HISTOIRE -
C'est a Venyys qu'a commencé la vie d'Ulrich. Deuxième et ultime enfant d'un couple Septrionien, il avait eu la chance de ne pas naître dans l'austérité la plus totale. Ne vous détrompez pas, la famille ne croulait pas sur l'or et n'avait pas le luxe que le reste du monde considérait comme la norme : pas de télévision, pas de téléphone (enfin, aucun capable de relier des foyers plus éloignés que ceux de la ville-même), pas de radio... Ils avaient exactement ce qu'il fallait pour élever deux garnements en bonne santé et se chauffer quand l'hiver devenait trop froid, même pour les montagnards.
Les parents n'avaient pas attendu que l'argent leur tombe dans les mains, ils étaient de grands travailleurs. Le père avait suivi son propre paternel dans les mines à seize ans et n'était jamais sorti de cet univers, si bien que l'adolescent n'a aucun souvenir d'un soir où l'homme ne revenait pas à la maison barbouillé de poussière et de charbon. Leur mère n'était pas en reste. Alors que beaucoup encore dans la région étaient reléguées à la popote et aux enfants, celle-ci s'était battue bec et ongles pour se faire employer comme vendeuse d'une petite épicerie, tout cela pour une misère. Il ne fallait pas s'en moquer, puisqu'elle en était fière, et c'était sûrement grâce à elle que les revenus pouvaient être si réguliers.
Une chance qu'elle avait eue et qui lui avait permis cette folie : son premier fils, Nicholas (mais il se faisait appeler Claus), était bien plus âgé que son cadet, de douze ans pour être précis. Aussitôt que son premier-né fut assez grand pour prendre soin du nourrisson en son absence, elle avait filé harceler tous les employeurs potentiels de Venyys. Elle espérait être ainsi le modèle idéal pour sa petite fille.

En grandissant, Ulrich - qui se laissait encore appeler Ariel, à l'époque, ne voyait pas vraiment les efforts faits par sa génitrice pour s'émanciper. Il avait eu la chance de considérer ceci comme normal, né dans ce milieu, il trouvait presque qu'elle en faisait trop et ne comprenait pas sa mauvaise humeur le soir, lorsqu'elle était au bout de sa vie. En revanche, Claus, lui, n'avait pas été impassible, ce fut lui qui retint la leçon suivante : il devrait faire tout ce dont il était capable pour échapper au cycle infernal de mineur de père en fils puis reproductrice de mère en fille. Aussi bourreau de travail que ses deux parents réunis, il ne comptait pas simplement fuir le foyer une fois la majorité en poche. Il avait souhaité s'en sortir grâce à ses études. Jours et nuits, il bûchait pour préparer son concours de ranger avec son Medhyèna. A l'origine Pokémon de tous les membres de la maison, il s'était lié immédiatement avec le garçon. Sa disparition attrista beaucoup le dresseur actuel, déjà amoureux de ces petites créatures.

C'est à ses seize ans que partit l'aîné, fier de sa réussite aux concours, un louveteau surexcité aux trousses. Son petit frère en fut bien attristé : malgré leur grande différence, les deux étaient toujours ensembles. Le plus grand avait toujours été le plus maternel des deux, si bien qu'il était considéré par son puiné comme un réel parent. Il l’idolâtrait et à défaut de ne plus pouvoir lui parler aussi souvent, il parlait de lui sans cesse, non sans ennuyer ses créateurs. Ces derniers avaient été assez frustrés des résultats de leur éducation, il semblait que leurs intentions aient été totalement mal interprétées par chacun de leurs enfants. Certes, leur premier avait réussi, était intelligent, mais il n'avait pas la force physique et d'esprit que son père lui rêvait pour lui succédait. Aimait-il son travail de mineur ? Absolument pas, il le haïssait. Mais l'idée de rompre une tradition ? Impossible !
De l'autre côté, c'était ce qu'ils voulaient être une gentille petite fifille qui se comportaient comme ils l'avaient attendu de Nicholas. Ils s'étaient d'abord satisfaits et même amusés d'avoir un enfant au caractère droit et assuré, jusqu'à ce que son comportement devienne indigne de son soi-disant genre. Ulrich était naturellement bâti pour l'effort, ne voyait pas d'objection à accompagner un paternel dans son travail difficile dont il revenait toujours avec un regard mort et sortait souvent jouer avec d'autres petits garçons qui, à leur âge, étaient trop innocents pour voir le "problème". Les parents s'échangeaient souvent des regards inquiets, désespérés ou énervés mais ne dirent rien pendant des années. Ils s'efforcèrent d'être fiers et d'aimer leurs gosses comme il était leur devoir. Quand à leur cadet, ils espérèrent qu'il se conformerait plus tard.

