et Louka est ravi d’en apprendre toujours plus chaque jour.
Leur première course en tant que professionnels arrive plus vite qu’ils ne l’auraient cru. La boule au ventre, Louka fait les cent pas dans le box de Stardust qui, elle, semble étrangement sereine. Affublés de leur tenue de course, ils n’attendent que l’appel pour rejoindre la piste. Si le jeune jockey ressent une certaine excitation, il est aussi très angoissé : et s’ils font une mauvaise performance ? Qu’en penserait Iouri ? Les renverraient-ils à Isslot ? En proie à ces questionnements, Louka vient s’accouder à la porte du box. Jamais encore une course ne l’avait mit dans un tel état. Le fait que, cette fois-ci, il court pour de vrai le met dans tous ses états. Une forte envie de vomir lui saccage l’estomac et, pendant un instant, il craint de rendre son maigre petit-déjeuner - depuis le début de son entraînement, il est soumis à un régime stricte afin qu’il ne prenne pas un gramme. Il est important qu’il garde le contrôle total sur son poids pour le confort et l’efficacité de Stardust. Ainsi, hors de question de dépasser la barre des cinquante kilogrammes : son alimentation est donc primordiale, accompagnée de séances de sport régulières en dehors des courses … Finalement, le signal retenti dans les écuries et Louka prend une grande bouffée d’air avant de sortir du box, Stardust sur les talons. Arrivés aux abords du paddock où les autres concurrents se rassemblent, Louka se hisse sur Stardust, glissant ses pieds dans les étriers. Il se perd alors dans l’observation de ses adversaires. Il y a principalement des Galopa - ceux de type feu - et des Zéblitz. Si Louka aperçoit un Haydaim, il semble être le seul. C’est d’ailleurs la première fois qu’il en voit un en course ! A contrario, aucun Bourrinos à l’horizon … ils sont de toute évidence trop lents pour des compétitions de ce niveau. Comme d’habitude, Stardust est le centre des questionnements et certains jockeys osent même venir assouvir leur curiosité directement auprès de Louka. Ce dernier se laisse prendre au jeu avec sympathie, présentant sa monture avec une certaine fierté. Il est cependant interrompu par le signal qui appelle les concurrents à rejoindre les stalles. Comme Iouri l’avait prédit, quelques montures font preuve de résistance et refusent de s’avancer dans les cabines. Une symphonie de hennissements paniqués et de cris agacés s’élèvent dans l’hippodrome - pour autant, Stardust reste calme, les oreilles droites, les yeux fixés sur la piste. Rien de tout cela l’impressionne - elle a toujours été doté d’un sang-froid à toute épreuve. Finalement, chaque concurrent finit par rentrer dans sa stalle et après quelques secondes secondes d’attente, le signal de départ est lancé …