Les années passèrent. Ulrich ne se conformait pas. Il restait sage et obéissant mais sa conduite en dehors de la maison était toujours gênante. Ses compagnons de jeux commençaient à le rejeter pour jouer avec les autres garçons ou le voyaient uniquement comme une conquête potentielle, entraînant une grande gêne. C'était les filles qui venaient vers lui, à présent, pour faire ami-ami. Pas du genre à envoyer balader des personnes se voulant juste amicales, il n'y opposa pas d'objection, pas vocalement en tout cas. Il vivait dans la plus grande incompréhension que ce soit du rejet qu'il avait vécu et dans celui qu'il ressentait à l'égard de la gente féminine.
Une confusion qui se prolongeait à forces de changement physiques. Il avait lu des livres de sciences naturelles, il avait écouté les cours de biologie à l'école -enfin à peu près, quand il ne rêvassait pas. Il savait que ces changements arriveraient, à peu près à tel moment et pour telles ou telles raisons.
Encore pré-ado, il avait hâte de devenir adulte et mature, d'être "beau gosse" ou "sexy" comme disent les grands. Pourquoi avait-il autant paniqué à ses premières pertes de sang ? A l'apparition de graisse sur son torse ? C'était le rêve de toutes les filles d'avoir un jour des formes de pin-up pour séduire les garçons. Si les effets semblaient fonctionner, Ulrich ne pouvait pas dire qu'il était flatté. C'était sympa, de plaire, mais pas pour ces raisons qui lui semblaient hors de contrôle. S'il y avait eu un bouton "arrière" ou "stop", à la rigueur. Malheureusement, appuyer à mort contre ses propres seins ne permettaient pas de les faire revenir d'où ils se cachaient, à force d'effort, le brun avait presque l'impression que le résultat était inversé. Se sentant impuissant, il avait perdu toute envie de lutter à nouveau.
Aussi, il savait déjà que la réaction de sa mère s'il lui demandait comment arrêter ces changements, la réponse serait, au mieux, des rires, au pire, un sermon sur les chances d'avoir la capacité de porter et donner la vie, puisqu'apparemment, c'était tout ce que souhaitaient les femelles humaines.
Il avait entendu parler de la "crise d'adolescence", du mal-être de la jeunesse. Bref, s'il n'en parlait pas, il oublierait, du moins il l'espérait.

De temps en temps, environ une fois tous les deux mois, Claus revenait dans sa famille le temps d'un week-end. C'était une réunion de famille on-ne-peut plus ordinaire pour les géniteurs (qu'est-ce que tu deviens ? ça avance l'examen ? tu as capturé de nouveaux Pokémon ? est-ce que tu as une copine ?), mais une réelle fête pour les deux frères, qui se manquaient chaleureusement. Un jour, il avait même ramené un bébé Rocabot, acheté avec son propre salaire, pour se faire pardonner d'avoir ainsi "enlevé" le canidé du foyer. Comme pour le Medhyèna avec l'ainé aupparavant, le chien devint dans l'esprit de tous celui d'Ulrich, bien que tout le mond een ait eu la responsabilité.

Avec sa formation, Nicholas voyageait souvent, voyait bien plus que ce que Venyys avait à offrir. Il avait mis les pieds dans tout Salva pour différentes missions, avait rencontré des étrangers à Thacie et son bagage culturel devenait de plus en plus varié. Chaque passage dans Mésoé était pour lui une occasion parfaite de ramener un nouveau cadeau pour son frangin. Ce ne fut pas un casse-tête : au premier week-end de retour chez lui, il lui offrit un lecteur de cassettes, puis, chaque aller-retour suivant, une nouvelle musique à jouer. Rien à voir avec celle des tourne-disques Septrioniens qui trainaient dans tous les héritages. C'était un son exotique, nouveau, joué par des groupes depuis longtemps disparus dans leur région d'origine, dont les pistes se retrouvaient sur les docks de la ville porturaire pour quelques miettes de pain.
Le garçon avait apprivoisé cette nouveauté à pleines mains. Ces rythmes, ces guitares, ces paroles, il avait comme l'impression qu'elles le comprenaient mieux que quiconque, qu'elles lisaient dans ses pensées et qu'elles les criaient comme lui ne pourrait jamais chanter. Bien que circonspect, ne voyant pas l'attitude de leur enfant changer à leur égard, le père et la mère ne firent que l'observer d'un oeil méfiant. Jusqu'à ses quinze ans, il n'y eut aucun heurt entre eux et leur benjamin.

Ce fut un autre problème qui créa des tensions dans la famille. Pendant un repas en présence de Claus, ils avaient bien remarqué que celui-ci s'était montré affreusement silencieux depuis son arrivée, inquiétant même son frère. Quand il rompit le silence, tout le monde songea qu'il aurait mieux valu qu'il le garde à jamais.

"Je suis gay."

Trois mots qui valurent des hurlements de la part de chacun, excepté Ulrich qui, confus et effrayé, s'était contenté d'observer la scène, muet. Le père cria, il dit qu'il n'avait plus de fils. La mère cria, elle dit que ce n'était pas une blague amusante. Le fils cria, les traitant d'intolérants, expliquant qu'il aurait mieux fait de ne plus jamais rien dire. C'en était trop pour le plus jeune, qui quitta la table pour aller pleurer dans sa chambre, allumant son lecteur dans l'espoir d'étouffer le bruit dans la salle à manger avec des sons plus harmonieux.
Le concert de beuglements dura un certain moment. Il y eut des bruits de couverts, sûrement certains furent-ils jetés au sol en signe de mécontenement. À aucun moment il ne sembla y avoir d'appaisement, la dispute prenant fin avec deux hurlements finaux, un du fils et un du père, tandis que le premier alla rejoindre son cadet dans la chambre. Silencieux, il ferma la porte derrière lui et éteint la musique pour parler à son frère.

Est-ce que tu me détestes aussi ?
Quoi ? C'est quoi cette question débile, bien sûr que non ! protesta Ulrich, bougonnant dans son oreiller
Tu ne penses pas que je suis un monstre ? continua de s'inquiéter le jeune homme ?
Non, je m'en fous, vraiment, même si t'as des goûts bizarres tu restes mon frangin. j'aurais juste préféré que tu ne le dises jamais...
Alors tu veux bien me faire un câlin ? demanda, l'air triste, le ranger, ouvrant les bras à son cadet, J'en aurais vraiment besoin, là...

Ce serait mentir de dire qu'Ulrich n'hésita pas. On lui avait dit des choses pas très belles sur les "pédales", il ne se serait jamais imaginé que son cher frère puisse en être une, il avait l'air si... normal. Il n'allait pas lui faire des choses bizarres s'il le touchait ? Ou pire, le contaminer ? Ces horribles pensées ne durèrent que quelques secondes, après lesquelles le brun se jeta dans l'embrassade proposée par son aîné. Il l'aimait trop et lui faisait plus confiance qu'à tous ceux qui lui avaient dit des horreurs sur les homosexuels. Soit ils s'étaient trompés, soit ils étaient cons. Nicholas n'était pas et ne serait jamais un malade mental à ses yeux. Ils s'endormirent dans cette étreinte.