Un regard à gauche, un regard à droite. Personne à l’horizon - parfait ! L’index sur la bouche, Louka intime à Stardust de rester discrète avant qu’ils ne quittent tous les deux le box, direction la sortie. Eclairés par la lueur blafarde des lampadaires, le duo quitte les écuries à pas de Lougaroc, direction la Chaîne des Milles Sommets !
Alors que Stardust et Louka suivent le petit sentier à flanc de montagne, le garçon se rappelle avec nostalgie leurs sorties nocturnes à Isslot. C’était avant que Stardust n’évolue, quand ils s’en allaient défier les Pokémon de la Maison Hantée. S’ils avaient perdu cette petite habitude en commençant les courses amateures, le stress de leur nouvelle vie quotidienne les pousse à recommencer. Louka a besoin de ces moments avec Stardust, ces moments où ils peuvent seulement profiter d’être ensemble. Certes, ils passent la majorité de leur journée en compagnie l’un de l’autre mais … les entraînements ne sont pas forcément des moments toujours agréables, empreints d’un plaisir simple. Oui, ils aiment courir, vraiment. Mais ils aiment aussi se balader simplement, juste pour le plaisir. Or, Iouri leur refuse toujours le moindre laisser-aller. Alors les deux amis s’enfuient : après tout, ce que leur entraîneur ignore ne peut pas lui faire de tort ! Ils ont besoin de ces moments pour se retrouver … au lieu de quoi, leurs performances risquent sincèrement d’être impactées. La Chaîne des Milles Sommets est donc devenu leur nouveau refuge. S’ils ne s’aventurent jamais trop loin dans la montagne, ils apprécient explorer les alentours et se contenter de ce que la nature du Septrion a à leur offrir. Parfois, ils croisent quelques espèces locales, telles que des Goupix au pelage blanc ou des Amagara curieux. S’ils tombent sur quelques Pokémon belliqueux de temps à temps, ce n’est rien qui leur pose vraiment problème : ni Stardust, ni Louka n’ont perdu la main en matière de combat, malgré les années. Cette fois-ci cependant, personne à l’horizon. La nuit est calme, fraîche en ce début d’automne. Seul le bruit des sabots de Stardust sur le chemin rocailleux trouble le silence de la montagne. Pourtant, un long râle résonne finalement dans la nuit, surprenant le cavalier et sa monture. Il semble provenir d’un peu plus bas, au pied de la montagne. Le duo n’a même pas besoin de se concerter : leur curiosité les pousse à aller voir ce qu’il se passe. Alors ils se faufilent le long des chemins tortueux, guidés par les cris de détresse qui se rapprochent au fur et à mesure. Finalement, Louka aperçoit une grande masse étendue au sol. Dans la pénombre, difficile d’identifier la créature. Alors le garçon glisse sa main dans sa poche et en sort lampe torche - le faisceau lumineux n’est pas le plus puissant qui soit, mais il suffit largement. Louka met finalement pied à terre pour s’approcher davantage du Pokémon, Stardust restant aux aguets et prête à agir. Néanmoins, la pauvre créature serait bien incapable de faire le moindre mal : son aile est poisseuse de sang et toute énergie semble l’avoir quitter. En avisant son plumage rouge, l’adolescent reconnaît son espèce : il s’agit d’un Guériaigle. Comment a-t-il pu se retrouver dans un état pareil ? Dans son état, il risque de mourir dans les prochains jours. Incapable d’abandonner la Guériaigle à son sort, Louka prend son courage à deux mains et joue des muscles pour attraper le grand oiseau et le charger sur le dos de Stardust. Cette dernière se hâte d’ailleurs de s’accroupir afin d’aider son dresseur - Guériaigle pèse généralement jusqu’à quarante kilos ! Alors pour un garçon tel que Louka qui pèse à peine dix kilos de plus, c’est un effort surhumain. Si la tâche se révèle compliquée, l’adolescent y parvient finalement et, marchant aux côtés de Stardust, il rejoint le Centre Pokémon de Belagora, espérant sincèrement que le pauvre Guériaigle se remettra …
Asès entre ainsi dans sa vie du jour au lendemain. Il ne faut que quelques jours au personnel du Centre Pokémon pour soigner le Guériaigle, et c’est à Louka qu’il est confié pour la suite de ses soins. En soi, il suffit de changer son bandage et ce n’est rien qui ne soit pas dans les compétences de Louka. Néanmoins, une fois tout à fait rétabli, le bel oiseau refuse de reprendre sa liberté. Il est resté un bon mois au compagnie de l’adolescent et de la Galopa, et il s’y est vraiment attaché. Pour lui, hors de question de s’en aller ! Il s’est donc plus ou moins imposé, mais ce n’est rien qui ne dérange Louka : lui aussi s’est beaucoup attaché au Guériaigle et l’idée de le garder auprès de lui s’est imposée à son esprit à l’instant même où l’infirmière lui a rendu la Pokéball. Il décide de le nommer Asès et depuis, le grand oiseau le suit partout où il va … sauf pendant les courses, bien sûr. En tout cas, cette arrivée inopinée dans sa vie a le mérite de mettre une touche de peps à son quotidien. Depuis qu’il est installé dans une belle maison de Belagora avec ses parents et son frère, il est entré dans une sphère boulot-dodo qui manque un peu en nouveautés. Alors il lui arrive fréquemment de s’enfuir avec sa Galopa et son Guériaigle, juché sur l’un ou sur l’autre, profitant de la sensation de liberté qui l’envahit à chaque fois qu’il se permet ce genre de petit travers …
Néanmoins, Louka n’en reste pas moins très sérieux dans son travail. Il ne loupe aucun entraînement et veille à toujours s’améliorer. A côté de ça, il surveille sa courbe de poids et s’assure ainsi de ne jamais peser plus de cinquante-cinq kilos à la pesée. Grossir lui est interdit et si pour cela il doit refuser une part de gâteau pour le dessert … ainsi soit-il. Le sucre devient d’ailleurs son pire ennemi et Louka développe vite une psychose concernant son alimentation. Il lit la composition, surveille le taux du sucre, s’assure de ne jamais trop en consommer. S’il doit trier au sein même de son assiette pour repousser les aliments qu’il juge dangereux, il n’hésite pas une seule seconde. Doucement, de réels troubles du comportement alimentaire s’installent dans ses habitudes - néanmoins, cela n’alerte personne. Iouri est satisfait de le voir si léger et ses parents estiment qu’il sait ce qu’il fait. Louka lui-même ne s’en rend pas compte : s’il se sent un peu plus faible par moment, ce n’est rien qui n’impacte son travail … alors inutile de s’inquiéter. D’autant plus que ses performances sont plutôt extraordinaires : avec Stardust, ils grimpent sur le podium à chacune de leurs compétitions. La porte du box de la Galopa est envahi de cocardes, trophées de compétition dont ils ne sont pas peu fiers. Petit à petit, sa réputation se fait au sein de la communauté sportive et au-delà. Le pourcentage qu’il touche sur ses victoires permet bientôt à ses parents de prendre une retraite anticipée. Un luxe que peu de natifs d’Isslot peut se permettre et qui n’est dû qu’à la réussite de leur fils. Bien évidemment, Johan et Astrid ne sont pas peu fiers de ce fils prodige et le comblent chaque jour de toujours plus d’amour. Les Hosk commencent même une belle ascension dans la bourgeoisie septrionnienne, tant et si bien qu’ils leur arrivent d’être invités à des galas ou à des dîners avec des gens de la haute. Astrid se trempe volontiers dans ce nouveau monde tellement plus confortable, tellement plus aisé. Elle cache ses mains abîmées par son travail de cordonnière derrière des gants élégants, redresse son dos voûté avec des corsets de belles factures. Elle troque son vocabulaire de villageoise pour un patois plus adapté et se fait vite une place parmi ces dames dissimulées derrière de magnifiques éventails. Envolée, la cordonnière d’Isslot - bienvenue, gracieuse dame du Nord, mère chanceuse.
Tout cela néanmoins n’intéresse guère Louka. S’il court, ce n’est pas pour l’argent et le garçon se contente des petits plaisirs simples. D’ailleurs, il lui arrive fréquemment de faire des dons dans des associations, tenant à aider les plus démunis - il a connu les difficultés de la vie dans son enfance et souhaite que chacun puisse joindre les deux bouts sans se tuer au travail. Si sa générosité est vantée dans quelques journaux locaux, Louka ne fait pas cela pour se gâter d’une belle réputation, mais par réel intérêt pour la situation de la population du Septrion. Prendre soin du peuple qui l’a vu naître est une évidence pour lui, et il ne rate aucune occasion de tendre sa main aux nécessiteux. Sans la détester, il éprouve une certaine amertume pour l’Austrée qui, d’après lui, s’engage un chemin sans retour. En s’ouvrant ainsi au reste du monde, en piétinant les moeurs de leurs ancêtres, ils perdront bientôt leur identité propre et seront dévorés par l’impétuosité de la mondialisation … et quand leurs terres auront été dépouillées de leurs ressources, quand leurs océans croupiront dans les déchets, quand leur ciel disparaîtra derrière un nuage de pollution … ils n’auront plus que leurs yeux pour pleurer.
Pour autant, Louka n’a jamais rencontré le moindre Austrien de sa vie. Bien sûr, il en a croisé ici et là, d’autant plus depuis qu’il habite à Belagora. Mais jamais il n’a adressé la parole à l’un d’eux. Il s’est toujours contenté de les observer de loin, méfiant - un peu supérieur même, parfois. Tout ce qu’il sait sur eux et leur manière de vivre, il l’a entendu depuis sa naissance et se plaît désormais à le répéter. Comme tout enfant, il agit par mimétisme, répète ce que dit les adultes. Il ne possède, en vérité, aucune opinion propre. Ce n’est malheureusement pas chose rare, dans le Septrion. Les adultes, marqués par la guerre, dressent un portrait bien peu glorieux de l’Austrée et transmettent leur souffrance à leurs enfants qui, à leur tour, accusent le Sud de tous les maux du monde. Et si ce n’était que ça … les vieilles valeurs s’accrochent et perdurent grâce à cette éducation qu’offre les parents à leurs progénitures. Une éducation basée sur le “écoute tes aînés, ils ont toujours raison” et le “la fierté du Nord réside dans la protection de nos valeurs”. Les adultes détiennent la vérité générale. La pensée collective est le coeur du Nord. Et les deux ensembles forment la jeunesse d’aujourd’hui, les adultes de demain....