Le lendemain, le premier-né dut partir. Si d'habitude il restait quelques jours dans sa ville natale avant de retourner au poste, il n'était plus le bienvenu. Il ne s'en plaint pas, connaissant d'autres personnes dans son cas qui auraient été battues à morts ou envoyés à l'asile par leur propre famille. Il eut beaucoup de mal à faire comprendre cette chance à son benjamin, qui lui dit adieu les larmes aux yeux.
Dans le coeur de ce dernier battait de la pure colère. C'était injuste. Comment ses parents avaient-ils pu tourner le dos ainsi à leur fils ? Claus était sûrement la personne la plus gentille, aimable, intelligente, travailleuse qu'il connaissait, ils auraient dû être fier de lui et au lieu de ça, ils le reniaient pour une simple étiquette au dessus de sa tête, qui était toujours la même. Se dire que ces mots qu'ils échangeraient seraient les derniers avant qu'Ulrich ne puisse quitter la maison lui brisait le coeur. Certes, il restait les lettres... ce n'était juste pas la même chose.

On se reverra quand tu auras quitté la maison, ne t'inquiète pas, regarde la boîte aux lettres tous les jours en attendant, je t'écrirai aussi souvent que possible ! assura le ranger, tapotant la tête de l'adolescent, comme pour le rassurer, sous les yeux mécontants d'un père et d'une mère n'attendant que son départ.
Je le ferai... mais je ferai aussi tout pour faire changer d'avis Papa et Maman, chuchota-t-il finalement à l'oreille de son grand frère, qui lui répondit par une moue peu convaincue.
Ne t'y casse pas non plus les dents, je pense que c'est plus compliqué que ça pour eux. Ne t'en fais pas pour moi, on se reverra dans quelques années au maximum ! Alors, souris ! ordinna-t-il au petit Newman, qui s'efforça à lui obéir, malgré la tristesse. Ce rictus peu convaincu permit néanmoins d'en plaquer un sincère sur le visage de l'aîné. Il embrassa le front du gamin et lui adressa ses derniers mots avant son départ : Au revoir, petit frère !

Les parents des deux garçons rirent en entendant cette erreur idiote, mais pas Ulrich. Il savait que ce n'était pas une erreur de la part de Claus, il n'était pas si con que ça. Alors pourquoi ? Pour se moquer de ses manières garçonnes ? Non, il n'était pas du genre moqueur, il ne lui avait jamais fait de mal. D'ailleurs, ces mots ne lui firent pas de mal et ne le vexèrent pas. Au contraire, un sentiment de complétude emplit sa poitrine et força la commissure de ses lèvres à se lever vers le ciel. L'air dans ses poumons lui parrut plus frais, rien à voir avec le vent glacé de Septrion pourtant. Enfin, il sentit sa gorge se serrer, non pas de peur ou de chagrin, mais de joie. Pourquoi cette sensation pour quelques mots différents ? Il l'ignorait, mais il espérait avoir à nouveau l'occasion de se faire appeler ainsi.

Durant plus d'un an, les frères correspondirent par courrier, presque de façon hebdomadaire, sûrement plus si la poste Septrienne avait été plus digne de confiance. Dans la première que le brun envoya, chaque phrase était une question. Pourquoi ? Comment ? Quand ? Comment l'homme avait-il su quels mots plairaient tant à son cadet alors que lui-même n'y avait pas songé, et quand cette idée avait-elle germé dans sa tête ? La réponse ne se fit pas attendre même si l'attente de quelques jours rongea énormément le garçon. Claus y exprimait sa joie d'avoir ainsi fait plaisir à Ulrich, qu'il n'avait eu qu'une intuition, que les gens "comme lui" avaient comme un radar et surtout que cette révélation lui avait paru évidente lorsqu'il rencontra une femme ranger qui lui avait avoué ne pas être née au féminin. Il lui promit également un cadeau dans sa prochaine missive.

Effectivement, la semaine suivante, en plus d'adorables mots d'encouragement et de prise de nouvelles ordinaire, emballée dans un carton fermé à l'arrache se trouvait une veste en cuir comme on n'en faisait pas dans la région. Le jeune Septrien eut la bonne intuition de ne pas la montrer à ses parents, prétextant avoir reçu une robe - une qu'il ne portait plus depuis si longtemps que sa mère avait même oublié son achat. Il l'essaya en secret, pour ressentir la même joie qu'il avait eue durant sa dernière interaction fraternelle. Il se regarda dans un miroir. Il se trouvait beau. Il décida de la porter chaque fois qu'il en aurait l'occasion, car il avait l'impression en la mettant de revêtir une armure à l'épreuve de la négativité. Tant qu'il ne se montrait ainsi à personne, on ne pourrait lui enlever cette armure.

Et alors qu'il se cachait, il voulut tenir promesse et faire changer la moralité de ses parents. Au début, ce fut après chaque lettre reçue qu'il chercha à les convaincre de la bonté de son frère, qui ne méritait pas l'exil. Il n'était pas entendu, il était ignoré au mieux, sinon on lui disait de se taire, parfois on lui criait dessus. Cruelle erreur. Avaient-il oublié à quel point leur progéniture était têtue ? Il passa à l'attaque plus souvent. Si on avait le malheur de hausser le ton, il le montait davantage. Il devait défendre un innocent à sa place, il ne pouvait pas juste "laisser couler" et faire mine d'être d'accord pour attendre sa majorité calmement et partir sans faire de bruit. Plus le temps passait, plus il considérait ses propres créateurs comme les pires déchets sur Terre, ce qu'il leur fit savoir à plusieurs reprises, souvent en échange de plus belles insultes ou d'une bonne paire de claques.
C'en était fini du Ulrich râleur mais obéissant. Il rompit vite son serment de ne pas s'habiller comme il le souhaitait en présence d'autrui. Il n'en avait plus que faire de leur façon de penser rétrograde, plus il les faisait chier, plus il aimait ça. La première fois qu'il porta sa veste ainsi que des bas en jean envoyés par Claus en famille, il y eut un petit cri étouffé de surprise, sans rien derrière. C'était de la provocation pure et les parents le savaient. Pour cette raison, ils ne voulurent pas le relever, même si leur colère se lisait dans leurs yeux et attisait l'envie de déplaire de l'adolescent.

Coïncidence ou empreinte empathique ? King, le Rocabot, se mit à changer de caractère du tout au tout en même temps que son maître. Lui qui avait été auparavant discret et affectueux, un Pokémon de compagnie idéal, devint un jour aussi agressif qu'une créature sauvage. Il pouvait être en plein milieu d'un câlin, puis décider de mordre, de griffer, de déchirer ce ou ceux qui se trouvaient sur son chemin. Dans ces moments, seul l'enfant Newman pouvait calmer le molosse. Les adultes voulurent s'en débarrasser dans la montagne, clamant qu'il était devenu enragé. Encore une fois, Ulrich dut prendre la défense de quelqu'un. S'ils avaient fait la moindre recherche, ils auraient su que c'était un comportement ordinaire chez cette espèce, et qu'après l'évolution, il se calmerait. Ils ne voulurent rien entendre. C'était l'abandon ou le fusil.
L'humain du cabot ne s'énerva jamais autant. Il gueula plus fort que jamais. Si d'habitude, les crises se terminaient sur du rienn sur un commun accord de "on finira ça une autre fois", il n'était pas question qu'il laisse ces monstres lui enlever ce qu'il lui restait comme allié.

C'est mort, c'est juste un Pokémon, on ne va pas l'abandonner parce qu'il mord, c'est ses nature !
Il ne mordait pas avant, il est devenu con, c'est tout ! On en prendra un autre si tu fais trop chier, mais celui-là dégage de chez moi !
Il a besoin de se battre, c'est tout !
Désolée mademoiselle, mais ta mère et moi n'avons pas le temps pour ce genre de choses.
Moi je veux bien l'entraîner, je veux être dresseuse ! Il peina à Ulrich d'accorder ce nom, mais la débat n'en était pas encore là.
Dresseur ce n'est pas une activité correcte pour une femme ! il s'arrêta un instant, pour reluquer la tenue de son enfant, qu'il haïssait depuis si longtemps, Ces habits non plus d'ailleurs ! Je me tais depuis longtemps mais tu vas me faire le plaisir de remettre des vêtements normaux de fille !
Et si je n'avais plus envie d'être une fille ? conclut le gamin, le regard toujours plein de rage, mais aussi de peur à présent. Il n'avait pas vraiment voulu faire son coming out de cette façon. Eh bien maintenant que c'était fait, il n'avait plus qu'à se délecter de la tronche qu'allaient tirer le duo dynamique quand ils réaliseraient qu'aucun de leurs enfants n'était normal.