Un long bâillement échappe à Louka alors qu’il sert sa ration de granulés à Stardust. La veille, ils ont participé à une course très attendue par les professionnels du milieu et leur excellente performance a valu à l’adolescent plusieurs interviews, qui se sont poursuivies jusque tard dans la soirée. Il ne sait quelle force l’a tiré du lit ce matin mais … toujours est-il que la fatigue se lit dans ses yeux cernés. C’est à peine s’il entend la rumeur qui se propage petit à petit dans les écuries. Il perçoit bien quelques mots, comme “Galopa”, “jockey”, “course” … et pendant un moment, Louka pense que l’on parle de lui. Jusqu’à ce qu’un nouveau mot s’ajoute à la liste … “Austrien”. Soudain bien plus intéressé par ces murmures, le jeune jockey leur tend une oreille plus attentive, voire même curieuse.

Il est arrivé hier soir, tard dans la nuit. Il paraît qu’il rafle toutes les victoires, dans l’Austrée ! Et d’après ce qu’on dit … il est carrément sexy.

Louka lève les yeux au ciel. Voilà des commérages dignes des filles qui traînent dans les écuries. Toujours à s’intéresser au physique des jockeys plus qu’à leur talent. En tout cas, l’idée qu’un cavalier austrien débarque à Belagora ne laisse pas le garçon de glace. En quel honneur viendrait-il courir dans le Septrion ? Les courses de l’Austrée ne lui suffisent donc pas ? Un reniflement suffisant plus tard, Louka reprend ses petites besognes. Il ignore qui est ce type, mais il le déteste déjà. S’il est digne du Sud, il ne doit être rien qu’un gros nigaud aux idées farfelues. Sûrement un petit fils à papa qui s’est permis un énième caprice … Un jockey de pacotille qui se croit doué mais qui ne doit ses victoires qu’à sa monture. C’est une certitude.
Louka rencontre Amir trois jours plus tard, par le plus grand des hasards. Il se promène avec Stardust aux abords des écuries lorsqu’il aperçoit un garçon au teint bronzé, juché sur un Galopa à la crinière de feu. S’il essaie d’abord de passer son chemin sans lui adresser la parole, l’autre garçon ne le lui permet pas. Un sourire avenant aux lèvres, il le salue sans la moindre animosité. Et comme presque tout le monde avant lui, Amir s’interroge sur Stardust - les Galopa de type Psy et Fée venus tout droit de Galar sont une vraie curiosité, à Salva. Louka lui répond d’abord à demi-voix, d’un ton un peu sec, avec des phrases courtes et claires. Il espère faire fuir cet austrien, mais c’est peine perdue : Amir descend de son Galopa et lui tend une main amicale, que Louka serre par réflexe. Finalement, la conversation se fait le plus naturellement du monde entre les deux garçons. Malgré la réserve première de Louka, il se prend au jeu et répond à chaque question de Amir, et les lui retourne. De fil en aiguille, l’adolescent apprend que l’Austrien est originaire de Rykaarde et qu’avant d’être jockey, il aidait ses parents aux champs. Amateur de rodéo, il a grimpé des Tauros plusieurs années avant de rencontrer son Galopa au pied de la Chaîne Australe, au sud-est de l’Austrée. Comme Louka, Amir et son Galopa ont commencé à courir pour le plaisir. Puis ils se sont professionnalisés et désormais … il est un jockey populaire dans le Sud. A tel point qu’il a été invité par une célèbre écurie du Septrion, afin de le faire participer à quelques compétitions locales. Une occasion qu’il a saisit sans se poser de question. Chose que Louka ne peut, au final, que comprendre … lui aussi, à sa place, aurait très certainement accepté. C’est une aubaine pour tous jockeys d’avoir la possibilité de briller même au-delà des limites de son pays …
Ainsi, sans qu’il ne s’en rende réellement compte, Louka se laisse petit à petit amadouer par Amir. Malgré ses origines, le garçon est patient, généreux, sensible - modeste, aussi. Il ne considère absolument rien comme acquit et travaille fort chaque jour, alors que tout lui semble lui sourire. Louka assiste à ses premières courses dans le Nord sur le banc des spectateurs, admirant son aisance en selle et les belles foulées de son Galopa. Amir rafle les premières places à chaque fois et, petit à petit, sa réputation se fait dans le Septrion. Bientôt, tout le monde ne parle plus que de cet “austrien sur son cheval de feu”. Pour autant, Louka ne ressent aucune jalousie vis-à-vis de Amir. Il est même ravi pour lui, et est le premier à le féliciter à chacune de ses victoires. Puisqu’ils ne courent pas ensembles, aucune rivalité n’oppose les deux garçons et rien ne semble pouvoir mettre des bâtons dans les roues de leur amitié. Parce que oui, sans que personne ne s’y attende vraiment, Louka et Amir sont devenus de très bons amis, presque inséparables. Lorsqu’ils ne sont pas occupés par leurs entraînements respectifs, ils apprécient se retrouver et papoter des heures, à pied ou à cheval. Bien évidemment, cette amitié inattendue fait bientôt parler d’elle dans les journaux locaux mais cela n’altère en rien leur relation. Louka retrouve chez Amir un petit quelque chose qu’il ne retrouve pas ailleurs - une impression de légèreté, peut-être ? L’Austrien n’aime tellement pas se prendre la tête qu’il passe toujours à travers les conflits - il semble parfaitement impossible de se chicaner. Malgré leurs idées parfois bien différentes, jamais une seule fois le ton n’est monté entre Louka et Amir. Jamais une seule fois Louka n’a ressenti quoi que ce soit de négatif à son égard - pas même un léger agacement, motivé par un quelconque comportement sudiste prompt à le mettre mal à l’aise. Avec Amir … tout est simple, tout est agréable. Il est devenu, pour Louka, un véritable bol d’air frais.
Et puis, un matin, Iouri fait une proposition étonnante … mais excitante. Faire courir Louka et Amir l’un contre l’autre. Opposer le garçon du Nord sur son cheval blanc au garçon du Sud sur son cheval beige, les deux coqueluches des écuries, ces amis inséparables. Une idée qui plaît aussitôt aux deux concernés : depuis le temps qu’ils rêvent de se mesurer l’un à l’autre … hors de question de refuser ! La course est organisée en quelques jours à peine, et lorsque le grand jour arrive, Louka est tellement impatient qu’il consulte sa montre toutes les trente secondes. Stardust, quant à elle, a bien hâte de se mesurer au Galopa d’Amir. S’il n’y a aucune rivalité entre les jockeys, ce n’est pas vraiment le cas entre les montures qui semblent attendre ce moment depuis le premier jour. Aux abords des stalles, les deux amis se sourient, impatients, prêts à se prouver l’un à l’autre ce qu’ils valent. Lorsque le signal retentit et que leurs portes s’ouvrent devant eux, les deux Galopa partent comme des fusées. Stardust, fidèle à elle-même, commence par mettre une distance raisonnable entre son adversaire et elle, avant de ralentir dans le virage. Néanmoins, Amir et son Galopa sont loin d’être des néophytes : les voilà déjà qui les rattrapent, puis les dépassent. Louka sent aussitôt Stardust accélérer, envahie par un fierté qui ne lui ressemble pas. Heureusement, le garçon parvient à la retenir suffisamment longtemps pour éviter qu’elle ne se fatigue inutilement. Il ne relâche les rennes qu’après le dernier virage, sur la ligne droite les menant jusqu’à la ligne d’arrivée. Là, Stardust allonge ses foulées et gagne en vitesse, se retrouvant au coude à coude avec le Galopa d’Amir. Si Louka et sa monture franchissent la ligne d’arrivée en premiers, ça ne se joue à pas grand chose. Et si Stardust communique sa joie avec quelques cabrioles au milieu de la piste, Louka se contente d’adresser un sourire humble à Amir, qui y répond en riant. L’adolescent a conscience que sa victoire s’est jouée à peu, mais ce n’est absolument pas ce qui l’intéresse : il ne s’était pas autant amusé lors d’une course depuis longtemps ! A croire que, en compagnie d’Amir, tout devient rose …

La grande course des Plaines Cristal est, depuis le début, la favorite de Louka. Sûrement parce qu’elle lui rappelle ses débuts, lorsqu’il courait avec des amateurs, pour le plaisir seulement ? Toujours est-il que le jeune homme y participe chaque année et ne rate ce rendez-vous pour rien au monde. Et cette édition est plus particulière encore parce que, cette fois-ci, Amir a obtenu la permission d’y participer. Cela fait plusieurs années qu’il se bat pour qu’on l’accepte et, enfin, il a obtenu gain de cause. Une nouvelle qui ravit énormément Louka, qui a bien hâte de se mesurer à lui lors de sa compétition favorite.  
Comme d’habitude, les Plaines sont noires de monde. La piste éphémère a été déblayé pour que la neige ne dérange pas les concurrents et quelques tentes s’élèvent ça et là, faisant office de vestiaires pour les participants ou accueillant quelques stands vendant snacks et fournitures équestres. Si Louka se permet une petite promenade au milieu de cette effervescence, il est vite retrouvé par Iouri qui le presse à la pesée. Comme d’habitude, la balance affiche cinquante trois kilogrammes pile. Le jeune homme est ensuite guidé aux vestiaires improvisés où il enfile son dossard bariolé, son pantalon noir, ses bottes en cuir et, enfin, son casque. Lorsqu’il retrouve Stardust, elle est déjà équipée et prête à courir. Louka lui adresse un sourire en caressant doucement ses naseaux. Toute cette histoire, il la vit avec elle depuis plusieurs années maintenant. Et jamais, ô grand jamais, sa jument n’a faillie. Un peu ému, il dépose un baiser entre ses deux yeux, juste sous sa corne, puis se met en selle. Il retrouve Amir près des stalles et échange quelques mots avec lui, notamment concernant leurs concurrents. La plupart sont juchés sur des Galopa comme celui d’Amir ou des Zeblitz. Impatientes, les montures grattent le sol de leur sabot, renâclent en choeur. Une cacophonie à laquelle Louka est habitué, tant qu’il ne s’en rend même plus compte. Finalement, le signal résonne dans les plaines et Louka se dirige vers sa stalle tout en souhaitant bonne chance à Amir. Ce dernier lui adresse un ultime sourire avant de disparaître dans sa propre cabine. Comme d’habitude, quelques montures font de la résistance et il faut une bonne dizaine de minutes aux organisateurs pour parvenir à tous les faire rentrer dans les stalles. S’en suit quelques minutes de flottement … puis le départ. La symphonie des sabots claquant sur le sol bourdonne dans les oreilles de Louka, mais ce n’est rien qui met sa concentration en péril. S’il aperçoit Amir quelques mètres devant lui, il sait que ça ne durera pas et que Stardust mettra tout en oeuvre pour vite le dépasser. Le premier virage se profile bien vite à l’horizon - bientôt, sa jument va ralentir pour s’engager dans ce tournant dangereux. Néanmoins, des cris s’élèvent sur sa droite : Amir est secoué dans tous les sens - il a perdu un étrier. Louka n’a pas le temps de lui hurler de s’arrêter que son ami est éjecté de sa selle, droit dans les jambes de Stardust. Paniquée, effrayée, la jument pousse un long hennissement de terreur avant de se cabrer, levant si haut les antérieurs qu’elle bascule vers l’arrière. 
Il y a eu un craquement horrible, puis plus rien - que le noir.

Louka ? Louka, mon chéri, est-ce que tu m’entends ?

Doucement, Louka parvient à soulever une paupière. S’il croit apercevoir une forme au-dessus de sa tête, tout est flou. Un terrible mal de tête lui vrille le crâne, couplé à une fatigue implacable. Son corps lui semble lourd, lointain. S’il essaie de bouger un peu la main, ses efforts s’échouent dans les choux. Il se rendort déjà.
Lorsque Louka parvient enfin à ouvrir les yeux - et à les garder ouverts - il n’aperçoit qu’un plafond blanc. Pendant un instant, il croit être allongé dans son lit, s’éveillant d’une bonne nuit de sommeil après une course éreintante. Pourtant, en pivotant légèrement la tête, il découvre un mobilier qui lui est étranger : un fauteuil à l’horrible tissu vert ainsi qu’une petite table ronde, où trône un bouquet de fleurs. Mais aussi … Une drôle de perche en fer, soutenant des poches reliées … à son bras ? Il comprend mieux cette sensation désagréable dans son avant-bras, maintenant : une perfusion y est plantée. Louka n’a plus aucun doute maintenant … il est à l’hôpital. Mais pourquoi ? Que lui est-il arrivé …? Il a beau vouloir se redresser, le jeune homme n’a pas la moindre force. Ses bras tremblent et ses jambes lui paraissent lointaines. Il a beau essayer de remuer les orteils, rien ne se passe. Petit à petit, la panique prend possession de Louka. Une machine se met soudain à biper, lui vrillant les oreilles, le terrifiant même. Débarque alors une femme en blouse blanche, qui l’incite à se calmer en lui murmurant des mots rassurants. De sa main ridée, elle caresse sa joue et l’apaise petit à petit. Quelques larmes roulent sur les joues de Louka, et la vieille infirmière se hâte de les sécher. Sa voix est douce, rassurante - presque maternelle. Ses gestes, tendres, consolateurs. Bientôt, Louka s’endort à nouveau, trop fatigué pour lutter davantage.