Oh qu'il ne fut pas déçu. Pendant un instant, il y eut de l'incompréhension sur le visage des géniteurs. Grand silence. Ils devaient attendre une excuse, ou un "poisson d'avril !" en avance, mais non, ils eurent pour seul indice le regard noir et sérieux de leur fils. Vite, ils perdirent leur air de Magicarpe frit, pour montrer leur mécontentement.

Arrête de faire ton intéressante ! Ce n'est pas une question de choix, je suis ta mère, je t'ai vue nue, tu es une fille, point !
Tu as vu mon corps mais tu n'as pas vu qui j'étais vraiment, vous n'êtes pas foutus de comprendre de toute façon.

Petit à petit, le ton commençait à monter à nouveau.

Il n'y a rien à comprendre, juste parce que tu aimes le sport ne veut pas dire que tu es un garçon, regarde, moi je travaille alors que les autres femmes ne-...
Ca n'a aucun rapport ! cria Ulrich avant de donner une chance à sa mère d'expliquer ce qu'elle croyait savoir. Son poing frappa le mur au point qu'il en trembla presque. Heureusement, les habitations Septriennes étaient solides.
Je suis sûre que c'est cette horrible musique qui t'a mit des idées décadantes en tête, on aurait dû te la confisquer tout de suite, c'est ce que je t'avais dit... finit-elle par adresser à son époux.
Moi je suis sûr que c'est à cause de sa pédale de frère ! argua l'intéressé, Ca n'a pas suffi de le mettre dehors, il continue de pourrir la tête de sa soeur avec des saloperies de l'étranger ! Plus de lettres, maintenant !
Quoi ?! Vous allez quand même pas m'interdir de parler à mon propre frère ?
Ce n'est plus ton frère, ce n'est qu'un rebut de la société, alors rentre dans le rang avant de finir comme lui !
Je préfère mille fois finir rebus de la société comme lui que pauvre cons coincés du cul comme vous !
Tu vas te calmer tout de suite, Ariel !
Ulrich ! corrigea le jeune homme enragé, brisant d'un coup de pied celui de la table à manger. Il ne s'était pas attendu à une telle efficacité mais n'en était pas faché. Pour une fois qu'il pouvait casser autre chose que ses effets personnels... Comme pour l'imiter dans sa violence, King bondit sur les mollets de son maître plus âgé pour le mordre méchament.

Il y eut un moment de silence après le cri du paternel, donc la femme vint observer les blessures.

J'en ai entendu assez, je ne veux plus de toi ici, tu ne vaux pas mieux que l'autre pédé, vas-t'en de chez moi !
Vous ne pouvez pas me mettre dehors, c'est moi qui me casse ! aboya Ulrich, fier de sa répartie de collégien. Il siffla King, fila dans sa chambre, bourra un sac de vêtements et le lecteur cassette, tous offerts par Claus, y ajouta la tente dans laquelle il avait campé en classe de neige il y avait si longtemps, "emprunta" définitivement une poignée de pokédollars dans la caisse familiale (pendant que les deux adultes s'occupaient de la morsure) et fila en claquant la porte.

Ulrich espéra fortement qu'il manquerait à ses parents...

Puisqu'il ne revendrait jamais.

QUI ES-TU DERRIÈRE TON ÉCRAN ?-

Un joli sobriquet ? Lulu 2

Combien de printemps ? Ça me fait 21, le temps passe vite...

Comment as-tu trouvé notre cher forum ? Allez lire ma première fiche, bande de feignasses

T'en penses quoi ? Si je me souviens je vous dirai. Déjà, merci de répondre à mes 5 questions par jour  

Ton poké préféré ? J'ai déjà dit mais mon deuxième c'est Moufflair <3

Dis-moi, n'as-tu pas trouvé quelque chose de bizarre dans le règlement ? Romain et Jean-Eudes mangent toujours du Mimigal grillé à Hoenn. C'est vraiment pas vegan.