Oh, mon chéri … Nous avons eu tellement peur !

Les sanglots d’Astrid résonnent dans la petite chambre, et Louka sent son coeur se serrer dans sa poitrine. Toujours allongé, sa perfusion dans le bras, il observe son père enlacer sa mère pour la consoler. Assit sur le fauteuil vert, Svenn le dévisage, étonnamment grave et silencieux. Louka devrait se réjouir de les voir autour de lui mais … il est plutôt terrifié. Voilà bien deux heures qu’il est éveillé et parfaitement conscient - et pourtant, il ignore ce qu’il fait ici. Impossible de questionner ses parents … sa mère est dans un tel état qu’elle ne fait que pleurer. Quant à Johan et Svenn, ils se contentent de faire peser sur lui des regards plein de peine… comme s’il était arrivé quelque chose de grave. Il s’apprête à réitérer ses questions lorsqu’un monsieur un peu rondouillard et affublé de lunettes bien trop petites pour sa tête rentre dans la chambre. Tous les regards convergent dans la direction du nouvel arrivant, qui se présente à Louka comme étant le médecin. 

Vous avez eu beaucoup de chance, jeune homme. Après une chute pareille, vous auriez pu mourir. Néanmoins, votre colonne présente une lésion en dessous de la septième vertèbre … malheureusement, vous voilà paraplégique.

Paraplégique … Jamais Louka n’a entendu ce mot et, pourtant, il en perçoit toute la gravité. Quelque chose remue en lui tandis que ses yeux de gorgent de larmes. Si le médecin semble continuer son rapport, le jeune homme ne l’entend même plus. Ses parents, eux, sont pendus à ses lèvres. Et lorsqu’il sort finalement de la chambre, Astrid se hâte de venir prendre la main de son fils, lui offrant un sourire si triste que Louka éclate définitivement en sanglots. Et alors, tout en caressant doucement ses cheveux, tout en pleurant à chaudes larmes, Astrid lui explique … Elle lui explique ce qui est arrivé. La selle d’Amir a été saboté avant la course, menant à son désharconnage inattendu. Il a été projeté sous les sabots de Stardust, qui a paniqué. En se cabrant, elle a basculé vers l’arrière et a écrasé Louka sous son poids. Il a été pris en charge par les pompiers qui l’ont emmené à l’hôpital … où les examens ont révélé la lésion à sa colonne, ainsi que quelques factures plus minimes. Il est resté dans le coma une bonne vingtaine de jours. Tout en l’écoutant, Louka se rappelle petit à petit la course. Il revoit Amir ballotté sur sa selle, il revoit sa chute. Il revoit les crins violets de Stardust envahir son visage … puis la douleur terrible irradiant le bas de son dos. Quelques cris de panique aussi - lointains, étouffés. 
Et soudain, une peur panique étreint son coeur, dilate ses pupilles.
Une peur telle que son souffle se coupe, que son estomac se retourne.
Une peur … comme il n’en a jamais ressenti auparavant.

Et Stardust …?
Je suis vraiment désolée, mon chéri.

Jamais Louka n’a autant pleuré de sa vie. Perdre l’usage de ses jambes, c’est une chose. Mais perdre Stardust … rien de pire ne pouvait lui arriver. Elle a fait parti de sa vie pendant si longtemps … plus de dix ans. Elle l’a vu grandir. Elle l’a vu devenir adolescent, puis adulte. Elle était sa meilleure amie, sa confidente … sa partenaire de course. Et savoir qu’il ne la reverrait plus jamais … c’est un crève-coeur. Un sentiment de culpabilité s’abat même sur lui : s’il avait su … s’il avait su que les choses allaient se terminer ainsi, jamais il n’aurait participé à la moindre course. Jamais il n’aurait pris le moindre risque. Louka serait devenu cordonnier et Stardust aurait encore vécu de très longues années. Il ne serait pas là, dans cette chambre d’hôpital, à pleurer la perte de cette amie si chère. 
Les jours qui suivent, Louka n’est que l’ombre de lui-même. Les heures filent, les journées se répètent. Tout n’est plus qu’un défilé d’infirmières et de médecins, et le jeune homme enchaîne les examens divers et variés. S’il se laisse faire, obéissant, conciliant, le moral n’y est pas. Lorsque ses parents lui rendent visite, il se force à sourire, à paraître déterminé. Il ne veut pas les inquiéter davantage, il leur a déjà causé tellement de souci … Mais du moment qu’il se retrouve seul dans sa chambre, Louka pleure, pleure tellement que le moindre de ses sanglots devient douloureux. Dès qu’il ferme les yeux, il voit Stardust - et le souvenir de sa meilleure amie est une épine compressant constamment son coeur. Pour ne rien arranger, Asès son Gueriaigle et Vesta son Arcanin ne sont pas autorisés à rentrer dans l’enceinte de l’hôpital, par des soucis d’hygiène semble-t-il. Plus seul que jamais, Louka subit toutes une batterie d’examens, avale des cachets au goût infâme et se soumet à la honteuse toilette intime chaque jour. Infantilisé, Louka se sent maltraité, jugé, moqué. Bientôt, son estime de lui-même disparaît, au profit d’une honte constante qui semble le tuer à petit feu…

Et puis, un beau matin, son médecin lui annonce qu’il est transféré au centre de rééducation. Son sort n’est plus de leur ressort désormais, puisque médicalement parlant, ils ne peuvent plus rien faire. Néanmoins, s’il veut retrouver une certaine mobilité, il doit passer par le centre de rééducation. Suite à cette nouvelle, Louka entrevoit un espoir : sera-t-il donc capable de remarcher s’il se soumet à la rééducation ? Il est vrai que ses tests de sensibilité et de mobilité se sont révélés pour le moins encourageant mais … à ce point ? C’était inespéré. Et … effrayant, aussi. Et si, malgré le centre, il demeurait incapable de marcher ? Que ferait-il de sa vie ? Certes, ses bras n’ont subis aucun dommages mais … plus jamais Louka ne serait indépendant. Il peut oublier le mariage, les enfants … personne ne voudrait d’un estropié tel que lui.
Débute alors une toute nouvelle routine pour Louka. Au centre, le personnel soignant est un peu plus sympathique, un peu plus compréhensif. Le matin, il est réveillé par une jeune infirmière qui lui sert son petit-déjeuner en lui racontant quelques anecdotes de sa vie quotidienne. La plupart du temps, il ne comprend pas la moitié de ce qu’elle raconte mais … la banalité de la discussion lui fait oublier sa condition, parfois. En général, il enchaîne sur des exercices de kinésithérapie destinés à lui rendre la mobilité de ses jambes. D’après les médecins, Louka souffre de paraplégie incomplète : cela signifie qu’à force d’exercice, il pourra retrouver l’usage de ses jambes. Et la seule idée de pouvoir se lever et marcher à nouveau suffit à lui insuffler le courage nécessaire pour s’accrocher. Alors il se livre de bon coeur aux exercices, se laissant manipuler par son kinésithérapeute même lorsque cela est douloureux ou inconfortable. Mais bien sûr, il a droit à son lot d’événements désagréable … la sonde urinaire, les escarres, les soucis de verticalisation, entre autre. Ce sont-là des choses difficiles à gérer, des douleurs supplémentaires - mais il doit s’accrocher. Malheureusement, personne ne peut faire les efforts à sa place. Au final, c’est un combat contre lui-même qu’il doit mener, et Arceus sait qu’il n’est pas des plus aisés.
Petit à petit pourtant, Louka constate les résultats. S’il ne peut pas marcher tout seul, il est capable de se tenir aux barres de marches et de faire quelques pas. Il arrive aussi à plier et déplier les jambes, à remuer ses orteils. S’il n’est toujours pas capable de gérer sa toilette lui-même, il peut au moins manger en toute autonomie. Néanmoins, être constamment enfermé dans sa chambre est parfois bien lourd à supporter. Si le centre possède des postes télévisés, la réception est mauvaise et l’image n’est jamais nette. De plus, les émissions sont rares et ce sont souvent les mêmes programmes qui repassent en boucle. Parfois, Louka reste des heures devant sa fenêtre, à observer la neige tomber silencieusement sur le petit parc attenant au centre. Il y voit d’autres handicapés qui vaquent à leurs occupations, assit dans des fauteuils roulants ou s’appuyant sur des déambulateurs. Parfois même, des Pokémon vont et viennent, cajolant leurs propriétaires avec tendresse. A chaque fois, ces images lui rappellent Asès, Vesta … et Stardust. Il l’imagine parfois gambader dans la neige, soulevant des gerbes de poudreuses à chacune de ses cabrioles. Sa Galopa a toujours aimé la neige, et le garçon se souvient de leurs batailles de boules de neige avec nostalgie. Mais … jamais plus ils ne joueront ensembles. Jamais plus. 
Bientôt, le manque du fauteuil roulant commence à se faire ressentir. Louka a envie - besoin - sortir aussi. De voir autre chose que sa chambre et s’aérer l’esprit, de temps en temps. Et surtout, il a envie de pouvoir voir Asès et Vesta dehors. Svenn lui a ramené ses Pokéball quelques jours auparavant mais il n’a pas le droit de les faire sortir à l’intérieur de l’hôpital. Les deux sphères patientent donc sur sa table de chevet, sûrement dans l’attente de pouvoir, enfin, passer quelques heures avec leur jeune propriétaire … Parfois, une infirmière a la bonté de les lâcher dehors pour qu’ils puissent se dégourdir les pattes et les ailes, permettant à Louka de les apercevoir à travers la fenêtre. Ce n’est pas aussi plaisant que pouvoir les flatter lui-même mais …. en attendant, c’est déjà ça. Les voir en bonne santé, impatients de le retrouver, lui donne la force nécessaire de s’accrocher. Pour les retrouver le plus rapidement possible.
Et un matin, son kinésithérapeute lui apporte son fauteuil roulant. Jamais Louka n’a accueilli un objet avec autant de plaisir : cette assise, c’est son laisser-passer pour l’extérieur, la possibilité de regagner un peu d’autonomie. Bien évidemment, les premiers temps, il doit compter sur le personnel soignant pour passer de son lit à son fauteuil mais … au fur et à mesure, Louka apprend à le faire tout seul. Au fil des semaines, ses jambes regagnent petit à petit en force et sensibilité, lui permettant de se tenir debout, du moins le temps de quelques minutes. Ainsi profite-t-il de cette mobilité en partie retrouvée grâce au fauteuil roulant pour quitter sa chambre et rencontrer d’autres résidents. Et lorsque le temps lui permet, il se glisse dans la cours du centre et profite de Asès et Vesta. Tendres et compréhensifs, les deux grands Pokémon veillent sur lui et s’assurent de ne jamais le brusquer. Malgré ses grosses pattes d’Arcanin, Vesta n’est qu’une grosse peluche douce et câline. La chaleur naturelle produite par son corps est d’ailleurs un véritable réconfort pour Louka qui apprécie passer ses mains dans son pelage roux tigré. Quant à Asès, il veille à ce que ses larges ailes demeurent près de son corps et loge tout le temps son bec dans son cou avec une infinie tendresse. S’il manque Stardust à ce beau tableau, Louka fait de son mieux pour faire son deuil, bien que ça ne soit pas toujours facile …

Et alors docteur ? Quand pourra-t-il remonter ?
Remonter ? J’ai bien peur que, pour votre petit, les courses, c’est terminé.

Cette annonce a l’effet d’une bombe parmi les Hosk. Si bien que … du jour au lendemain, Astrid et Johan cessent leurs visites quotidiennes. C’est même à peine s’ils viennent une fois par semaine. Lorsque Louka les questionne quant aux raisons de ces absences, il n’obtient aucune réelle réponse. Des excuses sans queue ni tête, des raisons brumeuses. Seul Svenn continue de lui rendre visite régulièrement, venant constater de ses efforts, de ses réussites. Bientôt, le médecin en charge de son cas lui annonce sa sortie prochaine. A son stade, il n’est plus utile qu’il demeure au centre de rééducation, il peut donc regagner son chez-lui et continuer ses exercices de kinésithérapie à l’extérieur. Une nouvelle que Louka accueille avec énormément d’appréhension. Même si sa maison lui manque, le centre est rassurant - quoi qu’il arrive, il y aura toujours le personnel soignant pour veiller sur lui. Néanmoins, il ne peut occuper une chambre plus longtemps. Ainsi gère-t-il lui même ses papiers de sortie, ne réclamant l’aide de ses parents que pour le reconduire jusqu’à leur demeure dans la belle Belagora. Et pourtant, la vieille voiture crachotante de son père ne prend pas la direction de la capitale - elle s’en éloigne, même. Louka a beau le questionner sur leur destination, il ne prend même pas la peine de lui répondre. Ce n’est qu’en arrivant aux abords d’une grande bâtisse perdue au milieu des bois que Johan lui apprend que c’est ici qu’il habitera, désormais. Dans un centre spécialisé pour les “personnes comme lui”, les personnes qui ne pourront plus jamais vivre comme quelqu’un de normal. Malgré le sentiment de colère qui monte en lui, Louka préfère tout autant faire avec. Ses parents se débarrassent de lui et … ils ont bien raison. Qu’est-il donc à présent, si ce n’est un inutile, un boulet ? Quelque part … il comprend la décision de ses parents. Et s’y plie sans émettre la moindre plainte.
Et pourtant, au bout de deux semaines passées au sein du centre, Louka ressent un besoin irrépressible de s’en aller. De s’enfuir de cette prison médicale où il dépérit toujours plus chaque jour. Ici, les journées sont longues, interminables - morbides. Personne jamais ne vient le voir : ni ses parents, ni le personnel. Les repas lui sont servis lorsqu’il s’absente et c’est à peine s’il a droit à une aide soignante pour l’accompagner dans sa toilette. Si cela pousse Louka à gagner en autonomie, ça le met également dans des situations très délicates, parfois. Mais … au final, ce n’est rien qu’il ne puisse pas gérer seul. D’où cette idée, un peu folle, de partir d’ici et s’en aller vivre ailleurs. Ainsi commence-t-il à prendre la température auprès des autres résidents. De tout évidence, partir d’ici n’a rien de compliqué : il suffit de le signaler à l’administration. Ce que Louka fait à tout hasard, juste en adressant quelques mots à l’une des secrétaires. Son départ est réglé en quelques minutes à peine - et le lendemain, Louka quitte sa chambre, quitte le centre, quitte le Septrion : direction Thacie.

Doucement, Asès dépose la cabine de transport sur la place de Mésoé, avant de se poser juste à côté, repliant ses grandes ailes le long de ses flancs. Un homme sort alors de la cabine, le teint un peu blafard, mais au sourire exprimant une grande gratitude. Louka, lui descend doucement de sa selle, aidé par son Guériaigle. S’il a l’impression que ses jambes peuvent le lâcher à tout moment, il ne laisse absolument rien paraître et attrape les billets que lui tend son client. Les deux hommes échangent ensuite quelques mots, puis l’Austrien s’éloigne, s’en aller visiter la ville. Louka quant à lui se hâte de s’asseoir sur son fauteuil roulant, que Asès vient juste de déposer devant lui. Heureusement, le Guériaigle le tient toujours dans son bec pendant leurs courses, afin que son Dresseur puisse s’y installer en fin de journée. Après une dernière caresse sur son bec, Louka rappelle Asès dans sa Pokéball et se dirige vers le petit appartement qu’il a loué dans une petite rue non loin de la place principal. Le logement est riquiqui, plutôt miteux mais … dans l’urgence, le garçon n’a pas su trouver mieux. Il a bien logé quelques jours à l’hôtel, mais il était trop pressé d’avoir son propre chez lui : alors il a loué le premier bien qu’on lui a proposé. Lorsqu’il pousse la porte, les gonds grincent et une odeur d’humidité lui prend au nez. A l’aide du moteur de son fauteuil, il rejoint le minuscule salon, jetant un oeil à l’oeuf patientant sur son canapé. Jamais encore il n’a eu à s’occuper d’un oeuf mais … disons qu’il n’a pas eu trop le choix. Pour le travail, il a conduit un homme de Solem à Derwoud mais son client n’ayant pas un sou en poche, il lui a donné un oeuf pour paiement. Heureusement, c’est la première et la dernière fois qu’on lui a fait ce coup ! En général, ses clients le paie sans souci, lui permettant de mettre de l’argent de côté et de garder une vie un minimum active. Depuis qu’il a quitté la maison de repos et qu’il s’est établi dans cet appartement, Louka a créé sa propre boîte de transport aérien. Dans sa condition, malheureusement, il ne pouvait espérer se faire embaucher par qui que ce soit. Alors Louka a trouvé une parade et s’il ne croule pas sous les courses, ce n’est pas plus mal. Malheureusement, il y a des jours plus difficiles que d’autres et Louka n’est pas toujours suffisamment en forme pour voler.
Un bâillement lui échappe alors qu’il quitte le salon pour se diriger vers la cuisine. Il passe la porte lorsqu’un craquement résonne dans son dos. Il n’a pas le temps de jeter un regard par dessus son épaule qu’un petit être orange et bleu apparaît devant lui, l’air curieux. Un petit ricanement secoue son corps fait d’électricité et, l’instant d’après, la créature disparaît dans le grille-pain. Des crépitements s’échappe de la machine et le Motisma se hâte de s’en échapper, poussant un couinement effrayé en venant se blottir contre Louka. Ce dernier met quelques minutes à comprendre tout ce qu’il vient de se passer - néanmoins, il se hâte de caresser doucement le corps étrangement solide de la créature. Un petit sourire tendre vient fleurir ses lèvres :

N’aie pas peur, petite tête. C’est un vieux grille-pain ronchon. Et toi, une petite fripouille, pas vrai … ? Tu sais, tu n’es pas tombé sur le meilleur des Dresseurs. Je ne peux presque pas marcher et je ne suis pas la meilleure des compagnies. Mais … si tu veux rester avec moi, je prendrais soin de toi. Tu veux bien ?

Le Motisma le regarde longuement, intrigué, avant de poussant un petit cri ravi. L’instant d’après, il disparaît dans le fauteuil de Louka et titille le moteur, faisant tourner les roues qui le dirige dans le fond de la cuisine, au niveau de la fenêtre donnant sur la rue. Avec émotion, le garçon admire les lampadaires qui s’allument un à un, semblables à une assemblée de petites lucioles. Motisma sort du moteur et vient se poser de nouveau sur ses genoux pour admirer le spectacle, silencieux.

Bienvenue, Mu’Ye.
Lucie Helm
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Lucie Helm
Chercheuse
Sam 4 Avr - 21:17   
Re-bienvenue ! thank uuuu

Je valide tout ! le feat, le nom, le début de l'histoire qui promet tellement ! (je prépare mon petit coeur D':) heart 2

J'ai hâte d'en lire plus, bon courage pour la rédaction love you
Alexei Kireïev
Alexei Kireïev
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Alexei Kireïev
Dresseur arrogant ♥
Sam 4 Avr - 21:56   
Coucou petit cœuuuur qui va briser le mien cry love it
Rebienvenue binôme que j'aime fort heart1 heart tu vas casser la baraque encore fois avec ce petit monsieur que j'aime très fort, comme tu le sais déjà ~

La base est toute belle. Par contre, faut que je te refasse un vava, celui-ci date un peu… eheheheh thank uuuu

Courage pour ta fiche ; ça va être dur psychologiquement /pan
(tu vas me faire pleurer vilaine)
Alisya Kozanov
Alisya Kozanov
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Alisya Kozanov
Patineuse Artistique
Lun 6 Avr - 15:41   
Loouuka ! heart1

Je te l'ai déjà dit, mais je ne peux que te dire encore à quel point j'ai hâte de voir ton perso sur le forum ! J'ai hâte d'en savoir plus sur lui et je te souhaite bon courage pour ta fiche !
Louka Hosk
Louka Hosk
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Louka Hosk
Taxi Volant
Mar 7 Avr - 21:10   
Merci pour vos petits messages, vous êtes adorables. love you J'ai ajouté une portion d'histoire (pour les courageux qui la lisent) mais ma fiche est encore loin d'être terminée ... désolée Lelex pervers

J'en profite pour tirer mes dés de shiny, même si j'ai genre ... 0 espoir maais
Shaymin
Shaymin
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Shaymin
Pokémon Légendaire
Mar 7 Avr - 21:10   
Le membre 'Louka Hosk' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Pokémon Shiny' :
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Louka Hosk
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Louka Hosk
Taxi Volant
Mer 22 Avr - 22:09   
C'est avec beauuuuucoup d'émotion (et de cheveux en moins) que j'annonce enfin ... que ma fiche est terminééée ! Vraiment, je ne croyais pas en venir à bout un jour. Mais enfin, c'est fait, c'est terminé !! blush Je tiens tout de même à souhaiter bonne chance à mon Lelex d'amûr qui va se bouffer mes 15.200 mots d'histoire .... J'espère au moins que tu passeras un bon moment en lisant, sinon je m'en voudrais à mort ! Euhh Je m'en remets à ton jugement, sois gentille avec moi. J'espère que je serais parvenue à te faire pleurer ... au moins un tout petit peu. toimêmetusais

Bonne lecture Lelex !! beusou
Victini
Victini
Pas de compétences
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Victini
Pokémon Légendaire
Jeu 23 Avr - 12:56   

Félicitations !
tu es validé(e)~

Aaaaah ça me fait fort plaisir de le valider, ce petit bonhomme !  grin  heart

Je t'ai tellement vue trimer avec cette fiche que j'avais plutôt hâte que tu la termines pour pouvoir lire tout ton beau boulot ahah  heart1 Et je n'ai pas été déçue !  golden heart
Bon, déjà t'as pulvérisé mon record ~ petite maline héhéhé. Oh, ne t'inquiètes pas, je m'en fous un peu 8D d'autant que ta fiche est bien plus travaillée que celle du Lelex. Au fil de ton histoire, j'ai vu toutes les recherches que tu as dû faire, et franchement bravo. J'aurais clairement pas eu la patience.

Néanmoins, c'est ce qui rend ta fiche extrêmement intéressante et instructive. Tu n'as pas laissé une seule parcelle de la vie de Louka dans l'ombre, et c'est tout à ton honneur  heart1 Ça permet de se faire une idée plus précise du personnage, de s'imaginer ce qu'il a vécu, de bien visualiser cette déchéance qui fait quand même très mal au kokoro  Euhh  thank uuuu

Louka est un personnage intéressant et complexe. J'avoue encore avoir un peu de mal à le cerner, mais au fond, c'est tout à fait normal : toute sa vie, il a été intéressé par autre chose que par sa propre personne. Il passait après les courses, tout son esprit était orienté sur les courses, etc. donc certaines dimensions telles que l'amour etc. sont passées au second plan. Ce n'est clairement pas un reproche : bien au contraire. C'est ce qui rend ton histoire d'autant plus crédible et réaliste.
On comprend tout de même que Louka est un jeune homme doux, compétiteur, très proche de ses pokémon… Il a été élevé dans les valeurs du Septrion et en est très fier, donc ça, c'est top. J'aime beaucoup le fait que tu l'aies relié à Valys. Il a clairement le cœur sur la main, c'est un bon petit gars qui aurait mérité de briller encore longtemps sur les podiums.
Lui arracher Stardust est vraiment un crève-cœur, d'autant qu'on comprend tout particulièrement la nature du lien qui les unit tout les deux. Son accident est terrible, et il m'a vraiment fait mal au cœur à l'hôpital.
Il est un peu taiseux, pudique aussi. Personnellement, j'ai des parents qui agissent comme ça… Euh… 8D Je leur fais payer. Quelle bande de cons. C'est terrible  cry  shocked

Bref ! Tout est super bien traité. On sent qu'il est débrouillard et que malgré le choc, la déprime, cette vie gâchée, il en a encore dans le ventre pour se réinventer. J'espère bien y participer d'ailleurs ~
Maintenant, j'ai juste hâte que quelqu'un lui donne un peu de joie de vivre héhé  heart1 Je suivrai ça avec grand plaisir.

Sache en tout cas que je ne me suis pas ennuyée en te lisant. T'écris toujours très bien, c'est fluide ~ donc cesse de te rabaisser  love it C'était une super fiche, vraiment.

+ Pourrais-je un jour rêver à nouveau ? ♦ LOUKA Pok%C3%A9_Ball x1
+ Pourrais-je un jour rêver à nouveau ? ♦ LOUKA WSDPHVTB x1


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